
ofcillations qu'elle éprouvoit aux époques fuccef-
fives de l’ approfondiflement du vallon.
En parcourant la plaine fluviale de la Marne aux
environs de Moncets, on voit que tout le fond de
cuve de la vallée eft formé d'un mélange de grève
plate calcaire , de terre calcaire, débris de ces
pierres, & de morceaux de craie très-peu arrondis.
Ce fol faétice peut avoir vingt à vingt quatre
pieds de profondeur, fi l’on en juge par plusieurs
fouilles où l’on eft parvenu jufqu’au maffit naturel
de la craie qui fert de bafe à ces dépôts. Il eft
auflî très-perméable à l’eau -j car à Châlons, pour
peu que les débordemens de la Marne fe fou tiennent
quelque tems, les caves fe rempli fient d’eau
par l’effet d’ une filtration facile & abondante. Il
en eft comme des dépôts de la Seine à Paris.
La plaine fluviale de la Marne, au deflus & au
de flous de Ckûl&iis, eft expofée à des inondations
affez confidérabtes, foit quant à l’étendue de la
plaine qui eft couverte, foit quant à ia: hauteur à
laquelle les eaux débordées s’élèvent. Ainfi l ’on
voit la plaine de Sarry & celle au defibus de Châlons
couvertes, dans les crues de la Marne, de
deux à trois pieds d’eau, fur une diftance de deux
à trois cents toifes du canal aéluel de la Marne.
C e c i prouve l’état t-orrentio-fluviale dans cette
partie des environs de Châlons. Gn concevra facilement
pourquoi ces crues & ces débordemens
font fi confidérables fi l’on envifage la difpoftion
de la plaine fluviale, qui, large & plate, & formée^
de matériaux amenés & dépofés par les eaux
de la rivière elle-même, n’a pu être élevée au
deflus-des plus grandes eaux, du moins à une certaine
diftance du canal actuel de la Marne 5 car à
cette diftance les parties inférieures des croupes
inclinées ont été comblées par des amas de terres
& de débris de craie entraînés par les eaux pluviales
, & ces matériaux ont été affez abondans
pour élever ces bords de la plaine fluviale de la
Marne au deflus de fes débordemens.
Si l’on examine la marche de l’eau de la rivière
au deflus & au defibus de Châlons -, & dans fon
canal aétuel & ordinaire, on y voit des dépôts de
graviers plats fort abortdans, particuliérement a
l’extrémité des angles faillans. C ’eft là que le courant
ralenti les dépofe. Par une raifon contraire,
on n’en voit point au bas des bords efcarpés où
l'eau produit des éboulemens continuels.-Ce font
ces déplacemens fucceflifs, cette marche des graviers
qui font la caufe.du mouvement vermicu-
làire du canal dés rivières , & de la Marne en particulier,
au deflus & au deffous de Châlons. Ces
mouvemens deviennent furtdüt ttès-'féniibtes lors
de la fréquence des crues &-des intermittences qui
fuccèdent à ces crues , dans certaines fàifbris,rià..
Châlons. C ’eft là que je lés ai obfervés avec la
plus grande facilité, parce que la Marne fur-
tou t, foie par elle-même ;Toit par lès rivières
qui s’ y jettent, eft Pujèté à des crües affëz fréquentes.
ChAlons-sür-Saône, ville du département de
Saône & Lo ire, chef-lieu d’arrondilfement & de
canron. Cette ville étoit la capitale du ci-devant
Châlonois. Elle eft dans une plaine fertile & abondante
, fur le bord de la S.iône , qui forme une île
nommée le Faubourg Saint-Laurent. On diftingue
cette ville en ancienne & nouvelle. La nouvelle eft
en partie partagée par le baffin du canal qui a fon
embouchure à Châlons, & qui fe perd dans; la
Loire. Le pont fur la Saône eft d’une bonne conf-
truêtion. Les quais en font agréables & com-
merçans.
Les vins du territoire de Châlons font fort efti-
més. Cette ville en fait un grand commerce, ainfi
que des grains, du bois, du f e r , des fourrages &
des légumes. Les meilleurs vins du Châlonois font
ceux de Reuilly, Mercurey, Givry Sr Saint-Valéry.
A quelque diftance de Châlons, près du village de
Preft, on y trouve des mines de plomb.
CHALOSSE ( la ). -C’étoit un petit pays de la
ci-devant Gafcogne, borné, au feptentrion, par
le Bazadois ; au midi, par le Béarn 5 au couchant,
par le pays des Landes, & au levant par l’Armagnac.
Il pouvoit avoir feize lieues dans fa plus
grande longueur du feptentrion au midi, furmeuf
lieues dans fa plus grande largeur du levant au
•couchant.
Lès rivières qui arrofent ce pays, font l ’Adour ,
"la Médoufe, le Lury, le Lona & le Gabas. Le fol
en eft un peu fabloneux j il produit cependant en
abondance des grains, des vins, des fruits & des
pâturages. Il fe divife en deux parties : la Chaloffe
propre au midi, & le pays de Marfan au nord.
Cette dernière partie vaut mieux que la première.
La Ckalojfe propre eft la plus confîdérable en étendue,'
mais la moins fertile. Tout ce pays fait partie
aujourd’hui du département des Landes. C ’eft là
qu’on trouvera en détail tout ce qui concerne
l’ancienne Ckalojfe.
CHAMALIÈRE , bourg du département du
Puy-de-Dôme, arrondiflement & canton de Clermont
Ferrand , à un quart de lieue à l’oueft de
cette ville. Ce bourg eft fitué au bas des coteaux
très-fertiles qui bordent la plaine de la Limagne ,
& qui font dominés par des maffes montueufes
beaucoup plus élevées & moins fertiles. La chaîne
de ces montagnes fert de bafe ou de foubaffement
à l’énorme & célèbre montagne du Puy-de-Dôme.
C ’ éft dans le beau parc de Mont-Joly , à côté de
Chamaliere, qu’on trouve une cave où il eft dangereux
dè pénétrer lorfque le ciel eft couvert de
nuages. La vapeur méphitique qu’exhale le terrain
dans lequel ces caves ont été pratiquées , peut
faire périr ceux qui;'y tefteroiéot quelques minutes.
Ces cèves fe trouvent dans les mêmes ci r-
'corrftancefc qué la Grbttè-dü-Ghien dans les environs
de Naples. Il n’eft doifc pas étonnant qu’on y
foit expofé aux mêmes dangers. Près de ce bourg
eft une fource d’eau minérale, connue fous le nom |
üeau de Saint-Marc. C ’eft fur une certaine lifière j
qu’ on peut fuivre le long des bords efcarpés des
montagnes qui forment l’enceinte de Chamaliere,
que fe trouvent les limites de l’ancienne & de la
nouvelle terre, limites que j’ai reconnues fur une
longueur de plufieurs lieues.
CHAMBÉRY , ville & chef-lieu du département
du Mont-Blanc. Cette ville , capitale de la
ci-devant Savoie, eft fituée dans une plaine entourée
de collines. Elle eft arrofée par les ruiffeaux
de l’Aiffe & de l’Albans, qui rafraîchifient fes
différens quartiers > ce qui contribue à les tenir
propres & à y maintenir l’air falubre. Plufieurs
places publiques font décorées de fontaines. La
promenade appelée du Vernay eft très-fpacieufe.
Elle eft plantée de fix rangées d’arbres, qui font
l’effet le plus'agréable.
Le commerce & les fabriques de cette ville
confident en toilçs , . bafins, bas & bonnets de
laine , carton , poterie , cuirs & peaux de tout
genre, falpêtre, briques& chaux.
Près de cette v ille , non loin d’une montagne ;■
coupée qu’on nomme le Pâs-de-lÉchelle , au deflus
du grand chemin taillé dans le roc à l ’endroit
appelé Chailles , coule & bouillonne, dans des
goufresaffreux , une petite rivière qui paroît avoir
mis, à les creufer, des milliers de fiècles. On a
bordé le chemin d’un parapet pour prévenir Us
accidens. En regardant par-dëffus le parapet on
entrevoit, de tems en tems, cette écume & cette.
eau bleue dont on entend le mugiffement à cent
toifes de profondeur. Dans les endroits où la
pente eft u n ie& les brouffailles affez claires-pour
laiffer traverfer des cailloux , on fe plaît à en
lancer, & à les voir rouler, bondir & voler en
mille éclats avant d’atteindre le fond du préci-1
pice.
Plus près de Chambéry on voit un fpeétacle d ’un
antre genre. Le chemin paflfe au pied de la plus
belle cafcade qu’ on puiffe voir. La montagne eft
tellement efearpée en cet endroit, que le courant
d’eau fe détache , & tombe en cafcade affez loin
pour qu’on puiffe paffer entre la cafcade & la
roche Dns être mouillé j mais fi l’on approche
fans précaution , bientôt on eft inondé par cette,
efpèce de nuage qui crève au deflus de vous.
A une lieue de cette v ille , au lieu dit des Abîmes,
fureut engloutis, en 1249, une ville du nom de
Saint-André avec feize villages. Les irrégularités
du fol attellent, d’ une manière bien frappante j la
vérité dé ces accidens , & les ruines de cette ca-
taftrophe.
CHAMBIERS ( Forêt fie ) , du département de
Maine & Lo ire, arrondiflement de Baugé, & à
deux lieues deux tiers nord-oùëft de cette ville.
Elle a de l’ eft à l’oueft trois mille quatre cents toifes
de longueur, fur deux mille toifes de largeur.
CHAMBOLLE , village du département de la
Côce-Dor. Il y a plufieurs fontaines. C ’eft d’ailleurs
un vignoble confidérable qui produit d’excellent
vin.
CHAMBON, ville du département de laCreufe,
arrondiflement de Bouffac & chef-lieu de canron,
au confluent de la Vouife & de la Tardes. Il y a
deux manufactures pour la préparation des cuirs
&: des pelleteries.
Chambon ( Lac de ) , département du Puy-dej-
Dôme, canton de Beffe, & à une lieue & demie
nord de cette ville. Son baflm ètl renferme dans la
vallée de la Çouze. Il a une île au milîe,u ^ laquelle
a deux cents toifes de longueur, fur cinquante
toifes de largeur. Quant au la c , ri a cinq.cents
toifes de lo n g , fur trois cents toifes de largè. Sa
digue a été formée par l’éruption de plufieurs
petits volcans qui fortent du .fond de la vallée.
Chameon ( le ) , bourg du département de la
Loire, arrondiflement de Saint-Etienne, & à une
lieue & demie fud-ouc-ft de cette ville; Ce bourg
eft fitué fur le ruiffeau de Vachery. La fabrique de
couteaux, qui y fut établie en 1594, a une grande
• réputation. On trouve dans les environs beaucoup
de minéraux de fer qui fervent à alimenter des
forges. A peu de diftance de Saint-Étienne, où il
y a eu pendant jong-tems un incepdie fouterrain ,
on a établi.trois fo.ffes d’où l ’on tire du charboa
de terre en abondance. :
ÇHAMBOUL1V E , village du département de
la C o r rè ze , canton de Bellac. Il y a dans cette
commune une mine de fo.ufre peu abondante. ’On
y voit aufli des quartz criftallifés'à’ facettes.
CHAMBOURIGAUD, village du departement
du Gard , atrondiffement d’Alais, firr le Luech.
; Une chaùx naturelle fe trouve fur le '-bord d’ une
fontaine près de ce village.
CHAMESSON, village du.département de la
, Côte - D o r , canton de Châtillon-fur-Seine, & à
une lieue un quart de cette ville. Il y a dans ce
village trois forges & un fourneau, où l’on fabrique
la fonte, le fer & la tôle.
CH AM O L L E , village du département du Jura,
à un quart de lieue de Poligny. Les toits de ce
village font couverts d’ une efpèce de pierre calcaire
à feuilles minces , fous forme de tuiles ou
tables qui fe maintiennent l’ une fur l’autre par leur
propre poids, & qui peuvent réfifter aux grêles
violentes du pays. Cette forte de couverture fe
trouve en ufage, dans d’autres villages, fous le
nom de lave ou lève.
CHAMOUILLEY, village du département de