
fur-S eine, Villenoxe-la -Grand e j Donnemarie &
Anglure.
Brie française ( l a ) , partie de la Brie incorp
o ré e au Gouvernement de Hle-de -F ran c e. C e
p e tit pays elt b o rn é , au fep ten tr ion , par l'Ile-d e-
France proprement dite i au m id i, par la Seine
qui la fépare du Gâtinois j au le v a n t , par la Brie
champenoife , & au couchant par la rivière de
Seine qui la fépare du Hurepoix. C e tte petite
contrée a tre ize lieues-de lo n g , fur huit lieues de
large 3 ce qui peut ê tre évalué à quatre-vingt-une
lieues carrées.
Son terroir eft très-fertile en blé & en pâturages
excellens. Il y a quelques crus de v in s , mais ils
font d'une qualité médiocre. Le beurre & les fro mages
qu'dn y f a i t , font très-eftimés.
L 'Y e r re eft la feule r iv iè re qui arrofe les campagnes
de ce p e tit p a y s , fi l'on ex cep te cinq ou
fix petits ruiffeaux qui la grofliffent depuis fa fource
jufqu’à Y e r r e , à peu près une lieue au deffus de
fon confluent a v ec la Seine. ( Voye[ .Ye r r e .)
L e fol de la Brie champenoife .paroît avoir une
pente déterminée de F eft à l'o u e ft , pente que la
direction générale des rivières prouve fenfible-
ment.
C ’eft dans les plaines les plus élevées que ces
rivières prennent leurs fourcés. C ’ eft là que le
pa ys , quoique p la t , r e ç o i t , par les p lu ie s , 8r con-
fe rv e , par fa conftitutionargileufe, beaucoup d 'eau,
& la verfe par des pentes infenfibles ou bien.par
des fources abondantes qui fe trouvent difperfées
le long des croupes des vallées.
La pierre meulière des environs de Paris eft
très-abondante en Brie : on la trou ve par lits fous
la terre argilo-fabloneufe , & fous ce lle qui eft
entièrement fab lon eu fe , & dans laquelle fe fo r ment
les grès. C e font ces grefferies qui préfentent
les crêtes plates les plus élevée s.
Le s couches d e terres argileufes qui régnent
dans les plaines fecond aires, ont fa cilité les m oyens
d'établir des étangs à l'origine des vallées.
11 y a d’ailleurs beaucoup d'eaux ftagnantes à la
furface des plaines hautes ou réfident des plateaux
d e meu lière s, parce que l'argile domine dans les
couches de ces pierres.
En g én é ra l, les emplacemens des villages pa-
roiffent affeétés à ces eaux ftagnantes, ou bien aux
fources qui en font les égouts. T o u te ce tte diftribu-
tion naturelle des eaux par les fources mériteroit
plus d 'attention pour la confervation des e a u x , leur
écoulement régulier & uniforme , de manière à
remplir les befoins journaliers des habitans de la
Brie.
Vallons dans la Brie.
Il eft aifé de reconnoîcre, en parcourant la Brie %
que tous les vallons du grand & du petit Morin
fon t des excavations faites par les eaux dans le
malfif des couches fup.erficielles de la terre. O u
peut vo ir que toutes les pentes des bords de ces
vallées offrent des matériaux difperfés de la même
nature que ceux qui cou vren t la partie fupérieure
des plateaux formant l'intervalle des vallées : par
conféquent ces matériaux ont é té déplacés depuis
les bords les plus é lé v é s , jufqu’aux environs des
lits de chaque r iv iè r e , à mefure que les vallées fe
font approfondies.
D ’a illeu rs , outre le travail des eaux courantes,
T aé tion de l'eau des pluies & l'eau des fources qui
circulent à la furface des croupes de ces v a llé e s ,
contribuent chaque jour à ces déplacemens.
T e lle eft la fuite des phénomènes que j ’ai o b servés
le long des vallées du grand & du petit
Morin 3 & comme les meulières forment les cou ches
les plus élevée s de la terre dans tou te l'é tendue
du cours de ces r iv iè re s , il n'eft pas étonnant
qu'on trouve les débris de ces couches fur
toute la fuperficie' des c ro u p e s , débris mêlés à
ceux des autres couches inférieure s, & beaucoup
plus abondans parce qu'ils éprouvent moins de
deftru&ion q.ue les au tre s , & qu’ ils fe changent
moins facilement en fubftance ter reu fe 'p u lv éru len
te , comme les marnes & les pierres marneufes
qui occupent à peu près le milieu des croupes &
de la profondeur des valLées.
Après avoir donné, une idée de la conftitution
du fol de c e pays intéreffant, j’obferverai que c'eft
fur ce. maflif que coulent le grand &: le petit
Morin dans deux vallées que ces rivières fe font
c re u fé e s , & q ui fe jettent toutes les deux dans la
M a rn e , l'une à la F erté-fous -Joua rre, & l'autre
au deffoUs de Meaux , par des embouchures dont
les détails font très-intéreffans.
Je crois qu'il faut joindre au grand Morin la
rivière fecondaire de l'A u b e t in , qui porte à ce tte
première rivière le tribut de fes eaux au deffus de
Faremoutier, & dont le volume des eaux eft pref-
qu'aufli confidérable que celui du grand Morin
avant leur confluence.
Il paroît que ces rivières prennent leurs fources
à peu près le long de la bordure occidentale de la
c ra ie , où l'on v o it un grand nombre de fources
qui fe montrent fur les bords des vallées encore
très-peu approfondies dans c e tte contrée. C e s trois
rivières recueillent les eaux d ’une grande fuper-'
ficie : il n'eft donc pas étonnant qu'elles charrient
des volumes d'eaux aufli confidérables. Ç 'e f t aufli
par la même raifon q u e , lors des pluies foutenues
de l'h iv e r , elles font fu jè te s , non-feulement à tant
de crues dépendantes de chaque accès de pluie
mais ençore à des inondations for t étendues i j
long de certaines parties de leurs plaines fluviales
un peu baffes. G es fonds de cuve plats font prefqué'
tous couverts d'eau après les pluies abondantes 5
mais pour peu qu'elles ce ffen t, Feau pénètre dans-
lés te r re s , & gagne fucceflivement le lit des rivières
par des filtrations intérieures.
J'ai remarqué qu'en général les grandes parties
de terres cultivées à la charrue & enfemencées
en froment , en feigle , en avoine & en orge ,
occupoient les plateaux é le v é s , ou les parties inférieures
des plans in c lin é s, ou les plaines baffes
qui dominent les prairies des plaines fluviales.
Quant aux parties des croupes dont les pentes
fon t plus ou moins rapides, elles font cu lt iv é e s ,
à bras d 'h om m e , en légumes ou en v ig n e s , ou
femées en prairies artificielles. C e s différentes cultures
font d'un grand p ro d u 'ï, & fuppofent une
population nombreufe.
Comparaifon des ci-devant provinces de Brie
& de Beauce.
L e s caufes qui ont multiplié les ruiffeaux & les
rivières en B r i e & qûi en ont privé certains cantons
en B e au ce , font les mêmes qui ont multiplié
les vallées en Brie, & ont laiffé la fuperficie du
terrain plate & unie en Beauce. Ici l ’eau pluviale
eft recueillie à la fu p e rfic ie , & circule de manière
à fe çreufer des ravines qui deviennent des vallées
larges & profondes. Là les mêmes eaux fe trouv
en t ab fo rb é e s , & pénètrent à une certaine profondeur
où elles ne peuvent avoir d’écoulement
& d'effet qu’à une grande diftance vers les bords
du maflif abforbant, où elles s’épanchent en fources
, & où le fol fe creufe en vallées au fond def-
quelles coulent des rivières fort abondantes.
, Si l’on examine l’ hydrographie de la B e a u c e , &
qu'on compare les grands vides qui font fans eaux
a vec les bordures qui font abreuvées , on verra
que le fyftème de la nature eft celui que nous
avons expofé ci- deffus d'après l ’ infpeétion générale
de tou te l'étendue de ce tte province. Je
t ro u v e , dans plufieurs départemens, de grandes
fiiperfiçies de terrains fo r t élevés qui ablorbent
l'eau des pluies jufqu'à une certaine profondeur ,
& ce tte e a u , après avoir circu lé intérieurement,
va déboucher par des fources abondantes qui donnent
naiffar.ee à des r iv iè r e s , & c , C 'e f t là que je
retrouve l’économie de la nature parfaitement
fêm.blable à ce tte partie de la Beauce que traverfe
la grande rouie' de Paris à O r lé an s , qui eft fans
eaux cou rantes, & à laquelle fuccèdent les environs
d'Etampes, qui font abreuvés de fources &
de grandes r iv iè re s , & , c e qui en eft une fu i t e ,
l'abaiffement confidérable de .la fuperficie de la
terre. ( Voye[ Be a u c e .)
Brie. C e t te dénomination fe trouve appliq
u é e , en F ran c e , à des contrées fort é ten d u e s,
ou bien à des habitations difperfées dans plufieurs
départemens. C 'e ft d ’après la première confidé-
ration que j’ai parlé ic i de la Brie d iv ifé e ‘ en
Brie champenoife & en Brie franfaife. Sous la fécondé
, je la trouve appliquée à plufieurs villages
dans les départemens de l’A in , arrondiffement de
Laon 5 de l 'A r r iè g e ,. arrondiffement de Pamiers 3
de la Charente , arrondiffement d’Angoulême 5 de
la C h a ren te , arrondiffement & canton de Barbefieux
3 de la Charente , arrondiffement de Barbe-
fieux , canton de Châlons i de la Charente-Inférieure
, arrondiffement de Jonfac 3 de la Charente-
Inférieure , arrondiffement de S a in t-J e an -d 'A n -
g élÿ , canton de Matha 5 de la R o è 'r , arrondiffement
de Clèves3 des D eu x -S è v re s , arrondiffement
& canton de Thouars 3 de la S om m e , arrondiffement
& canton de P é ro n n e 5 de Seine & M arn e ,
arrondiffement de Melun ; de la S e in e , canton de
Charenton. 11 paroît qu’en général ce tte dén om ination
a é té appliquée à des pays de plaines hautes
ou b affe s, & fufceptibles de bonne culture. Je ne
doute pas q u e , dans les premiers tems des habitations
de ce s différens v illa g e s , ces dénomination
s, qui d érivoient de la langue première, n’aient
é té appliquées fuivant les formes des terrains &
leurs qualités qui ont dû ê tre remarquées par les
habitans, & furtou t les habitans cultivateurs.
Br ie -suR-Y erre ou Brie-C om t e -Ro b e r t ,
ville du département de Seine & M a rn e , à fix
lieues eft de Paris. C e t t e ville eft fituée près la
rive droite de l’Y e r re . Son églife a une tour re marquable
par fa h a u teu r , & qui a offert un point
pour la fuite des triangles de la méridienne. Son
territoire eft gras & fertile en froment.
BR IEG , principauté de P ru ffe , l’ une des plus
grandes de la Siléfie. Ses principales rivières font
l’O d e r , la Neifl’e , la Stober & l'O hlau. Son terroir
eft de la plus grande fertilité. O u tre les grains,
on y cu ltive auffi la garence & le tabac. Il y a de
grandes forê ts de ch ên e s , de hêtres & de fapins.
C e tte principauté renferme fix cercles ou diitrièts.
Sa ville principale eft fituée fur la rive gauche de
l’Od er. C ’eft une des plus grandes villes de la
Siléfie. L e pont de bois fous lequel pafîè l’O d er
rùérite attention par fa lo n gu eu r , fa hauteur & fa
folid ité. On fabrique de bons draps, dans ce tte
ville. A la Saint-Jacques il s’y tient une grande
foire en chevaux & en boe ufs.
Dans la principauté de Brieg, proche N im it fch ,
fe trouve la montagne de P an g e l, entièrement
compofée de g ran it , dans laquelle on v o it une
couche de vingt pouces d ’épaiffeur, qui offre un
affemblage de bafalte en forme de boules , fe dé-
çompofant par lames. En fuivant ce tte décom-
pofition on trou ve des vides remplis d’eau. L e
granit g ris de ce tte montagne eft parfemé de fchorl
v e r t ou a&inore , qui brille quelquefois comme
des ch ry fo lite s , tandis q u e , dans d’ autres p o in t s ,
il eft en filamens d e la fineffe des cheveux.
Sur l’afpeél du le v an t , la montagne de N imitfch
préfente alternativement des couches d'argile
bleue , d'ardûife ordinaire & d'ardoife ferrugi-
neufe -, outre ce la , l'argile bleuâtre fe trouve mêlé
e avec le fchorl v e r t , le kuikfpath & la bleinde.
L'aèlinote eft compofée en partie de criftaux
! d’une d em i- lig n e de lo n g u eu r , qui ont quatre
fa c e s , & en partie de criftaux plus lon g s, en foroe©