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dans les crues,plufieurs fui tes clans les fofles'St avant- ,
fôfiés de la place, gu elles ne eau foie nt aucun dé- (
fôrdre , parce qu’elles n’étoient pas chargées de
terres. Depuis le défrichement des coteaux , ces,
mêmes fuites d'eau ont été pernicieufts à la fortification
j elles ont dépofé dans les foflës & avant-
fofles une énorme quantité de terres & de fables.
Cinq ou fix grandes flaques d’eau, en quoi confiftoit
la principale défenfe de la place,furent recomblées
pïefqu’en tiérement, & leséciufes, les batardeaux,
les portés des galeries des mines lurent enfablées
depuis trois jufqu’à fix ou fept pieds de hautéur.
Avec de tels tranfports la Queifch aura bientôt
détrùit la terre végétale fuperficielle qui garnit encore
lès pentes des coteaux nouvellement cultivés,
& par une lui te de ces enlévemens journaliers il eft
à croire que la caufe dû mal fera détruite elle-
même'.
Le fécond fait nous fera fourni par une rivière ■
de Tofcane', la Cor fonda, qui prend fa fource dans-
lés montagnes de Fifioia. Cette rivière a maintenant
un grand Volume d’eau dans fes crues > car
elle éft füjète à des débordements j pendant lef-
quels elle fait beaucoup de ravages ,. parce qu’elle
entraîne de gros blocs de pierres calcaires, & même
une grande quantité de troncs d’àrb'rés. C ’eft une
tradition confiante dans lé pays , que la Corfonna
n’a voit autrefois qu’un médîocre .volume d’eau ;
qu’en cet état elle ^ ^ ïo r tp if Jamais de fo o .lit,
n’entraînoit qûe très-peu de textes, & necaufoit
aucun dommage à rétroitè vallée au milieu de laquelle
eliecouloit pàifibîement ; mais depuis qu’on
a fait de grands dérricheméns dans les montagnes
de Piftoia, les eaux pluviales, n’étant plus retenues
par les plantes fpontanées 8c lé gazon qui affer-
miffent la terre’, fe précipitent rapidement & avec
la plus grande impétüofité dans la vallée de la C orfonna,
de manière qu’ellës entraînent une-immenfe
quantité de pierres, de terres & d’ arbres qu’elles
arrachent. Depuis ce tems cette rivière, ne pouvant
plüs tenir dans fon li t , inonde pendant ces crues
tout le fond de la vallée où elle coule , & la rend
ainfi prefque totalement inutile pour la culture ,
au grand dommage des propriétaires riverains.
La commune de Barga a fait quelques difpofi-
tions pour refferrer le cours de cette rivière j mais
en vain on a tenté de les exécuter. La rapidité de
fa marche dans fes crues eft trop violente pour lui
oppofer des obftacles , qui bien loin de remédier
au mal donnent plus d’étendue aux inondations
de la Corfonna.
Cette rivière, au refte, n’eft pas la feule qui, à la
fuite du défrichement des montagnes, inonde les
plaines en Tofcane,& ravage les terres cultivées en
pente. Il y en a beaucoup d’autres, 8c il y en aura
encore davantage par la fuite fi le travail des dé-
frichemens s'étend avec auffi peu de précautions
qu’on en a pris jufqu’ à préfent. Les eaux pluviales
coulent &■ fe précipitent trop rapidement
des montagnes qu'on dégarnit de bois j & d'ailleurs,
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îorfque ces mafias d’eaux torrentielles font par-,
venues dans les plaines, elles ne peuvent plus être
contenues dans leurs lits, qui fe comblent tous les
jours par les terres & les pierres que ces eaux entraînent.
On voit de Barga une montagne qui eft une preuve
effrayante de ces mauvais effets des défricht-mens.
Cette montagne domine la vallée dé la Corfonna j
elle étoit autrefois couverte de bois comme les
autres montagnes voifines; mais depuis qu'ona eu
l’imprudence de couper ces bois, & qu’on y a
fubftitué des champs cultivés, les pluies, Hz les
neiges en fe fondant, ont tellement hume été & détrempé
les terres ameublies, que, ne trouvant plus
d’obflacles, ces eaux ont emporté avec elles la terre
fuperficielle-, & eh ont totalement dépouillé la
montagne j auflt préftnte-t-elle. de Barga un-afpeâ:
hideux à côté des montagnes qui font reftées couvertes
de bois. D ’un fait indubitable dont tous les
habitans de Barga ont été témoins, ils ont conclu
qu'il faut éviter de faire des défrichemens dans de
pareilles circonftances.
CUMBERLAND (Cap de). Ce cap eft fituédans
la terre de Kerguelen. Il y a dans l’ intervalle une
baie, dont les deux bras femblent offrir un abri aux
■ vaiiTeàux. On voit par le travers du cap de Cumberland
une île peu étendue, mais afifez é le vé e , au
fommet de laquelle git un rocher qui reffemble à
;unè guérite de féntinëHe , & c ’eft le rom que lui
a donné le capitaine Cook. On apperçoit deux
milles plusloin , à l’eft , un groupe de petites îles
& de rochers., dont le terrain eft bâché. Entre ce
groupe & l’île de la Guérite de fentinelle le canal
a un mille de large & plus de quarante brades de
profondeur, car on ne trouve point de fond avec
une ligne de cette longueur.
En traverfant le canal on découvre au côté fud
du cap de Cümbedand une baie qui fe prolonge à trois
lieues dans l'oueft. Elle eft formée au nord par ce
cap,8<: au fud par un promontoire auquel le fameux
Cook a donné le nom de Pointe-Pringle. Le fond
de cette baie â été appelé Baie de Cumberland.
Au fud de la pointe Pringle la côte.forme une
cinquième baie , dont cette pointe eft l’extrémité
feptentrionale : de là jufqu’à l’extrémité fud il y a
environ quatre milles dans la direction du fud-fud-
eft quart eft. Cette baie, que Cook a nommée Baie
blanche à caufe de quelques pointes dé'terre ou
rochers blancs qu’ on apperçoit au fond, renferme
plufieurs baies ou anfes moins étendues , qui ,pa-
roiffent à i’abt i de tous les vents. On voit en travers
de la pointe méridionale plufieurs rochers qui
élèvent leurs têtes au deflus des flots, & vrai-
femblablement il y en a beaucoup d’autres qui ne
fe découvrent pas.
; Les fonds aes baies & des anfes aboutiffent
communément à des grèves de fable ; mais les
i côtes font remplies de rochers &fourmi’lent d’oi-
' féaux dans un grand nombre d’endroits : du refte,
le
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le pays fe montre auffi nu 8c auffi ftérile qu'aux en-
virons du htvrede N o ë l, 8c dans tous les lieux qui
compofent la terre fauvage 8c aride de Kerguelen.
CUMES. Cames étoit autrefois la ville la plus
célèbre de W Campanie, fituée à une lieue &
demie du lac Averne, & à trois lieues de Naples.
11 n‘y relie que des ruines 8c un château qui porte
le nom de Cuma. C ’était une ville de la plus haute
antiquité, bâtie même avant Capoue.
On y voit une grotte profonde, qui femble fe
diriger vers Baies : elle pouvoit communiquer à
celle dont l’entrée elt fur le bord du lac Averne.
Les éboulèmens qui ont fermé les palfages font
qu’on ne va pas à cent toifes de diftance.
CUMIÈRES, village du département de la
Marne , canton d’A Ï , fur la Marne , à trois quarts
de lieue d’Épevnay. On y récolte 8c on y fait
commerce d’excellens vins.
CUNEXY (Forêt d e ) , département de la
Mofelle , canton de Vigy. Elle a dix-fept cents
toifes de lo n g , fur neuf cents toifes de large, à
une lieue un quart de Metz.'
CURE ( l a ) , rivière du département de la
Nièvre, arrondiffement tle Châteap-Chinon. Elle’
prend fa fource à. trois iieues nord-eft de cette
. ville, coule au nord, 8c fe rend dans la Seine à
Montereau.
CU R E S , village du département de la Sarthe,
arrondiffement du Mans , 8e a quatre lieues de
cette ville. Les environs de ce village abondent
en grains, en fruits 8c en pâturages. On y élève
beaucoup de volaille, 8c le gibier y eft très-
abondant*
CU R JA C , bourg du département de la Dordogne,
arrondiffement dePérigueux , 8c à quatre
lieues de cette ville. 11 y a une fonderie de canons,
8c;':fine faïencerie fituée fur le Blâme , près la
fource de cette rivière.
CU R SA Y, bourg du département de la Vienne,
canton de Lufignan, 8c à deux lieues de cette ville.
Les environs lourniffent un vin bianc fpiritueux,
très-eftimé , dont on exporte une certaine quantité
à l’étranger: on y fait auffi commerce de bef-.
riaux. On remarque deux fontaines curieufes a
Curfay ; l’une fe nomme la fontaine de la Roche , 8c
l’autre la fontaine de la Jolliere. La première fort
fans interruption d’un rocher : le ruiffeau paffe:
fous une voûte naturelle faite dans ce rocher. Les
eaux de la fécondé fource fortent avec impétuo-
fité. Après un certain tems cette fource ceffe de
couler, 8c ne recommence qu’ un an ou deux après
cette interruption. On n a pas encore indique la
Géoÿrdphie~Phyfique.- Tome I I I .
caufe de ce phénomène , qui tient aux dégorgeoirs.
C U R V A L L E , village du département du Tarn,
canton d’Alban. Près de ce village eft une mine
de fer , d’où l ’on tire du vitriol martial 8c de
l'alun.
CURY- LÈS-IVIERS /village du département
de l’Aifne , fur la Brune, à une lieue 8c demie de
Rofoy-fur-Serre. Il y a une tuilerie qui emploie de
bonne argile.
CUSAGUES ( l e ) . C ’étoit un petit pays enclavé
dans la Guienne. I! fait partie aujourd'hui du
département de la Gironde.
C U S S E T , ville du département de l’Altier,
arrondiffement de la Paliffe. Les environs de cette
ville produifent beaucoup de grains : on y récolte
auffi du vin 8c de très-beau chanvre. A trois quarts
de lieue de Cujfet eft une mine de houille, dont on
peut retirer quelques avantages.
CUSSEY-LÈS-FORGES , village du département
de la Côte-Dor, canton de Grancey , fur
une branche du Tille. Il y a un. fourneau pour la
fonte du fer de fécondé qualité.
CUSSY , village du département de l’A ifn e ,
arrondiffement de Laon, 8c a quatre lieues de cette
ville. On trouve, dans ce village, une mine de
fer, Sc on y fabrique de l’alun. La rivière d’Aifne,
qui’ près de là elt navigable , facilite le tranfport
de ces objets vers Paris.
CUSSY-LA-COLONNE , village du département
de la Côte-Dor, arrondiffement de Beaune,
8c à trois lieues de cette ville. Ce village étoit
remarquable par une colonne qui fut élevée en
l ’honneur de Jules-Céfar , après qu’il eut vaincu
les Suiffes. Elle eft de figure oétogone : fur chacune
de fes faces eft une ftatue qui repréfente
quelque dieu ou déeffe du paganifme, 8c ces fta-
tues font d’ une fculpture admirable.
CUSSY-LÈS-FORGES , village | du département
de l'Yonne , arrondiffement d'Avallon , 8c
à deux lieues de cette ville. On voit desmaffes de
granit un peu rougeâtre dans les environs de ce
village.
CÜ S T IN E , village du département de la Meur-
th e , arrondiffement 8c à trois lieues au nord de
Nancy. 11 y a une fontaine d'eau minérale.
CUSY , village du département de l'Yonne,
canton d’Ancy-le-Franc, près l'Armençon. Il y a
. une tuilerie où l'on emploie de bonne argile.
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