
de beftiaux dans les pâturages abondans qui l’environnent
, & fürtouc de boeufs que l’on envoie
dans la Haute-Vienne pour y être en g raillés , &
fervir à l’approvifionnement de Paris.
C O N G O , royaume fur la côte occidentale de
l’Afrique. On ne compte que foixante lieues du
port de Loanda à la belle & grande rivière qui
traverfe le royaume de Congo. Ce fleuve, qui entré
dans la mer par une embouchure large de dix à
douze lieues, y tombe avec tant d’impétuofité, que
fes eaux fe fiaient une route particulière au milieu
des eaux de l’Océan , & on les diftingue par
leur couleur fort loin de la côte. Les Portugais appellent
cette rivière Zaïre, & les naturels du pays
Congo. Ellen'eft navigable dansl’intérieurdes terres
que i'efpace de neuf lieues, au-delà desquelles fon
canal fe trouve refferré par des rochers, d'où elle
fe précipite avec un grand bruit. Entre l’ embouchure
& la catarade le lit de la rivière eft divifé par
de grandes îles. Quelques portions de ces îles étant
Couvent fubmergées , les nabitans fe réfugient fur
les arbresj où ils fe font des habitations qui reffem-
blent à de grands nids d’oiféaux ( voye^ l’article
Orenoque ). L’hiver eft aufti doux à Congo que
les plus beaux printems de l'Europe. La longueur.,
des jours & des nuits eft prefqu'égale toute l’année.
Dans certains cantons on y fait double récolte $
on n’y connoît point l’ ufage de la. charrue, mais
feulement la culture à bras, encore fort facile &
fort légère. On remue la terre avec une efpèce de
truellej & à mefure qu'on ouvre un filion d’une
main, on y répand de l'autre les femences. Cet
exercice n'empêche pas les femmes de porter leurs
en fins fur le dos dans une efpèce de hamac qu'elles
fe lient autour des épaules. Dans les jardins on cultive
la plupart de nos légumes. L'abondance des
fruits eft prefque générale partout, & c’ eft dans
plufieurs provinces de ce royaume la principale
nourriture des habitans.
CON G U E T ( Ile de ) , département du Morbihan,
canton de Quiberon, à la pointe fud-eft de
la prefqu'île de Quiberon , tout près de la pointe.
Elle a au fud la petite île de Gonon , celle de Vol-
rèvre, la Tagoufe & beaucoup de petites îles qui
couvrent la mer I'efpace de trois quarts de lieue de
la pointe , & vont jufqu’au paffage ordinaire des
vaiffeaux, entre Quiberon, les îles de Hoat & au
nord du port du Conguet.
C O N I , ville du département de la Sttfre, chef-
lieu de département, d’arrondiffemem &- de canton!
Cette ville du Piémont eft fituée fur une
langue de terre, dont la forme, reffemblant à celle
d’un coin, lui a fait donner le nom de Cueno ou de
Coni. C ’eft à l’avantage de fa pofition qu'elle dort
fon origine & fon accroiffement rapide, comme
beaucoup d'autres habitations. On conftruifit d’abord
une chapelle à la Vierge fur l’extrémité de
la langue de terre formée par le confluent de la
Sture & de 1a rivière de Geffe : on bâtit un petit
village par la fuite pour recevoir les pèlerins , les
dévots & les voyageurs, & à ce village a fuccédé
unevillequi afoutenu plufieurs lièges; enfin , elle
eft devenue le chef-lieu de la préfecture d'un département.
CONL1E G E , bourg dans le département du
Jura, arrondiffement de Lons-le-Saunier, & à une
lieue fud-eft de cette ville, fur la Vaille. Il y a une
mine de cuivre près de ce bourg.
CON N AU GH T , province d'Irlande. Dans la
defcription de l'Irlande , Giraldus rapporte que,
dans la province de Connaught , il y a au fommet
d’une haute montagne, éloignée de la mer, une
fontaine qui imite le flux Se le reflus en eroiiîant
& décroiflant deux fois par jour.
Cette hiftoire n'a pas manqué d’être adoptée de
même, & parle P. de Nieremberg, & pter le médecin
Varen mais elle eft fauffe, ik la preuve
n’en fauroicêtre plus certaine. C'eft le fieur Gérard
Boate, auteur d'une hiftoire naturelle d’Irlande,
qui nous la fournit. Voici fes termes : « Jufqu'à pré-
fent je n’ ai pu trouver perforine en Irlande qui me
confirmât les- chofes furprenantes que rapporte
Giraldus Cambrenfis de plufieurs fontaines qui s'y
rencontrent, l'une dans la province de Connaught,
laquelle, bien qu’ elle foit fur le fommet d'une haute
montagne fort éloignée de la mer, ne laifïe pas
d’avoir flux & reflux deux fois le jour, comme lamer
même ; ce qui me fait croire que ce bon homme a
été trompé en ces chofes-là pour avoir été trop
crédule. »
Je crois qu’on en peut dire autant de la première
obfervation, d'autant plus que David Povel, pro-
fefiftur en théologie, & originaire du pays d,e
Galles, qui a donné en i j 8y une édition de 1 Itinerarium Cambrie, de Giraldus avec des notes,
ne dit rien fur cette fontaine d'auprès de la ville
de Drnevor, & fe contente de parler d'une autre
fontaine du même pays, près de Ruthlau, dans la
province de Tegenge l, appelée F'innon Leiuw ,
qui eft véritablement périodique.
CON Q UE T (le); ville du département du Finif-
terre, arfondiiîement de Breft, canton de Saint-
Renan, avec un bon port de mer & une rade fure ,
à quatre lieues & demie à l’oueft de Breft. Entre le
Conquet & Breft eft un château nommé Bertheaume,
au bord de la Morveanne; il eft fondé fur deux
pointes de rochers très-élevés au deffus de la mer,
qui les entoure d’eau & en forme deux îles, dont
une eft jointe â la terre-férme par un pont, &
dont l'autre ne peut fe gravir que par des efcaliers
& des échelles. Ce château feroit imprenable fi
ceux qui voudroient fur prendre Breft n'avoient pas
la facilité de le laifier de côté. Cés deux pointes
de rochers ont entr’elles une communication fort
fingulière. Elle fe fait au moyen d'un bateau volant
conduit fur deux corde«, comme les bacs qui vont
fur l'eau. Ainfi on voyage en l’ air, ayant la mer a
plufieurs centaines de toifes. C e voyage eft effrayant
fans être dangereux.
C onquet ( Anfe du ) , dans le même département
, canton de Saint-Renan. Eîïle a au fud 1 anfe
de Portes & de port Ligan, & au nord celle du
port Barbu.
CONSTANCE ( Lac de ). C ’eft le plus grand
des lacs de la Suiffe. On peut le confidérer comme
partagé en trois parties; la partie fupérieurequ'on
nomme Bodcnfee eft la plus longue & la plus large ;
celle du milieu fe nomme Bodmerfée; c’eft une efpèce
de golfe qui reçoit fes eaux de la Souabe. La partie
inférieure porte le nom de Zellcrfée, ainfi appelé
de la ville de Zeü. La partie qui porte le nom de
Bodcnfée peut avoir deux milles d Allemagne de
longueur , fur deux milles de largeur. Préside
Moerfpourg on a trouvé au lac trois cents toifes
de profondeur ; il reçoit continuellement les eaux
de plufieurs grandes & petites rivières qui s'y déchargent
à plufieurs points de fa circonférence &
fur des pentes infiniment variées; aufti fon baftin
paroît-il avoir été modifie par les .valises de ces
différentes rivières. Onpeut indiquer ici les rivières
d'A rg, de Bregenz, deGoldach, deSteinach, &c.
Mais le Rhin, qui y a fon embouchure , peut être
confidéré comme la principale, & celle qui fournit
Je plus d’eau au lac , & furtour celle dans la vahée
duquel le baftin de fa partie fupérieure fe trouve
placé. On obferve que k courant du Rhin y eft encore
fenfible environ une lieue & demie au delà de
fon embouchure dans le lac. Au refte, il eft faux
que fes eaux traversent fans mélange le lac jufqu’à l
Confiance.
Les autres parties du badin du la c, qui ne peu-
vtnt être confiiérées comme appartenant à l'an- •
Tienne vallée du R.hin, font celles du lac du milieu,
qu'on appelle Bodmerfée, & qui ont été approfondies
par les rivières qui viennent de la Souabe
fur une pente différente de la pente du Rhin. Il
en eft de même de la partie du baftin du lac de
ZeÜ, qui dépend d'autres rivières, dont la marche
eft à peu près en fens contraire de la pente du
Rhin. . . .
Maintenant il eft queftion de favoir quelles font
les rivières qui ont contribué à former une obftruc-
tion générale à ces trois fyftèmes d eaux courantes.
Je veux dire à celui du Rhin, à celui des rivières
de Souabe & à celui des rivières qui fe déchargent |
dans le lac de Zell. Je trouve cette caufe dans le s
dépôts qui ont formé les rivières que fournit le
canton d'Appenzel, & futtout la riviere de T h u r ,
qui raffemble les eaux,de plufieurs chaînes de montagnes
, & que la quantité immenfe de fes dépôts :
a éloignée de fon ancienne embouchure, qui de-
voitêtre aux environs de Scein. C'eft jufque-là que
les eaux du lac font foutenues; c’ eft là où la digue
de ce grand lac s’eft formée. C e lac eft très-poif-
fonneux toute l’année. On obferve cependant que
la quantité 8Hes différentes e.fpèces de poiffons
que l’ on pêche dans le lac inférieur font beaucoup
plus confidérables que celles qu'on prend dans le
lac fupérieur : peut-être que là plus grande profondeur
de cette dernière partie en eft la caufe.
Le lac inférieur gèle prefque tous les hivers, & fi
fortement qu'on peut tranfporter en traîneaux des
charges entières d'un côté du lac à l’autre ; mais en
revanche le lac fupérieur negèle que très-rarement.
CONSTANTINOPLE. Cette ville , fituée à
l’extrémité orientale de l’ F.urope, près la'Mer-
Noire, n’eft féparée deTAfie que par le Bofphore
de Yhrare. Ce canal, qui fait la communication
de la Mer-Noire à l’Archipel, verfe dans cette
dernière l'excédent des eaux que les fleuves cha-
rieht dans la Mer-Noire, & que l’évaporation ne
peut enlever. Des courans violens defeendent
à cet effet du canal, & fe portent fur la pointe du
férail. Une partie continue fa route, mais l'autre,
divifée par un détour après avoir circulé dans le
port, en reffort pour aller rejoindre le premier
courant ; & c'eft par cétte adion continuelle des
côurans, que le canal & le port de Conftantinople
fe maintiennent au même degré de profondeur.
On ne contioït guère à Conftantinople que les vents
du fud & du nord, &' rarement y eft-on incommodé
par le Cham-Yèly ou vent de Damas. Les
vents du nord 8c du fud fe fuccèdent, & les derniers
font.prefqu‘alifés en été. Ils fe calment an
coucher du fole il, & ne commencent à fouffter
que vers les ‘dix heures du m a r n & plus-tard
dans Les grandes chaleurs. C ’eft en hiver que les
vents dirfud régnent plus communément, & 4 ’ori
eft fût qu'ils fuccèdent aux tourbillons de neiges
que le nord y apporte , & qu’ils fondent très-
promptement. On obferve cependant que le premier
jour du vent du fud , après la neige, on
éprouve à Conflanùnovle un froid v if qui y produit
de fortes gelees ; ce froid ‘s’adoucit en fui te , &
fait place au dégel que fuivent quelquefois d'affez
grandes chaleurs.
Lafiuiation du Mont-Olympe, conftamment
couvert de neiges, paroït être la caufe de ce phénomène,
& en donne une explication fimple &
naturelle. Cette haute montagne eft fituée en A fie,
dans la dire dion du méridien de Conftantinople. Les
premières neiges qui y tombent, portées , comme
nous l’avons dit, par les vents du nord, f ourniffent au
premier fouffte du vent de fud un grand froid que
ce vent contrade- en traverfant ce s montagnes, &
qu’ il porte à Conftantinople, f <5 n’ eft qu,'après avoir
fondu ces neiges que le fud amène le dégel & même
la chaleur, & qu'en général i’atmofphère à Confi
t inti’hop/e & aux environs reçoit une température
plus douce.! a pofition de cette vide fait aufti qiie
les orages, qui y font affez fréqùens, font toujours