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de charbon de terre qui fe trouvent difpcrfees fous
la montagne, aux environs de la tourbière.
On préfurnojt, il y a long-tems , qu'il y avoit
du charbon de terre dans la montagne d’A v iz é ,
& l'on s'en affina , en 17 j 3 , par l'ouverture d’un
puits au pied de la montagne , 8c à environ cent
toifes de diflapcç d’ Avizé. On trouva fous une argile
ver <’âcre, <8c à la profondeur de fix pieds, un
filon de charbon de te rre d'une allez bonne nature,
& dvUX pieds plus bas un fécond de la même
épaiffeur, enfuite une troifième & quatrième couche
, & on n'alla pas plus loin dans cette recherche.
On effaya pour lors ce charbon ; il étoit
allez dur, peu Inflammable , vu que l’on n’avoit
fouillé qu’à la profondeur d® douze pieds. En
1785 on reprit la première exploitation, & dans
cette fécondé fouille on trouva, fous un lit de
fable jaunâtre , une çouç.ha d’argile verdâtre ,
en fuite une fécondé de falun friable & coloré,
puis une argile noirâtre » recouverte de terre
oçhracée. A la profondeur de fept pieds environ
d’enfonce ment or rencontra le premier filon de
charbon de terre, qui n’avoir qu’ un piedou quinze
pouces d’épaifleur , dont la direction eft dulevant
$u midi, en traverfant fous la montagne. Sous cette
première couche eft une pierre argileufe noire,
0>U fehifte fort tendre, de fept à huit pouces
d ’:épai}feu,r- A huit pieçls fe trouva la fécondé
çotiche de çharbpn de terre : cette veine fe divife
en pLufigiUrâ veinules, Un fehifte bleuâtre, contenant
beaucoup de coquilles bfifées, comme dans le
fai un, & de quinze à dix-hyit pouces d’épaiffeur,
-fépars la troifième couche de la fécondé ; celle-ci,
.çqmjpg la pretniè-re , a quelques rameaux qui vont
dans plufietys 4Ts&i§fts . Uftf couche de fehifte
d’un gris noirâtre, 8^ d’environ deux pieds d’é-
pailfeur, re.çç^iv-pe la quatrième veine de charbon
fes veinules; Çette quatrième couche Ce trouve
à la profondeur de quatorze à quinze pieds. En
po-uftant la fouille plnfi. urs pieds plus bas , on
trouva, toujours alternativement:, des couches de
charbon çpai|fes» prefque toutes de quinze à-dix?
huit pouces,, Réparées, paçdes (chiftes tendres, dans
lefquels çufient t’enfermées, des coquilles & des
terres calçaipes, Çette fouille , n’ayant que la. cu-
riofité pojyr but, apprit feulement qu’il y avoit
.dans les environs d’Avizé que mine de charbon
dp terre, qui fe trouvait à une petite profondeur,
en couchas peu diûantes Fuge de l’autre. Quelques
perfoniaes. prefoni^nt qi$e le filon principal eft de
cent çinqqante à deujf çegts pieds de profondeur.
IfTçmble que, fur fie firpples précomptions , ou ne
p&Rt guère hafard^f 4es. travaux aufifi coûteux que
ceux qu’ çxigeçoit l ’exploitation dp cette mine, telle
qufe^ed^p-réfeRte-.ic^r, d’ut? autre qô.té, peut-on fe
propiettre de grands produits de petites peines Cé-
paçées, 8c qui; , fui vaut toqte apparence, ne font
que fuperficielles , & probablement établies fur
le. maffif de la craie.
§. III. Montagne (CAuger & des environs.
Cette montagne a pour limites celles du Ménil
& d'Avize ; elle paroît ne former que la continuation
de cette dernière , car elle a la même hauteur
& la même nature de matériaux. Sa terre végétale
eft un limon jaune, arénacé, fous-lequel eft une
couche de terre jaune contenant beaucoup d’argile,
où l’on rencontre de petits filex -colorés}
enfuite on trouve un lit de pierre calcaire affez
dure, mais dans laquelle on ne voit plus aucune
coquille entière : le fpath calcaire s’y trouve con-
fufément. Sous la pierre calcaire ©ft une couche
d’argile, qui occupe toute l’étendue de la montagne
, à la profondeur de dix à douze pieds. Cette
argile colorée contient des filex & quelques pyrites
martiales. $ou& ce lit d^argile, qui a environ deux
pieds, on rencontre des couches de fable variant
à l’infini : dans plufieurs endroits il eft rougeâtre,
dans d’autres d’un gris-jaune, & enfin il y a des
cantons où il y a du fable blanc & aufli pur que
.celui d'Etampés,
Sous ces fables.on trouve de l’argile colorée, &
enfuite de la marne. A la profondeur de quarante-
cinq pieds eft un tuf calcaire dur & ochracé* 8c
er:fi 1 eft un banc de craie, où l’on rencontre par
hafar.i des1 coquilles, des bélemnites, des filex 8c quelques pyrites martiales.
On rencontre dans une gorge, derrière le bois
d’Auger, des morceaux de roches compofées, cé
qui paroît très-étonnant dans des montagnes abfo-
Jument calcaires. Cette pierre ne fe trouve que
dans cet endroit de la chaîne. Ce granit eft com-
pofé de feld-fpatfi rougeâtre, de quartz blanc tranf-
parent, entre-.mêlé dé petits criftaux de fchorl noirâtre
& de mica blanc} c’eft vifiblement une pierre
perdue.
Par plufieurs fouilles' & observations on s’eft
affuré de Fên droi t de la montagne d’Auger, où l’on
trouvait cette roche mélangée. On ignore comment
cette pierre peut fe trouver dans ces montagnes
, fous une terre végétale formée par la
combinaifon de la terre calcaire, de l’argile 8c du
quartz granuleux. Dans le vallon qui eft derrière
Le bois, les couches, font dans cet ordre : la terre
végétale noirâtre, mêlée d’une grande quantité'de
fable; des filex colorés fe trouvent à fa furfaceî
il y en a de jaunes, d’autres d’ un rouge-tendre »
& enfin l’on en voit plufieurs qui, par leur rouge-
foncé , reff-mblent beaucoup à de l’agate-cornaline.
Sous, cette couche eft une couche formée d’argile,
de craie 8c de fable coloré ; elle a environ deux
pieds d’épaifieur ; enfuite on rencontre un lit de
pierre calcaire , fans qu’on y apperçoive aucun
veflâge de coquilles. Cette couche de pierre calcaire
eft interrompue dans quelques endroits de
la montagne ; alors on rencontre des malles de
grès éparfes. Ces malles de grès, la plupart calcaires,
font cendres ; ils font colorés en rouge par
la chaux de fer ; plufieurs font intérieurement
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rubanés par des zones rougeâtres. Sous ces grès
eft un fable coloré ; enfuite on rencontre la couche
d’argile.
CRAM -CH A BO N, village du département de
la Charente-Inférieure, canton de Courfon. On
tire des carrières voifines de ce village, une ef-
pèce de pierre de fable, plus facile à tailler que
la pierre calcaire , & qui fe durcit à l’air.
C R AM E AU X , viftage du département de la
Loire , arrondifferqent de Rouanne , & à quatre
lieues de cette ville. Ce village a , dans fes environs
, plufieurs mines de charbon de terre.
CRAN , CRON. On nomme ainfi une terre
fous forme pulvérulente lorfqu’elle eft fèche, 8c
qui n’eft formée que par un amas de fragmeus de
coquilles : dans certains endroits on y diftingue
encore des coquilles entières, mais fort petites, &
qu’on ne peut reconnoître qu’à l’aide de la loupe
ou du microfeope. Il y a de certaines couches de
la terre où ces mêmes matériaux ne font plus
fous forme pulvérulente & friable; mass alors ils
ont reçu une infiltration qui en a formé des pierres
de taille d’un grain fort gros. Un naturalifte habitué
à voir, y retrouve aifément le cron ou cran.
Quand ces coquilles font dans un état de deftruo-
tion plus grand, qu’il n’y a plus aucun veftige
d’organifation animale, & que les coquilles font
réduites en poudre, fi cette poudre a pris une
certaine confiftance^ il eft probable cjue ces matériaux
ont pu former ainfi la craie. ( Voye^
C r a ie , C oquilles fossiles. ) C ’eft ainfi
u’un obfervateur attentif, en notant les nuances
es diffirens états où fe trouvent les fofïiles que
renferme le fein de la terre, peut faire en même
tems des rapprOchemens très-propres à lui montrer
l’origine des. différentes fortes de pierres.
M l G r a in des p ierAe s . )
CRANENBOURG, bourg du département de la
Roe r, arrondiffement dé C lè v e s , & à une lieue
trois quarts oueft de cette v ille .'C e bourg, que
l ’on croit être 1*ancien Burginatium, eft fitué fur
le ruiffeali du Wettering, près du W ah l, à l’oueft
de Clèves.
CRANS , village du département du Jura-, canton
des Planches. On y trouve du marbre de deux
êfpèçes, dont l’une reffemble au bois d’ olivier, &
l’autre, fur un fond ventre de biche, offre des taches
rouges jetées fans ordre.
CR ANS A C , bourg du dépattemetît-de l’Avey^
ron, canton d'Albin, 8c à une demi-lièue de cette
ville. Les eaux minérales qui fe trouvent près de'
ce bourg1 méritent l’attention des phyficiens natu-
raliftes. Non^feulérne'nt ces eaux fe prennent fur
les lieux , mais-encore ©n ies t-rarffpoi'te en boti-*
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teilles par toute la France. On aflûre qu’elles gué-
riffent les rhumatifmes 8c les paralyfi j s , & qu’elles
font excellentes pour les foibleffes d’eftomac, les
obftruélions & les vomjffemens habituels Elles
font fulfureufes & chaudes, au point que la terré
des environs fume pour peu qu’il pleuve.
C R A N C É Y , village du département de l’Aube,
canton de Romilly, près du confluent de l ’Aubê
dans la Seine. Ce village fe trouve outre cela fi: ué
fur un des embranchemens multipliés qui font autour
de cette confluence, furtout du côté de là
Seine, & au milieu des belles prairies qu’ellé
abreuve.
CRAON, ville du département de la Mayenne,
arrondiffement de Château-Gontier, & à quatré
lieues oueft de cette ville. On y fabrique des étoffes
groffières avec les laines du pays. Ses cnvironS
abondent en grains, vins, lin & bons pâturages.
C r a o n (Forêt de), département de la Mayenne,
canton dé Sàint-Aignan-fur-Rôez, 8c à une lieue
oueft nord-oueft de Craon. Elle a deux mille quatre
cents toifes de longueur, fur neuf cents toifes de
largeur.
CRAPONNÉ (Canal d e ) , département des
Bouches-du-Rhône,arrondiffementd’Aix II prend
fes eaux dans l’étang & au fud-eft de Saint-Chamas,
va enfuite au nord-eft & ferend dans laTouloubre
à Peliffane, tourne à l’ oueft, remonte au nord 8c
fe réunit au canal de Craponnei à une lieue & demie
nord de Salon : il paroît qu’il n’eft qu’ une branche du
canal dont il tiré les eaux ou auquel il les porte }
c’eft un canal qui fert à plufieurs arrofemens.
CR A STR ES , village du département du Gers,
arrondifTement & canton nord d’Auch. Il y a dans
ce village une mine de turquoifes, peu inférieure
à celles d’Orient*
CRATÈRE. C ’eft la bouche d’un volcan , qui
offre la forme d’une coupe , foit dans les volcans
éteints, foit dans les volcans enflammés, pendant
les intervalles des éruptions. Si l ’on conftdère le’
cratère commé l'extrémité de la cheminée'par laquelle
le feu des volcans fe faic jour au dehors,
on y trouvé des laves qui en forment les bords,
dont une partie par la flamme qui , ayant été'
fondue dé nouveau, fe trouve dans un état de
feorie. Dams les volcans enflammés, comme dans
le Vefu ve, le’ cratère eft quelquefois couvert d’ une
croûte de laves fpongieufes, qui s’élève au defliis;
du bord ordinairejufqtr'â uhe certaine hauteut, 8c q u i, après l’épahdiement die là" lave , s’affaifte'
8c le précipite dans le fond du cratère, lequel re-‘
prend à’ peu près' fa forme ahcîenne'.
Lés- cratères des voicans é'teirtts fe' rédUffeotTâ de’
Y y y 1