
eu lierde la Roquette en a cependant donné l’explication.
Ces caraétères gravés, fur le rocher contiennent
, félon cet habitant, deux infçripcjons en
langue italienne, Tune, défignée par les termes II
più alto e quelche terne , eft une réflexio® morale fur
le danger où font, exposés ceux qui fe, trouvent
placés dans les polies les plus éïeyés y ils font dans
une crainte continuelle > ils tremblent- toujours :
l ’autre, conçue en ces. mots , Cojî al menti moviajji,
o dura phi h , renferme les fouhaits d’un amant,
pour que fon amante-puiffe être émue auffi facile^
ment que ce roc qui tremble. Ces deux idées s’accordent
parfaitement avec lé tremblement duro-
cher.
Le rocher tremblant piqua fi vivement la eu-
riofité de feu M. le Régent, qu’ il s’en fit lever le
pian en 1718', avec un détail de toutes.'les particularités
qui pou voient fetvir à le eara&érüér. Il
eft confiant que le rocher en queftion: fe meut vi-
fiblem.ent & d’une manière fenfible. lorfqu’une
çertain® force lui cfi appliquée du midi au. nord.
On peut s’en convainere par une- expérience, qui
a-même été réitérée plufieucs fois.* la voici : on
appuie un bâton o.u quelqa’autre corps près,.de
ce rocher , du côté du raidi 5 on lui donne quelques
fecouffes » il fe meut-, il exerce de s. vibrations.
& des» balancemens, qui font que le bâton , ne fe
trouvant pas continuellement appuyé, tombe par
degrés fur la baie du rocher. Toute force ne
fpffit cependant pas pour le mouvoir. Celle qui
feroit moindre-que la force ordinaire,d’utthomme,
ne lui eau feroit point- un ébranlement fçnfible
quoique le vulgaire prétende que Le. moindre mouvement,
comme le vent, peut le faire mouvoir.
L ’obfervation ne s’accorde pas. avec le préjugé : -
un feui homme toucha le rocher légèrement, &
n’y appliqua pas toute- fa force : Le roc refta immobile
, & il ne commença à fe mouvoir qu’ a-
près qu’on, lui eût donné fucceflivcment plu-
lieues Lecquffes. Quatre per-fonnes., quoiqu’elles
e.uffent agi de concert & en même tems, ne purent
pareillement lui caufer le moindre ébranlement
à la première impulfion. Le vent ne- fut pas
plus capable de lui communiquer un mouvement
fènfible.. Il régnoit cependant, un. vent de fud-eft
dans le tems de toutes ces différentes obferva-
tions j. il était même-fi-violent, que les abferva-
tours avoient peine à réfifter à (es fecoufîes, &
il ne put néanmoins mouvoir fenfiblemenc ce roc ,
quoique le vent fou (fiât prefque dans la direéfcion
fyivant laquelle les, ébranlemens fe font. 11 eft cependant
vrai de dire que-, iorfque le roc eft une
fois en-mouvement, il ne lui faut- que la moindre
afèion pour l’y. conferver. C'eft fans, doute de là
qu’eft venue.!’erreur que les obfervatibnsque nous
venons de rapporter, viennent de détruire. Il
règne encore dans le pays une autre erreur qui.
n’ eft pas. plus conforme à l’expérience, que la précédente:
on prétend que.le rocher en queftion ne
point, qu’ il relie même immobile lorf-.
| qu’une grande force lui eft communiquée j mais de
nouvelles expériences prouvent fans- réplique 1a
I fauffeté d®' cette opinion .• le roc n’ a commencé
! de fe mouvoir que lorfqu’un homme y- a appliqué
I prefque toute ta force $ & quand plu fieu r s fe réu-
j nirem pour le pouffer tous à la fo is , il remua de
la même manière qu'il avoic fait loFfqa’ une feule
j perforai® avoir agi. Ces dernièrès. obfervaêions
| ne font pas moins inté relia nées que celles qui ëtâ-
bliffent le tremblement. On ne faut oit trop chercher
à défabufer le public fui? defaulfes merveilles
que veulent établir l’ ignorance ife le préjugé.
Il réfui te de toutes ces ©bfervat-ions, que le
vent ou une aétion trop, légère ne fuffic pas pour
mouvoir le rocher uniformément ; qu’il lui faut
; une certaine force , & qu’il fe meut également
; Iorfque plufieqrs forces fé trouvent réunies.
te. roc tremblant exerce prefque toujours ces
; balancemens du feptentrion au midi, dans une:
; diceébion perpendiculaire à la coupe de la pence
: du rocher fur lequel il eft affis. Ces balancemens
• font tels , que le bord de la bsfe fe fouléve de trois
! lignes 5 qu'il fe fait fept ou huit vibrations fenfi-
■ blés, & que la cime parcourt environ un pouce à
chaque balancement j après quoi le roc perd prèf-
1 que tout le mouvement qui lui a été communiqué
, & revient dans fa première fituation. Cela
poféaéiiuellenaent il eft facile de concevoir comment
un homme peut mouvoir fenfiblement une
mafle auffi énorme , & pourquoi cette même
malle > quand elle eft une fois mife' en mouvement,
continue (es vibrations pendant quelque
tems.
Dans la Carte ae France, nQ. 18 , on remarque
les ruiffeaux fuivans qui fe perdent.,
t C e l u i d’Affau, qui fe perd auprès de la
ferme d’A lza y , & reprend pour aller fe jeter dans
la rivière d ’Agouc.
2°. Le ruiffeau qui fe perd dans un valion fermé
au fud-eft & à peu de diltance de la ville de
Soreze.
3®. Enfin , le ruiffeau de Ravaille , qui fe perd
dans un vallon ouvert, fitué auprès de la paroiffe
d’Auffilion.
C A S TR O G IO V A N I , montagne & ville de la
Sicile. Dans la plate-forme de la montagne fur-laquelle
font les relies des anciens édifices d’ Enna ,
& qui.n’ a que deux cents toi fes de diamètre, on
voit quatre à cinq fontaines qui donnent peu
d’eau, il eft vrai, mais qui, dans l’été le plus fe e ,
en donnent à peu près la même quantité qu’en
hiver.
Cette montagne eft élevée à une très-grande'
hauteur, dans une atmofphère exp©-fée .à l’ ardeur
du fokil. On fe demande, d'ans le-pays, comment
cette montagne eft affez humeéfcée pour fournir
de l’eau à cinq fontaines perpétuelles. On né
penfe pas que cette eau lui arrive de quelque
montagne plus élevée * car il n-’y en- a. pas. La
montagne
montagne deCalafcibetta, & dont le Commet n eft
qu’à un mille de diftance du Commet de Caflrogio-
vani , n’èft pas plus élevé e, & offre les mêmes
phénomènes 5 ce qui prouve que l’une ne fournît
pas de i’eau aux fpurces de l ’autre. Leurs formes
font pareilles, & les pierres des couches qui les
compofent, font de la même qualité.
Outre ces cinq fontaines, cette montagne ifo-
]ée répand à l ’o rient, au midi & au couchant une
fi prodigieufe quantité d’eau, que tous ces produits
réunis dans le valion y forment une petite
rivière. Il eft vifible que cette eau n’eft fournie a
ces maffes que par les vapeurs de la nuit, qui
viennent flotter autour, & qui font imbibées par
lés rochers fpongieux. On peut voir a 1 article
A g r ig entè cette facilité d ’imbibicion qu’ont ces
rochers fpongieux.
CÀTAB B IO, village du Siennois , où l ’on
trouve de l'oxide noir de manganèle, formé de
pièces irrégulières , Couvent arrondies , celluleu-
fes en dedans , & remplies d’oxide de fer rouge,
ou jaune , ou brun., avec très-peu de filex.
C A T A R A C T E S , Les Anciens entendoient par
ce m o t, ce que les Modernes indiquent par les
termes cafcades 3fauts3 rapides j c’eit la chute des
éaux d’un fleuve ou d'une rivière, occafionnée
par des rochers qui, en arrêtant k s eaux courantes,
les forcent de s’élever & de s’accumuler de
manière qu’après lesavoir franchis, elles retombent
enfuite avec grande impétuofité & grand bruit
par une pente brufquée. C ’ eft d’après une telle
conformation dès lieux , que les auteurs anciens
nous ont parlé des cataractes du Nil. Nous renvoyons
à l’article N i l ce que nous nous propo-
fons d’ en dire.
Nous avons donné, au mot C a s c a d e s , l’indication
de quelques chutes „d’eau connues des-
voyageurs modernes, & décrites par eux.
Dans prefque tous les lits des neuves la pente
va toujours en diminuant jufqu à leur embouchure
, d’ une manière plus ou moins fénfible 5 mais
il y en a dont la pente eft très-rapide dans certains
endroits} ce qui forme ce qu’on appelle une ca-
ïàraCte, qui n’ eft autre choie, comme nous l’avons
dit', qu’ une chute d’eau plus vive que le
courant ordinaire du fleuve.
' Buffon a cru-que les èataraCles des fleuves & des
rivières fe trouvoient dans les pays où le nombre
des hommes n’écoit pas affez confidéràbie pour
former des fociétés policées , & qu alors les terrains'étoient
plus irréguliers, & le lit des.fleuves
moins égal'&remplide cataractes : ce qu’ il ajoute,
qu'il a fallu des liée les pour rendre le Rhône de
la' Loire navigables ,' ne me paroit • avoir aucun
trait aux cataractes} car on peut bien faire des
travaux pour contenir- les eaux des fleuves , pour
en diriger & en refferrer le cours j mais je ne
connois aucune cataracte qu’ bn ait (ait difpaçoùre,
Géographie-Phyfique. Tome ///,
qü’on ait enlevée en nétoyant le fond des fleuves,
bi la nature eft brute & difforme a fiez pour forcer
les fleuves à des chutes, je ne vois pas que les
habitans, quelque nombreux & quelqu'indul-
trieux qu’ ils aient é té , aient fait difparoître ces
. difformités quelconques. En nous bornant ici à la
cataraCle du N il, voifine de Phile, & qui fe trouve
dans une contrée fort peuplée, dont les habitans
ont entrepris & fuivi des travaux publics d une
grande importance , nous pouvons citer ce monument
d’hiftoire naturelle comme contredifant
les prétentions du Pline français. Il retteroit aufti
à confidérer les différens fols qui nous offient les
cataractes, & à montrer que ce ne font pas des
pays nouveaux. Mais nous croyons devoir renvoyer
au Mémoire où l'on difeute ces différens
points, à l'article, de SenèQUE, & où l’ on développe
ce qui concerne la géographie-phyfique des
cataractes, en indiquant coûtés les circonltances
qui doivent intérefier les naturaliftes.
Buffon a dit que les pays à cataractes étoient des
pays neufs j cependant il s’en faut bien qu’il nous
en ait expliqué les raifons, ou cité les véritables
circonltances. Je fuis au contraire porté à croire ,
d'après l'examen que j’ ai fait des pays à cataractes
, que ce font des pays fort anciens , c’eft -à-dire ,
que les chutes ou cataractes, fe rencontrent dans les
rivières dont les eaux courantes paffent des cantons
de granit à grain uniforme, à ceux de granit
rayé , ou plutôc des cantons, où dominent d anciennes
maffes fur des maffes plus modernes , ou
enfin traverfent les paffages des maffes dures aux
maffes tendres. : .
C'eft ainfi qu’au Bas-Limoufin le paffage des
granits au brafier m’a offert de ces chutes bruf-
quëts dans les lits des rivières ; de même dans les
pays volcanifés , les extrémités des courans pré^
tentent autant de chutes dans le fond des vallons
abreuvés que ces courans rempliffent. Ainfi aucune
de ces circonltances ne prouve que les pays
à cataractes (oient des pays anciens ou neufs..
Buffon auroit-il cru que les vallons foiblement
ébauchés auroient rendu plus fréquentes les inégalités
du loi qui forment les catarades , que les
vallons bien approfondis? Mais cettecirconftance
n'y fait rien : c ’eft la dureté locale & inégale de
la matière, qui fait les irrégularités dans la .pente
des lits des rivières. Une égale dureté partout ne
fait point-à^cataracte 3 uneëgale molle (Te n en fait
pas davantage. C ’eft l’ inégalité dans la dureté &
dans la difpofition des matériaux qui fe trouvent
le long du lit des rivières , qui occafionne les
chutes & les cafcades ; c’eft le paffage de l’ancienne
terre à la nouvelle, &c.
Les chutes:brufquées fuivent les étranglemens
qui ont lieu dans; les v a lo n s , foit primitifs , foit
fecondaires. C ’ eft vifiblement la-dureté de l.a matière
au milieu de laquelle le. vallon a été creufé.
Cependant fi les parties fupeïficielles du fol font
tendres, le vallon eft pour lors évafe par le haut,
S s