
des blocs de pierres calcaires par leur grain 8c
leur couleur, il eft évident qu'ils ühit été anguleux
autrefois , 8c détachés d’une plus grande
mafle, où ils ont été pétrifiés bien avant que la
pétrification du ciment qui les lie , ait été faite.
C et état de pétrification même a été affez folide
pour que le mouvement des vagues , qui agitoit
ces b]ocs 8c les rouloit les uns contre les autres,
ait pu les ufer, les polir 8c les arrondir. Je ne puis
que rappeler, à cette occafion, toutes les époques
q,ue j’ai diftinguées au commencement de cet artic
le , & en faire l’application à la chaîne dont il
eft queftion, & en tirer les mêmes conféquences.
C Voye\ 1‘article A m eu la . )
BRECHE ( Canal de ) , département du Bas-
Rhin ; il commence à Moutzigt, puis va à l’eft,
fe dirige au nord, palfe à Molsheim, à Dachftein,
& finit par réunir fes .eaux à 1*111. Il a onze mille
quatre cents toifes de longueur.
* BRÉ E , ville du département delà Meufe-Infé-
xieure, arrondilfement de Ruremonde, à trois lieues
& demie de Mafeych. Il y a une belle fource près
de cette v ille , dans les bruyères de la Campine.
draps 8c en flanelles. Il y a à Aumund des fabriques
de faïence. On exporte de cet Etat, de la navette,
du lin, du chanvre, des toiles, des fruits3 des
laines, du miel, de la cire 8c de la tourbe.
Brême , ville libre & impériale, arrofée par le
Wefer qui la fépare en deux parties, la vieille
ville 8c la ville neuve. Elle eft au nombre des
villes anféatiques, & il s’y fait un commerce con-
fidérjble. Le port de cette ville en eft éloigné de
trois lieues. Il en fort un grand nombre de vaif-
feaux qui trafiquent für la mer Baltique, ou qui
vont à la pêche de la baleine.
BREMS ( la ) , rivière du département de la
•Sarre, arrondiffement de Birkenfeld, cantc- n d’Her-
meskeii, à deux lieues nord-eft duquel elle prend
fa fource. Elle verfe fes eaux au fud-oueft , puis
au fud y rétourne au fud-oueft , enfuite reprend le
fud, va àTouett, reçoit la Wàdererbaclv, retourne
au fud, arrofe plufieurs villages, mec en aéhvité
plufieurs forges, reçoit la The l, 8c , fe portant au
fud-oueft, va fe rendre dans U Sarre à Rockerf-
bach, à une demi-lieuè nord de Vandrangt s , après
un cours tortueux de treize lieues 8c demie.
BREGNA ou BRENNA ( V a l ) , bailliage de
Bolienz, l’ un des'fept bailliages que les Suiffes
poffèdént en Italie. C ’eft une vallée profonde, de
fépt lieues de longueur,- fur une demi-lieue de
largeur. Les pâturages & les châtaigniers font fes
principales relfources.
BRÉMUR, village du département de la Côte-
d’Or , arrondilfement âc canton de Châtillon-fur-'
Seine, fur la côte près du confluent du Brévou
dans la Seine, à trois lieües un quart de Châtillon.
On v o it, à une demi-lieue de ce pillage, fur la
Seine, une forge où l’on fabrique du fer.
BREIL-LAMBERT (F orê t d e ) , département
de Maine & Loire , canton de Chole t, à une lieue
deux tiers de Maulevrier. Elle a du nord au fud
dix-fept cents toifes de longueur, 8c de l’eft à
l’ oueft douze à quinze cents toifes de largeur.
BRÊME, État d’Allemagne-, dans le cercle de
Baffe-Saxe, fitué entre l ’Elbe & le Wefer qui
J’entourent prefqu’entiérementé Sa plus grande
longueur eft de douze milles & demi, fur dix &
demi de largeur. Tout le. pays offre une grande
plaine fans aucune montagne. Ses principales rivières,
outre l’ Elbe 8c le W e fe r , font l’Ofte, la
Schwinge, la Lutie & l’Efte, qui fe jettent dans
l'Elbe ; la Gaefte, la Lefum, la Rohre, la Lune
8c la Drepte, qui fe jettent dans le Wefer. Il y a
le long- de l’E lb e , de l'Ofte 8c du W e fe r , des
cantons bas & humides extrêmement fertiles. On
y a conftruit des éclufes 8c des levées qui les préfervent
des inondations. Les terrains plus élevés
préfentent, de tous côtés, de bonnes terres cultivables
8c d’excellens pâturages, où l’on nourrit
quantité de bétail. D’autres cantons, principalement
le Duvelfmoor, donnent des tourbes, &
outre cela on y cultive beaucoup de chanvre Se
de-lin.
Les manufactures font en toiles j en cordes, en
BRENNE , rivière du département du Jura,
arrondiffement de Lons-le-Saunier, canton de
Veiteur. Elle prend fa fource à une lieue 8c demie
fud-fud-oueft de Poligny, remonte au nord, va à
l’e ft, paffe àSellières, à Bellevefvre', à Louhans,
où elle reçoit les eaux de la Solman, 8c fe jette
dans la Saône à une lieue un quart fud de Tournus.
Brenne ( la ) , rivière du département de la
Côte-d’O r , arrondiffement de Dijon, canton de
Sombernon, auprès duquel elle prend fa fource,
coule au nord-nord-oueft, paffe à Vitteaux, à
Montbar, 8c va mêler fes eaux à celles de l'Ar-
mançon à une lieue nord-oueft de Montbar.
Brenne ( la ) , rivière du département de Loir
8c C he r, arrondiffement de Vendôme. Elle prend
fa fource à deux lieues un quart fud de cette ville,
coule au fud-oueft, puis au fud, paffe à Château-
Regnault, 8c va fe jeter dans la Loire à une lieue
trois quarts à l'eft de Tours.
BRENUA ( Glacier de ) , du département de la
Do ra, qui defcend du Mont-Blanc, 8c s’étend
jufqu’au val Veni;
BRESCHE ( l a ) , rivière du département de
rO ife ,
l’O ife , arrondiffement de Clermont, canton de a
Froiffy. Elle prend fa fource à un quart de lieue 1
de Neuville-Saint-Pierre , à trois lieues fud-oueft
de Breteuil, coule à l’eft-fud-eft, puis au fud , :
pafle à l’oueft de Bulles, retourne au fud-eft, paffe
au nord-eft de Clermont, 8c, après avoir traverfé
le parc de Liancourt, va au fud fe rendre dans
l’Oife à une demi-lieue nôrd-eft de Creii.
BRESCOU (F or t d e ) , département de l’Hérault,
à une lieue 8c demie d’Agde, fur un rocher
qui eft le culot d’un ancien volcan, & qui e ft , en
grande partie, fortifié par la nature. C ’eft un pofte
de guerre de la neuvième divilïon militaire, 8c la
réfidence d’un adjudant de place.
BRESIL, grande contrée de l’Amérique méridionale
, bornée au nord , à l’orient 8c au midi par
la mer, 8c d l’occident par le pays des Amazones
8c le Paraguay. Les côtes ont environ douze cents
lieues de longueur, fur foixante dç largeur. Cetre
partie du Nouveau-Monde eft fort riche. Lés capitaineries
de la côte orientale font Rjo-Giande,
Parayba , Tamaraca , Fernambouç , Seregippe ,
Baie-de-Tous-les-Saints, Rio-dos.- Ifleos, Puetto-
Seguro, Efpiritu-Santo , Saint-Vincent, Des- <
Rey. - a
. Les capitaineries de la cote du nord font Para,
Maragnan 8c Ciora.
, On ne connoît qu'imparfaitement cette immènfe
contrée par lé danger qu’il y.a dè's’ enfoncer dans
l’intérieur des terres, où font encore dés nations
féroces .& barbares.. Ce s. .peuples diffèrent, pref-
qu’à chaque canton ,par les moeurs,, le langage, Ôte.
On diftingue cependant les Tapuyes, qui lont di-
vifés en,plus de foixante fo.ciétés. Je ne détaillerai
pas les peuples dont on ne connoît que les noms.
Ces autres, totalement inconnus, font très:norri-
breux , 8c il eue été poffible de les civilifèr. Les rnif-
fîonnaires avoient déjà.réuûï à fe concilier l’amitié
<J’ un grand nombre dé cès nations, 8c auroient pu !
adoucir leurs.moeurs féroces 8c fauvagesj mais les.
Portugais, plus fauvages, plus féroces encore, ern-
ployoient toutes fortes de moyens pour les tromper.
Il exifté donc une. hâine invétérée entre cès,
Américains 8c leurs tyrans :.8< ces hommes, fi feu-
vent, trompés , n’on.t d’autre bonheur aujourd’hui
que la rengeânee. C ’eft' ainfî que, par un intérêt
mal entendu, on s’eft fait des ennemis, dangereux
<k irréconciliables de ceuCdont on ppuvoit fe faire
des alliés 8c des,ami?.. ...
Parmi ces peuples il çn eft quelques-uns de policés.
Il ne leur manqueroit que des, conducteurs
fages pour en faire dés nations puiffantes 8c heu-
reufes. Lés autres font écrans, paffent d’un canton
dans un autre, , 8c, vont affeoir parmi les rochers ,
dans les forqts, dans les montagnes inacceflibîes,
le.fîége de le;yr liberté 8c de leur indépendance.
Quoique la nature, dans cet heureux climat, leur
prodigue fes trejors en tous, genres ; que la terre*.
Géographie-V hyfique.' Tome III.
fans ceffe cultivée , leur offre fes richeffes, 8c
qu’il fuffife de travailler un jour pour obtenir la
fubfiftance d’une année, cependant leur goût pour
la chair humaine leur met continuellement les
armes à la main.
Les habitans du Bréfil vont nus, 8c ne fooffrer t
qu’avec impatience toute efpèce de vêtemens. Ils
font robuftes, guerriers, peu fujets aux maladies,
8c vivent fort lpng-tems. On ne leur connoît ni
temples ni culte. Dans cet abrutiffement ils ne
contractent pas cependant de ces genres d’alliances
qui répugnent à la nature : leurs mères, leurs
foeurs & leurs filles ne peuvent jamais devenir
leurs femmes. A l ’exception de quelques fo ci étés
particulières connues par leur férocité , les habitans
du Bréfil font, de toutes les nations, celle qui
exerce l’hofpitàlité avec le plus de grandeur dame.
C ’eft pour eux une grande jouifiànce que de bien
traiter leurs hôtes, 8c ces mêmes antropophages
pleurent de joie à l’arrivée 8c au départ des étran-
gersqui leur ont fourni l’ occafion d’exercer envers-
eux leur humanité.
L ’air du Bréfil eft bon, quoique très-chaud. Le
terrain en eft fertile 8c excellent: la canne à fucre
y croît en plus grande quantité qu’ en aucun autre
lieu d’Amérique. Les campagnes font couvertes'
de bétail, de volaille, de gibier, de bêtes féroces
de toute éfpèce, de ferpens de différentes fortes
8c d’ une, grandeur mpnftrueufe. On y trouve des
forêts entières d’arbres de Bréfil & d’un bois
1 nommé copaïba, d’où diftille le baume appelé de
• copahu.
La claffe des ojfeaiix y eft innombrable 5 ils font
àufti remarquables par leurs chants que par l’éclat
de leurs plumages. On y'diftingue furrout le çolibry,
qui eft .moins gros qu’ un .ferin au , fortir de fa
coque, mais dont le ramage le difpute à celui du
roflîgnoL,
Enfin,/on y trouve des perroqiiets, des finges,
des arbres finguliers , des fruits exquis, des (impies
précieux pour la pharmacie & inconnus à l’Europe >
dés'mines^très-fécondes d’or , d’argent 8c de tous
les mé.taux ; des diamans 8c des pierres de toutes
les fortes j la topaze, \c rubis 8c une foule de pro-
duélions très-:pré,cieufes dans les quatre règnes, qui
font du Bréfil l’un des plus riches pays du Monde.
BRESr AU. Cette principauté eft’ bornée , au
nord, par celleà d’GEls 8c de WoHK-.u; au couchant
, par. celles de Ligniez 8c de Schweidnitz ;
au midi, par celles de Schweidnitz 8c de Brieg,
8c à l’orient par,celles de Brieg 8c d’(Eis.
Les rivières.principales qui J’arrofent, font l ’Oder
, i'Qhlau, le Lohe, la Weida 8c la Weiftritz.
Lés environs de l'Oder 8c des autres rivières font
fabloneùx 8c marécageux 5 malgré cela le,terrain
eft excellent pour.,l,e blé., 8c les-pârurages, qui
font fort gras , font couverts de nombreux troupeaux
i mais,, en général, le bois-eft r ire. On a du
poiffon en abondance près des rivières.