
C IV IT A -V E C CH IA , petite ville d’Italie, dans
l’Etat de l’Églife, fur le bord de la mer. Elle a un
bon port & un arfenal, où font d’ordinaire les
galères du Pape. L ’air en eft mal-fain, comme
celui des Maremmes qui font voifines ; ce qui eft
caufe que cette ville eft médiocrement peuplée.
Dans les montagnes voifînes de Civita-Vecchia,
le terrain eft glaifeux 5 il renferme des fchiftts, 8é
r.ême des ardoifes pures d’ un affez beau noir.
La grotte des Serpens eft à quelque diftance de
-Civita-Vecchia. Il s’y fait quelques guérifonsj elles,
viennent fans doute d’ une vapeur fùlfureufe qu’on
y refpire , & non de la fable ridicule de ces prétendus
ferpens qui venoient lécher les plaies des
malades.
La célèbre mine d’ alun , l’àlumière, qui eft à
trois lieues au nord-eft de Civita-Vecchia, près de
la To lfa , eft la plus abondante de l’ Italie. •
CIYÎVAY:, petite ville dans le Poitou. J’ai déjà
indiqué cétte v ille , placée fur les bords de la
Charente , comme -fervant à faire connoître le
point remarquable où cette rivière, qui, depuis fa
fource en limoufin, s’ eft portée droit au nord,
rebr.ouffe chemin, & tourne au fud vers Angou-
lême, en faifant plufieürs ofcillations trës-éren-
dues. Civray marque le point où le terrain du
Poitou s'élève de manière à s’oppofer"au prolongement
du cours de la Charente , & à déterminer
cette belle eau courante à fe porter dans une région
oppofée } ce qui eft fort rare.
C lZ E (P e tit Pays d e ) . Il dépendoît du ci-
devant pays des Bafques en Gafcogne. Saint-Jean-
Pied-de-Port en étoit la capitale. Les autres lieux
principaux étoient Mongelos , Sarafquet, Man-
dibe, Juefcum & Sratifon. Ce pays fait partie aujourd’hui
du département des Baffes Pyrénées.
C L A C I , village du département de l’Aifne,
arrondiffement & canton de Laon, & à trois quarts
de li:ue de cette ville. On trouve à Clacïdes eaux
ferrugineufes, très-renommées pour les coliques
venteufes & les diarrhées.
CL AIN, rivière du départ? ment delà Charente,
à une lieue & demie oueft de Confolens, où effe
prend fa fource dans ^ancienne terre, ainfi que Je
l’ai remarqué dans la notice de Ta planche de Char-
roux. Elle coule au nord.
C L A IR A C , ville du département de Lot &
Garonne, carton de Tonnerns, & à une Feue &.
demie fud-eft de cette ville. Clairac, fituée fur le
L o t , fait commerce de vins, d’eau-dé-vie & de
tabac.
CLAIRE-FONTAINE, village du département
de Seire & O ife , canton fud de Dourdan, près
de la forêt des Ivélines. Le local de cette ci-devant
abbaye fert d’hofpice de bienfaifance,& renferme
une manufacture de dentelles, dont le produit eft
pour les indigens,. Le terroir des environs en eft
fabloneux. Il y a beaucoup de bois & d’étangs.
CLÀ IRM AR A IS , village du département du
Pas de-Calais, canton nord de Saint-Omer, près
du bois de Clairmarais , & à une lieue de Saint-
Omer. Il y a près de la ci-devant abbaye de Claèr^
marais des îles flottantes fur un marais : on peut
les’ promener de côté & d’autre à peu près de la
même manière qu’ un bateau. Elles font au nombre
de vingt-une, tant grandes que petites. La plus
grande a douze pieds de circonférence, & la plus
petite quatre à cinq pieds. Elles font plantées d’arbres
que l’on a foin de tenir fort courts, pour que
le vent n’ ait pas trop de prife fur ces îles.
C LAME CY , village du département de l’Aifne,
arrondiffement de Soiffons, & à une lieue & demie
de cette ville. Ce village eft dans une contrée fertile
en grains & en bons pâturages. Il y a d’ailleurs,
des vignobles & des bois.
C l am e c y , ville du département de la'Nièv-re,
chef-lieu d’arrondiffement & de .canton. Cette
ville eft le rendez-vous des-marchands de bois
pour l’approvifionnement de Paris. Ge port eft
arrofé par les rivières d’Yonne & de Beuvron j
qui reçoivent tous les bois des environs & des
endroits où font les meilleures forêts de ce dé-
parteinent. Il y a dans cette ville une manufacture
de faïence : on y trouve auflî des fabriques de
cuirs, de gants, & une papeterie.
CL AON ( l e ) , village du département de la
Meufe, canton de Clermont. Il y a dans ce village
une verrerie, où l’on fabrique des bouteilles &c
des cloches pour les jardins : on y fait auffi de la
tuile & des briques.
C LARASCA ( l a ) , torrent du département du
Tanaro. Il a fa fource dans de hautes çol-ines près^
de Ncviglie, & fe jette dans, le Tanaro un peu au
deffou-s d’Àlba. Il a cinq lieues de cours.
.. CLÂRY (Forêt d e ) , dans le département du
Gard , canton de Villeneuve-lès-Avïgnon; Elle a
dix-hui« cents toifes de longueur, fur environ
cinq cents toifes de largeur.
C LA Y (Forêt d e ) , dans le département de
l’ ifère, arrondiffement de Saint-Marcelin, & à une
lieue fud-oueft de cette ville.. Elle a feize cents
toifes de long, fur huit cents toifes de large.
C LÉM O N T , village du départem IJ du C h e r ,
arrondiffement de Sancerre, fur la grande Seudre ,
à trois lieues d’Aubigny. On y fait commerce de
laines qui ont quelques qualités., de cire & de
chanvre. Le terroir de ce village eft fertile dans
plufieurs de ces productions.
C LER E S , bourg du département de la Seine-
Inférieure. Le terroir eft fertile en b lé , fruits & ’
pâturages, & l’on y recueille beaucoup de chanvre
de la meilleure qualité.
CLERKE ( lie ). Cette île eft fituée dans la côte
fud de l’Amérique feptentrionale 5 elle eft affez
confidérable : on y diftingue au moins quatre col- •
lines, toutes réunies par des terrains bas, & de ■
loin elle reftëmble à un groupe d’ îles. On voit ,
près de fa partie orientale, une petite île que trois
rochers élevés rendent remarquable. Cette dernière
île eft habitée, ainfi que la grande, qui gît
par 63 deg. 1 $■ ni. de latitude, & 190 deg. 30 m.
de longitude (méridien de Greenvich).
C LE RM O N T , village du département de Sam-
bret& Meufe, canton de Valcourt, fur la Bie-
«■ 16116, à une lieue trois quarts nord-oueft de cette
ville. Il y a aux environs une carrière de marbre
fond bleu, très-eftimé pour la couleur & le tiffu.
CLERMONT-FERR AN D, ville du département
du Puy-de-Dôme, fituée entre les rivières
d’Arrier.& de Bédat, fur une petite éminence &
au pied du plateau du puy de Dôme. Les places
publiques , dites du Taureau d’Efpagne & de la
Poterie, font très-agréabEs par leurs points de
vue qui dominent fur la Limagne. On trouve des
fources minérales autour de l ’emplacement qu’occupe
la ville, Eff divement, -fans y comprendre
fept ou huit fources abondantes-qui coulent en
ditferens quartiers des faubourgs, prefque tous les
puits font autant de fontaines minérales qui participent
des mêmes principes. Les eaux mêmes des
fontaines publiques, qui fervent de boiffon ordinaire,
font auffi imprégnées de la même ven u,
quoiqu’à la vérité d’une manière peu fenfible.
Parmi les fources minérales de Clermont, il s’ en
trouve de for t eftimées. Celles de Saint-Bène &r
de J.rnde font renommées pour la famé. Cette dernière
eft la plus fréquentée & la plus en ufage.
Cette eau fort de fa fource en bouillonnant, & produit
, en fortant, beaucoup de bulles d’air. Outre
cela , elle exhale au dehors une certaine odeur. Il
y a encore une fource affez femblable dans la route
qui conduit à la fontaine Saint-Allyre, & une
autre, chargée de bitume , à une demi-lieue à
l’orient de la v ille, près d’une butte qui s’élève
dans la Limagne.. L’eau n’ en eft pas fort abondante
, & fa furface eft couverte d’ une couché
mince de bitume qu’on,prendroit pour de l’hüile ,
& q u i, venant à s’épaiffir par la chaleur de l’air,
eft affez femblable à de la poix : auffi les paffans ,
qui s’en fervent pour graiffer les eflieux de leurs
voitures , appellent cette fource le puy de la pain.
Il y a auffi de Peau qui entraîne au dehors ce b itume,
& qui eft chargée de fel marin.
Les autres fources des environs de la ville font
d’abord celle dite-de Beaurepaire ; elle eft tiède;
en uite une autre qui eft connue fous le nom de
la Fontaine du champ des pauvres , dont les eaux
font chargées de falpêtre & de feufre qui s’évapore
ailément, & celle dont les eaux font froides.
A une demi-lieue de Clermont, fur le chemin du
Pont-du-Château, on trouve un petit terrain au
bout duquel il y a une fontaine de naphte ou de-
bitume dont l’eau eft noire comme de l’encre,
mais plus épaiffe, & d’une odeur forte & défa-
gréable. On n’a pas de peine à trouver cette fontaine,
car elle s’annonce de loin par cette odeur.
Il exifte, fur un monticule nommé Crouelle, une
mine de bitume épaiffi au milieu de couches,aga-
tifiées la plupart.
Après m’être occupé des eaux minérales des
environs de Clermotit, je reviens à l’intérieur dé
cette butte in;értffante.
En examinant la colline fur laquelle la ville de
Clermont eft b âtie, on trouve qu’elle eft compofée
de dépôts littoraux femblables à une grande partie
des roaffifs en couches qui font diftribués le long
de la bordure ded'ancienne U de la nouvelle terre.
L’on y trouve des fables graniteux, du fe r , des
cailloux roulés de granit, de pierres calcaires ou
de laves. Toutes-ces matières ayant été détachées
des parties du golfe où elles réfidoient, ou même
.de la côte de l’ancienne mer, & roulées Je long de
cette côté f ont été dépofées enfuite parmi les
autres fédimens.
Ceci étant bien conçu, on explique, fans aucun
embarras, T i foi e ment de la butte ou colline fur
laquelle Clermont eft co::ftruit. C ’ eft vifiblement
[ l ’effet des eaux courantes fournies par les vallées
des montagnes qui débouchent dans la plaine aux
■ environs de Clermont.
| Il y a plus de difficultés rendre raifon de l’état
: où font certaines couches de cette b utte, & qui
femblent être un mélange de matières cuites & vol*
; eanifées pénétrées de bitume. Elles ont beaucoup
i plus de confiftance que toutes les parties environ-*
nantes intaétes , qui font par lits fuivis & réguliers.
On ne peut pas décider aifément fi cefont
d’anciens anias antérieurs à la formation des couches
horizontales, ou bien des partions de couches
hprizioncales qui auroient été cuites en place
depuis leur formation » altérées &: déformées par
l’àétion desfeux foitterrains.
Au refte, ces amas de terres cuites & bitumi-
nifées, étant difperfés dans une grande partie du
golfe de ïa Limagne, & même au-delà de T Allier,
ce fera de l’enfemble des obfervarions que j’ai
recueillies en différens tems à ce fujet, que je
prélêtvterâi quelque chofe de plaufible fur leur
origine^ les circonftances de leur formation, &
l’époque précife à laquelle on peut les rapponer.
Je ne dois pas omettre unej féconde difficulté
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