
maflif à découvert, que l’on trouve plus de vef-
tiges des anciennes couches de la couverture.
Comme ces fortes de parties ont été découvertes
les dernières, te que d’ailleurs , par leur élévation,
elles ne font expo fée s qu’ .i la chute des eaux
pluviales te nullement à la dégradation des eaux
courantes, e l’es ne fe détiuifent que faiblement
te par des progrès fort lents.
Des rivières qui traversent la Champagne crayeufe.
Les rivières qui traverfent la craie, y ont creufé
des vallées fort larges : telles font la Seine, l’Aube
& la Marne. Elles y ont dépofé suffi, à de grandes
hauteurs, des graviers calcaires., c’eft-à-dire, des
morceaux de pierres calcaires à grain En te plates,
qui ont été ufés par les eaux courantes. Elles en
ont entraîné te dépofé aufti dans leurs vallées j
ce qui a rendu le fond de ces vallées, ainfi que les
parties inférieures de leurs croupes, fort fertile.
Elles y ont entraîné de bonnes terres jaunes des
parties fupérieures de la craie.
Quand je donnerai les-dimenfions de la craie,
je ne prétends parler que de la craie actuellement
découverte,; mais je dois faire obferver ici que ce
ne font pas les dimenfions; précifes de ce maffifj
car il auroit une plus grande largeur fi l’on y
ajoutoit les parties de la limite occidentale qui font
couvertes par des couches, & furtout les parties
qui fe font montrées au fond des vallées de l ’Yonne
Sc du Loing, & bien au-delà de la limite que j’ ai
indiquée fur la Carte.
Cette craie fe montre vers Saint-Quentin, au-delà
de Laon & plus loin encore, le long de la Somme,
d ms .certaines parties du cours de l ’O ife , à Crevë-
coeur & jufqu’à la Roche-Guyon, & vers Mantes,
Viffon, &rc. ; mais ce ne font que certaines parties
peu ’étendues, & elles font toutes recouvertes
par une fuite de couches. Où j’ai plus vu cette
couve rture, c’eft à la Roche-Guyon, & j ’en ferai le
fujet d’un article.( Voyeç R oche-Gu yo n ( la ) ).
( V oye£ Varticle CRAIE. )
Graviers plats calcaires de la Champagne.
Ces graviers plats calcaires fe trouvent fur toutes
les hauteurs des environs de Brienne, qui cor-
refpondent à l ’amas de ferhblàbles graviers qu’on
a trouvés fur la butte du Château. C e dépôt de
graviers prouve que l’Aube a recouvert ces hauteurs,
que les maflifs qui occupoient la place des
vallées creufées tout autour en étoient fembla-
blêment couverts.
•Depuis que ces vallées ont été creufées, des
dépôts Semblables de graviers ont été formés dans
la plaine, où l’on en trouve une grande épaiffeur. .11 parole que l ’Aube a ofcillé dans cette large
plaine, & y a laifle des graviers plats, mêlés de
‘ terrescalcaires.La rivière, dans fes débordemens,
parvient-quelquefois au niveau de la plaine de
Brienne.
Ces phénomènes font correfpondans à ceux que
préférite la plaine entre Troyes & Fouchères,
te à ceux de la vallée de la Marne, entre Saint-
Dizier te Vicry. Nous avons décrit avec détail
ces dépôts , à l’article B r ienne . ( Voye^ ce mot.)
La Cure te l’Yonne en ont dépofé au défions
d’Auxerre, qui font apparens jufqu’ à Joigny, &
prefque jufque vers Sens; ils font beaucoup moins
abondans que le long des trois autres rivières pré--
cédentes ; mais les bonnes terres calcaires font fur-
abondances.
Les graviers plats calcaires font formés des débris
des pierres calcaires à grain fin , qui fe trouvent
au deiîus de Saint-Dizier pour la Marne, au
defius de Bar-fur-Aube pour l’A ube, & au deffus
de Bar-fui-Seine pour la Seine.
On en trouve abondamment entre Saint-Dizier
& Vitry , au defius te au deffous de Brienne , dif-
tribués fur l’Aube , entre Fouchères & Troyes j
enfin, au defious d’Auxerre jufqu’ à Joigny. Je dois
obferver que les dépôts de graviers plats font
diftribués le long des canaux des quatre rivières
dont je viens de parler.
Çes dépôts font très étendus, car on en trouve,
pour la Marne , depuis Saint-Dizier jufqu’au défions
d'Epcrnai, tonnant, avec de bonnes terres
calcaires ; le fond de cuve de la vallée de la
Marne.
Il en eft de même de l’A ub e : les dépôts de.
graviers plats commencent au deffous de Tranne,
& fe continuent le long du canal de l’Aube jui-
qu’ à fa jonction avec la Seine.
Si l’on fuit la Seine, on trouve ces graviers au
deffous de Fouchères, qui fe continuant très-
abondamment jufqu’à Troy es, & s’étendent au
deffous de Nogent jufque vers Montereauj ils recouvrent
tout le fol de la craie, mêlé à de bonnes
terres fertiles.
Les graviers placs calcaires , dépofés hors du
canal de la Marne & dans l’étendue du maflif de
| la craie que parcourent plufieurs rivières qui
prennent leur fource dans ce maflif, méritent une
certaine attention. Comme ils font difperfes hors
des plans inclinés qui appartiennent aux eaux courantes
de la Marne, il paroît d’abord affez difficile
de leur donner la même origine que ceux qu’on
trouve dans la vallée de cette grande rivière 5 cependant
ces rivières, telles que la Retourne, la
Suippe te la V e fle , ne rencontrant point dans leur
cours de fol proprë à leur fournir les matériaux
primitifs de cés graviers plats, par quelle fuite
d’événemens ces graviers fe trouvent-ils dans les
vallées de ces rivières? Les premiers courans de
la Marne, qui en ont dépofé vers les hauteurs de
Notre-Dame-de-i’Epine & de Somme-Ve fie , n’au-
roient-ils pas, avant que la R e to u rn e la Suippe
& la Vefle euffent un cours réglé te apparent,
franchi ces hauteurs, te dépofé ces graviers plats
par un débordement aflèz luiv-i, fur la fuperficie
du maffif de la craie , occupé maintenant par
les vallées des rivières dont j’ai fait mention c i - .
deffus ?
Ce qui me donne lieu de foupçooner que les
graviers plats de la Retourne, de la Suippe te de
la Vefle doivent leur origine à un débordement
de l ’ancien courant de la Marne, c’eft qu’ ils font
en petit nombre le long du canal de ces petites
rivières , & qu’on en trouve quelquefois plus
abondamment fur les hauteurs qui fervent de
bords à leurs vallées, que partout ailleurs > ainfi
ces graviers plats ont été déplacés & tourmentés
par les eaux pluviales & couranres qui ont creufé 2k approfondi cette même fuperficie, où ils ont
été dépofés primitivement.
Quant aux graviers plats calcaires qui fe trouvent
difperfés dans la vallée de l’ Aifne , te plus
abondamment que dans celles des trois autres rivières
, on pourroic croire que les parties fupérieures
de fon cours, qui font hors de la craie,
auroient pu fournir les pierres du même grain,
de la même couleur te dureté que les graviers.
Pour confia ter la poflîbilité de cette fuite de faits,
il feroit néceffaire de vifiter la partie lùpérieure de
la vallée de l’Aifne, & de reconnoître fi les cir-
conftances y ont pu favorifer ces dépôts.
L’obfervation des graviers plats calcaires qu’aucun
naturalifte n’ a Suivie , parce qu’aucun n’en a
fenti l’importance , peut nous faire connoître
l’ancienne marche des eaux courantes à la fuperficie
du maflif de la craie. Nous voyons d’abord
que ces graviers réfident en dépôts torrentiels fur
certaines hauteurs, pendant que d’autres ayant été
tranfportés dans les vallées à une époque pollë-
rieure aux dépôts primitifs & torrentiels, continuent
encore à être tranfportés par les rivières
qui occupent le fond de ces vallées , furtout dans
leurs débordemens. C ’èft ainfi que de petites pierres
plates, ufées Sc polies par les eaux courantes,
dépofées enfuite fur de grandes hauteurs , & entraînées
dans le fond des vallées, fervent, dans
toute cette fuite de difpofitions fuecefiîves, à
prouver la marche des diverfeseaux courantes qui
les ont tourmentées. C ’eft ainfi que de petits faits,
rapprochés te faifis dans leur enfemble, attellent
de grands changemens à la furface du Globe.
J’ai trouvé des graviers plats calcaires, à grain
fin, dans tout le cours des rivières qui débouchent
du canton de la craie dont je viens de parler : il
y en a dans là vallée de la V e f le , dans celle de
J’A ifne, même après fa réunion avec les rivières
de Suippe te de Retourne, te enfin dans la vallée
de l’Oife, réunie avec i’Aifne.
Ces mêmes graviers plats fe trouvent encore,
mais bien plus abondans, dans la Marne, audef-
fous de Paris, dans les anciens dépôts de Ja rivière
, à quelque hauteur qu’ on les prenne ; ils fe
trouvent mêlés avec les filex à peine dégroflîs j te
les débris de, meulières, qui font les uns & les
au tresfurabondans.
De la culture de la Champagne crayeufe.
La culture de cette partie de la Champagne fe
fait facilement, parce qu’elle a pour objet une
terre légère, peu profonde, qui eft proprement
une comminution de fol crayeux te un petit refte
de la terre jaune qui recouvroit primitivement ce
fol. C e mélange de terre jaune, de fable jaune,
avec les débris de la craie, fe trouve dans des
proportions qui diffèrent beaucoup, fui vaut qu’on
eft éloigné , ou de la bordure de la c raie, qui en
renferme une cerraine quantité , ou des îles où
l’ on en trouve encore affez abondamment. Les
eaux qui ont produit de fi grands changemens à
la furface de la craie, ont tourmenté cet engrais
naturel de mille manières différentes Ton en voit
en conféquence lé long des petits ruiffeaux, qui
a fuivi la pente des vallons évafés , au milieu def-
quels les mets d’eau font raffemblés ; en foi te que
certaines parties font enrichies de la dépouille des
autres.
Pour avoir une idée des reffources naturelles
qu’a l’ induftrie des cultivateurs dans la Champagne
crayeufe, il faut y réunir la confédération des dépôts
des rivières qui traverfent ce canton, l’ Yonne,
la Seine, l’Aub e, la Marne, la Suippe & l ’Aifne ,
te on trouvera que dans les vallées de ces rivières
la terre végétale a changé de nature, parce
que les eaux des rivières ont entraîné & dépofé
dans leurs vallées & le long des croupes aplaties
de ces vallées, fur une large bande, des matières
qu’ elles ont détachées de la lifière orientale , où
fe trouvent des fables , des terres jaunes te mar-
neufes, très-divifées te très-propres à fertilifer le
fol de craie , foit en le couvrant par un lit fuffi-
fant, foit en fe mêlant à ce fol en certaine proportion
convenable pour le rendre bien meuble te
bien productif.
Des mines de fer de la Champagne.
Les mines de fer de la Champagne fe trouvent
dans les environs de Bar-fur-Ornam & de Joinville
: elles font toutes de l’efpèce nommée argi-
leufe ou limoneufe te plus ou moins terreufes ; elles
ont pour gangue de l ’argile te des bancs calcaires.
Outre que ces minerais varient beaucoup, on les
trouve dans le haut pays , depuis la profondeur
de cinquante pieds, jufqu’ à celle de cent vingt :
il y en a qui ne font enfoncés que jufqu’à douze
ou quinze pieds feulement. Les mines les plus remarquables
en Baffignÿ font celles de Poiffon, de
Coufance 8e de Roche ; te les plus abondantes du
bas pays font celles de Bettancourt te d’Ancer-
ville , iituées fur les limites de la Lorraine & de
la Champagne.
Les mines du Baffignÿ font, comme nous l’avons
d it, affez profondes, furtout celles de Poiffon
, qui ont plus de. cent cinquante pieds de profondeur
: on les exploite par galeries comme les
aunes mines métalliques 5 elles n’ ont qu’une bure