
fe trouvent derrière Noderhaufen, dans le comté
de Hohenftein , & qui environnent le Hartz juf- .
qu’auprès du comté de Mansfeld.
On verra que des lits d'argile, de pierre calcaire
, d’ardoife, &c. & c . peuvent être placés
entre deux veines de charbon ; mais une loi frappante
, c’efl que ces lits font compofés des débris
des roches antiques environnantes, ou de ceux
des couches fecondaires inférieures, ou enfin des
débris des roches particulières & de ceux de quelques
lits fecondaires. II n’ett donc pas étonnant
que le nombre & la qualité en foient très-variés.
B. Seconde divifion des charbons qui gifent dans la
pierre calcaire,
Long-tems les fyftèmes des naturaliftes ne leur
ont pas permis de reconnoïtre que l’on pût trouver
du charbon de terre dans la pierre calcaire.
Enfin, M. Bernard, de Marfeille, a fait voir cette
vérité, non pas par un exemple, mais par deux
cents que préfente la Provence fur plus de vingt
lieues de longueur. Sauffure fournit aufli plufieurs
exemples de ce genre, pris dans divers endroits
des Alpes.
Les mines de charbon de,Provence font fi tuées
au pied dés plus hautes montagnes de la Balle-
Provence ; elles courent dans des collines contiguës
peu inégales, où le terrain eft d'un rouge-
blanchâtre. L’organifation intérieure des collines
n’a rien de remarquable pour des yeux ordinaires.
A la première couche de terre fuccède un banc
de pierre plus ou moins épais } vient enfuite une
autre couche de terre de même nature que la première
, qui repofe à fon tour fur de nouveaux
bancs de pierre dure. C e t ordre continue ainfi
jufqu’ à une profondeur qui varie, & après laquelle
les lits de terre difparoiffent pour faire place à
ceux de houille, qui font cooftamment compris
entre des bancs de pierre calcaire.
M. Bernard obferve que l’épaiflfeur des bancs
n’eft pas confidérable ; qu’ ils font divifés en lames
plus ou moins minces, & comme feuilletées i qu’ à
mefure qu’ils font plus voifins du .charbon, leur
couleur de blànc-fale devient d’ un bleu plus ou
moins foncé j qu’ils ont fouvent l’apparence de
fehiftes, quoique leur nature foit différente : c’eft
un fehifte calcaire.
Ce naturalise ajoute que, dans toute l’étendué
du terrain où il y a des mines de houille, on voit
abondamment des moules & des viffes fluviatiles
de toutes grandeurs. On obferve en même tems
des chamites à ftries tranfverfales & longitudinales.
Ces coquillages ne fe trouvent nulle part
raffemblésen plus grande quantité, & leur confer-
vation n’ eft jamais plus parfaite que fur les parties
de rocher qui forment le toit & le lit des veines
de houille. Toutes les veines de charbon, tant les
fuperficiellès que les plus profondes, depuis Na us
Géographie-Pkyjiquc. Tome J ll•
jufqu’ à Gardanne, font organifées de la même
manière j elles font fujètes à des inégalités, à des
fauts & à des interruptions ; mais jamais elles ne
font interrompues par l’interpofition d’ un terrain
calcaire, vitrifiable ou argileux, mais feulement
f»ar de la terre-houille qu’on doit regarder comme
a matière même du charbon.
Il n’eft pas inutile de dire que les veines de
charbon varient dans leur puilfance. En général ,
elles n’ ont guère que deux à trois pieds d’ épaif-
feur : il y en a cependant de fix pieds.
Une autre obfervatiqn non moins importante,
c’eft qu’il y a peu de mines de charbon en Baffe-
Provence où il n’y ait de la tourbe par intervalles ;
c’ eft ce qui forme les feules failles dans ces veines.
Quelquefois auffi il exifte des couches de tourbes
d'un pied ou deux, qui courent, pendant un affez
long efpace, entre deux cotfches de charbon fans
les atteindre.
Voici d’autres exemples de veines de charbon
comprifes dans desbartes calcaires.
Le mont Salève renferme, dans l’intérieur de
fes couches calcaires, une grande variété de corps
marins pétrifiés, des peignes, des térébratules,
des gryphites, des entroques, des coraux & plufieurs
efpèces de madrépores ; & un minéral qu’ il
renferme , mais malheureufement en trop petite
quantité, c’eft le charbon de terre.
On en trouve au deffus du château de l'Hermi-
tage , & au grand Salève fous la grange des hê*
très. La beauté & la bonté de ce charbon , qui eft
noir, brillant, compacte, & qui donne la plus belle
flamme, font regretter que les veines en foient fi
minces.
C e minéral fe trouve là renfermé dans une
pierre tendre ou terre durcie, de couleur grife
ou brune, compofée d’argile plus ou moins mélangée
de principes calcaires. Cette couche argi-
leûfe fe répète trois à quatre fois depuis le creux
de Monetier jufqu’au haut de la montagne, mais
elle ne produit pas partout une égale quantité de
charbon ; quelquefois même elle n’en contient ab-
folument point.
Les montagnes de la Meillerie & de Saint-
Gengouph font toutes de nature calcaire ; elles
font généralement efearpées fur le lac de Genève ;
mais, en divers endroits, elies ont à leur pied des
couches, ou verticales, ou appuyées contre le bai
de leurs efearpemens, femblables à celles qu'on
obferve au mont Salève : on y trouve des mines
de charbon de terre d’une excellente qualité, dont
les couches font entre-mêlées de lits d’argile renfermés
entre les bancs de la pierre calcaire, &
inclinés, comme ces bancs, en defeendant ver»
l’intérieur des Alpes. La carrière la plus confidérable
de ce précieux forfile eft fituée au midi &
au deffus des chalets de b ife , fur la chaîne qui
fépare la vallée où font fes pâturages, d’avec la
vallée d’abondance.
. Les montagnes calcaires fituées au nord-eft &
A s a