
aufli, dans le même endroit, des eaux firfées à un
degré affeztfort : on en trouve aufli dans les eaux
chaudes environ foixatue-trois grains par livre s
mais on ne peut pas dire que ces principes & les
autres, tels que la félénite & la terre abforbante
qui s’ y trouvent aufli en certaines proportions,
contribuent à la chaleur des eaux, & il eit difficile
de deviner quelles font les caufes de cette chaleur
, qui fubfifte à peu près la même depuis plu-
fieurs fièclês. On ne fait à quelle profondeur elles
s’échauffent, & à quelle diftancede ce foyer elles
fe montrent au dehors.
On trouve aufli, dans les environs de Bourdonne,
des carrières de gypfe, d’où l’on tire des
quartiers affez gros pour en faire des chambranles
de cheminée. Ce gypfe prend le. poli comme l’ albâtre
: aufli quelques morceaux ont une forte de
tcanfparence. C e gypfe accompagne toujours, les
amas de fel & les puits falans : cette difpoluion eft
confiante tout autour des Volges., dont Bourdonne
n’efl pas très-éloigné;. Je.foupçonnerois en conlé-
quence que l’ancienne terre n eft pas à une grande
profondeur, parce que les dépôts de la nouvelle
n'ont pas une épaifieur confidérable : de là j’ en
conclurois que les eaux chaudes viennent de cetje
ancienne terre, & traverfent la nouvelle pour fe
montrer à la furface de la terres que c’tft en tra-
verfant la nouvelle terre qu’ elles- fe font chargées,
du fel marin, de la félénite & de la terre abior-
bante.
En parcourant les ravins des environs de Bour-
bonne-les-Bains , on reconnoît que toutes les pierres
qui compofent temaflif du.fol affeétenç la forme-
de rhombes parfaits pour la plus grande partie,
& qu’en brifant ces pierres , leurs fragmens font
des rhombes de plus en plus petits. En confé-
quence, fur les faces des ravins coupés à pic , on
voit toujours: l'angle aigu de ces pierres qui eft
Taillant & qui déborde : cette forme rhomboïdale
efi fort commune dans tout ce canton * & furtout
depuis Montigny-le-Roi jufqu’à Bourbonne.
11 paroît que les pierres de fable furtout affectent
ces formes régulières. Ceci paroît être l’effet
d'une defliccation uniforme & d’une retraite aufli
régulière en conféquence de cette defliccation,
que les couches ;de pierres ont éprouvées dans
tout ce canton ; car ce feroit une grande illufion
que d’attribuer ces formes à une criftallifation.qui
auroit eu lieu dans un fluide. Il fuffit que les fentes
qui fe font fur la longueur des couches & des lits
les coupent obliquement à cette, longueur, pour
qu’ il en réfulte ces formes trapézoïdales. Leur fym-
métrie dépend furtout de la grande homogénéité
des principes terreux qui font entrés dans la com-
pofîtion des couches, & qui éprouvent une fem-
blable retraite dan> toutes les maffes.
BOURG-DES-COMTES, village du département
d’He & Viiaine, canton der Guichen, à
quatre lieues trois quarts de Rennes. On trouye
>près de ce village un grès argileux tendre , d’ un '
grain propre à faire des pierres à ai gui fer : ainfi il
peut être utile de les connoître pour en confliuire
ides meules.
BOURG - D’OISANS , bourg du département
de rifèr.e,. chef-lieu de canton , fur la Romanche.
A une demi-lieue de ce bourg, fur la montagne
de Pointes, il y a une mine de plomb, partie à
grandes facettes, & partie à petits points brillans
dans le noeud de deux filons qui fe croiftnt. Le
quintal de cette mine a donné quarante-deux livres
de plomb doux, & dix deniers douze grains d’argent.
Il y a aufli de la mine d’or près de ce bourg.
BOURG‘SUR-MER , ville du département de la
Gironde, arrondiffement de Blaye, au deflous &
•à côté.du bec d’Ambez. Cette ville eft un petit
p o it , où quelques bâtimens viennent charger des
vins de la contrée d'une affez bonne qualité, &
qui fe confervent bien à la mer. Ils panent à l’étranger,
où iis font extrêmement recherchés.
Dans les. montagnes de Bourg on trouve une
pierre d’ un gris-blanc, que les habitans de cette:
contrée appellent marbre bâtard. Quoiqu’il foit
propre à recevoir le p oli, il eft cependant bien
different du marbre quant à la durete.
BOURGES y v ille , chef-; lieu du département
du Cher. La fituacion de cette v ille , fur l’Auron
, & l’É vre , rend fon féjour agréable. Les rivières,
! les marais qui l ’environnent, font larges & profonds,
& la rendent très-forte. On trouve près
de Bourges plufieurs carrières de différentes fortes
de pierres ; l’une, affez molle, imitant le moèlbn
qu’on emploie comme pierre de taille dans ia conC~
trublion des édifices; l'autre , appelée pierre grife ,
plus dure que la première, mais qui, étant fufeep-
tible de fe fendre à la g; D e , ne s’emploie qu’à
faire de la chaux. Une troifième qualité de pierre
extrêmement dure fert pour les premières aflifes
des bâtimens dont les fondations fe font dans
l’eau.
Près de Bourges il y a une fontaine minérale
appelée la Fontaine Saint-Firmin. Elle prend fa
fource dans des collines d’une certaine hauteur,
dont les couchts font ferrugineufes en plufieurs
endroits. Au faubourg de Saint-Privé il y a une
, fource d'eau aigrelette, & falubre pour ceux qui
font travailles de la gravelle.
BOURGOGNE. Cette ancienne province de
France efi traverfée, du nord au midi, par une
chaîne de montagnes, d’où il fo r t, au couchant,
un grand nombre de fources, qui toutes vont
porter leurs eaux à l’Océan par la Loire, la Seine
& la Meufe. Ces mêmes fhontagnes donnent egalement
naiffance, à l’eft , à be aucoup de ruiffeaux
qui donnent dans la Siôoe, & communiquent à la
Méditerranée par la vallee du Rhône. Ces ruifféaux,
fe réuniffant les uns aux^autres, Forment,
dans un trajet affez peu confidérable du fommet
de la chaîne ou point de partage, plufieurs rivières
en état de faire mouvoir nombre d’ufines, & vont-
arrofer des vallées qui pourroient être extrême- !
ment fertiles en toutes fortes de denrées., fi ce sJ
denrées avoient des débouchés prompts, faciles
& peu coûteux.
Je trouve d’abord à l’eft le Salon, depuis Fey-
billot; la Vingeanne, depuis Saint-Seine; la T ille ,
depuis Is - fu r -T ille ; l’Ouche, depuis Dijon ; la
Bourgeoife, depuis Beaune ; la Déhune , depuis
Saint-Léger ; la Grône , depuis Cluny, qui toutes
fe jettent dans la Saône.
A l’oueft, la Meufe, depuis Meuvy ; l’Aujon,
depuis Arc-en-Barrois ; I’Ource , depuis le bourg
de Ricey ; la Seine, depuis Orrey ; la Brenne ,
depuis Viteaux ; l’Armancon , depuis Semur ; le
Serin, depuis Aify-fous-Thil ; le Coufin , depuis
Avalon; la C ure , depuisChâtelux ; l’Yonne, depuis
Coulange-fur-Yonne ; l’Arroux, depuis Arnay-
lè-Duc ; la Bourbince, depuis Blanfy ; la Reconce,
depuis Charolles, & le Sornain, depuis Sordet,
qui toutes vont à l ’Océan, U Meufe dans la mer
d ’Allemagne , les neuf autres, par la Seine, à la
Manche, & les quatre dernières à l’Océan atlantique
par la Loire.
Par ce détail de la partie hydraulique de la Bourgogne
, on voit l’ablivité de la nature & la marche
des eaux dans l'intérieur d’ uhe partie du Continent
qu’occupe la Bourgogne : on verra le même
fyftème lorfqu’ on fera connoître les différens partages
des eaux courantes en Champagne, en Normandie
& dans l’Ile-de-France.
B o u r g o g n e , province confidérable de la
France, fituée entre le Bourbonnois & le Niver-
nois à l’occident, la Franche-Comté à l’orient,
la Champagne au feptentrion, & le Lyonnois au
midi. Les blés, les vins & le fer font les principales
branches de fon commerce ; les b o is , les
foins , les laines & les beftiaux font encore des
objets confidérables de négociations.
Le gouvernement de Bourgogne comprend la
Breffe, dont le Bugey & le Valrômey font partie,
ainfi que le pays de Gex ; il confine d’ ailleurs au Dauphiné
& à la Savoie vers le fud-eft , & même à la
Suiffe par le pays de Gex. D’après ces différens
détails il a .environ foixante lieues de longueur,
fur une trentaine de largeur. C ’eft un pays mêlé de
plaines, de collines, de montagnes , & dont le climat,
quoiqu’inégal & beaucoup plus tempéré dans
les plaines que fur les hauteurs, y eft partout fort
fain. Le terroir y eft en général des plus fertiles.
Les plaines furtout, qui s'étendent le long de la
Saône, offrent des prairies magnifiques, outré le‘s
cultures qui abondent en grains de toute efpèce,
comme froment, feigle, orge , blé de Turquie ,
avoine., navette, chenevis, pois, haricots, chanvres
de la meilleure qu'alité.
Mais la Bourgogne eft furtout renommée pour
fies v in s , eflimés les meilleurs de la France pour
l’ ufage Ordinaire de la vie. Cés Vins précieux croiD
fént entre Dijon & Châlons 3 au pied de la côte
qui règn'e de Tune à l’autre ville fut un intervalle
ae .treize lieues, & qu’ori nomme \i Côte-d'Or,
laquelle adonné fon nom au département. Les vins
les plus vantés font ceux de Nuits, de Beaune, de
Vollenay, de Pomard, de Chaffagne & de Metir-
faut, dé Ve fn e , de Savigny, dé Morey: On met
ali premier rang, & au deffus de tous ces;autres
vins, ceux de la Romance., de’la Tâche , de Riche-
bourg , de Ghàmbertin, du clos dé Voujaut, de
Montrachet, qui fe recueillent dans le diftribl de
Nuits, à l’exception du Chambertin,qui croît dans
lé territoire de G ev rey, à deux lieues de Dijon,.
& du Montrachet, que donnent les collines voi-
ftnes de Chagni.
Indépendamment des grands vins dont nous
avons indiqué la pofition, il s’ y trouve partout
des vignobles plus ou moins grands, plus ou moins
renommés, dont les plus confidérables font ceux
d’Auxerre & de Mâcon.
Les montagnes fourniffent des pâturages excel-
lens, dans lefquels on nourrit quantité de beftiaux,
& principalement des boeufs & des chevaux.
On y cultive du chanvre & du lin, & le linge
des ménages s’enJ reffent. Le chiffon , pour la fabrication
des papiers dans les mo.ulins , en eft fort
recherché.
Il y a des niines de différens métaux , &r particuliérement
du fer qu’on fabrique dans plufieurs
forges établies au centre de certaines forêts. On
y trouve un grand nombre de carrières de diverfes
efpèces de pierres de taille , furtout du marbre de
différens grains & de différentes couleurs. Il y a
aufli plufieurs mines de charbon de terre en exploitation.
On y nourrit une grande quantité dé
volaille. La pêche & la chaffe fourniffent beaucoup
de poiffon & de gibier.
On y rencontre, en plufieurs contrées, de beaux
bois & forêts ; car on en compte jufqu’à foixante
mille arpens. Il s’y trouve parmi eux une affez
grande quantité de bois de conftruêtion, qu’on
exploite & qu’on enlève pour les différens befoi ns
de ia marine.
Les rivières qui prennent leurs fources dans
cette province & qui l’arrofent, ont à leur tête la
Seine, qui naît entre les bourgs de -Saint-Se.ine &
de Ch a n c e a u x p a f l è à Clïâtillon ; la Saône,
qui a fa fource dans les Vo fg e s , à quatre' lieues
au deffus d’Arnay, & qui, prenant fon cours vers
le midi j arrdfe Auxonne, Saint-Jean-de- Laune,
Seurre , Verdun , Cbâlon , Tournus & Mâcon;
l’Armancon , qui fort du ’ bailliage d’Arnay-fur-
Arroux, & baigne les murs de Semur; l ’Yonne,
qui defeend des montagnes' du Morvan ; le Serin ,
qui naît dans Je bailliage d’Arnay Tut-Arroux , &
parcourt ceux de Sauiieu, de Semur, d’Avalon,