
neufe ; & plus cette pierre s’éloigne du foyer de
Jamine, plus.aufli elle eft calcaire.
Quant à la mine même, on y trouve d’abord
une argile commune, plaftique , impure, cendrée :
c’ eft cette argile qui dénote que véritablement
on eft parvenu à un endroit qui contient du minerai
j mais ici on rencontre auftî fouvent, i° . une
argile commune , plaftique , cendrée 8c micacée }
2°. une brèche calcaire, renfermant des pyrites ;
30. une argile commune, plaftique , noire & impure
j 8c 40. une argile commune , d’ une couleur
mêlée de cendré & de brun , pétrie de cinnabre
& d’une terre grife.
Telle eft la nature des pierres principales qui
fervent de gangue à la mine, 8c qui l’entourent.
On y trouve accidentellement, i° . de l’asbefte
blanc, du gris & du jonquille. On n’a découvert
cet as belle à Hydria qu’en 1772 } il s’eit trouvé
dans les couclv. s inclinées >
20. Le petrofilex brun, écailleux },
30. Plufîeurs variétés, .de quartz. & d’autres
criftaux, 8cc.
Parmi les fubftances minérales accidentelles qui
fe rencontrent ic i, il y a des pyrites-de- plufîeurs
efpèces , & enrr’autres des pyrites criltallifés. j
On y voit aufli divers fulfates. Parmi ceux c i ,
il y a le vitriolum- marris nat'ivum , plumbofum 3 ru-
brum 3 Abris parallelis contortis, tum cinnaba i uuitis3
qu’on ne trouve plus > mais il en exifte des .moi-
ceaux tirés de cette mine il y a cent ans.
Tels font lès alentours du minerai. Quant à la
mine elle-même , ©0 trouve d’abord de la terre
qui contient peu de minéral, enfuite celle qui en
a beaucoup , 8c enfin çelle qui contient des. parties
calcaires & de l'argile* Mais ici aufli il n’y a
point de règle fans exception , & on trouve quelquefois
des veines très-riches au milieu de la première
terre.
La première efpèce de minerai que l’on trouve
dans la mine, eft une forte d’argile d’un gris-noE
râtre} elle eft écailleufe 8c brillante, 8c brûle au
feu , attendu que dans le vif-àrgent il y a toujours
quelques parties de foufré. Cette terre donne
d’une à quatre livrés de mercure fur cent livres
de terre. Viennent .enfuite différentes fortes de
minerai pierreux, qu’on peut regarder comme du
cinnabre impur : ils font très-riches , 8c contiennent
de foixante à foixante-dix livres de mercure
par quintal.
On trouve encore ici lin minerai de mercure
d’ une efpèce différente , non quant à fon efiencé' ,
mais quant à fa forme. C ’eft celle que les mineurs
appellent minéral de corail ; ils le nomment ainfi
à caufe de fa reffemblance. avec, les morceux de
corail quéles femmes*portent à leur cou pour ornement,
& qui font arrondis. Dans le fa it , ce minéral
a la forme d'une fève de café grillée. Wal-
îerius lë nomme filex grandiaris fufcus. Cependant
ft y a différentes fortes de cette efpèce de vif-aïgent,
parmi lefqueliés on en voit qui font entièrement
noires.
Outre le mërcure’ natif, on trouve aufli du cin-
nabré ou iuifure de mercure dans ces mines
d’Hydria. Il y en a de brut & de criitallilé } le premier
eft parfemê dans une pierre calcaire qui eft
mêlée de graviers & d’ une matière gypfeufe.
Les ouvriers .diftinguënt cinquante-une forces
différentes de ce cinnabre. Parmi celles qui fe
préfentent fous la forme de criftaux, il y en a de
très b efês, de forme prifmatique. Il y a quatorze
variétés de giflement de mercure natif & fluide.
Une.des plus belles eft celle qui fe trouve dans un
fparh calcaire , non tranfparent , très-blanc. Le
mercure y eft dans les petites fentes du fpath,
dans lequel on voit quelquefois des couches ou
feuilles très-fines d ’ardoife.
On trouve du mercure natif dans Tardoife ; 8c
quand ce fchiftum eft mou , c’eft alors qu’on en
trouve le plus (foixante livres pour cent). On en
trouve aufli dans les pyrites : il y en a de globulaires.
Le vif-argent le plus pur eft celui qui coule
des fentes de la miné : c’eft celui-là que les alchi-
miftes recherchaient pour le grand oeuvre.
En prenant fa route au nord d’Hydria , on
trouve d’abord pendant deux lieues des rochers
de pierre calcaire, après lefquels on rencontre une
montagne d’ardoife rougeâtre , q u i, dans fon centr
e , renferme une pierre fabloneufe , rougeâtre
8c très-compaéle. Près de là & du petit village
Lan fs ha fe trouvent quelques veines d’argent que
Ton a effayé d’exploiter } mais e ll.s n’ont pas payé
l'es frais. De là on pafie dans une très-grande^ vallé
e , 8c dans tout ce canton on trouve de la pierre
fabloneufe , propre à faire des fourneaux.
On paffe dé là dans mine vallée affez étroite
les montagnes à droite 8c à gauche font toujours
de la même nature ; feulement on voit là quelques
couches d’une calcédoine fur laquelle il y a des
taches & des raies noirâtres , & du hornftein parfaitement
blanc & femblable au marbre de Ca-'
rare} il fe travaille aufli bien. On trouve aufli une
terre jaune, très-propre à la teinture. A une demi-
lieue de là coule' la petite rivière Kopazhenza.
Sur fes bords fe trouve une fource chaude : le*
tartre en détachoit un peu d’ air fixe} l'elpritde
nitre la rendoit un peu trouble: Cette fource fert
à guérir lès maux occafionnés par les travaux du
vif-argent.
En prenant à gauche fur ces hautes montagnes,
du côté de Tolmam , on trouve, au milieu des'
pierres calcaires , dés hornfteins tres-beaux& très-
com pattes , de différentes couleurs, ‘comme la
calcédoine : on y trouve aufli' des agates , & dans
les vallées un peu élevées le brcccia quartçofa. Eu
parcourant enfuite les montagnes de Zivklah, ou-
rencontre la petite rivière de G ora, 8c près de
là uneefpèce de pierre fin gui i ère. Elle eft d’ un
gris-cendre, femblable au tuf volcanique. Cepen*
dam il iTy a ic i aaoune preuve de volcan,
Sur ces mêmes montagnes, on voit des dendri-
tes criftallifés} ils font difpoiés en paquets : on en
trouve aufli qui reflemblent au fpongia marna co-
ralloidea.
Dans ces mêmes montagnes on trouve , du
côté du levant, de Tardoife de plufîeurs efpèces,
& beaucoup de trapps. 11 y a auflrdes pierres qui
reflemblent au jafpe j elles font absolument fera- ,
blables au diafpro paragone des Italiens.
La plaine derrière ces montagnes , du côté du
nord, eft remplie de jafpe calchidique.
Le fol de l’autre côté de là Sora eft abfolument
de la même nature : la pierre calcaire y eft de différentes
couleurs 8c compatte. C é pays eft connu
fous ces deux noms : Cornea & Noriçum. Pline dit :
Rh&tis junguntur Noriçi, &c. C ’eft ici qu’on a exploité
le plus anciennement des mines de fer.
En fuivant la Sara julqu’ à Rodolza, on trouve
plufîeurs éclats d’un porphyre gris 8c de jafpe à
peu. près de la même couleur } enfuite du marbre
de .plufîeurs efpèces, prêfque tous d’un gris-jaunâtre
ou couleur de chair.
• En parcourant toute ç.ctte contrée, on rencontre
trèsrpeu d’ autres métaux , tels que le cui-
vie , le plomb , 8cc.
CAP.OL , village du département des Pyré-
néci.-Qtien:ale$ , arrondillement dePrades. Dans
la vallée de ce nom, il y a une mine de cuivre 6:
argent, 8c un filon dans les environs de ce village,
au lieu dit le DuctForte.
CAROLINES ( les) , États-Unis d’Amérique.
On les diftingue en. Caroline du nord 8c Caroline
du fud- - . . . - ,
La Caroline du nord tft. fituée entre le 78e. deg.
28 min. & le 85 e. deg.,28 min. de longitude oueft ,
Sc entre le 33e. deg., 50 min, & le 36e* degré
gamin, de latitude nord 3 elle eft bornée au nord
par la Virginie, au midi par la Caroline du ltui,
à l’eft par l’Océan: , & à l ’oueift par l’État de Té-
neflèe, qui s’étend, ainfî qu’e lle , jufqu’à la crête
des Allegannhys, qui eft leur limite r.efpetfcive
8c naturelle. ..
La Caroline du. fud eft fituée entre, le 32e. & le
3.3e, deg. de latitude nord, & entre le 8 0 e. deg. 20
m. & le-83c,;dpg.. 2 0 m. de longitude eft. Çlle eit
bornée au nord par la Caroline du nord, à 1 eft par
l’Océan , .au fud & au fud-oueft par b riviète Sa-
.vannah, qui lafépare de la Géorgie, & à. i-oueft:
par les Allegannhys. , . 1 y
Les deux Carolines étant contiguës & ne différant
prefq.ue pas entr’élles par la nature de leur
fol & parleur climat , nous confondrons leur hif-
toire., & nous les confîdérerons comme formant
une feule province, ■ , , , y
- Au nord, les limites des Carolines & de la V ir ginie,
& au midi ', leurs limites avec la. Géorgie,
étant, purement artificielles, nous nous ahftien-
dions d en parler } aipfî que de ©elle qui fépare
la Caroline du nord de la Caroline du fud. Mais
nous devons porter notre attention fur celles qui
bordent ces deux Etats au fud-eft Sc.au nord-
oueft. Au fud-eft c’ eft 1 Océan atlantique , 8c au
nord-oueft ce font les monts Allegannhys ou montagnes
bleues, dont la chaîne , à peu près parallèle
à la côte de la mer, en eft diftante de cinquante
à foixante lieues. Le fol des deux Caroli-
'nes fe compofe de tout l’efpace compris entre ces
deux limites, 8c fa pente fe dirige du nord-oueft
au fud-eft. Toutes les rivières qui le traverfent,
prennent leur fource dans les monts Allegannhys ,
8c, après avoir fuivi conftamment une direction
de l’ouett à l’e ft, vont fe jeter dans l’Océan.
La Caroline du fud préfente de plus grandes rivières
que celle du nord. Quatre d’ entr’elles font
navigables : ce font, en allant du midi au nord ,
i° . la rivière de Savannah, qui fépire la Caroline
du fud de la Géorgie, coule dans toute fa longueur
du fud-eft au nord-oueft} t°. l’Édifto ou
Pompon naît par deux branches d’ un rang de montagnes
remarquables dans l’intérieur du pays, lesquelles
fe réuniflent au deffous d’Orangebourg,
8c forment fcette rivière } elle paffe à Jackfon-
bourg 8c embraffe enfuite l’île Édifto } 30. la
Santée eft la plus large 8c la plus longue de cet
État 3 elle fè jette dans l’Océan par deux ouvertures,
lin peu au deflous de Georgeftown. A environ
cinquante-deux lieues de fon embouchure
en ligne direéle, elle eft formée par la réunion des
rivières Congaiée 8c Waterée } cette dernière ,
la plus au nord, paffe à travers la nation des Ca-
tabans, 8c porte le nom de Caicban julqu’à fa
fource ; la Co:ngarée reçoit les rivières Saluda 8c
Broad} 40. la rivière Pcdée prend fa fource dans
la Carôline du nord, ou elle eft appelée rivière
Yadkin. Après en avoir reçu'quelques autres, elle
forme la baie de Winyaw, qui environ quatre
lieues au deffous communique avec l’Océan. Toutes
ces rivières, à l’exception de l’Édifto, naif-
fent des Allegannhys qui féparent les eaux qui coulent
vers l’Océan., de celles qui fe rendent dans le
Mifliflîpi.
, Nous nous abftiendrons de faire l’énumération
des rivières dii fécond 5c du troifième ordre.
Dans la Caroline du nord, en venant du nord
au fud ÿ on remarque,: 1®. la Ghowan, formée par
la confluence de trois autres qui naiffent dans la
Virginie entre dans le côté nord-oueft de la baie
d’ Albemarie, 8c a une lieue.de largeur à fon embouchure
; mais un peu au deflus elle Ce rétrécit
Beaucoup 2?.. la Roanoke 3 c’eft une rivière lon-
.gué 8ç rapide., formée par la Staunton dans la
Virginie, 8c, la Dan dans la Caroline du nord;
elle déborde fréquemment : fa navigation eft ohf-
tr.uée;; elle fe rend, par piuficurs ouvevtnr.es, dans
le fud-oùeft de la baie d’Albemarie : les plus riches
plantations avoifinent cette rivière ; 30. la rivière
1 du cap Féâr ou de Clarendon fe jette dans la mer
[ au deffous du cap Féar > elle eft navigable pour des