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n'ont pas été plus fondés en fuppofant des exploitons
fouterraines ; car comment admettre , dans
ces agitations qui brifent tout, une force affez
uiffantè pour foulever de pareilles maffes à une
auteur plus ou moins coniidérable, & cependant
affez modérée pour conferver à chaque couche
3 à chaque lame fa place refpe&iye & leur dif-
tindion.
Partout, dans la moyenne terre, on rencontre
des affemblages de bancs vifiblement déplacés. Cela
vient-il de ce que le milieu auroit été enlevé à une
hauteur de cent toifes par une force fouterraine,
ou de ce que le poids des deux extrémités ou d'une
feule qui portoit à faux, les auroit fait plier &
defcendre cent toifes plus bas. Je laide le choix
aux bons efprits habitués à fuivre les opérations
de la nature.
J’ajoute ici une confidération qui fe réunit à la
première. Je vois partout dans la moyenne ,terre
des vallées qui communiquent à droite & à gauche
à d'autres vallées. Les fonds de ces vallées fon*t-ils
des reftes de plaines primitives, le long defquelles
fe Lroient élevées des chaînes de grandes montagnes
continues par une force fouterraine qui auroit
produit en même tems les dérangemens des couches
qui nous occupent, ou bien font-ce des ravines
creufées par les eaux à travers ces maflî fs continus,
& dont les vides latéraux ont occafionné la com-
preflîon,le gfiffément ou la chute des affemblages
de bancs horizontaux qui compofoient ces maffes?
( Voyei V a l l é e s . )
La bafe générale des montagnes du Jura, quoique
découverte à des hauteurs & à des profondeurs
différentes, fe montre prefque partout en cou-
ckes horizontales dans toutes les vallées du Doubs,
de l'A in , du Rhône, de l'Ifère, du Drac- Les fom-
mets mêmes, dans plufîeurs endroits où l'on remarque
d'ailleurs le plus d’accidens & les plus
grands dérangemens, font compofés de même. Il
eft vrai qu’ on obferve plus communément les plus
grands maffifs à couches horizonrales dans l ’intérieur
des chaînes de montagnes, dont les plateaux font
ou affez folides, ou affez larges, ou affez éloignés
de toute vallée pour n'avoir pas été ébranlés dans
leurafliette. Partout ailleurs où les couches font inclinées,
non-feulement les fommets le font auflî,
mais les parties du corps de la montagne qu'on peut
©bferver , font vifiblement tourmentées par les
aecidens que nous avons fuiyis & expliqués. Quoique
ces défordres affrètent principalement les bords
des grandes vallées, cependant plufîeurs des ravines
fe montrent encore bordées & couronnées à perte
de vue de bancs horizontaux, dont on peut fuivre
la régularité des aflîfes, & leur correfpondance
face à face d’un bord à l’autre. Comment ne re-
connoîtroit-on pas, dans ces endroits & dans ceux
que nous avons indiqués ci-deffus, la formation
originelle des couches & leur confervation dans
l’affiette primitive? Comment ne confidérefoit-on
pas cette difpofition comme la forme d’où il faut
c o u
partir pour juger enfuite de l’étendue des déran-
î gemens qui fe montrent ailleurs ?
C ’eft à la fuite de ces déplacemens des couches &
de leur inclinaifon, qu'on trouve quantité de lacs
& de réfervoirs, furtout aux environs des principaux
points de partage & fuivant les gliffemens
des fragmens de ces couches, qui prit formé les digues
des baffms de ces lacs : il y en a même qui
font éclufe les uns fur les autres; il y en a même
| qui fe vident par des iffues fouterraines ; ouvrage
| du déplacement des couches qui ne fe font pas établies
les unes fur les -autres fans laiffer des vides.
Les couches inclinées font de l'époque de la formation
des vallons de la moyenne terre, &r doivent
être rapportées à cette époque. Il eft vrai
que ce travail s'eft continué depuis qu’ ils font formés.
Cet ordre de chofe doit être confidéré très-
attentivement, & il me paroït précieux en ce qu’il
doit être compté parmi les événemens qui ont
occupé non-feulement tout le tems que la moyenne
terre a été découverte par la mer, mais encore
celui de la formation de la nouvelle terre, & enfin
la longue durée de la découverte de la nouvelle
terre qui fe continue encore.
Ainfi les caufes accidentelles qui ont contribué à
l’ inclinaifon des couches dans les pays de la moyenne
terre, font uniquement les eaux intérieures & extérieures,
dont les premièresont emporté les bafes fur
lefquelles ces couches folides étoient établies d’abord
, & dont les autres les ont mifes à découvert.
En vain voudroit-on avoir recours aux feux fou-
terrains dont les exploitons auroient culbuté tous
ces bancs : de même raffaiffement des voûtes des
cavernes intérieures de la Terre ne peut pas être
cité comme une caufe qu'on puiffe ni prouver ni
admettre.
Je n'ai jamais obfervé d’ indices de feux fouter-?
rains an milieu des cantons de la moyenne terre ,
où fe remarquent les plus grands dérangemens des
couches in c lin é e s ainfi les obfervations s'oppofent
à cette première reffource. Quant aux cavernes intérieures,
on fait que leur exiftence eft purement
hypothétique, & je fuis toujours porté à mettre
au même rang les effets qu'on leur attribue.
C O U C Y -L E -CH A T E A U , ville du département
de l ’Aifne, à trois lieues fudeft de Cbâuny.
On y voit encore les reftes de l'ancien château des
lires de C oucy, avec une énorme teur dont les
murs ont trente pieds d'épaiffeur. On trouve dans
fpn territoire une fource d'eau minérale ferrugi-
fieufe.
COUCY-LES-EPPES, village du département
de l’Aifne, à deux lieues & demie de Laon. On y
exploite des terres végétales pyriteufes.
COUDON ( le ) , montagne du département du
V a r , arrondiffement & canton eft de Tou lon, à,
c o u
»ne lieue un tiers nord de cette ville. Elle a du
nord au fud une demi-lieue de longueur, & de
l'eft à l’oueft deux tiers de lieue de largeur. Elle
eft couverte de rochers, débris des couches qui
font à fa furface.
COUDOULIÈRE (Pointe de ) , département
du V a r , à une lieue deux tiers de Toulon, entre la
plage de la Cour-du-Curé & la belle plage des
Batteries.
COUDOUTIÈRE ( Plage de la ) , département
du V a r , au fud de la prefqu’île où eft litué le lazaret,
à une lieue trois quarts de Toulon, entre
le cap Monragon & le cap Capetelle ; elle a de
l'eft à l’oueft deux tiers de lieue de longueur.
COU D R A Y ( Bois du ) , du département de
Seine & O ife , canton d’ Ecouan, près & dans le
territoire de Puizeux, à une demi-lieue de Lou-
vres.
COUDRA Y-S AINT-CERMER ( le ) , département
de l'O ife , arrondiffement de Beauvais & à
quatre lieues de cette ville. Il y a une fabrique de
dentelles noires ; ce qui fait l'objet d’ un commerce
affez coniidérable.
C O U D R E C E A U , village du département
d’Eure & L o ir , arrondiffement de Nogent-le-
Rotrou , à une lieue & demie de cette ville. Il y
a une fabrique de poterie dans ce village; ce qui
indique dans les environs une matière propre à cette
fabrication.
COUDRECIEUX, village du département de
la Sarthe , arrondiffement de Saint-Calais, à deux
lieues deux tiers de cette ville. 11 y a une verrerie
coniidérable, dont les produits nourriffent tous
les habitans. Son criftal, façon d’Angleterre, eft
de la plus belle qualité.
COUÈQUE ( la ) , montagne du département
des Baffes - Pyrénées, canton d'Accous, à trois
lieues fud de cette ville. Elle a , de l'eft à l'oueft,
une demi-lieue de longueur, dans laquelle on peut
obferver l'organifation & la compofition de ces
montagnes.
CO U É R O N , bourg du département de la Loire-
Inférieure, canton de Saint-Etienne-de-Mont-Luc,
près de la L o ire , avec un port, à trois lieues de
Nantes. 11 y a un petit port où l’on carène les vaif-
feaux. On y pêche beaucoup de poiffons. On y récolte
une grande quantité de vins rouges & blancs.
Les vins blancs donnent une très-bonne qualité
d*eau-de-vie & en grande quantité. Cette commune
eft du quatrième arrondiffement maritime.
C O U ES T , montagne du département de
l’Ifère, canton de Vizille. Elle eft inclinée du nord
C O U 5og
iu fud, 8t eft à quatre lieues fud de Grenoble. Elle
a une lieue & demie de longueur dans l'inclinaifon
de fes couches.
C O U L ADE ( Col de ) , montagne des Pyrénées-
Orientales j canton de Mont-Louis, à deux lieues
fud-eft de cette ville. Ce col eft très-intéreflant.
CO U L A N D O N , village du département de
l'A ilie r , canton oueft de Moulins, à une lieue un
quart de cette ville. On y trouve une carrière de
pierres de fable rouge très-abondante, facile à
couper, dont lespierres ont fervi à la conftruétion
du beau pont de Moulins, 8t de la partie neuve
du pont de Nevers.
COULANGES-LA-VINEUSE, ville du département
de l’Y onne, arrondiffement d'Auxerre, à
deux lieues & demie fud de cette ville. Coulanges-
la-Vincufe a été nommée ainfi parce que fon terroir
produit le meilleur vin de tout le ci-devant Auxer-
rois, & pour la diftinguer deCoulanges-fur-Yonne,
chef-lieu d'un autre canton.
CO U LED O U X , village du département de la
Haute-Garonne , canton d’Afpe t, près du _Ger,
à cinq lieues de Saint-Gaudens. Sur le territoire
de ce village, en remontant la rivière de Lau-
triech, on trouve la montagne de Perenèfe , fur laquelle
eft un rocher fehifteux & ferrugineux, fai-
fant face à la vallée deLautreich. La face de ce
rocher eft coniidérable. On y voit beaucoup dp
petites veines & de rognons de galène à gros grains
qu'on a tenté de travailler par deux attaques en
forme de galeries fouterraines. Le même territoire
renferme encore la montagne de Pelleraffe, dans
la pente occidentale de la vallée, près du combe
du Ger. On y voit un rocher nu, fehifteux, dans
lequel on a fait fur de la mine de plomb plulïeurs
fouilles irrégulières.
COULEURS DES INDIENS D’AMÉRIQUE.
On n'a pas été peu furpris qu'il y eût dans quelques
contrées de la zone torride, & directement
même fous la ligne, des nations d'une blancheur
qui pourroit le difputer aux teints les plus clairs de
l'Europe 8c de l'Afte.
Les Indiens d'Amérique ont naturellement une
couleur qui tire fur le rouge, une coultur de cuiv
re , dont il y a plufîeurs nuances; car, dans certaines
contrées, ce rouge cuivré devient obfcur,
8c il paroït que les températures des différentes
contrées produifent à cet égard une variation fen-
fible. C ’eft ainfi que la couleur des habitans des
vallées des Quebtadas préfente une nuance moins
foncée que celle des habitans des contrées plus
chaudes.
Si l’on fuit avec attention la couleur de ceux
qui habitent la partie méridionale de l’Amérique
depuis le 40e. degré de latitude fu d , 8c qu’on ht