
forge on fabrique des ancres de vaiffeaux, des
boulets j & en général tout ce qui eft néceflaire
à la marine. On y fait en outre commerce de clin-
çailleiie j coutellerie en fer & acier, fi! de fer, & c .
provenans des mines de fer des environs. La carrière
de Cc/ffY\donne un grain dur qui fert utilement
à ce qu’on appelle L'ouvrage du fourneau. Ce
pays d’ailleurs eft abondant en vin & en blé. Il y
a à Copie une fous-préfecture.
COSTES DE SASSENAGES ( les ) , village
du département de l’ Ifère, arrondiflèmenr de Grenoble
& à une lieue un tiers de cette ville. Ces
eofics font remarquables par des chutes d’eau abondantes
, & La commune par la réputation des fromages
qui s’y fabriquent & qui font fort eilimés.
( Voye^ Sassenages. )
COSTIÈRES. On appelle ainfi aux Antilles les
croupes des montagnes qui fe correfpondent &
qui forment les bords d’un vallon profond & de
peu d’ étendue. Les terrains des Cojlieres ne-font
point propres aux établiffemens des fucreries : on
les occupe lorfqu’elles font praticables aux plantations
de café, de cacao, de manioc, &r pour l’ordinaire
on y cultive des légumes. On voit, par ces
divers emplois , combien eft fauffe la prétention
de Buffon & de quelques autres naturaiiftes auflî
peu inftruits, par une obfervation raifonnée, qui
ioutiennent que les coteaux font ftérilès d’un côté
& fertiles de l’autre. Ils auroient appris des cultivateurs
, que fouvent même les bords efearpés des
vallées font couverts de terres végétales affez abondantes
pour offrir des fols fufceptibles d’emplois
avantageux. ( Voy. C o t eau & C ôtières (montagnes).
)
COST IG L IO LE , bourg du département de la
Stura, fur la rive droite de Vra ita, à quatre lieues
fud-oueft de Savigliano. On y récolte des vins
mufeats, 11 y a une filature de foie & des forges.
CO T EAU . On donne ce nom à un terrain
élevé & en plan incliné, qui domine une plaine
ou qui joint une plaine haute à une plaine baffe ; &
lorfque le coteau forme l’enceinte de la plaine un
peu alongée, on l’appelle côte. Ce font \qs coteaux ôz
différente forme & afpeéts qui bordent les vallées.
Les coteaux font fouvent très bien cultivés, &
cultivés à bras, & leur culture varie fuivant la
nature de la terre & l’ expofition. Affez fouvent
les coteaux font plantés en vignes. Les coteaux qui
forment la ceinture d’un maffif font plus ou moins
fertiles, fuivant que les faces de ce maflif offrent
des couches propres à fournir des terres qui foient
faciles à déliter & a cultiver, & fubftancielles.
Toute autre idée générale ne porte fur aucune
bafe folide ; c’ eft donc fans aucune raifon que
M. de Buffon prétend que les côtes & les coteaux
ne font ordinairement fertiles que d’un côté. Pourquoi
voudroit-on que le foteau oppofé à celui qui
eft fertile , eût été dépouillé de terres, fi d’ailleurs
il a la même pente & la même facilité de recevoir
les terres fertiles de la croupe, & de les
conferver ? Effectivement, les bords efearpés des
vallées font plus dépouillés de terres que les
plans inclinés, parce que les pluies les enlèvent
plus facilement fur les pentes rapides ; mais en
vain , pour expliquer ces différens états de fertilité
des coteaux , voudroit-on avoir recours aux cou-
ransd elamer, qui, fuivant M. de Buffon, ont
creufé les plaines.
Les terres qui recouvrent les coteaux font ou adventices,
& le produit des dépôts des eaux courantes
lors de l’approfondiffement des vallées , ou
bien le produit de l’avalaifon des eaux pluviales &
de la deftruétion des couches, ou des maffes qui
compofent la croupe. Dans ces deux cas il n’y a
pas de raifon pour que les coteaux à droite foient
fucceflivement dépouillés & infertiles , pendant
que de l’autre côté, à gauche, ils feroient très-
fertiles.
COTE-BRANCHE (Montagne de la ) , département
de la Drôme, arrondiffement 8<: canton
nord de Creft , & à trois lieues deux tiers de cette
ville. Elle a une demi-lieue de longueur, & forme
une partie de l’enceinte du baffindu lac.
CO T E DE BIÈME ( l a ) , village du département
de la Meüfe , arrondiffement de Verdun. Il
y a une verrerie.
COTE-DOR (.Département de la ). Cé dépar-<
tement renferme la partie feptentrionale de l’ancienne
Bourgogne , où fe trouvent l’Auxois , le
pays de la montagne & le Dijonnois. Il tire fon
nom d’ un coteau excellent, voifin de Dijon.
Ses bornes font, au nord, le département de
l’A u b e } au nord-eft, celui de la Haute-Marne;
à l’e ft, celui de la Haute-Saône ; au fud, celui de
Saône & Loire ; à l’oueft, ceux de la Nièvre & de
l’Yonne.
Les rivières principales font, i ° . la Seine , qui
prend fa fource au village de Chanceau, près dé
Saint-Seine, remonte au nord, fe rend à Chatillon ,
à Muffy-l’Evêque, à T ro y e s , &c.
2°. L ’Ouche, qui prend fa fource dans la Côte-
Dor, remonte par le nord-eft, reçoit à Dijon le
Suzon , redefeend par le fud-oueft & fe rend dans
la Saône à Saint-Jean-de-Lône.
30. La T ille , dont la fource eft peu éloignée de
celle de la Seine, mais coulant dans une direction
oppofée. Elle tourne à l’e ft, va à Is, puis tourne
au fud , o ù , mêlant fes eaux à celles de l’Oüche ,
elle tombe avec cette rivière dans la Saône.
Les principales villes de ce département font
Dijon, Châtiilon-fur-Seine, Sémur & Beaune.
La fuperficie de ce département eft d’environ un
million fept centdix-huit mille deuxeent vingt-huit
arpeos carrés, ou de huit cent foixante-feize mille
neuf cent cinquante-fix hectares, & fa population 1
de trois cent quarante-.lept mille huit cent qua- j
rante-deux âmes. La préfecture eft à Dijon. Châ-
tillon-furr’Seine, Sémur & Beaune font les fiéges
des fous-préf-étures.
Les rivières qui prennent leur fource dans ce
département, font fort nombreufes & aflez confi-
dérablcs: ce font l’ Armançon , l’ Arroux, la Bour-
geoife , la Bourgogne, la B renne , le Coufin ,
l’Ignon, la Laignes, l’ Avandheune, l'O fe , l’Ofe-
rain, le Meuzin , l'Ouche, U R eize, la Seine, le
Serin, la T ille , le Travoux & la Vouge.
Il y a fix forêts, qui font la Borne, la Chaume,
Faux, Jaillie, la Mongie haute & baflè, & un
bois national.
On y récolte une grande quantité d’excellens
vins. Il eft abondant en toutes fortes de grains &
en pâturages, dans lefquels on entretient une
grande qantiré de bêtes à laine ; en chanvre de
très-bonne qualité. Ses forêts font remplies de gibier
, & l’on en tire des bois de conftruétion pour
Ja marine & propres à bâtir. Ses rivières font fort
poiffonneufes. Sa température eft favorable à la
maturité des fruits. 11 y a plufieurs carrières de
marbre, des mines d’argent, de cuivre, de plomb,
d’ocre, de charbon de terre , des fofliles fort curieux
pour la géologie, des fources d’eau faiee,
des eaux minérales, & beaucoup de forges où l’on
travaille les mines de fer que fourniffent différentes
contrées. Les meules de couteliers & de taillandiers
font auflî eftimées & recherchées que celles
d’Angleterre: celles propres aux moulins à farine
font d’un beau grain & de la meilleure qualité;
elles peuvent moudre toutes fortes de grains fans
échauder la farine.
Les principales fabriques de ce département
confident en petites étoffes de laine, en bonneteries,
tanneries, briqueterie de la première qualité.
Son commerce le plus ordinaire a pour objets
les grains, les bois & Jes vins. Il en fort beaucoup
de beftiaux, du chanvre, des toiles, des étoffes
de laine, du fe r , du charbon de terre, & c . Paris
& Lyon font les endroits-principaux où il dépofe
& vend, non-feulement fes productions territoriales,
mais encore tous les produits de la main-
d’oeuvre.
Nous croyons faire plaifir aux riches confomma-
teurs en leur indiquant les endroits où fc recueillent
les meilleurs vins de ce département, connus fous
le nom de vins de Bourgogne, proyince divifée en
haute & baffe. Ceux de la haute font la Romanée, le
Mont-Rachet , le clos de Voujaut, Chambertin,
Pomard, Volnay, Nuits, Beaune. Ceux de la baffe
font. Auxerre, Avallon, Tonnerre & Coulanges.
Pour faire connoïtre la conftruCtion du fol de ce
département dans les environs de Chatillon &
d’Is-fur-Tille , je fuis entré dans quelques détails
inftru&ifs que je devois à l’obfervation. En partant
du Val-Suzon pour fuivre les mêmes objets, je
remonte dans la plaine, où j’apperçois plufieurs
montagnes fort élevées, inégales en hauteur. Cette
partie fi élevée eft en couches horizontales de pierres
calcaires. Les ruptures 8c les gorges qu'on voit
entre ces montagnes font l’effet de ravins pratiqués
dans un plateau par les eaux pluviales, fem-
blabks à la vallée du Val-Suzon. La gauche du
chemin préfente un afpeCt tout oppofé : on croit
être fur une -rerraffe qui domine une plaine im-
menfe. Il paroît que cette plaine eft la vallée dans
laquelle coulent la Saône & les-rivières y affluentes
entre les montagnes de Bourgogne 8c celles de
Franche-Comté. Dijon elt fitué au pied de l’entrée
de cetce plaine, & au pied des montagnes. La
plaine par laquelle on delcend à Dijon forme phi-
fieurs avances, & {four ainfi dire des caps qui dominent
la plaine inférieure. On paffe, en entrant
à Dijon, entre deux de ces caps, qui font même
ifoles & détachés de tous côtés du grand plateau.
Ce plateau, ces avances en caps & ces montagnes
dont j’ai parlé, fe ’confondent à l’oeil quand on
eft dans la plaine de Dijon, & paroiffent comme
une chaîne continue.
On emploie à Dijon, foit pour les bâtimens ,
foit pour le pavé des rues & des chemins, une
grande quantité d’efpèces de pierres, de la lave, de
la pierre dure, dont j’ ai parlé ci-deflùs à l’article
: C h a t il lo n . Ces deux pierres font rouges , grifes
ou bleues, avec la pierre blanche coquillère d’ is-
fur-Tille , à quoi j’ajouterai une efpèce de marbre
groflîer très-dur, entre-mêlé de parties grifes, avec
| des fentes pleines de criftaliifacibns fpathiques. Je
i mets du nombre le cos, qui prend le poli comme
le marbre, fe dont la ville de Dijon eft pavée pour
la plus grande partie.
En fortant de Dijon pour aller à Lyon, on
fuit la plaineau pied d’une chaîne de coteaux , qui
n’ eft autre çhofe que l’efpèce de terraffe ou d’efear-
pement du plateau de la Haute-Bourgogne. Autant
qu’on en peut juger à ’’oe il, ce plateau préfente la
même difpofition pour les bancs de pierres, que le
bord des vallons dont jAai parlé ci-deflùs. 11 paroît
qu’ il y a beaucoup de marbre. Il y a un efearpement
vis-à-vis Meurfault,qui forme un enfoncement en
demi-cercle.
C ’eft au pied de ce coteau qu’eft le grand vignoble
de Bourgogne, depuis Voujautjufqu’àMcur-
fault. Ce qu’il y a de remarquable, c’tft que les
vignes ne font pas plantées fur le haut du coteau ,
qui eft dans la plus grande partie aride 8c dépouillé.
Si ce n’ eft quelques endroits, par intervalle, où il
.eft couvert de bois, la vigne n’eft plantée qu’au
bas de la côte , 8c s’étend même dans 11 naiffance de
la plaine jufqu’au grand chemin ,& même par-delà.
Ce qu’il y a de fingulier, c’ eft que la terre où croif-
fentles vignes à côté du chemin, paroît, au premier
coup-d'oeil, -une très-bonne terre , noire, profonde
, gardant même l’ humidité ; en un mot, une
terre telle qu’on la defireroit pour la production
du blé. Et en effet, l'on voit à chique pas le plus
beau b lé , le plus beau chanvre, le plus beau mais