
Celle qui couvre l’eau de chaux dont on fait ufage
comme d’un dentifrice.
On doit ranger les fources de Carlsbad dans la
claffe de celles qui font chaudes & chargées de
principes calcaires , & qui les dépofent à la fuite
de leur refroidiffement 5 mais on doit les diftinguer
de celles qui, outre cela, répandent au loin l’odeur
de gaz hydrogène lulfuré, telles que font les bul-
licames de Viterbe & de Tivoli. ( Voye^ cet article.
)
Dans les notes que M. de Goëte vient de publier
fur la minéralogie des environs de Carlsbad, nous
avons remarque deux obfervations qui nous ont
paru d’un intérêt général.
1°. Les eaux minérales de Carlsbad „qui renfer-
ment principalement du gaz hydrogène fulfiiré &
de la chaux , fortent toutes des fources d’uneroche
qui eft une variété de granit à grain fin, traverfé
en tout fens par des veines de pétrofilex. Les plus
épaiffes contiennent fouvent des noyaux de granit j
ce qui femble prouver que ces deux fubftances ont
été formées en même tems. Quelquefois le pétrofilex
eft enveloppé d’une petite couche de pierre
calcaire fpathique.
Cette roche, qui renferme des pyrites^ eft fuj.ète
à fe décompofer j elle prend alors une teinte fer-
ruginéufe & une contexture groflière.
■ C ’eft cette roche qui forme les premiers gradins
de la montagne appelée Hirjch-Sprung. Non-feufe-
ment il fort de nombreufes fontaines d’eau minérale
des fiffures de cette roche, mais on y remarque.
encore un dégagement de fluide gazeux qui s 'échappe
, même en bouillonnant, du fond de la
Toppel.
20. Les dépôts calcaires qui ont formé & qui
forment encore les eaux de Carlsbad, font de deux
fortes : les uns font blancs, & fe font formés dans
les canaux où l’ air n'a pas d’accès ; les autres font
d'un rouge-brun, & fe forment à l’ air libre.
CARLSBERG, montagne volcanique des environs
de Caflfel, qui renferme une grande quantité
de la chryfolite connue fous le nom d’ olivine
d'Unkel. Beaucoup d’autres montagnes de même
nature fe trouvent difperfées aux environs de cette
ville.
C ARME A U X , village du département du T arn,
arrondiflement d ’A lby. Il y a dans les environs une
mine de charbon de terre : on y trouve aufli quelques
indices d'une mine de cuivre malachite, qui
paroît avoir été exploitée autrefois. Le vert dé
montagne s’y rencontre à chaque pas. On a découvert
, au deffus de Carmeaux, une très-bonne
terre argileufe , propre à fabriquer de la belle
faïence. Il y a une verrerie où l’on fait des bou-
teilles d’un très-beau noir , & dont les cendres
font un très-bon engrais pour le terroir environnant
, qui abonde en froment, légumes & pâ^
curages.
CARNELLp (Forêt d e ) , département.de Seine
& O ife , arrondiflement de Pontoife , Canton de
Luzarches, & à un quart de lieue eft de cette
ville. Elle a de l’eft à l’oueft deux mille^quatre
cents toifes de longueur, & du nord au fud deux
mille toifes de largeur.
C ARNIÈRES, village du département du Nord,
arrondiflt ment de Cambrai, & à une lieue un quart
de cette ville. Il y a une fabrique de linons, Si
une mine de charbon de terre.
C A R N O IT , bourg du département des Côtes-
du-Nord, arrondiflement de Guingamp. C ’eft une
contrée abondante en bois : on y trouve encore
une mine de plomb.
CARNICOBAR ( Ile de ). Lite dont nous allons
donner une defeription fuccinte, eft la plus fep-
tentrionaie du groupe qui fe trouve dans la baie
du Bengale, qu’on connoît & que nous avons
fait connoître fous le nom de Nicobar. A une certaine
diftance elle paroît entièrement couverte
d'arbres > mais, vue de près, elle eft baffe, ronde ,
& d’environ quarante-cinq milles de circonférence.
En y abordant on reeonnoît qu’ il y a plufieurs endroits
fous bois , & dont le payfage eft extrêmement
agréablé.
Le fol de Carnicobar eft en général marécageux,
& compofé d’une efpèce d’argile noire. Il produit
en abondance, & avec peu de foins, la plupart des
fruits du tropique , tels que l’ananas, la banane ,
la papaie & la noix d’areque. On y cultive aufli
d’excellentes ignames , & une racine appelée
cachou.
Les feuls quadrupèdes au’on trouve fur cette
île , font le cochorî,ie chien, une groffe efpèce de
rat, & un très-grand lézard que les naturels nomment
tollonkoui, qui mange les oifeaux & même
les poules. On ne voit là de volailles que la poule
commune, encore n’y en a-t-il pas une certaine
qtianticé.
Les ferpens y font nombreux , de plufieurs eff
pèces & fort dangereux ; aufli fouvent il meurt
des habitans pour en avoir été piqués.
On y trouve du boi;s de différente qualité , &:
en grande quantité. Il y en a de très-beau & de
très-propre à la conftruètion des vaiffeaux.
Les indigènes de Carnicobar font de petite taille,
mais bien faits, extrêmement Forts & agiles. Ils
ont le teint cuivré, & les traits affez femblables
à ceux des Malais, c’ eft-à d ire, fort défagréàblès.
Les femmes furtout font fort laides. Les hommes
portent les cheveux courts, &,les femmes fe rafenc
la tête. Elles n’ont d'autre vêtement qu’ une efpèce
de pagne faite avec des joncs & des herbes fèches,
& qui ne leur defeend qu’ à la moitié des cuiffes.
Ces herbes ne font ni tiffues ni treffées. Les hommes
ne portent qu’un morceau de toile étroit qui
leur ceint les reins.
Les Carnicobariens font naturellement bons &
gais. Les feftins & la danfe occupent une grande
arcie de leur rems. Dans ces feftins ils mangent
a-ucoup de viande de cochon, qui eft leur mets
Ces in fulaires prennent une grande quantité de
poiffori de mer qu’ils percent de leurs lances avec
une adreffe étonnante. Pour cela ils s avancent
dans la mer jufqu'à ce qu’ ils aient de l’eau juf-
qu’aux genoux.
Leur boiffon ordinaire eft. le lait de cocos ou
une liqueur fermentée appelée foura, qu’ ils com-
pofent avec des bourgeons & des fleurs de cocotier.
Les habitations des Carnicobariens font établies
en général fur la cô te , & forment des villages de
quinze à vingt maifons, chacune defquellcs renferme
environ une vingtaine de per tonnes. Ces
maifons font élevées fur des poteaux d’environ
dix pieds au deffus du f o l , & reflemblent à de
grandes ruches d’abeilles, couvertes de chaume.
11 y a une trappe par.-de flous, où l’on monte avec
une échelle qu'on a foin de retirer la nuit. Cette
méthode de conftru&ion a été adoptée par les
habitans, pour fe garantir des rats &: des ferpens
qui infeftent l’ïle. Outre cela, on entoure les poteaux
avec de grandes feuilles d’ arbres très-unies ,
fur lefquelles ces animaux ne peuvent pas monter
aifement. D’ailleurs, au haut de chaque poteau il
y a un morceau de planche rond & horizontalement
placé, qui.forme un chapiteau & arrête tous
ces animaux au cas qu’ ils aient franchi la feuille
oh l’écorce du palmier. On conftruit le plancher
avec des bambous fendus, & affez écartés l'un de
l’autre pour que l’air & le jour y pénètrent aifé-
ment. L'intérieur des maifons eft fort propre, &
décoré avec les lances, les filets & les autres inf-
rrumens des naturels.
Ces infulaires ignorent abfolument l'art de fabriquer
des étoff s : aufli tout ce qu'ils ont en ce i
genre leur eft apporté par les vaiffeaux qui viennent
dans leur île pour y acheter des noix de
coco. En échange de ces noix, qui font les meilleures
de toute cette partie de l'Inde , ils ne veulent
prendre qu’ un très-petit nombre de marchan-
difes. Ce qu’ ils eftiment le plus , ce font les toiles
de différentes couleurs, les petites haches & les.
coutelai» : c’ eft avec ces coutelas qu’ ils tendent lés .
noix de coco.
Les Carnicobariens n’ oht pas la moindre notion
de l’exiftence d’ un Dieu ; mais ils croient fermement
au Diable, & l’adorent parce qu-ils en ont
peur. Aux approches de la tempête ils s’imaginent
que le Diable eft prêt à leur rendre vifite, &
ils font plufieurs cérémonies bizarres pour l’en
détourner.
Une parfaite égalité règne entre tous ces infulaires
: les vieillards y jouiffent du refpeét qu’on
doit à leur âge} mais nul homme n’a de l'ajutorité
fur les autres. Leur fociété femble n’être liée que
par* les ferv’rces qu’ ils fe fendent continuellement
les uns aux autres, & c’ eft fans contredit le lien le
plus fimple & le plus doux de. toute fociété.
C ARNIOLE, duché d’Allemagne, fitué entre le
4 j e. & le 47e. degrés de latitude nord , & les 32e.
33 e. de longitude eft. C e duché a le fol encore
plus montagneux que la Stirie & la Carinthie ,
auxquelles il eft contigu. Une chaîne des Alpes va
ici fe joindre aux montagnes de la Dalmatie & de
la Bothnie.
La Haute-Carriiole, fituée au nord, a pour capitale
Laybah ou Lublanza.
La baffe, fituée à l’e f t , préfente les villes de
Gurfeld, où l'on a trouvé un grand nombre d’antiquités
& de médailles romaines, & Weichfel-
bourg, environnée de forges & de manufactures
d ’acier. .
La moyenne Carniole3 fituée au fud, prefente
furtout Cirknitz ( voyeç ce mot ) , remarquable par?
fon lac , & Calovrrich, où elt établie une verrerie
corifid érable. \ ^ ^ t
Enfin i la Carnibte intérieure, qui eft fituée a
l’oueft, préfente une carrière d'un beau marbre
noir à Duinum.
Le Frioul autrichien, qui eft contigu au duché
de Carhiole, a fur fes limites la ville d’ Idria-ou
d’H ydria, célèbre par fes mines de mercure.
§. Ier. Sur les environs de Laibach.
La grande plaine qui s’étend depuis Hauporto
ou depuis l’origine du fleuve Lublanza vers la
couchant, eft d’environ trois milles en carré. Toute
! cette plaine confifte dans un marais qui, pendant
! quatre mois de l'année, eft fubmergé. Il eft en-
j . tiérement entouré de collines ou montagnes fe-
condaires. Vers l’orient ces montagnes , depuis le
bord du marais, font d ’un marbré grifâtre, dans
les interftices duquel on trouve de la marne d’une
très-bonne efpèce. ' .
Les bords du marais confiftent dans une terre
.calcaire jauîiâtre ou une marne non fertile ; elle
eft telle, parce que fes parties compofées de terre
glaife & de chaux ne font pas affez décompofées.
Après cette marne on trouve là tourbe, & de
plus, fous ces tourbes, des arbre?entiers qui ont
la même couleur noire, & qui font parfaitement
fains dans l’ ihtérièur.
La petite rivière Barouniza forme la démarcation
entre cette terre à tourbes •& une bonne terre
végétale. > .
On trouve dans ce canton, ou les collines font
toutes de pierres calbaires, beaucoup de pétrifications
de teftacées,. dont plufieurs font inconnues.
Le plus grand nombre font des bivalves d un
grand volume : .parmi celles-ci on voit quantité de
conques de Vénus ou hyltérolites. : > •
| Dans la partie du marais .qui tend vers le nord
1 oa trouve une pierre calcaire* femigineufe } mai?
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