
de Bigorre , dans le département des Hautes-
Pyrénées , mais ils font moins Iréquentés : on a
cependant commencé à conftruire un fuperbe bain
divifé en plufieurs cellules, en une grande fallç
commune & en deux galeries couvertes pour fe
promener. Le peu d’affluence rend a Lucnon les
logemens & la nourriture beaucoup moins chers
tju'à l’autre Bagneres , & l’on y trouve quelques
maifons commodes. Les eaux de ces bains font
divifées en trois cl. lTes ; les chaudes, les prefque
tièdes 8e les froides. La première fource chaude
eft l’ancienne fource de la Grotte ; les eaux en
font exceffivement chaudes. La fécondé eft fur-
nommée de la Salle} la troiiieme eft celle des
Romains, parce qu’elle va dépofer fes eaux dans
un endroit où fe font trouves des veftiges d anciens
bains bâtis par les Romains. La quatrième
eft celle du Rocher,• la cinquième celle de laReine.
on donne le nom de la Douce à la fixième fource ;
la feptième eft la Chaude a droite ÿ la huitième eft
nommée la Chaude à gauche ; les neuvième & dixième
font appelées les Blanches : elles font féparees
entr’elles pat deux autres fources froides, qui font
les onzième & douzième.
Les eaux de Luchon font démontrées, par 1 expérience
journalière, comme très- fouveraines
contre les maladies cutanées, & principalement
contre lès dartres & les fuites fâcheufes de l’acri--
monie des humeurs.
A deux cents toifes oueft-nord-oueit de Bagneres,
fur la rive gauche de la rivière d 'O o , dans
la pente de la montagne , eft une mine de plomb
& de pyrite en filon, à trente, toifes environ au
delfus d’ un moulin à fcie. Prefqu’ en face de cette
mine, mais plus au couchant ,.fur la tive droite de ;
la même rivière, il y a une mafiè de rochers renfermant
une certaine quantité de pyrites martiales
blanches, de grenats rouges maflils, de mica noirâtre
feuilleté, de quartz & de fchifle noir : on y
rencontre auffi des bancs.de marbre gris.
A une petite diftance de la v ille , les fources
minérales jaillilïent, dans des bancs de fchifte dur,
entre des blocs de granits roules. A un quart de
lieue (ud des eaux de Bagneres, il y a des fours à
chaux établis au pied dune montagne d’ou l ’on
tire des pierres calcaires. A l ’hôpital de Bagneres
il y a des couches d’ardoifes argileufes, & les
habitans de cette ville en ont ouvert une carrière
pour leur ufage ; mais en général, les montagnes
qui s’élèvent au fud de l’hôpital font comparées,
iiifqu’aux plus hauts fommets, de marbre gris. Les
torrens que l’on voit fe précipiter du port de
Venafque & des autres montagnes qui dominent
l’hôpital, ne roulent pas des roches de granit,
mais il s’.en trouve dans celui qui vient du côté du
port de Glère.
BAGNOLS , ville du département du Gard ,
arrondiffement d 'U z è s , près de la C è z e , qui roule
des paillettes d 'o r , & à deux lieues du Pont-Sauu-
Efprit. On remarque au milieu de la ville deux
fontaines abreuvées par des fources très-abondantes
i on a recueilli ces eaux dans un'canal qui les
conduit hors la v ille , pour que chacun puilfe en
faire ufage pour arrofer fes terres. La C èze coule
à quelques pas de fps murailles > c’eft fur fon cours
que font établis plufieurs moulins à foie. Il fe file
aux environs une grande quantité de cocons : on
y fabrique auffi plufieurs étoffes de fancaifie, peur
lefquelles font employés les bourettes ou débris
des filatures. On' croît que les Romains avoient
confiruit des bains dans cette ville : cette conjecture
eft confirmée par quelques monumens anciens
découverts à Bagnols en differens tems.
Bagnols , village du département de l’Orne ,
canton de Dorhfront, près de Juvigny , au bord
de la forêt d’ Audaine. C et endroit eft' remarquable
, même célèbre, par des eaux minérales
tièdes & fuifureufes, dont la fource eft au fond
de cuve d’une vallée nommée la Vallée de Bagua
lie s.: elles font bonnes contre les paralylïes qui
viennent à la fuite de l’apoplexie.
Bagnols 3 village du département du Rhône ,
arrondiffement de Villefranche. Aux environs on
trouve des tuileries & des carrières de pierres à
chaux j tous produits de la nouvelle terre.
Bagnols- les- ba ins , village du département
de la L o zère, arrondiffement de Mende. Ses eaux
minérales font fort célèbres dans le pays j- elles
excitent l’appétit & des tranfpirations abondantes.
B agnols-suR-mer , village du départementdes
Pyrénées orientales, arrondiffement & canton de
Céret. On fait dans ce village de la chaux avec des
| pierres qui fe trouvent du côté de Notre^Dame-
des-Abeiiles. Au fud de Bagnols, vers les limites
d’Efpagne, font quatre tours, dont la quatrième,
abfolument fur les limites, eft à quinze cents toifes
de la Méditerranée.
BAH AÏS, village du département de la Manche ,
arrondiffement de Saint-Lo. Il y a des carrières
abondantes de pierres à chaux dans les environs,
& d’une excellente qualité.
BAHAMA (Iles de). Ces îles font fituées en
face de la Floride. La plupart de leurs côtés font,
efearpées, entourées de rochers qui leur donnent
l’afped le plus effrayant. Ces îles font très-nom-
breufes, & on en compte à peu près deux cents
de touce grandeur. Quelques-unes ne paroiffent
fur l’eau que comme des pointes de rochers ©a
d’écueils plats, afpeét affez femblable à celui des
Antilles & des petites Caraïbes. Comme elles font
très-proche les unes des autres, elles portent
toutes enfemble le nom d'Archipel de VAmérique.
Toutes les montagnes qu’on a eu lieu d’obferver
dans ces île s, font compcfées de pierres calcaires
d’ un grain extrêmement fin. Elles font remplies
de petites mitulites dont la coquille eft très-dure,
tandis que leur noyau eft refté fous forme pulvérulente.
Il paroît que ces îles, non-feulement ont formé
enfemble un feul & même maffif, mais encore
qu’elles ont été unies au continent qui eft en face
& voifin dé ces îles. La violence du cou'rant qui
vient du golfe du Mexique, & qui, paffant à l’ eft
de la Floride, fe jette au nord-elt, eft un principe
de deftruétion fuffifant pour avoir féparé ces îles,
foit les unes des autres, foit de la terre-ferme.
Outre ce la , il eft vifible que ces îles font com-
pofées de la même nature de matériaux que le
continent voifin j ce qui démontre aux yeux des
naturaliftes, fans autre circonftance, que ces îles
ont formé un même maflïf organifé de même ,
comme font prefque toutes les îles voifines des
continens.
On peut appuyer cette obfervation générale par
des vues particulières : d’abord, la mer a peu de
profondeur entre ces îles , même dans les endroits
où les rivages font à p ic , comme nous l’avons dit ;
en fécond lieu , les petites îles, les rochers & les
écueils font diftribués à peu près fur ia même
ligne & dans la même direéhon j ce qui nous
annonce les témoins & les veftiges des chaînes
fuivies autrefois, & coupées par la véhémence
des vagues, & il eft vifible que ce travail fe continue
encore tous, les jours.
Les fommets des montagnes préfentent des
pointes nues très-peu garnies de plantes ou d’ar-
buftes, parce que la terre végétale y manque}
mais à mefure qu’on approche des rivages, on
trouve un fi grand nombre d’ arbres qu’ ils en font
obftrués j en forte que, dans les tems de la haute
mer, il ne refte aucun endroit ou l’on puiffe
aborder.
Sept de ces îles font habitées, parmi lefquelles
New-Proudence eft la principale. ( Voye£ l'article Antilles , où l’on a décrit un grand nombre de
ces île s , & où l'on a indiqué plufieurs phénomènes
oiLélles dévoient à leurs fituations & dif-
pofitions générales. Voye% Lucayes , où nous
préfenterons l’enfemble de toutes les îles de l’Archipel,
& quant à leur diftribution & à leur forme,
quoique nous en âiyons tracé une efquifte à l'article
Antilles. )
Bâ Hà REM ( Ile d e ) . Cette î le , fituée dans
le golfe Perftque, étoit célèbre par la pêche de
perles qu’on y fai foit lorfqu’on en trouvoit à~Or-
muz, à Karck, à Keshy & dans d’ autres parages
du golfe ; mais elle eft devenue bien plus importante
depuis que les autres bancs font épuifes,
fans que le fien ait fouffert une diminution fen- j
fible. Cette pêche commence en avril & finit en J
odtobre : elle eft renfermée d.ms l’efpace de quatre j
à cinq lieues. Les A rabes, les feuls qui s’y livrent, 1
vont coucher chaque nuit dans l’ île ou ftir la cô te ,
à moins que les vents ne les empêchent de gagner
cette terre.
Les perles de Baharem font moins blanches que
celles de Ceilan & du Japon , mais beaucoup plus
groffes que les premières, & d’une forme plus
régulière que les autres. Elles tirent un peu fur le
jaune $ mais on ne peut leur difputer l’avantage
de conferver leur eau dorée, tandis que les perles
plus blanches perdent avec le tems beaucoup de
leur é c lat, furtout dans les pays chauds. La coquille
qui porte les unes & les autres, connue fous
le nom de nacre de perle ou de mere-perle, fert en
Afie à beaucoup d*ufages. .
Le produit de la pêche qui fe fait dans les parages
de Baharem, eft eftimé 3,600,000 liv. Les
perles inégales patient la plupart à Conftantinople
& dans le refte de'la Turquie : les grandes y fervent
à l’ornement de la tête , & les petites font
! employées aux broderies. Les perles parfaites font
réfervées pour Surate, d’où elles fe répandent dans
tout l’ Indoftan, où ce luxe eft la plus forte paffion
des femmes. ( Voye[ l'article Perles , où l’on a
rapproché tous les différens parages de la mer qui
fourniffent les bancs d’ huîtres fécondes en perles,
& les rivières qui produifent les moules à pertes.
Foyei aujft BANCS A PERLES.)
BAHUS ( la ) , rivière du département des
Landes}icanton de Geaune. Sa fource, fituée à
deux lieues & demie fud-fud-eft de Geaune, coule
au nord -oueft, puis à l’e f t , remonte au-nord-
oueft , & fe rend dans l’Adour à une demi-lieue
de Saint-Sever, & à fept lieues nord-oueft de fon
origine. La pente qui verfe ces eaux courantes
eft remarquable comme une des croupes de la
vallée de l’Adour.
BAIE. Je renvoie, pour ce qui concerne les
baiesy à l’article A nse , où j’ ai rapproché les différentes
formes que les côtes de nos continens
ont prifes dans toutes les circonftances > c’eft ce
qui me difpenfe de revenir à ces objets. Je m’occuperai
par la fuite , à l’article Dé t r o i t , de ce
qui refte à conftdérer fur les autres formes des
cô:es & des arch-ipels.
BAIES. Le château de Baies occupe la partie
méridionale du golfe. Il y avoir autrefois à Baies
un petit port affez commode ; mais il eft devenu
impraticable à caufe des décombres de bâtimens
qui l’ont comblé. Ce rivage étoit fameux du tems
des Romains : les eaux qu’on y venoit prendre ea
avoient fait un féjour de délices.
A l’occident de Baies, on trouve une campagne
très-agréable & découverte.
Baies ( Baia) , ville d’Italie, dans la Campanie
, fur un petit golfe du même nom, dont l’entrée
eft par le cap Mifène & par la grotte du