
faire des eaux-de-vie qui participent de la qualité
primitive des vins. Il y a des fabriques de faïence
& des tanneries confidérables aux environs de
cette ville * une carrière de gypfe à file t, & d’autres
couches de plâtre dont on tire le plus grand
parti dans le pays & au dehors , 8c furtout dans
le Limoufin. C ’eft dans la vallée de la Charente
que cet amas de gypfe a été découvert à une
grande profondeur, 8c a fourni aux befoins des
conftruétions intérieures 8c étrangères.
CO G N E , village du département de la Doire,
arrondifïement d’Aofte, au confluent d’un ruifleau
& du torrent de Cogne, dans la vallée du même
nom j à quatre lieues d'Aofte. Il y a une mine de
fer excellent, & un fourneau où Ion tire un grand
parti de cette mine.
C ogne (V a l d e ) . Cette belle vallée, dont
Cogne eft le chef-lieu, eft arrofée par un torrent
du même nom, qui coule prefqu’ en fens contraire
de la Doire, dans laquelle il fe jette. On y trouve
des. mines de fer , de cuivre 8c de manganèfe.
C ogne ( Col de) , département de la Doire.
On y trouve un paffage du val de Cogne dans celui
de Soana. Jl eft auffi praticable de Chavavis (val
de Cogne) à Cordonnière (val de Soana), & fe
termine en trois heures.
C ogne (Torrent de^, même département. Il
fort des glaciers du mont Soana, fe rend dans la
Dora-Baltea, vis-à-vis Saint-Pierre. Jl donne fon
nom à une vallée. Son cours eft de fept lieues.
C O IR E , ville capitale de la Ligue grife. Nous
allons décrire les environs de cette ville. En partant
de Richenau pour aller à Coire, ©n paffe le
pont qui eft fur le Haut-Rhin * enfuite côtoyantce
fleuve qui coule dans un fond, on entre dans une
plaine nivelée, qui n'a qu’une pentemfenfible. Le I
fond du terrain n’eft qu’un amas de pierres rou- 1
lées de toute nature. Les deux côtes font bordées I
de montagnes calcaires qui courent parallèlement !
entr’ elles. Celle de la gauche, au pied de laquelle
coule le Rhin , eft très-rapide * celle qui eft à droite ;
eft moins haute & couverte de fapins. H y a dans !
le vallon de trèsJgrands & beaux fapins ; mais c e j
qu’on voit de plus remarquable, c ’eft tme fuite de 1
gros mamelons ou buttes élevées de cinquante à !
foixante toifes , plus ou moins ifolées & à diffé- î
rentes diftances les unes des autres. Ces buttes ;
font rondes, la plupart alongées dans le fens du I
vallon , & compofées de débris calcaires 8c de là- j
blés. On trouve dans le fond du vallon beaucoup I
de pierres roulées. Il eft très-probable que ce val- I
Ion a été rempli de matières apportées par les J
eaux, jufqu’au niveau du fommet des buttes * que
de nouvelles inondations ont en fuite creufe 8c i
entraîné ce qui manque de terrain à ces buttes * f
que c’eft en circulant autour, que les eaux leur
ont donné la forme ronde & furtout alongée dans
le fens du vallon, 8c que c’eft par le moyen de ces
mêmes eaux que le fond a&uel de cette plaine a
pris fon.niveau & fa pente infenfible vers un pays
plus ouvert qui eft au-delà On a déjà fait mention
de pareilles buttes qui fe trouvent dans le vallon
du Valais, parcouru par le Rhône.
On trouve enfuite un terrain plus propre à la
végétation : on y cultive du maïs, du farrafin, 8c
il y a des ai bres fruitiers. A une lieue de Sargans
on trouve une mine de fer très*abondante.
La ville de Coire eft fituée fur la pente d’une
colline qui vraifemblabkment a été formée par
les inondations du Pleffur, q u i, encore de nos
jours, charte beaucoup de pierres & caufe bien
des ravages. Tout eft calcaire jufqu’à \Verden-
berg : une grande 8c belle plaine bien de niveau ,
couverte de pâturages, s’étend jufqu’à Hohenfax.
Ce village eft au pied de très-hautes montagnes
calcaires qui repofent fui- des fehiftes.
Des plaines 8c des pâturages conduifent jufqu’à
Hiijzen-Sprung, où il y a une roche calcaire qui
paroit avoir été entrouverte par les eaux, comme
ceile dont on a parlé à l'article de Soleure *
mêinecorrefpondance de couches des deux côtés.
Les rochers calcaires continuent des deux côtés
du Rhin jufquà Alfteten.
On monte beaucoup en fortant d’A Ifteten. Toute
cette montagne qui eft fort rapide 8c ifort haute ,
n eft compofée que de pierres roulées de toutes
groffeurs. Il s’y trouve des granits de différentes
fortes, des pierres de jafpes dediverfes couleurs,
des pierres de fables,-des fehiftes, des pierres
oliaires 8c beaucoup de pierres calcaires. Ce qui
mérite attention , c'eft que cet énorme tas de galets
eft traverfé, à différentes hauteurs , par des
lits ou des couches de gravier ou de fable , qui
varient dans leurs épaifleurs. Les fables 8c les gra-?
viers en font fortement agglutinés enfemble., 3c,
li^nt de même les galets : ce font vifiblernent des
dépôts de la mer. Les montagnes & les collines
environnantes font de la piême compofîtiom II
faut bien remarquer, outre cela, qu’il n'y a point
de montagnes dans tous les environs, q.ui foient
plus hautes ou qui dominent celles dont on
parle.
COÎRON (J e ) , montagne du département de
l’Ardèche, canton d’ Aubenas , &r à une lieue
nord-eft de cette ville. Cette montagne offre fur
rous fes flancs plusieurs bouches volcaniques qui
appartiennent à des époques différentes, 8c fur-
tout à la dernière la plus recente.
C O I Z A R D , village <ju département de la
Marne, ariondiffêment d’Épernay, au bord du
marais de Saint-Gond, à trois lieues Si demie de
Sezanne. C ’eft la partie la plus élevée de la' Brie,
& la fource du Grand-Moiin. •
C O L , Brèche , C oupure , Po r t , P o r t e , |
D e t r o it . Il s’eft fait dans la fuite des arêtes 8c j
des chaînes de montagnes, plufieurs ouvertures ;
par lesquelles les rivières de différtns ordres fe j
font fait jour , & continuent à y avoir leurs dé- j
bouchés. J'avois d’abord penfé que ces brèches j
étoient fort rares* mais j’ en ai trouvé un très- i
grand nombre qui toutes offrent des coupures très-
profondes & d’ une largeur très-variable.
La chaîne qui paffe au deflus d’Alais, à Andufe
& à Saint-Hippolyte, eft remarquable par^ fes
•brèches, qui ne fe trouvent qu'à la rencontre d’une
rivière ou d’un ruilfeau dont les eaux ont beaucoup
de pente, 8c qui ont leur origine dans des
montagnes élevées.
Plus on examine ces interruptions , ces coupures
, plus on les trouve dignes d’ attention : il eft
vifible qu’ elles tiennent au même ordre de chofes,
qui a trait au creufe ment des vallées > car -elles en
fonteerrainemenr la continuation.
On voit partout, dans le pays des Cévennes,
que les plus petits ruifleaux, comme les grandes
Tivières, ont un écoulement qui n'eft pas art é té ,
parce que la pente du terrain eft continue, 8c qu’elle
eft plus ou moins grande fuivant que le terrain eft
élevé au deflus du niveau de la mer. Lorfque le
cours eft traverfé par une chaîne de montagnes &
de rochers, la chaineeft interrompue fouvent dans
cet endroit fi la rivière n’a pu fe détourner
commodément fur les côtés. C ’eft ce qu’on remarque
dans la chaîne coupée à Andufe 8c à Saint-
Hippolyte par deux rivières différentes. Ces coupures
ont pu être produites de deux maniérés, ou
bien elles ont commencé à fe faire parle fommet
des chaînes de montagnes lorfque ces montagnes
s’organifoient, 8c que-toutes les inégalités fe creu-
foient par l’aétion des eaux courantes aux niveaux
les plus élevés : par confequent la formation des
chaînes étant de la même -époque que l’approfon-
difiement des vallées , il n’eft pas étonnant que les
eaux courantes aient entamé 8c coupé les chaînes,
8c fe foient fait un paffage à rravers. La fécondé
manière eft l’ouverture de la brèche par des canaux
fouterrains qui auroient produit l’éboulement de
toutes les parties des bancs de pierres qui occu-
poient la brèche, 8c par conséquent l’ouverture
forcée, affez femblable à ce que nous voyons au
Pont-de-l'Arc, dont une partie des bancs a été
cenfervée.
COL-DE-CABRE , montagne du département
du Cantal, canton de Saleis, à une lieue 8c demie
du Plomb-du-Cantal : c’ eft le col Te plus élevé de
ce groupe de montagnes.
CO L- DE-S EU V 1ÈRE , département du Pô ,
pafiage peu praticable du val d’Houx dans celui de
Servière , departement des Hautes-Alpes.
COLAPIN (Lac du), département de lTfère,
j canton duBeurgdoifans , au pied de la montagne
j des Sepi-Lacs. 11 a quatre cents toifes de longueur,
fur trois cents de largeur.
COLBAS ( le ) , montagne du département des
Baffes-Alpes, arrondriFement de Barceîonerte , à
deux lieues e'ft-fud-eft de la Bréaule. Elle a du
nord au fud trois quarts de lieue de longueur.
C O L E T ( le ) , montagne du département des
Hautes Alpes, arrondiflement de Briançon, à une
lieue deux tiers de Villevieille. Elle a du nord a i
fud une demi-lieue de longueur dans les granits.
COL IGNY , bourg du département de l’ A in ,
arrondiff ment de Bourg , à une lieue de Saint-
Amour. C e bourg, en forme d'amphithéâtre, eft
fitué fur les flancs d’une montagne qui a fa penrfc
vers le couchant, 8c partie dans la ci-devant Breflfe,
partie dans la ci devant Franche-Comté, 8z qui
eft couverte de vignes 8c environnée de rochers.
La fituation du château lui procure un point de
vue furprenant, qui s’étend fur tout le département
& fur les ci-devant pays du Mâconois, du
Châlonois 8c de la Dombe : on y découvre la ville
de Bourg, le Mont-Dorprès de Lyon, au fud-eft,
& à l ’eft le Mont-Jura, toutes les montagnes du
Bugey 8c une partie de celles de la Savoie. Le
commerce de Coligny confifte en b lé , vins , chanvre
, chevaux & beftiaux de toute efpèce.
CO L LA T ( le ) , montagne du département de
l’Arriège, canton d'Ouft , & à quatre lieues fud-
eft de cette ville > à la frontière, près du fommet
des Pyrénées ; elle a du fud-oueft au nord-oueft
une lieue de longueur dans les maffifs de granit.
CO L LE ( l a ) , ‘rivière du département de la
Dordogne, canton de Saint-Pardoux-la-Rivière.
Elle a fa fource à l’eft-nord-eft deNorrrron , coule
au fud-oueft, puis au fud , enfuite à l’oueft * paffe
à Saint-Jean-de-Colie, va aufud-otreft, purs à
Foueft, 8c fe rend dans la Drôme, à deux tiers dê
lieue à l’eft de Brantôme.
COLLINES. On donne ce nom à des montagnes
peu élevées, à fommet plus 041 moins plat,
le plus ordinairement ifolées les imesydes autres, 8C
ne formant pas de crête folide&r tranchante comme
les montagnes granitiques ou primitives.
Les collines font dénaturé calcaire comme celles
de la Bourgogne ; crayeufe comme celles d ’une
partie de la Champagne; gypfeufe comme celles
des environs de Paris , relies que Montmartre,
Belleville, Sannois , Bagne u x , 8c c. ; volcanique
comme la butte de Clermont, le Puy-de-Crouelie
dans la Limagnfe d’Auvergne ; fabloneufe comme
celles que l’on remarque dans les landes & dans
tous les autres pays de dunes * fchifteufe comme
celles de l'Anjou, & c.