
alluvions , & le gravier qui fe trouve au deffous
àe l'ocre reffemble plutôt au gravier du bord de
la mer ou des rivières > qu'à des graviers de matières
brûlées , à des fcories réduites en poudre.
li peut très-bien fe faire qu'il y ait des terres
rouges qui n'ont cette couleur que parce qu’elles
ont foufreit une efpèce de calcination par les feux
foute rra ins. Il futnc pour cela que l’ocre fe trouve
clans les montagnes qui ont été expofées à ces inflammations
5 mais il s’en faut bien que les ocrières
nous donnent cette idée des ocres qu’on en tire ,
l'oit par la fftuation, fuit par d'arrangement, foit
par l'état où fe trouvent, foit ces ocres ou les
matières qui les accompagnent. '
Au relie, ce qui m’iritereffe le plus après tous
ces détails, c ’eft la.connoiffance & l’indication des
principaux endroits d'où 1 on tire les ocres, ô: fur-
tout la conllitution du fol au milieu duquel elle
eft renfermée. ( Foyer l'article Oc r e .) Le premier
endroit eli Bitry, proche Donzi en Nivernois $ le
fécond la V illo tte, dans le voifinage de Bitry.y le
troiiïème Saint-Georges-fur-la-Prée, dans le Béry,
& le quatrième Tannay, proche Mainte- Bourie-
fous-Sancerre en Brie, il y a encore en Champagne
des amas qui ont peu de fuite, dans les environs
de Soulaines..
. ..BITUMES.. Ce font des matières de confifiance
molle , friable ou liquide , fufceptibles de fe fondre
à l'aide de la chaleur, répandant une odeur très-
forte qui leur eft particulière , brûlant facilement
en faifant- une fumée très-noire & très-épaifie, &
ayant les propriétés électriques de la réfine. Elles
l'ont fou vent plus légères que l’eau. Enfin, elles
ne donnent point de gaz ammoniacal à, la diftilla-
t-ioncomme la houille, & ne fourniflent point
d ’acides particuliers , comme le lignite ou jayet,
& le fuccin ou ambre jaune.
On dillingue cinq efpèces de bitumes : \°, le
naphte, qui eft liquide , diaphane, très-odorant,
& plus léger que l'eau. 1°. Le pétrole ou Y huile
de pierre , qui n'eft peut-être que.le naphte impur :
il etl liquide , d’un brun-noirâtre ; fa pefapteur eft
plus confidc-rable que celle du naphte ,mai$ moindre
que celle de l'eau : fon od. ur eft nauféabonde.
3P. Le malthe ou pijfnfphalte ( poix minérale) eft
plus épais que le p; traie, & fuiceptible de fe fo
lidifE-r par le froid : il nage fur l'eau, & n'eft probablement
au, p :ttole que ce que celui-ci tft au
naphte. 4°-. L'afphalte, folide, à grain fin, fe caffuit,
comme le fïlex , par lames conchoides j il eft un
pc u plus pefant que l'eau , & de couleur noire-
foncée. ç°. Le caout-chouc fojjile ou bitume ê/aftique
des minet alî'giftes; il refle ni b le , à. s'y méprendre,
à la gomme élaftique mais, fon odeur bitumi-
neufe , b facilité avec laquelle il brûle pfadégéreté
fpé’ci fique, moir>< conftdérabls que celle de. l'eau ,
l'en diftincuent f- ffif mme nt.
Nous, allons nous occuper de faire l'énuméra,-
tion. de tous les lieux de la Terre, connus où. I.’qo a.
trouvé ces differens bitumes, en ayant foin de faire
remarquer leur giflèment ordinaire dans chacun de
ces lieux.
Nous devons d ire , avant tou t, que les hypo-
thèfes avancées jufqti’à ce jour fur l’origine des
bitumes fe réduifent à les regarder comme le produit
de la décompofition des matières animales &
végétales, dont les couches de !a terre renferment
en fi grande quantité les débris folides. Ôn a dit
aufli que le naphte & le pétrole étoient vraifem-
blablemenc le réfultat de la combuftion de mines
de houille anciennement enflammées,, réfultat
comparable à celui qu’on obtient de la diftillatioti
du bois ; car l’ on doit remarquer en effet une analogie
frappante entre ces deux bitumes & l’huile
empyreumatique que l’on retiré des végétaux par
l’opération dont nous venons de parler.
Quant à la. difpofition générale des bitumes dans,
le foin de la terre . nous dirons feulement que
quatre d’entr’eux , le naphte, le pétio le, le malthe
&r l’afphalte , appartiennent aux terrains de nature
calcaire, argi'eufe, yolcanique ou fabloneufe. Souvent
la pierre calcaire à grain fin , & (urtout des
marbres, eft imprégnée de bitume, mais en fi petite
quantité qu’on; n’en reconnoît l'exiftence que
par la pereuflion de ces pierres, qui alors laiffenc
échapp.r une odeur bitumineufe très-fenfible. O a
les trouve aufli fouyen.t flottant fur la furface des
eaux de fources». des lacs ou de la mer. Les terrains
fehifteux & ceux de houillières en renferment aufli
quelquefois, ; Les fulfures métalliques forment *
dans certaines circonftances, des alliages avec les.
bitumes. Le bitume élaftique ou caout-chouc fojftle appartient
exclufivemuvt aux terrains fehifteux.
§ . I. Du bitume naphte-,
C ’ eft le plus rare des bitumes, Sc même n'eft-it
pas bien certain qu’ il fe trouve dans l'état de transparence
£* de pureté qu'on connoît au naphte du
commerce, qui peut-être n'eft que du pétrole purifié
& mêlé d’huile de térébenthine. On dit qu’il
fe trouve alfez fréquemment en Peîfe , fur les
bords de la Cafpienne, près de Baku , dans la pref-
qu"üe d’Apcheronri,. Il fort d’un terrain marneux
:v fabloneux , & eft E'objet d’une exploitation qui
rapporte au moins 200,000 francs par an au khan
de B ku.
On en trouve aufli en Calabre, fur le mont
Zibio près de Modène, en Sicile, & , dit-on , en
Amérique j mais rien n'affure que ce naphte foit
pur & fans mélange de pétrole.
Dans, le quinzième fîècle on connoiffôit une
: fource à W.ddsbrunn ( Àlface ) , dont les eaux
. charrioit nt du. naphte..
En 1801 on a découvert, près du village d’A,—
1 mia.no ,.dans i’Etatde Parme, une Cource denaphtâ;
j;aune de tqpaze, &. font abondante..
§. II. Bitume pétrole * j
Le pétrole, tel que nous l’ avons défini au commencement
de cet article, fe trouve :
A Bégvède , près Anfon en Languedoc.
A Gabian , dans les environs de Béziers.
Près de D a x , dans les Landes.
A Beckelbronn , commune de Lampertfloch ,
près de Weiffembonrg & des fources falees de
Sultz : il y eft mêlé au fable.
A Seyffel, près la perte du Rhône, aufli dans
un banc de fable interpofé entre un banc d'argile
& un lit de pierres calcaires.
A Omskirk, dans le Laneashyre en Angleterre $
dans les mines de Cornouailles & en Ecoffe.
Au lac Tégern, en Bavière.
Près de Neuchâtel en Suiffe.
On le trouve aufli à Arniano près Parme, & au
mont Zibio près Modène , toujours dans des terrains
argileux, calcaires ou fabloneux.
On le voie encore à Pétraglia en Sicile, dans les
ruines de fel gemme de laTranfilvanie, en Galicie,
dans les monts Krapaihs près de Kalurch.
Dans la montagne de G eb e l-e l-M o e l, dans la
Thébaïde, & dans le royaume d'Ava d'après le
récit de Samuel Turner. Dans cette dernière fituation
le pétrole fort d'une couche de houille, &:
traverfe enfuite des bancs d'argile bleuâtre & de
fable agglutiné.
On a trouvé auffi du pétrole en Afrique, fur le
mont Atlas, & en Amérique, auprès de Cartha-
gène.
A quinze mille toifes au fud de la ville d Alt-
kirch, dans le territoire du village de Hiitz-bach,
on rencontre des fources ou fumage le pétrole
noir. Ces fources bitumineufes fe trouvent à une
petite diftance au fud de Hirtzbach, & fur les
deux rives du ruifieau nommé OEhlbach. Les pierres'de
fable qu’on a extraites des environs de ces
fources font noirâtres, & au moyen de l’ébullition
dans l’eau on en a retiré du petrole. Il réi'ulte
de ces expériences, que, fi l'on fouilloit a. une certaine
profondeur, on trouveroit des couches de
fable affez chargées de pétrole pour y établir
une exploitation auffi avantageufe que celle de
Beckelbronn en Baffe-Alface. Je dois dire qu’en
certains te ms l’huile fumage en plus grande abondance
fur l’eau de la fontaine de Hirtzbach.
§. III. Du pijfafpkalfte ou poix minérale.
Ce bitume, qui n’eft pour ainfi dire que du pétrole
concret, fe trouve abondamment en France
dans les ;départemens qui correfpondent à la ci-
devant province d’ Auvt rgne. C'eif dans, les gifle-
mens qu'il y occupe que nous l’avons particuliérement
obfervé- Tout le terrain compris entre
Riom & Iffoiue. du nord au- fud , & de l'ouefl à
l?eft,;entre le plateau granitique fur lequel eft établie
ta. fuite, des volcans qui accompagnent le Puy de-
,-È'ÔjmÊ-les iiTontagnes, du Forez-tout ce t efpace x
difons-nous, qui porte le nom de Li magne, ren^
ferme le piffafphalte dans divers états de mélange
avec les fubftances minérales ou terreufes qui com-
pofent ce pays. Les environs de Clermont furtout
en préfentent une grande quantité ; mais avant de.
détailler les giffemens particuliers à l’Auvergne>
nous dirons feulement qu’on trouve également le
piffafphalte aux environs de Da x , où il agglutine
des grains de fable dont il forme une pierre très-
tenace lorfqu’il lait froid, & très-molle lorfque \x
chaleur eft un peu forte.
Le mont Ida fourniffoit, dit-on, le piffafphalte
employé par les Anciens , qui empioyoient auffi
celui de la Pi-érie en Macédoine.
La montagne de Darap en Perfe, fur la route de
Bendet-Congo à Scffiras , donne aufli du piffaf
phalte.
P ijfhfphalte.d*Auvergne. La butte de Clermont
renferme des epuches qui font imprégnées de pif-
fafphalre. Ces couches paroiffent formées par tut
mélange de matières cuites & voicanifées avec le
bitume ; mais, à les bien prendre , ce font dt s matières
dépofées par les eaux, avec une partie de
bitume infiltrée. Ces couches o n t, par cette rai-
fon, beaucoup plus de confifiance que les autres :
aufli, dans les fouilles des caves, les laifle-t-om
pour fervir de voûtes aux excavations, parce qu’elles
peuvent réfifter à l’effort des matières furinclimbe
n tes.
Ces couches nous ont paru fi flngulières, q u e ,
pour décider entièrement leur véritable état &.
les circonftances qui a voient concouru à leur for-
-mation , nous avons cru devoir leur comparer les.
couches ou amas femblables qui fe trouvoient di£-
perfés dans la plus grande partie de ,1a Limagne,
; tant em-deçà qu’ au.-delà de l’Ailier.
’ ; Et c’ eft de cet examen que nous avons tiré la
folution de ce problème intéreffant.
Après-le Puy-de-la-Poix & le Puy-de-Crouellfi.
que nous avons décrit ailleurs, nous avons trouvé
• le Puy-de-Banne , qui eft en terres bitumineufes.,
& qu’on prendroit pour des terres cuites; mais*il
eft aifé de voir que c’ eft l’interpofition des bitumes1
qui donne aux couches de pierres calcaires cette:
apparence- , :
En face de Dalet il y a des affemblages de couches,
de pierres calcaires blanches, qui font distinguées
à l’ordinaire par des intervalles terreux-.
G’tft par ces intervalles & par des fentes de def-
ficcation fort multipliées que tranffudent plusieurs
filets de bitume ou de piffai phalte pendant les fortes
chaleurs du jour. & de l’été. Nous devons dire ic i
que, dans e:s couches de pierres calcaires blanches,
il y a de gros tampons de poix qui fbrmentr
au deh- rs de f< rtt s bavures..
On ferait tenté, de croire, comme nous l’avons
déjà d it, que les terres & les rochers biraminûés
font cuits. Cependant il. eft-certain que plu fleurs
parties de. couc hes bituminifées,. fa lie s &r tachées
par. la. poix-, & qui ont confèrvé leur dilpoiition