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qui eft à trois milles, ne permettent pas de foûp- ,
çonnev que cet ambre y ait pu venir de rOcéan,; )
& les bois des environs, qui ne font compofés que
de grands arbres réfineiix, ne pouvant pas vrai-
fernbhblement le produire, femblent confirmer que
l'ambre eft un fluide bitumineux durci par l’aétion
de l’eaii & de fait.
DARDAGNY , village du département du Léman,
à deux lieues trois quarts fu d o u e ftd e Genève.
Sur la rive occidentale du Rhône eft le Mandement
de Dardagny. Le Loudon l’arrofe, & on y
pêche de s truites excellentes. En quelques endroits
on y voit fuinter du pétrole ; ce qui fëmble y annoncer
du charbon de terre. Le fol y eft médiocrement
fertile : les foins 8c i’induftrie le font feuls
profpérer. On le divifoit en deux paroi fies, Dur-
dagny & Sitigny. Le pays de Gex & le Rhône l’environnent.
D ARD ANELLES ( Canal ou Détroit des). Ce
canal fépare l’Europe de l’Afie ,8: joint l’ Archipel
à la Propomide ou mer de Marmara. Il eft bordé,
à droite & à gauche , par de. belles collines affez
bien cultivées. L’embouchure de ee canal a près
dé quatre milles & demi de largeur. Les eaux de
la Propontide , qui paffent par ce canal, y prennent
un cours fort rapide j & lorfque le vent du nord
fouffle, il n’eft point de vaiffeaux qui puifient s’ y
préfenter pour y entrer & le traverfer ; mais on ne
s’apperçoit plus du courant avec un vent du füd. !
C ’ eft un Bofphore correfpondant à celui de Thrace.
J'ai fait voir à l’article de Tourne fort, que ce canal
s'étoit creufé comme les vallées des fleuves qui fe
jettent dans les mers Noire & de Marmara, &
qu’il ne s’ eft pas ou ve r t, comme les Anciens ont
voulu nous le faire croire, par une irruption fubite
des eaux.
. D A R D ID E N ( Lac de) , du département des
Hautes-Pyrénées , arrondiffement d’Argelès. Il a
du nord au fud mille toifes de longueur, fur deux
cent cinquante toifes de largeur.
DARDILLY, village du département du Rhône,
à une lieue & demie de Lyon. Les carrières dès environs
contiennent une multitude innombrable de
fofliles fous différentes formes. On y trouve des
cornes d’ammon, des bélemnites, dés gryphites ,
des pétoncles, des limaçons entiers & d’une grof-
feur peu commune ; en un mot, des huîtres , dès
vertèbres & autres parties des fquelettes de poif-
fons.
D ARIEN (Ifthme de). Il a cela de remarquable,
que i’eau du golfe du Mexique,pouffeê par le mouvement
de la mer de l’eft à l’oueft, 8c par les vents
d’eft, s’y accumule au point de s’élever à une hauteur
très-confidéràble, & de n’avoir enfuire de
débouché que par le détroit de Baharaa. Cetteélé- ,
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vàtion de l’eau du golfe contre V ifthme de D a rien
fait que l’Océan atlantique eft, dans ces parages,
beaucoup au dêffus du niveau de la mer du fud.
On a cru outre cela que cette digue élevée de \*ifthme
étroit la caufe des ouragans qu’on éprouve dans les
Antilles & dans les lies-fous-le-Vent, attendu
que les courans d’ air,fe trouvant concentrés contre
cet obftacle,fe débandent enfuite dans la large étendue
de la baie, mais il faut avouer que cette fup-
pofition ne paroît pas fondée fur une fuite d’ob-
iervations foiides & décifives.
DARIEUGRAND ( Les trois pics) , département
des Hautes-Pyrénées , à quatre lieues trois
Quarts d’Argelès j ils font à un quart de lieue l'un
de l’autre.
D a r ie u g r a n d (Lacde ), même département,
à cinq lieues fud-oueft d’ Argeles ; il a du fud-oueft
au nord-eft quatre cents toifes de longueur, & cent
foixance toiles de largeur.
DARNET A L , ville dudépartementde la Seine-
Inférieure, à une lieue de Rouen, près du ruiffeau
d’Aubette. I! y a un grand nombre de manufactures
où l’on fabrique des draps, des couvertures, des
toiles , des indiennes, plufieurs papeteries où l’on
fait du papier de toute mefure.
D A T T E DE MER, coquille bivalve du genre
des moules , laquelle fe trouve fur les côtes de
Provence, d’ Italie, d’Afrique, & même fur celles
de l’ Amérique, enfermée dans une pierre quelle
a creufée, quoique très-dure. Ce qui nous inté-
reffe particuliérement, c’ eft qu’on trouve ce co quillage
bivalve à une très-grande diftance des
côtes de la m e r , dans des moellons adhérens aux
couches, ou même dans des cailloux roulés cal-
1 caires ; ce qui prouve inconteftablement que tous
; ces lieux ont été anciennement bords de la mer.
J’ai remarqué que, dans ces contrées où les dattes
réfidoient ainfi au milieu des rochers à décou v e r t,
on n’en trouvoit qu’au milieu des pierres calcaires,
& même des marbres d’un grain ferré, mais nullement
au milieu des granits & autres pierres dures
de la même nature, quoiqu’également expofées à
l’eau & aux dattes, que les pierres calcaires voi-
I fines. ( Voyez Ph o l a d e . ) C et état des pierres
calcaires qui renferment des dattes de mer prouve
qu’elles font d’une formation antérieure à cet ancien
baffin de la mer.
DAUME (Plage de), département des Bouches*
I du-Rhône; elle eft à une demi-lieue de Marfeille,
à l'emboùchure de la Veaune, près de l’ile de
Daume.
D aumIe ( Ile d e ) , même département, 2 une
demi-lieue oueft de la côte, & trois quarts de lieue
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fud-fud-oueft de Marfeille ; elle eft ronde & a environ
cent cinquante toiles de diamètre.
D A U N , village du département de la Meurrhe,
arrondiffement de Sarrebourg , canton de Phalf-
bourg. Il y a près de ce village des eaux miné- I
raies dites de lahonne Fontaine, qui font renom- S
ruées ; elles font légères & fort apéritives. Elles 1
paffoiem dans ie pays pour un excellent fébrifuge ; j
mais elles avaient été négligées jufqu’en 1715 ,
que des foldats de la garnifon de P hais bourg en
firent tifage pour arrêter un flux de far g contagieux
dont ils étoient attaqués, & s’en trouvèrent
promptement foulages & guéris ; ce qui k s engagea
à faire conftruire près lie la fontaine une
chapelle, qui devint dans la fuite très-célèbre par j
les pèlerinages & les cures que ces eaux conti- j
nuèrent à opérer tous les jours.
DAUPHIN, village du département des Baffes- I
Alpes , à une lieue & demie de Forcaîquier, & a |
neuf lieues un quart de Digne, où font plufieurs
folles de charbon de terre, d’où on le fort ràre-^
rr.ent, à caufe de fon odeur forte. 11 y a des cristaux
de quartz dans les environs.
DAUPHINÉ. C ’étoit une des provinces confi-
dérables de France : aujourd hui elle offre quelques
dé parte mens que nous indiquerons par la fuite.
Cette ci-devant province formoit une forte de
triangle, & s’étendoit le long de la rive gauche du
Rhône; elle eft bornée au feptentrion par la Breffe
& la Savoie, au midi par la Provence, au couchant
par le Rhône, qui la fépare des Cévennes &
du Lyonnois, & au levant par la Savoie & le Piémont.
On lui donnoit environ quarante lieues dans
fa plus grande étendue , du feptentrion au midi,
depuis Saint-Sorlin, dans la ci-devant Breffe, juf- !
qu'à Méviîlons dans les Baronnies ; & la même
étendue dans fa plus grande largeur du levant au
couchant, depuis Château-Dauphin en Piémont,
jufqu’à Viviers, fur les bords du Rhône; mais
dans les enviions de Grenoble, dans les contrées
,avrofées par l’Ifère, fa largeur n’eft que de vingt-
cinq à trente lieues. Le R h ô n e ,T lle r e , le Drac,
la Drôme, la Durance , la Bourbe & la Romanche
font fes principales rivières. ( Voyez ^eurs ar~
ticles. ) < .
On pêche une grande quantité de truites dans
la plupart des rivières du Dauphiné, & c ’eft l’unique
poiffon à rechercher quelles nourriffent, vu
la qualité de leurs eaux.
Entre plufieurs petits lacs qui fe trouvent dans
cette ci-devant province , nous ne citerons qüe
ceux de Paladru dans le Viennois, de la Frée-Ôr
du Luc dans le Diois. On pêche dans tous ces lacs
beaucoup de poiffon qui eft de fort bon goût.
Le Dauphiné fe divifoit cri haut & bas, comme
la nature l’indiquoit. La partie baffe étoit au couchant,
le long de la belle {Sc large vallée du Rhône,
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& la partie haute occupoit les montagnes qui s 'é tendent
au levant. _ J!
. Le haut Dauphiné renfermoit le Gapençois,
l’Embrunois, le Gréfivaudan, le Briançonnois &
le Royannès. L’autre partie comprenoit le Tricaf-
tin , le Valentinois, le Diois & le Viennois.
L'air du Dauphiné eft fort fain dans toutes les
contrées ; mais le climat y eft en général plus froid
que tempéré, & les neiges y durent plus long-
tems que dans la plupart des autres parties de la
'France. Cela vient de ce que les montagnes y
régnent dans le levant, & y font fort élevées. Il
n'y a que les parties qui s'étendent le long des
rives du Rhône, & même de certaines vallées
profondes, comme celle de Grenoble , qui forent
tempérées. Quoique Driver fort long dans le Dauphiné
, cependant tous les fruits y niurdL.nc parfaitement,
parce qu'en été les chaleurs y font ordinairement
très-fortes. Pour ce qui concerne les
rtcheffes du fol , le blé , ie v in , tes olives, le
chanvre & la foie font les principales produélions
du pays. Le vin y eft en général bon, maisjes plus
eftimës font ceux de i'Hermitage, de Côte-Rôt
ie , & ceux du territoire de Vienne. Les gour-
| mets font un cas particulier des vins blancs de
Saint-Peret, que produit le terroir entre Thain 5c
Pllère. Ceux qu'on recueille dans îe ci-devant Gréfivaudan
fe conlomment dans le pays.
Les pâturages de la ci-devant province du Dau-
pkiné font excellent, tant dans les pays de plaines,
que fur les fommets'des montagnes, furtout pour
la nourriture du gros bétail.
Les montagnes dont les pâturages font le plus
en réputation, font celles deSafienage & d'Oy-
' fans dans lès environs de Grenoble ; celles de
Greffes, de Valdrome & de Vécors dans le ci-
devant Diois ; celles de Vars & des Orres dans
l'Embrunois, & celles de Quayras. Levait que
produifentles vaches nourries dans ces pâturages, 5c dans le ci-devant Briançonnois, eft converti en
beurre 8c en fromages à l’imitation de ceux de
Gruyères, 8c il s'en fait un grand débit en France,
furtout de ceux qui font connus dans le commerce
fous le nom de SoJJinagc.
Les plantes qui croiffent abondamment fur la
montagne de Prémol près de Grenoble, fut celles
de Btffea; de Grave 8c dans le mandement d’Oy-
fans, 8c fur celles de Touland dans le Diois, font
d’un grand ufage.en médecine.
Les forêts qui couvrent les montagnes du Dauphiné
font compofées, pour la plupart, de bois de
chêne très-propre au chauffage Sc à la conftruc-
tion ; d'autres font de fapin bon pour la grande 8:
la petite mâture. Les plus confidérables forêts font
(ïtuées dans l'Embrunois, du côté de Guilleftre ,
8c dans le Gréfivaudan , près de la ci-devant
Grande-Chartreufe ; elles font toutes abondantes
en gibier. Il y a , dans quelques-unes, des animaux
| qui ne fe trouvent pas dans les autres contrées. Les
i fotêts qui couvrent les montagnes d'Urbon & de