
directement ou obliquement fur le rivage , 8c qui *
agi fient fur les eaux en rai fon. de fa diftance ou de
fon élévation, Plus le courant eft près du rivage ,
plus il préfente de réfiftance. Lorfque ce courant
eft dans Ton activité , il eft impoflîbfe de fe mettre
en mer en partant du rivage; il y porte même fortement
les bâtimens qui font en rade ; heureufe-
ment qu'il diminue de force en pleine mer, 8c
qu’il eft fuivi du calme.
Près de la rive occidentale, en tirant depuis
Aftrabat , vers le nord, jufqu’aux plaines rouges,
ce courant le fait fentir avec moins de violence ,
par la rai fon que la côte a moins d’élévation de
ce côté. L’on ne fent pas ce courant partout où le
rivage eft très-bas , 8c le rivage eft très-bas depuis
Kioufe jufqu’aux îles Koulelip, depuis le golfe
d ’Embinsk jufqu’au Jaïk, & depuis ce fleuve jufqu'aux
quatre collines 8c à 111e de Tchefnaia.
Cartes de la mer Cafpienne.
. Les embranchemens qu’on donne à la mer Cafpienne
me paroifîent aufiî peu fondés que le détroit
qu’on fuppofe.réunir , à travers l'Apennin , la mer
Tyrrhénienne à l’Adriatique. L’un de fes embranchemens
fe prolonge jufqu au golfe Perfique, &
l’autre s’ étend jufque dans la Scandinavie. On a
trou vé , d’après des obfervations affez avéréès,
que le baflin de la; mer Cafpienne etoit plus étendu
qu’il ne l’eft actuellement ; mais rien n’indique qu’ il
ait formé ces embranchemens. La forme du ter-*
rain, foit entre la. Cafpienne 8c le golfe Eerfiqüe,
foit entre la Cafpienne 8c ^Scandinavie, ne paroït
pas plus s’être prêté autrefois à ces épanchemens
o’eau ou à ces communications, que l'Apennin au
détroit de la Tofcane. :
, C ’eft par une fuite de la même erreur que l’on
réunit la Mer-Rpyge à la mer Adriatique. Il fuffic
de çonfi-iérer le m"‘fidqui fe trouve entre Textré-;
mité.du golfe Arabique 8c la Méditerranée, pour
s’être_ opfjofé,de, tout t,ems à cette communica-*
tion & à l’épanchement de l’Océan dans l’Adria-,
tique , ep jetant.les. yeux fur la forme du golfe Arabique
8c la marche primitive des eaux qui l ’ont
ou ve r t, & qui ont dû;fë porter de Suez dans l’O-
qéan. D’un autre c ô té , la Méditerranée fe feroit
plutôt jetée dans le vallon du N il, qu’elle n’aqrpit
pu franchir les bords ptientaux de cette vallée ;
mais .rien n’a pu favorifer le débordement de la
tyler-Rouge dans la mer Adriatique 3 en fuppofant
même une élévation affez- confidérable dans -le
niyeaudes deux mers, .
En comparant les trois figures fücceflives de la
mtx Cafpienne ,. il eft vifibie que celles -d’Abulféda 8c de P toi ornée n’ont pu être Iss anciennes formes
de fon baflin. Les bords font trop en ligne droite.;
On doit concevoir q ue , dans la fuppofition où
Peau de ce lac ait été plus .élevéecomme dans les
premiers.te.ms, elle devoir rencontrer des vallées
ou elle fe feroit enfoncée en formant des golfes..
Au lieu de ces formes, c ’eft la. figure a&uelle qui
a plus de ces contours, 8c c’eft cependant le cas
où le baflin eft le plus re.fferré : donc on ne peut
pas partir de la forme de la Cafpienne, telle qu'elle
le trouve dans les anciens géographes, pour en
conclure qu’elle'a éprouvé des changement On
doit donc s’appuyer fur d’autres raifons pour
prouver que la mer Cafpienne a. diminué , 8c ces
mêmes raifons nous autorifent à lui donner, une
forme contraire à celles des anciens géographes.
Il paroït que les Anciens ont mal connu la mer
Cafpienne. Ils ont cru d'abord qu’elle communi-
quoic à la Mer-Glaciale ; en conféquence ils prirent
les bouches du Wolga pour un détroit, pour
un prolongement de l'Océan fepteotrional. Il
paroït que pe font ces erreurs que l ’auteur du
Monde primitif a voulu çonfacrer dans fa Carte ,
perfuadé que ces fuppofitions étoient l’état primitif
de ce lac > mais il ne nous dit pas comment
la mer Cafpienne auroit pu communiquer, à l’Océan
feptëntrional à travers un pays qui eft fort élevé Y 8c qui a une grande pente 3 & vers la MerGlacialej 8c vers le baflin ,de la Cafpienne ; ce qui nous eft
prouvé par les longues ^vallées des fleuves qui fe
jettent dans, l'une 8c j dans l’autre de ces deux
mers.
On. fait plus : on réunit le Pont-Euxin à la mer
Cafpienne. Cependant on ne païqît pas^bien inf-,
truitides pays par où cette communication, a pu*
fe faire ; car on femble ignorer que: l.’ifthmè qui
fépare ces deux lacs eft-fermé à l’ ouelLpar les
fommets élevés duCaucafe,qui étend fes branches
au raidi, & fépare les deux baflïns. Qn peut en
juger par ,le grand nombre de fleuy.es à l’eft & à
l’outft dè'cette chaîne3 & même un peu aufiord,
les uns allant, dans la mer Cafpienne, 8c les autres
dans le Pont-Euxin, Mais cette icommunication-
h’ auroit-elle pas pu avoir lieu par l’élévation de
l’eau des deux lacs, dont l’un auroit remonté le,
long du Wolga, & l’autre par le Don ou le T an aïs,
& , en formant ainfi des golfes,- fe fer oient; .liés
enfemble ? Les environs & les intervalles des embouchures*
des deux fleuves font fort; plats, &
l’on pourroit dite que la mer d’A zof feroit les
reftes -.de ces baies, gjgjj
. En fpivant les dépôts horizontaux qui fe trouvent
diftribués tout .autour des?côtes de la mer.
Cafpienne. , on pourroit donner une ;Carte de fon
étendue ancienne. Cependant jl.faudroit biep distinguer
, avant de faire ufage de ces obfervations,
ces dépôts &. ces couches des dépôts de
l’ancienne mer; car.le baflin de la Cafpienne,peut
être primitivement établi au milieu de ces=cou-
qhes,. comme certaines parties de IfQçéqnaéfoej:,
tels font certains golfes,& certaines, manches. Ce
ne font donc point ces dépôts auxquels il faudrait
s’attacher, 8c il eft à crofi-e que les dép.ôtsfformés
réellement par la Cafpienne. ont une difpafition 8c
une organifation particulières. J’y comprendrois,
volontiers c*e? amas defel qui fe trouvent dans les
golfes
golfes du Wolga & du Jaïk, 8c qui me ptrroiffent
un de ces dépôts modernes de la mer Cafpienne,
cependant dans fes premiers états d’extenfion.
P col ornée donne beaucoup d'étendue à la ‘mer
Cafpienne ; mais peut-on compter fur les dimouflons
qu’a ce lac dans la Carte de cet ancien géographe
, pour en. conclure' qu’il a éprouvé une
grande diminution ?.
Qn argumente des erreurs de quelques anciens
géographes, pour prouver que la mer Cafpienne
s’étendoit jufqu’ à.la Mer • GLaciale. Pline a. pris
cette hypothèfe de ces mêmes écrivains qui n’a-
voient rien obfervé fur les côtes, de cette mer,, 8c
cela paroït fuffifant à certains compilateurs pour
foutenir que cette union a eu lieu, Qn nous cite
en preuve de cette union les. bancs, de fel ,; fans
nous fixer l’époque de leur formation. Tous ceux
que nous connoiffons , femblent dater du te ms de
la formation des couches horizontales. Ainfi ces
dépôts remontent à des époques trop éloignées
pour être cités en témoignage de T uni on de la
mer Cafpienne actuelle avec la Mer-Glaciale actuelle
, s’ ils appartiennent aux, couches horizontales
où toutes ces contrées étoient couvertes par
l’Océan ; mais fi ces bancs de fel font parmi des
dépôts modernes, ils prouvent feulement une certaine
élévation des. eaux de. la. Cafpienne le long de
fes bords dans certains golfes, mais non fa fonction
avec la Mer-Glaciale. Ce qui prouve d’ailleurs
que cette jonétion n’a. pu Ce faire, comme on
le fuppofe, c’ eft la. grande élévation du terrain
entre la Mer-Blanche 8c la mer Cafpienne. Qn peut
èn juger par la. longueur du cours du Wolga d’un
côté , & celle du cours de la Peczora & de là [
Dwina de l’autre.
* .Les dépôts de la mer en couches horizontales
qui font dans cet intervalle, ne peuvent fervi'r à
établir cet ; épanchement de l’eau de ces deux
mers ; car il eft certain que ce ne peut être la
Cafpienne & le prétendu golfe de la Mer-Glaciale
qui aient formé ces dépôts , mais l’état primitif de
l ’ancienne mer , qui a couvert bien d’autres parties
de la furface de nos Continent qu’elle-a abandonnées
de pu-is', & c’eft à la fuite-de cette retraite
que les formes- du baffm de la Mer-Glaciale d’un-
Côté, & du baffn de h Cafpienne de l’autre, fe
font établies à peu près comme elles font aujourd’hui.
- Il faut bien diftingvier les dépôts, de la mer Cafpienne
comme lac »(blé , de la mer Cafpienne, comme
Enfant partie- de l’Océan, 8c. couvrant toutes les-
moyennes hauteurs de T A fie. L’auteur du Monde
primitif ne' paroït pas affez inftruit pour fentir les j
motifs de cette diiftinétion-, ni affez au fait des-
réfultats de ces deux époques pour aflîgner les
càraéfères des uns & des autres dépôts.
Jo ne puis comprendre comment- la prefqw’ îte
de Pl'n-de- auroit pu être une- île: ; car il eft- certain
qu’elle eft traverfée, au milieu, par une chaîne
demontagnes.femblablds à celles^de-l’int-érieut de*
GéographierPhyjiquc. Tome III.
l’À fie , & qui fe lient naturéllément avec ces der-*
nières. Ces formes s’ op'pofent néceffairement à de
pareilles ftippo-fitions.
D’un autre côté, je ne dmfte pas que le golfe des
Anciens, qui aboutit aux rivières de Siam , n’ait
pu être autrefois prolongé dans les terres. Ce que
Les voyageurs nous rapportent de ces contrées 3
autorife la fuppofition de ce prolongement ; car
la partie inférieure du fol qui borde les rivières
de Siam eft fort ba-ffe, & paroît formée de dépôts
qui ont éloigné infenfiblement la mer en comblant
le baflin du golfe.
Qn fuppofe, par exemple , la mer Cafpienne fort
élevée’, & communiquant au Pont-Euxin qui eft
dans le même état ; mais ôn n’ indique nulle part
les effets de l’augmentation du Pont-Euxin qui
auroit dû s’annoncer , par une furabondanee de fes
eaux, dans le détroit de Corrftantinople ou.dans
la merde Marmara : on ne fait point remarquer
en conféquence la diminution de la fuperficie 8c
du nombre des< îfes de- l’Archipel’. Cependant tous
les obferyateu-rs qui ont vu l'es environs du Pont-
Euxin & die fa communication avec f Archipel M
nous difent qu’ il a eu plus de largeur; que fis eaux
ont couvert fes environs &r quelques îles de la
G r è c e a in fi que noirs l ’apprennent Pline 8c quelques
autres écrivains. On n'a donc pas mis, dans
les diverfes parties de cette ancienne forme ,du
baffin de la mer, là difpolition correfpondante de
cette ancienne forme 8c des litnices que les cir-
eonftanees femblent exiger.
Je vo-is qu’on s’eft occupé d’ un objet fans, être
en. état d'apprécïe-r au jufte l'a relation qu’il avoir
néceffairement avec d’autres. En un mot , on n’a
pas vu toutes les parties que l’Océan a dû inonder
dans l’hypothèfe de fa plus grande élévation 8s.
de l’extenfîon de fon baflin-, proportionnellement
1 à cetre élévation. Oit n’a donc pas- embraffé toute
l’étendue de fon fu-jet j on ne l’a vu que d'une
•manière incomplète & fàuffe par confequent ; il
; faut donc mettre beaucoup plus d”enfêmblè dans
: toutes les hypothèfes que je- difeute ici.
■ CASSEL, ville du département du No rd , chef-
1 lieu de canton, à deux lieu;s nord deHazebrouk.
j Ca'Jfel a une belle fontaine', dont les eaux font très-
i bonnes. De la terraffe de l’ ancien château on.jouit
! d’une vue intéreffante ; car on découvre toute ,
? l’étendue-de la mer 3 depuis-Oftende jafqa’à Dou-
’ vres en Angleterre. Il y a douze ufines où fori fait'
‘ dé Ü bière & de l’huile de colza.
:. Je' puis citer là coltiné fur laquelle eft fituéè-
cette ville comme une des îles terreftres. les plus
remarquables, tant -par fa pofition, que par fa h au-,
teur. Il en eft dé même- de la colline voifiné fur
laquelle étoit établi un couvent de.Récoilefs. Je
do-is-' faire- rèmarquer d’abord que ces deux îl-.s
terreffres font dans une pofition*telle que de tous,
côtés-il en. fort des ruifieaux qui ont contribue,
par là'deftruéUon qu’ ils-ont opérée , à leur donner