les opérations de la n a tu re , St leur a lign e r en
même tenus des limites fixes & régulières.
Je ne puis croire à l’enthoufiafme des naturalis
e s q u i, fans analyfe comme fans princ ipes, metten
t en jeu tous les agens extraordinaires qu'ils
peuvent imaginer pour produire des effets dont
ils n’ont fu ni déterminer la inclure , ni fixer les
époques * ils n’ont pas vu qu’ avec les agens ordinaires
, tou t fe fuit & s ’ analyfe fans effort.
Il réfulte de ce que nous avons dit , qu’en fup-
pofant le déplacement des mers , l’ aétion & le travail
des eaux courantes à la fur face de nos conti-
.nens ou à deux ordres d ’opérations q u i, bien ana-
Jyfees & dift ri buées fur un efpace de tems bien
proportionné ^ nous difpenferont d’avoir recours
à des bouleverfemens qu’ on n’admet qu’autant
qu’ on n’ embraffe pas l ’enfemble des événemens
ni la fuite des tems que la nature fait y em p
loyer.
E ffe& iv em en t , notre G lo b e ’ a fubi quelques
révolutions ; mais peut-on y reconnoître des bou-
leverfamcm que les auteurs de plufieurs fyftèmes
fur la théorie de la terre 3 & furtout les petits na-
turaliftes-, qui d é criven t de petits phénomènes 3
admettent au befoin. Lorfqu’ on obfe rve a vec a t ten
tio n , on t rou ve tant de régularité dans la dif-
tribution des divers matériaux qui s’offrent à la
furface de la terre , q u ’on ne peut admettre de
ces bouleverfemens.
Il eft vrai que les grands amas des co i ps marins
enfevelis prefque partout dans les couches de la
terre , & jufqu’ à une grande pro fon d eu r , que
ce tte belle organîfation par bancs & par l i t s , ouv
rag e des eaux de la m e r , nous forcent à admettre
une révo lu tion générale , qui a dû opérer les
changemens que nous voyons , & dans la fituation
des comme n s , & dans ce lle des mers* mais je ne
v o i s , au milieu de ces char gemens, aucune trace
d e bouUvérfcmcnt & de défor dre : il n’eft que {lion
ic i que de déplacement des mers & de leur abaif-
fement. T o u t le travail de l ’eau reftant dans l’état
où ii doit ê tre depuis la retraite de ce t a g e n t , il
n’y a rien de bouleverfé. T rouv era t-on une autre
ra-ifon d’ admettre des bouleverfemens lorfqu’on
examinera les effets des eaux courantes’ à la furface
des continens découverts & abandonnés par l ’O cé
an ? Q u ’ on apprécie bien ces nouveaux ph én o mèn
es, 6c 1 on verra qu’a v ec le tems les eaux cou rantes
ont tout f a i t , fans qu’ il foit befoin d ’avoir
recours à des agens extraordinaires , à des bouleverfemens
étranges.
Q u ’on fuive les fle u v e s , les rivières & les ru if-
fe a u x , & l’on verra que toutes les inégalités du
G lo b e font dues à leur travail ; que tou te l’ ancienne
continuité des couches n'a é té interrompue
que par les eaux qui y coulent encore actuellement.
C 'e ft par l'écoulement de ces eaux que
j e fuis les drverfes p en te s , les dégradations des
différentes parties de la furface de la terre ; que
j ’ en fais le nivellement général. T o u te s les méditerra
né? s q u i communiquent a v e c l ’Océan me*
paroiffent une fuite- du, même fyftètne du travail*
des eaux courantes : il en eft de même des lacs liés
aux lits des fleuves. Les autres lacs tiennent à de
petits éboulemens que je fuis bien éloigné de confondre
a v ec des bouleverfemens & des défordres j
car ces éboulemens ont une marche fu iv ie , &
tiennent à des déplace mens réguliers qu’ on peut,
reconnoître aifément.
Le s pentes des r iv iè re s , depuis les centres des
continens jufqu’ à la m e r , font douces & con tinues.
Les fau ts , les c a ta rad e s , font dus à des eau»
fes apparentes & fenfibles. Partout où les eaux
ont un c o u r s , i f règne un lit uniforme & ré g lé ,
dont l’ élévation au defîus du niveau de la mer eft
peu confidérable, & fur leq u e l, comme bafe commune
, nos collines & nos montagnes font placées.-
Les plaines les plus élevée s dans lefquelles coulent,
les f leu v e s , n’ ont pas plus de deux cents toifes au
defîus du niveau de la mer.
Si des grandes élévations des plaines nous paf-
fons à leurs plus grands abaiflemens, la régularité
de la lurface des continens noirs frappera bien
davantage , & éloignera toute id é e de bouleverjè*
ment ; daes ce tte étendue on trouvera un tout
également folide. Si des fommets les plus é lev és
des montagnes on paffe aux plus grands enfonce -
mens des v a llon s , on verra que tou t a é té taillé
dans un même folid e par l’ eau feu le , & que tou te s
les pentes font dirigées vers l’égoû t a&u ei des
eaux cou ran te s , qui eft la mer.
11 n’exifte aucune preuve que nos continens ou
quelques-unes de leurs parties aient été formés
par des bouleverfemens : il règne u n efo lid ité con tinue
à leur fu r fa c e , partout où le s voyageurs ont
p o r té leurs pas. Le s montagnes on t été taillées
dans les maflîfs pr im itifs , bien loin de fe préfen-
ter comme les débris d’une c ro û te brifée par
quelques agens en défordre.
Ç e s cor.fidératrons écartent certainement une
infinité d’ hypothèfes hafardées , & encouragent
à la recherche des phénomènes réguliers & qui
portent l ’empreinte d’agens affujettis à une marche
lente & infenfible.
Il réfulte de l à , que tou t ce que nous offre la
furface de la terre ne fera.bieü^onnu que par l’ observa
tion , qui d o it nous montrer tou t fans qu’ il
foit néceffaire de nous livrer aux conje&ares : les
bouleverfemens lenrsles auroient autorilées , & je
les démontre partout impoflibles dans le fyftème
des opérations de. la nature.
R O U L LO IP iE , b ou rg du département de la
Sa r th e , à trois lieues &r demie oueft-nord-oueft
d e Sarnt-Cakiis , fur un niiffeau qui fe je tte dans
l ’Huigne. On y fabrique des toiles de crin & de lin
de differentes qualités , longueur & largeur.
B O U L O G N E , v ille du département d e là
Haute-Garonne , arrondiffement d e Saint-Gau-
■ dens'. On y fait commerce dé grains , de ch âtaignes
, de ni de lin & de fer.
Bo ü l o c n e (B o is d e ) , arrondiffement de Saint- .
D en is , canton de N e u illy , à une lieue un quart
d e Paris. L e bois de Boulogne a , du nord au lu d , :
deux mille quatre cents toifes de lo n g , & de l’ eft
:à l’oueft o n ze cents toifes de large. C e bois o c cu
pe les deux pentes du plan incliné qui s ’étend
depuis Paffy & la hauteur de l'É to ile jufqu’à Au-
t e u i l , d’un c ô té * de l ’a u tre , à B o u lo g n e , ainfi
qu’ une partie dé la pente qui m.ène à la r iv iè r e ,
fu r i ’afpeét de l oucit.
. 11 n’ eft plus queftion que de faire connoître en
quoi coufifte le fol de ce b o is , & à quelles çaufes
on peut en attribuer la compofïtion lingulière.
C e fpl offre de tous côtés les débris de là cou ch
e des m eu lière s , qui fon t de deux fortes* d’ abord
les petits fragmens d e ces pierres »tures, de
formes bizarres , mêlées dans une certaine quant
ité de terres fabloneufes. C V f t cependant le foi
o ù fe trou vent les anciennes plantations de chênes..
; J’ajoute que parmi ces fragmens on apperçoit
d e femblables débris de f ile x , qui ont été dégagés
d e leur g îte dans la cou che dts craies.
- Enfin , les gros blocs , qui font de deux natures
d e pie r res ; d’ abord de celles qui appaitiennent
aux meulières, enfuite des. grès_qui iont o r ig inaires
de la couche des fables.
On voit.a ifément que je fais envifaget c e foi
comme le réfu 1 tac de la décompofition de plufieurs
couches danslefquelles on peut reconnoître des matériaux
femblables à ceux du fol de ce b o is , & qui
pou rroitnt être celles qui font encore en place.
Ainfi la couche des meu liè re s, par fa deilruêtion
& fondéplacement produit par la S.ine., a pu fournir
les matéfiaux/iespius nombreux quicompofent
le fol dont nous nous occupons. C e font de petits
fragmens de pierres d u re s, de formes b iza r res
, & c .
C ’eft de ces mêmes couches que les gros blocs
errans de meulièies ,,iors de la,grande révolution
op éré e par la rivière , auront é té tirés & enfevelis
dans le fol en tre deux terres. On peut mettre de
c e nombre les gros blocs de grès qu’a fournis la
large cou che des fables qui fert de bafe à celle
des meulières , & qui a éprou vé une ég a le def-
truêlion dans les mêmes circonftances.
Je n’ abandonnerai pas lamême couche fans mont
re r com b ien , étant fi épaifle , elle a pu contribuer
, par fa deftiu&ion & ton d ép lacem en t, à
former ces grands amas de fables de la même .nature
que ceux de la cou che dans plufieurs réduits
du bais de Boulogne.
Il refte à faire mention des filçx que nous avons
dit être difpofés en certain nombre parmi les petits
fragmens de pierres dures de meulières , filex .qui
ont été d égagés de leurs gîtes lors de la deltruéfeon
de la couche des craies.
En fortarn du bois de Boulogne , o n tombe dans
une plaine , ancien lit de la r iv iè re , &r qui renferme
le territoire occupé entre A u te u il, le Point-
d u -J o u r, Billancourt , .Boulogne & la r iv iè r e , &
eft cou ve rt d ’ un dépôt de rivière qui a près da
dou ze pieds d'épaiffeur ; il eft compofé -également
, comme dans le bois de Boulogne, de petits
fragmens de meulières., d’ un petit nombre de filex
&: de petites .pierres plates calcaires. Ou tre
-cela la différence,qu’on trouve .entre ce s matériaux
difperfes à la furface de la p la in e , & ceux
du bois de Boulogne , eft que ceux de la p la in e ,
appartenans au lit de la r iv iè r e , font un peu .arrondis
îk u fé s , & furtout les calcaires qui v ien nent
de for t loin. C e s matériaux , qui font fi nombreux
, font employés à ferrer les chemins. On
peut voir à l ’article A u t l u il ce que nous avons
dit fur l ’emplacement aéiuel des couches de meulières
, de fables & de craie dont font originaires
tous ces matériaux dont j’ ai parlé , & qui font re-
préfenté.es-par de femblables couches en place.
J’ oubliois de dire qu*il fe t ro u v e dans la plaint
de Boulogne de gros blocs errans de meulières 6c
de grès en certain nombre.
Boulogne (F o r ê t de), .du département de
Lo ir & C h e r , arrondiffement de .Blois , dont elle
eft diftanre d'une lieue deux tiers. E lle tient au
parc de Chambord. Elle a fept mille cinq cents
tciifes de lon gu eu r , fur deux mille quatre cents
de largeur.
Boulogne ( Forêt de ) , du département du
Pas-de-Calais. Elle a une lieu e trois quarts d e
lo n g , fur une demi-lieue-deJarge.
Boulogne ( l a ) , riviè re du département de la
V en d é e , arrondiffement de Montaigu , canton des
Effarts , près de Boulogne. Elle prend fa fouTce à
trois quarts de lieu e fud-oueft des E ffa r ts, v e r fe
fes eaux au nord dans le lac de GramLLieu , qui eft
un ég o u t général de to u t le canton de Machecou l,,
à quatre lieues & demie fud-oueft de Nantes.
-Bo u l o g n j - su r - m e r , ville du département
du Pas -de -Ca la is, ch e f- lieu d’arrondiffement fit
de canton , au bord de la .M anche, à l'embou^
chure de la Liarme, av.ee un port q u 'on a einbeiii
d ’après un projet d’ expédition maritime
La ville de Boulogne a un port difficile : l'état
dans lequel il fe t ro u v e , les Êbles qui l’affaillent
continu ellement, en ten d en t l’entrée daugereufe.
Il y a une latencerie.
•Gn a d é cou ve rt .à quelque diftance de c e tte
v i l le , fur la .route d e Calais , une fontaine à laquelle
on a donné le nom de -fontaine de fer. E lle
cou le toujours par un feul p e t it jet.r l’eau en eft
très-claire * elle eft bonne contre les obftruc -
tions.
BOJULGNNQ1S. C ’é t o i tu n petit pays f i tué le