
lieux quelque grande raine de vitriol ou de cuivre.
C e ioupçon fut enfuite confirmé par un
fragment non équivoque de raine de cuivre qu'il
trouva dans le torrent del Saffo qui eft dans le voi-
finage. On trouve auffi quelquefois dans ce torrent
des pyrites allez groffc-s & d'un tiffu moins ferré
que celles que charrient les autres torrens. Quelques
unes d'entr'elles , moins compactes que les
autres, & calcinées pour ainfi dire par le tems, fe
changent en un fe lq u i, mêlé avec la terre , lui
communique la faveur & prefque toutes les propriétés
du vitriol ; circonftance qui concourt à
prouver dans ces lieux l'exigence d’une mine de
vitriol ou de cuivre. Un autre indice de mines ,
c ’eft qu'on y. rencontre des rochers ftériles, nommés
calanches par les habitans s parfemés d’une
grande quantité de pyrites métalliques, qui même
leur imprime diverfes couleurs. L'auteur a encore
trou vé, dans la rivière d'Idice, d'affez gros frag-
mens de foufre minéralifé, mêlés avec du gypfe;
ce qui lui fit conjecturer qu'il y a auffi des mines
de loutre dans le Bplor^ois. Ces découvertes fem-
blent favorifer l'ancienne opinion adoptée par
Licetus & par d’ autres, fuivant laquelle les Bo-
lonois deviendroient un des peuples les plus riches
s'ils fe donnoient la peine de creufer dans.leur
territoire. Ces auteurs, en effet, croyoient pouvoir
y montrer, non-feulement des mines de
g yp fe , dont l’exiltenee n'eft point douteufe, mais
encore de cuivre, d'antimoine, de cinabre, &
même de fe r , d’argent & d'or.
L'auteur de ces remarques trouva dans une
grande mine de gypfe , des concrétions, du genre
de celles que les naturaliftes, appellent Jlalagmites.
La liqueur qui les produirait, en. fe figeant fur le
fol de la naine , pre noit une couleur jaune qui rendait
çes concrétions femblables à l'albâtre , dé-,
ligné en latin par l’épithète de cotogninum. Il affûte
avoir trouvé plus d une fois, en.litholifant dans
le Bolonois, de l'ambre jaune, des criftaux noirâtres
& plulieurs pierres finguliérement figurées.
On trouve encore d'autres pierres fingulières qui,
fciées par le milieu, représentent au naturel, par
leurs taches & leurs veines, des figures d'animaux.
L ’auteur a ranaaffé fur le mont delLa Guardia quelques
dentales dont la cavité étoit remplie d'un
noyau d'agate qu'on auroit pu enlever aifément.
Çela confirme l’opinion de ceux qui penfent que
les pierres précieufes ne. font pas abfolument
étrangères au Bolonois.
A ces obfervations faites fur le mont Maggiora
& les; collines voifines, il faut ajouter des montagnes
entières formées par des conques de mer
entaffées , & par des fragmens de peignes & de
pétoncles confondus avec la terre. Ce phénomène
eft des plus, frappans. Vojci d'autres obfer-.
vations du même genre qu'on fe contentera d’indiquer.
L’auteur trouva deux genres de cames remarquables
par leur groffeur > l’un au conchyte fafcié
dont parle Aldrovande dans fon Cabinet wctalli-
que i pour ce qui eft de l'autre, il n'ofe décider fi
c'eft Vargyropolites infaxo corticofo dont il eft fait
mention dans -le même ouvrage , ou la coucha façades
lapide fa Et a du Mufeum mofeardum. Dans une
excavation faite fur le Blancano , montagne des
plus élevées, il trouva une prodigieufé quantité
de pinnes foffiles, difpofées dans une argile bleuâ-,
tre. Le teft de ces pinnes étoit prefquentiéremenc
détruit par la vétufté, & on ne les reconnoilîoit
que par leur conformation, par une pouflière argentée
, très-fine, qui étoit attachée à l’argile, &
par i'impreflion qu'on y voyoit de la forme intérieure
de la coquille. Il trouva encore dans le petit
torrent de Mattignone, un murex pétrifié d’ une
ftru&ure particulière.
L’ auteur parle encore d’ un corps marin remar- .
quable, entr’autres des oftracites qu’on trouve en
grande quantité fur la montagne qui eft vis-à-vis .
la chapelle de Notre-Dame del Salfo, & de ce
teftacée, le plus beau de tous ceux de ce territoire, ,
favoir, le peigne à charnière large, à b.afe plane,
magaritifère; teftacée dont Lifter fait mention dans
fon Hifioire des coquilles , & qu’on trouve dans le
Cabinet métallique d’Aldrovande, fous le nom d'ag-
groconckite. La quantité de ces peignes eft immenfa
fur cette montagne : plufieurs d’entr’eu x , confirmés
par !e tems, ont été réduits en écailles très-
fines, qui pulvérifées paffent pour un alcali terreux, •
excellent & préférable à tous les autres, même à.
la nacre de perles ; car elles neutralifent le vinaigre
diftiilé plus parfaitement qu’aucun autre alcali.
A l’endroit appelé Poggio/i Rojfî, l’auteur re-.
cueillit plufieurs dents de lamié, di.fperfées dans
une terre rouge. Dans le torrent tfit de Saint-Mur- .
tin (tAncugnano , il trouva un fragment d’un grand
came pétrifié. Enfin , il vit une pierre fabloneufe.
qui, contenoit un grand nombre de coquilles marines
pétrifiées , Se outre cela un corps oblong,
mais aplati & large à fon extrémité ,qu’on ne pouvoir
méconnoître pour la.queued'un poiffon.
BOMMAL, village du département de la Dyle *
arrondiffement de Nivelles, canton de Jedoigne,'
près de la Grande-Getie, rivière à une lieue &
demie au fud de Jedoigne. Ses produirions princi-.
pales eonfiftent en froment, feigle, orge, avoinex
col fat & quelques bois ; à quoi il faut ajouter des.
pâturages pour le bétail.
BO N A C , village du département de l ’Arriège,
arrondiffement de Saint-Girons, canton de Caf-
tillon, fur le Lez. Il y a , dans le territoire de ce
village, des couches d’ardoife argileufe inclinées
du fud au nord.
BONA-ROGGIA , petit ruiffeau du département
de la Sefia, dérivé à Aziîiano de la Gardina«
Il arrofe les rizières, & fe jette daas la Sefia près
de U Morcoya............
BOXA V IS T A (I le ). Cette île eft une de celles
du Cap-Vert ; elle git par 16 deg. de latitude
nord , & par 21 deg. ƒ i min. de longitude oueft.
(Méridien de Greenwich. )
Une chaîne de rochers s’étend à environ une
lieue & demie au fud-oueft quart oueft de la pointe
fud-eft de l’ île 5 ce qui oblige les navigateurs à
beaucoup de précautions pour en approcher fans
danger. On voit dans ce parage un grand nombre
de poiffons voîans, qui, des fenêtres de: la chambre
d’ un vaiffeau, paroiffent d’une beauté fiirpre-
nante. Leurs côtés ont la couleur & le brillant de
l’argent bruni ; mais ils perdent à être vus de def-
fus le pont, parce qu’ils ont le dos d’une coulëur
obfcure. On y rencontre auffi une efpèce de mol-
lufque. Cet animal a la forme d’une petite veftie
très-reffemblante à celle des poiffons , d’environ
fept pouces de long, & du fond de laquelle fortent j
un certain nombie de filets rouges & bleus, dont ;
quelques-uns ont jufqu’ à trois & quatre pieds de ;
long , & qui piquent comme l’ortie, mais plus for- ;
tement: au fommet de la veftie eft une membrane
dont l’animal fe fert comme de voile en la tournant
à fon gré pour recevoir le vent.. Cette membrane
eft veir.ée de différentes couleurs très agréa- ,
blés ; en un mot, l’animal e ft, à tous égards, un
objet de curiofité très -intérefiant.
Plufieurs poiffons à coquilles méritent encore i
une'petite defeription, fur tout Ÿficlix janthina & •;
la violacea. On les trouve fl ittantes fur l’eau ; elles
font à peu près de la grefféur d’ un limaçon, & font
foutenues lur la furface de la mer par une petite
grappe de bulles remplies d’air, formées par'une
fubftance gélotineufe, d’ un affez grand degré dé
vifeofité- L’animal eft ovipare çes efpèces de
■ véflies ou bulles lui fervent auffi à dépofer fes
eeufs. Il eft probable qu'il ne va jamais à fond &
^qu'il n’ approche pas non plus volontairement du
rivage, car fa coquille eft extrêmement fragile , &
suffi mince que celle de quelques limaçons d’eau
douce. Chaque coquille contient à peu près la valeur
d’une cuillère à café de liqueur que l’animal
jette auflitôt qu’on le touche, & qui eft du rouge-
pourpre lè plus beau qu’ on puiffe voir. Elle teint
le linge , & il feroit peut-être utile de rechercher
■ fi ce n’eft pas là le pourpre des Anciens, d’autant
que ce teftacée fe trouve furement dans la Méditerranée.
Parmi les objets curieux qu*on vient de décrire,
'on paffera pas fous filence ce phénomène lumineux
de la mer > dont les navigateurs ont parlé
fi fou vent, & que Cook ôbferva à peu près à
cette latitude. Les uns fuppofent qu'il eft l'effet
du mouvement que des poiffons donnent à l'eàu
en pourfuivant leur firoié; d'autres,, que c’eft une
émanation que: fournit la putréfaCfion des animaux
marins; plufieurs je rapportent à l'é leC t r ic ité& c .
Les jets'de lumière relfemblent exâfèément à ceux
dés éclairs , qüdiqù'tm' peu moins confiderables.
lis fout ü fréq,uens x t^ue qiréiqséf&is; il y en à hui t
à dix de vifibles prefque dans le même moment.
Le navigateur anglais conjectura que ce phénomène
étoit dû à quelqu animal lumineux. 11 eut
lieu d’ être confirmé dans cette opinion lorfque ,
ayant jeté un file t, ôn eut pris une efpèce de
me dufj que l’on trouva de la couleur d’un métal
chauffé fortement , & qui rendoit une lumière
blanche ; avec ces animaux on prit aufti des crabes
très-petits, de trois éfpèces diff rentés, qui
tous donnoient de la lumière comme les vers lui-
fans, quoique moins gros des neuf dixièmes.
M. Banks, que fes connoilfances on.t rendu célèbre,
en examinant ces animaux, eut la fatisfaétion de
trouver qu’ ils écoient abfolument inconnus aux naT
turaliftes. ( Voÿe^ l'article M er LUMINEUSE, ou
tous ces fa its font difeutés. )
BONCOU (Combe & Rivière d e ) , département
de la Hauté-Garonne , arrondiffement de
Saint-Gaüdens, canton de Big.nères-Je-Luchon. S i
fource, à deux lieues fud de Bagnères , verfe fes
eaux au nord, comme toutes les ealix des Pyrénées,
lefquelles fiiivent cette direction, puis fé
rendent dans la Lys à trois quarts de lieue dé leur
fource.
Boncou (Montagne d e ) , département de la
Haute-Garonne, arrondiffement de Saint-Gaudens*
canton de Bagnères, & à deux lieues fud de cette
ville. Elle a , du fud-oucft au hord-eft, une demi-
lieue de longueur; maffe détachée dé la chaîné
principale des Pyrénées..
B O N CO U R T , village du département de la
M eule, arrondiffement & canton de Commercy.
11 y a des fourneaux & une forge pour la fabrication
du fer én barres.
BONDEVAL ( Forêt de ) , département du
DoubS, à deux litues un quart nord de Sainc-
Hippolyte. Elle a dix-huit cents toifeS de lo n g ,
fut neuf cènts tôifes de large.
BONDICE ( la ) , village du département de la
Haute-Marne, arrondiffement de Langres,canton
de Boiirborme-iès-Bams. Il y a une verrerie.
BONDY (Village & Forêt d e ) , anrondiffement
de Saint-Denis, canton de Pantin. C e village a
donné fon nom à une grande & belle forêt. II y a
au village plufieurs belles maifons. La forêt de
Bondy a , du nord-nord-oueft au fud-fud-oueft, y
compris le Petit-Raincy, deux mille cinq cents
toifes de longueur , fur dix-huit cents toifes de
largeur de l’ eft à l’oueft.
BONGES, village du département de Sambre
& Meufe * arrondiffement & canton de Namur »
5 & à un quart de lieue de cette ville. 11 y a pi trieur
s. fours à- chaux dans eé village > où lès couches