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environnés de nuages. Au pied de ces montagnes
font des vallées très-fécondes en coton.
B ENN AFORT, département du V a r , canton
de Calles , à une lieue à l’eft de Draguignan. On
voit à Bcnnafort des pierres à fufil qui ont les couleurs
du jafpe. Les unes font blanches & rouges,
les autres blanches & violettes. On y voit aufli un
granit blanc allez beau, & une mine de fer.
B EN N E CO U R T , village du départ ement de
Seine & O ife , arrondiilement de Mantes, & à
deux lieues de cette ville. 11' y a des prelToirs pour
le vin qu'on récolte aux environs, & qui a quelque
qualité.
BENNEY ( Forêt d e ) , département de la Meut--
th e , canton dTIaroué. Eile a trois mille huit cents
toifes de long , fur quinze cents toifes de large.
BENO ( Ile ) * département des Côtes-du-Nord ,
a une lieue trois quarts de Perros-Guirec.
BÉNON (Forêt d e ) , département de la Charente
Inférieure 3 canton de Surgères 3 à l’eft &
près de Binon. Elle a du nord-nord-oueft au fud-
fud-eft fix mille toifes, & du fud-oueft au nord-
eft douze cents toifes.
Bénon (F orê t d e ) , département des Baffes-
Pyrénées, arrondiffement d’Oléron, cantor. d’A-
ru d y ,à trois quarts de lieue à l*eft de Bielle. Elle
a de l’eft à l’ oueft deux mille deux cents toifes,
& du nord au fud dix-fept cents toifes.
Bénon ( la ) , montagne du département des
Balles-Pyrénées, canton d’Aramits. Elle a de l’eft
à l’oueft trois quarts de lieue de longueur, détachée
de la chaîne centrale.
B ËO N , village du département des Baffes-Pyrénées,
canton de Bielle, commune d’A o ft, fur lé
gave d’Offau. Il y a une forge près de ce village.
BEONS ( la ) , rivière du département de h
Drôme,arrondiffement de Die. Sa fource, à trois
l ’eues oueft de Vaîdrôme, verfe fes eaux au nord-
e f t , & elles fe rendent dans la Drôme à l’oueft
de Luc.
B E O S T , village du département des Baffes-
Pyrénées, arrondiffement d’Oléron, près le gave
d’Offau. Dans les environs de ce village , du côté
d’Affoufte, il y a une carrière de très-bonne ar-
doife. Outre cela, les montagnes de Béojî offrent
les mines fuivantes : iQ. au quartier appelé Four-
nateig, de la mine de cuivre a un jaune-pâle, mêlée
avec de l'ocre martial & du vert de montagne.
La gangue en eft quartzèufe. 2°. Au quartier appelé
Lomùré, de la mine de fer fpathique, d'un gris- i
fauv e, & de. la mine de fer en chaux brune & i
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folide : celle-ci reffemble un peu à des fcorieS.
3®. Au quartier de Lalout, de la mine de cuivre ...
d'un-qa une-pâle. 4 0. E n f in , au quartier nommé
Gadofi, de la mine de plomb à petites facettes,
avec gangue fpathique. Cette mine, qui paroît
avoir été attaquée par les Anciens, eu fou vent
Gmée de petits grains pyriteux.
BERANGE ( la ) , rivière du département de
l'Hérault, arrondiffement de Montpellier, canton
de Caftries. Sa fource, à une lieue & demie oueft
de Reftinilières, verfe fes eaux au fud-eft, lesquelles
fe rendent dans l'étang de Mauguio, à
quatre lieues fud-eft de la fource,
BERÇA ( l a ) , montagne du département des
Baffes-Pyrénées, canton d’Arudi, à deux lieues
fud-fud-oueft de Bielle. Elle a du nord au fud un
tiers de lieue de longueur : c'eft une maffe détachée
de la chaîne, & qu'on obferve avec intérêt;
BERDER (Ile d e ) , département du Morbihan,
arrondiffement & canton oueft de Vannes, à deux
lieues fud-oueft de Vannes.
BERDIN ( la ) , rivière du département de la
Sarthe, arrondiffement de Mons , canton de Sillé. .
Sa fource, à deux tiers de lieue de Sillé, verfe fes
eaux au fud, lelquelles fe jettent dans la Vefgre à
une lieue & demie de la fource.
BERE ( la ) , montagne du département des
Baffes-Pyrénées, canton d'Aramits, à trois lieues
fud-fud-oueft d'Oléron. Elle a de i'oueft par le
nord & de l'eft par le fud une demi-lieue de longueur.
On trouve outre cela dans cette maffe mon-
tueufe une mine de cuivre.
B ERG ERA C , ville du département de la Gironde
, dans une grande plaine, fur la Dordogne.
La quantité d'ouvriers qui font occupés à fabriquer
des uftenfiles avec le fer que l'on tire en
abondance des forges répandues dans les environs,
y donne une très-grande a&ivrté. Il y a un atelier
ae falpêtre & des faïenceries, dont les terres pro- •
près font dans le voifinâge. On y fait commerce
de grains , de vin & d'eau-de-vie, qui participent
de la bonne qualité des vins. Ces vins font enlevés,
en grande partie, par les Hollandais qui en font
beaucoup de cas.
Il y a aux environs de Bergerac plufieurs objets
remarquables, parmi lefquels nous en rappellerons
trois principaux ,-qui nous ont frappés furtout
comme objet d'hiftoire naturelle. Ainfi je parierai
d'abord des rideaux de graves, dépôts qui indiquent
les anciens bords de la Dordogne dans cette
ville. Ces graves, qui s’élèvent affez haut fur les
croupes de la vallée, font formées de cailloux
roules, de granits, de quartz, de fchiftes fort gros,
comme ceux qui fe trouvent actuellement dans le
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lit de la Dordogne : on peut ajouter beaucoup de
filex aufii roulés, qui font difperfés dans la plaine
des environs de Corbiac. En fécond lieu, la plaine
& la côte au midi de Bergerac méritent d'être vifi-
tées & parcourues : on y trouve furtout Monc-
Bafillac, colline élevée offrant des couches qui fe
préfenrent en rideaux efcarpés. Les pierres qui les
forment, font infiltrées dans certaines parties 5 &
comme elles font trouées , on les emploie pour
meulières. Quelques-uns des bancs de cette colline
ont éprouvé des.infiltrations qui vont jufqu à
la filification qui a pénétré la totalité des lits de
marnes. Il y a même quelquefois certaines parties
de filex qui font rrès-tranfparentes & très-colorées.
On s'en fert à Bergerac & dans les communes
des environs pour meulières. Ce font de grandes
maffes de filex. On les tire de deffous les bancs de
pierres calcaires qui ont confervé leur état prim
itif, pendant que les marnes ont éprouvé des
changemens véritablement étonnans. '
Une fécondé vifire des carrières de Mont-Bafilîac •
d'où l'on tire des meules de moulin, m'apprit qu'il
y en avoit de deux fortes. Les unes étoienr des
pierres trouées non encore infiltrées, du moins
d'iine infiltration filiceufe 5 car le travail du dépôt *
paroiffoit feulement fait par l ’eau. Ces fortes de
meulières fervent dans les moulins de Bergerac,
&■ chaque jour, tous les matins, on eft obligé de i
piquer ces fortes clemeules, car elles s'ufent feri-
lïbJement pendant vingt-quatre heures de travail.
Dans la première carrière on fabrique des meules
entières : on les tire à la furface de la terre, on
commence par les arrondir, & enfuite on les détache
avec des coins de fer qui les font éclater.
Dans une partie un peu plus élevée deffous la
terre végétale, on trouve les pierres trouées en
couches , dont les élémens ont peu d'âdhérence
enfemble, & n'ont "que deux pieds d’épaiffeur.
Plus bas eft un tu f de quinze à feize pieds d’épaif-
feur, ou une pierre de fable'argileux durci avec
un lit d'argile qui lui fert de bafe, On voit au
deffous de cette maffe une couche de pierre blanche
, femblable à celle de la première efp’è c e , laquelle
a fept ou huit pieds d'épaiffeur. C'eft au
•deffous de tous ces fvftèmes de bapcs que l’on
peut contempler l'amas de pierres infiltrées, comme
nous l’avons déjà remarqué en filex plus ou
moins, fuivant qu’on peut en fuivre les nuances
fur les divers échantillons. Il y en a qui font purement
filifiés & tranfparens : il y en a qui ont des
taches grifés, avec des infiltrations ou dépôts
blancs. On envoie à Touloufe ou fur les bords de
la Garonne ces fortes de meulières, qui fe nomment
pierres de peu^ot. Les doubles meules coûtent
trois cents livres.
Sur le Drot on fe fert de meules de peuzot blanc
infiltré j elles font d'un bon ufage dans les moulins
ou l’on travaille pour les colonies, & c . Les meules
de pierres calcaires tendres & qu'on pique fou- J
v en t, ne durent guère qu’un an. 1
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3®. Les plantations de bois occupent k plus
grande partie des terrains qui font à une certaine
dsftance dans l’arrondiffement de Bergerac. Ce font
des noyers 8c des châtaigniers qu'on cultive particuliérement
dans les endroits voifins des habitations.
Le plus grand nombre de ces châtaigniers
font des coudricres ou châtaigniers fauv.iges, qui
produifent des tiges fortes &r vigoureuses, lef-
queIles fervent à faire des cercles qu'on emploie
avec avantage à la conftruCtion des fortes banques.
On fait même des envois de ces cercles aux
îles.. C e t objet d'exportation devroit fixer l'attention
des cultivateurs de cette contrée > mais un
vice qui gâte les plantations de châtaigniers, foit
entés, foit en coudrières, c'eft leur dévaftation
par les pâturages des petits moutons, de quelques
chèvres & cochons, pour lefquels on facrifie de
grands terrains où le châtaignier viendroit très-
bien , & feroit d’un produit & d’ un débit confi-
dérables. 11 eft à defirer que, foit par des plantations
de bois, foit par d'autres cultures, on faffe
produire à la terre ce qu'on peut en tirer naturellement.
Aisfi je crois qu'il fer oit furtout avantageux
pour cette partie de l’ancien Périgord, qu'on
s'appliquât à la culture des pieds de coudriers, &
qu'on en peuplât les terrains qui conviennent à
i ces belles & utiles productions, & qui font fort
communs aux environs de Bergerac.
BERGES, bords efcarpés des rivières ou de
forts ruiffeaux, dont le lit eft encaiffé dans leurs
dépôts. Ces bords font formés le plus communément
par des amas de fragmens de pierres roulées,
mêlés de terres diftribuées en lits irréguliers. Tous
ces matériaux ont été dépofés fuccefiîvement par
les eaux des rivières qui ofcilloient dans le fond
de leur vallée. Ces berges font efearpées dans ia
plus grande partie de leur étendue, où elles éprouvent
des éboulemens fréquens à mefure que l'eau
courante vient en fapper la bafe. Au refte, lès
berges s’éboulent plus ou moins aifément, fuivant
la nature des matériaux dont elles ont été primitivement
compofées, & fuivant que ces matériaux
ont pu prendre une confiftance plus ou moins
folide.
Dans des parties inférieures aux berges efearpées
ou oppofées à ces berges, on trouve des plans inclinés
qui s’agrandiffent plus ou moins, fuivant
que les matériaux des éboulemens y font tranf-
portés plus aifément, & s'y établiffent plus abondamment.
C ’eft le jeu continuel de l’éboulement des berges
efearpées & du prolongement des plans inclinés ,
qui occafionne des déplacemens confidérables dans
le-canal des rivières. Comme ce travail laiffe des
traces bien faciles à reconnoître, on peut les fuivre
& les apprécier fans crainte de fe tromper. Tous
les dépôts de fécondé formation , tous les prolon-
gemens des plans inclinés, font garnis de faules ,de
vergues & ü ofiers $ ce qui forme des accrues fort