
de 1751 & dans celle de 17 54 , il ne furvint aucun
changement à la Solfatare ; il rfy parut pas la
moindre flamme , 8c elle ne fuma ni plus ni moins
qu'auparavant.
Il y a bien moins encore de liaifon entre l’Etna
& le Véfuve : le pays qui les fépare, eût été bou-
leverfé bien des fois fi le feu exiftoit dans tout
cet intervalle. Le V é fu ve , en 17^1, eut une éruption
qui dura pendant trois mois : il n’y en eut
point dans le premier > au contraire , à la fuite de
celle du Véfuve , qui commença le 3 décembre
17 54 , il y en eut une de l’ Etna dans les premiers,
jours de mars 1755 * & toutes deux fe trouvèrent
avoir lieu dans le même tems pendant plufieurs fe-
maines. Il n’eft donc pas vrai, comme les uns l'ont
d i t , que ces deux volcans s’embrâfent en même
tems par une caufe commune, ou , comme d’autres
l’ont prétendu , que pendant que l’ un s’enflamme
, l’autre s’éteint : ces deux faits peuvent
s’être rencontrés ; mais c’eft un hafard qui paroît
n’indiquer aucune relation entre les deux montagnes..
Au refte, M. le commandeur de Dolomieto
attribue les tremblemens de terre qui ont dévafté
la Calabre en 178 3 ^ à une raréfaction de l’air &
de l’éau, caufée par le V é fu ve , & qu’il croit s’être
étendue à trente lieues de diftance.
^ L’hiftoire du mont Etna a été traitée par dif-
férens phyficiens obfervateurs. On peutconfulter,
fur ce fujet, Borelli, Carrera, Antoine Philotéé,
Bourdelot, Hamilton, &c.
On étoit fi tranquille à Catane avant l ’éruption
de l’Etna en 1536, qu’on commençoità douter
de ce que les Anciens avoient raconté de ce
volcan. Sa plus violente éruption fut celle de 1669 : ;
le Père de la Torre (art. 9 7 ) raconte celle du mois
de mars 17y y.
Si l’on trouve des matières volcaniques dans
l’ intervalle du Véfuve à l'Etna, elles proviennent
des volcans éteints qui exiftoient autrefois, & qui
étoient également voifins de lafurface de la terre.
En effet', les traces des volcans ouverts autrefois à la furface même de la terre, fe trouvent en
grand nombre, foit au midi de Naples, foit'au
nord. Toutes les collines, les éminences & les
montagnes à l’occident de Naples font des volcans
éteints. La Solfatare n eft pas le principal
point ni le centre de ces volcans; c’ eft la montagne
des Camaldules, prefqu’aufli haute que le V é fuve.
On reconnoît tout autour un grand nombre
de cratères. Ces volcans éteints font tous des cônes
creux & tronqués : M. Halmilton en a décrit
plufieurs. 11 s’en trouve à Paufilype, à Bayes, à
Caferte, à Capoue: ifs ne font féparés du Véfuve
que par le Sebeto & la plaine qu’il arrofe 5 i!s
concourent, avec ce volcan, à élever confidéra-
blement la côte de Naples. Cette ville eft bâtie
fur des éminences qu’ils ont formées.
Les îles d’ ifch ia, de Procida , Nifita , Monte-
Chrifto font auffi des volcans éteints. La plaine
comprife entre le Véfuve & l’Apennin eft formée
de matières volcaniques : à quelque profondeur
qu'on y creufe, 'on en trouve fous une première
couche compofée de débris de végétaux ; elles ne
viennent pas toutes du Véfuve , puifqu’à une
grande diftance on trouve des laves fans qu’il y
en ait dans l ’intervalle.
Au delà de Capoue Sc jufqu’ à Calvi , douze
lieues au nord du Véfuve , on monte beaucoup :
les terres y font encore volcaniques, 8c les rochers
font des laves tendres.
On parcourt enfuite trente lieues dans l’intérieur
des montagnes fans trouver de veftiges de
feu : on ne les retrouve qu’aux environs de Fe-
rentino, dans les États du Pape. Une chaîne de
l’Apennin , qui fe termine à Gaetê 8c à Ter-
racine , interrompt toute communication avec
les volcans de Naples ; 8c ceux qui commencent
aux environs de Romé, s’étendent jufqu’au Sien-
nois, fur une longueur de plus de trente lieues en
Tofcane.
M. de Richeprey a trouvé dans l’île de Corfe ,
qui commence à plus de vingt-cinq lieues des côtes
de la Tofcane, de beaux bafaltes; ce qui paroît
indiquer d’anciens volcans dans cette île.
Le long des racines du Véfuve , entre le Bofco
& le Mauro , on voit un étang prodigieux de
lave} elle eftnoir& 8c rou g e , beaucoup plus fondue
<pie celfoqûe l’on Voit ailleurs : fa furface eft
ondée & tortillée d’une façon fingulière 5 mais elle
n’ eft point couverté'de pierres ponces & de pierres
fpongieufes, qui rendent les laves ordinairement ii
raboteufes.
COM P AIN S , village du département du Puy-
de-Dôme, canton de Belle 8c à deux lieues de
cette ville. Il y a une mine de fe r , dite Laitier.
COMPÏÈGNE, ville du département de l’O ife,
fur cette rivière. Son territoire produit beaucoup
de blé & de bois. Elle eft lîtuée dans une belle
plaine arrofée par l’Oife. Lès coteaux 8c les collines
qui en forment l ’enceinte, font en grande partie
compofés d’un foflrle qui f i trouve occuper
plufieurs maffifs 8c bancs calcaires des environs.
Ce foffile a la forme lenticulaire.
C ompïègne (Forêt d e ) , du département de
l ’O ife , arrondifièment & canton de Compïègne.
Cette forêt s’étend jufqu’ à Eftrées, Sainr-Denis
& Attichy. Elle a d’ étendue de l’eft à l’oueft neuf
mille huit cents toifes, 8c du nord au fud fept
mille cinq cents toifes. Elle eft très-belle , &
bien percee pour la chaffe; elle renferme environ
vingt-neuf mille arpens.
C)OMPS , village du département du Puy-de-
Dôme , arrondiffement de Riom, canton de Mau-
fat. Dans le territoire de cette commune, près du
moulin, il y a une-mine de plomb fort pyriteufe,
dont le minerai ne donne que cinq livres de plomb
par quintal; mais cent livres de plomb laiffent fur
la coupelle deux marcs 8c une once d’ argent.
C OM T A T D’AVIGNON. C e petit État ne
comprenoit que la capitale, le bourg de Morières,
la paroiffe de Montfavet, 8c grand nombre de
fermes répandues dans la campagne. Il étoit enclavé
dans la ci-devant Provence, fitué entre le
Rhône, la Sorgue 8c la Durance, 8c contigu au
Comtat Venaiflin. C e petit pays, un des plus
beaux 8c des plus falubres de la France , avoit
deux lieues de longueur, fur une lieue trois quarts
de largeur. Il eft arrofé par une branche de la Sorgue,
qui va fe perdre dans le Rhône à Avignon
même , 8c par un canal tiré de la Durance, qui fe
jette aufli dans le Rhône près d’Avignon. Le Comtat
d'Avignon eft réuni à la France; il fait partie
du département de Vauclufe., dont la ville d’A vignon
eft le chef-lieu.
C OM T A T V EN A 1SSIN, petite province enclavée
dans la ci-devant P r o v e n c e q u i , avant
la révolution , é to it, avec le Comtat d’Avignon,
un petit État dont la fouveraineté appartenoit au
Pape. Cette petite province étoit bornée au nord
& au nord-ert parle Dauphiné, au fud par la Durance
qui la féparoit de la Provence , à l’eft encore
par la Provence, 8c à l’oueft par le Rhône
qui la féparoit du Languedoc. Elle avoit quatorze
lieues de longueur , fur neuf lieues & demie de
largeur, 8c l’on évaluoit toute fon étendue à quatre
vingts lieues carrées. Le climat & les productions
diffèrent très-peu du climat 8c des productions
de Provence. Il fait partie aujourd’hui du
département de Vauclufe.
C O N C A R N E A U , ville du département du
Finifterre, arrondiffement de Quimper 8c à quatre
lieues 8c demie fud-eft de cette ville. Cette petite
ville a un port de mer, & eft lîtuée prefqu’au fond
du port, fur une petite île. Son commerce ne con-
fifte qu’en fardines, dont on fait la pêche : on en
prend, année commune, de douze à quinze mille
barils; ce qui occupe un grand nombre d’hommes
& de femmes, tant pour la pêche, que pour la
fabrication des filets propres à cette pêche. A une
demi-lieue de Concarneau il y a une belle aggré-
gation de pierres fehifteufes. Le port a cent toifes
de largeur, fur deux cent foixante toifes de longueur
: il faut êcre habile ou bien exercé pour y
mouiller avec avantage, à caufe des rochers qui fe
rencontrent dans la paffe. Il peut contenir trois
cents barques & quelques bâtimens de cinq à fix
cfents tonneaux.
CON CH E S , ville du département de l ’E ure,
arrondiffement d’Évreux, 8c à trois lieues trois
quarts fud-oueft de cette ville. Conckes eft fitué
fur la croupe d’une colline fort élevée.^ En général,
tout ce pays eft très-fertile en grains- &
en pâturages. Il y a d’ailleurs beaucoup de bois,
plufieurs ufines 8c moulins à tan , à huile 8c à
papier. On fabrique dans les environs, plus de
deux mille pièces de toiles d’ étoupes, 8c il fe-
roit à defirer qu’on pût améliorer ces étoupes en
perfectionnant les moyens de donner les premiers
apprêts au chanvre. On trouve dans les environs,
des mines de fe r , dont la matière fert à fabriquer
toutes fortes d’ouvrages en fer , tels
que des clo u s , des épingles , des uftenfiles de
cuifine.
C o n ch e s ( Forêt de ) , dans le département de
l’Eure, arrondiffement d’Évreux. Elle eft fituée
en plufieurs cantons, au fud-oueft 8c à un quart
de lieue de Conches. Il y a des plaines vides dans
l’ intérieur de ces bois , occupées par plufieurs
villages & hameaux. Elle a neuf mille toifes de
longueur, huit mille toifes de largeur, 8c tient à
la forêt de Breteuil.
C o n ch e s , village du département de Seine &
Marne , canton de Lagny, & à trois lieues deux
tiers de Meaux. Il y a , dans le territoire de ce village
, beaucoup de vergers 8e d’arbres fruitiers.
C ’eft là qu’on peut prendre des connoiffances fur
cette culture, que plufieurs motifs engagent à
étendre parmi les différentes habitations.
C O N C I S E (Forêt de la-) , département de
Mayenne, arrondiffement & canton oueft de Laval.
Elle a deux mille huit cents toifes de long,
fur quinze cents toifes de large.
CONCRESSAUX , ville du département du
Cher, canton de Va illy , fur la Grande-Seudre. Le
territoire de cette ville abonde en pâturages. On
y élève beaucoup de chevaux & d’autres gros
beftiaux.
CON D A T , CONDÉ. Je me propofe de comprendre
dans un feul article tous.les.Condat 8c. les
Condé qui fe trouvent difperfés dans les Cartes topographiques
de la France , & de les indiquer fé-
parément dans les fituations particulières qu’ ils
occupent, 8c qu’on peut fuivre 8c étudier dans
; l’ hydrographie générale. Ç ’eft par ces vues & par
ces moyens que je crois devoir faciliter l’étude
de cette belle Carte.
J’obferve d’abord queles-Condat ne fe trouvent ,
fur cette Carte^ que dans .les départemens méridionaux
, dont la limite peut être défignée par
ceux de la Charente, de la Haute-Vienne 8c du
Puy-de-Dôme ; dénomination qui dépend fans
doute dès autres terminaifons de lieux fi commu-
ï nés en ac 8c en at.
• C ?eft dans les départemens qui font en-deçà} vers
le milieu de la France, 8c qui enfuite occupent les
j provinces feptentrionales, que fe rencontrent les
^ Condé.