
dernière a trois embranchemens très-forts & très-
alongés à la fiirfa.ce des granits.
J’obferve que les depots littoraux dont le centre
eft à Bêlabre, & que traverfe l’Anglin avec fes
fecondaires, font accompagnés de deux appendices
compofés de grandes rivières , la Creufe &
la Gartempe, dont la tête s’étend fort loin dans
l’ancienne terre du Limoufin, & nous trace lé
prolongement des pentes qui ont concouiu au travail
dont nous avpns fuivi les résultats,. G’eft ainfi
qu’on retrouve les témoins inconte fiables des opérations
de la nature , que Eobferyation .réfléchie
& raifonuée renaît fous les yeux de ceux qui
favent voir.
B EL1 A IR (Forêt d e ) , du département de Charente,
arrondiffenient de Ruffec, canton de Manie
8c de Chafféneuil , qui la partagent en deux, à
deux lieiies & demie nord de la Rochefoucauld.
E le a deux mille quatre cents toiles de long , fur
mille toifes de large.
Bê l a ir (Ile d e ) , du département du Morbihan,
arrondiffement & canton de la Roche-Bernard
, près la côte. Elle eft très-petite , n’ayant
qu’environ cent cinquante toifes de diamètre. Elle 1
a au nord la grande cote du Pilay , la pointe de
Loerher, celle de Cofrend & la pointe de Elle ;
& au fud celle de Lo fco lo,;1 e Pertuis-du-Diable,
le Goulins & TAlloés , rochers très-efearpés, &
montrant , aveedés pointes,' les. preuves des def-
truélions de la doté.
BÉL AN-SUR-OURCE, arrondiffement de Ghâ-
tillon-fur-Seine )t département de la C.ôte-d’Or. Il
y a des forges oô: l’on travaillé les mines des en-
yifons* ;
BELBOS (Jlé ) (Piémont), rivière qui a fa foùrce
au mont Zerhbttô , dànsjlf Apennin ^ a’rrofe les dé-
partemens de la Sturé & du Tanaro, paffe à Niffa,
8c fe jette dans le Tanaro , entre Felizzano' 8c
Alexandrie. Son cours eft de vingt-trois lieues, &
traverfe^. le pays des collines qui bordent l’A»
pennin. k
BELECHY,-village du département desBaffes-
Pyrénées , canton 8c commune de Saint-Étienne-*
de-Baygory. Ii y a des fours à chaux près du ruif->
leau qui defeend de ce village , & lavchaux fe fait
avec la pierre qui fe trouve dans les environs. Sur
la montagne de Bélechy il y a une mine de cuivre.
On a fa it , dans la pente eft-nord-eft d’une petite;
gorge , up «travail fur ma filon :qui; offre ,;:dans une
épaiffeur de q u at re;J p i e s- j u fq u’ à - un e to ile , une
mine de cuivré jaune.,;avec un mélange ,de quartz,
de g jèsfSqde pyrite. Lesyapois. du fiionfcmî com-
pofé$ de Ichifte noir. :
BELESTA , ville du département de l'Aude,
commune de Peyrçfke. Il y a, au midi & à quélr
que diftance de cette petite v ille , une fonçai ne
nommée Fonteftorbe. Elle elt fi abondante , qu’elle
forme prefque feule la rivière de Lers. Elle fort
'd’une efpèce de grotte à l’entrée de laquelle on a
placé des pierres d’ efpace en efpace, pour qu’on
pût s’y introduire pour voir la fontaine même à
l’inftant de fon plein. Cette grotte eft terminée en
une voûte grande & fpacieufe, qui a quatre, à cinq
toifes de profondeur, & dont l’ouverture a pour
le moins quarante pieds de largeur, fur trente
pieds de hauteur. La fource dé la fontaine eft pré-
ci fément à droite en entrant dans la voûte. Cette
ouverture eft triangulaire, & la pointe du triangle
la plus aiguë eft à la partie fupérieure , & fa bafé
eft à fleur de terre ; mais eh cet endroit le terrain
eft beaucoup plus élevé que lé lit du Lers. Une
régularité de cette fource eft d’avoir un écoulement
périodique à toutes les heures du jour &
dans tous les tems de l’année. Lorfque le flux
arrive, on entend un grand bruit du côté d’où
viennent les eaux, & elles Coulent avec tant d’abondance,
que l’on peut s’a durer aifëment qu’elleS
grofliffent la rivière de Lers plus de deux lieues au
déffous.'
Une circonftance très-remarquable dans les écou*
lemens périodiques de cette fource, c’eft quelle
n’eft intermittente que dans le tems des longues
féchereffes & des baffes eaux; car dans tous les
autres tems fes eaux forcent fans interruption 8e
avec ia même abondance , de telle forte qu’ il n’y
a aucun flux intermittent.
Il eft aifé de fentir la; paifonde ces phénomènes,
en confidérant les formes des galeries fouterraines
qui contribuent aux intermittences des fources,'
8c en recofinoiffant que les interruptions 8c les intervalles
qui s’établiifent d’ un flux à un autre, de-1
pendent de la quantité d’eau néceffaire pour remplir
la branche montante du fip'hon dans un tems
donnée Ainfi lo’rfque la fource fournit intérieurement
plus d’ eau qu’ il n’en peut paffer dans le
fiphôn, comme on peut concevoir aifément que
cela a lieu dans le tems des grolfes eaux, l’eau
s’élève au delfus de la courbure du fiphon, fournit
plus qu’ il n’én faut dans les différentes branches
du fiphon, 8c pour lors la fource coule fans interruption.
Mais dès que la dernière colonne du fiphon a
autant d’eau que la.fource' peut en fournir dans la
première, la fontaine devient intermittente au
dehors. Ainfi le fecret de ce mécanifme dépend
de la proportion qü’il y a entre les produits de
la fource intérieure & la capacité des branchés
dû fiphon: L’on voit pourquoi la fontaine n’ eft
intermittente que dans les baffes eaux où cette
proportion fé trouve.
Les eaux de cette fource qui eft très-abondante
& qui à leur iffue donnent nâiffance à une rivière
d’environ dix-huit pieds de largeur, fur un pied
quelques,pouces d_e profondeur & d’ un courant
fort
fort rapide, proviennent vifiblement des pluies
qui tombent dans la plaine de Sault, fituée à un
niveau fort élevé , 8c à côté des rochers au pied
defquels eft Fonteftorbe ; 8c il paroît certain que,
dans leur circulation intérieure, ces mêmes eaux
doivent éprouver plufieurs détours avant de parvenir
au débouché de la fource. ( Voye[ Fontaine.
)
^ Bélesta ( Forêt de ) , du département de l’Ar-
riège, arrondiffement de Foix, canton de Lave-
lanet, à une lieue un quart de Sainte-Colombe,
& deux tiers de lieue de.Bélefia. Elle a du fud-
oneft au nord-eft trois mille quatre cents toifes.,
8c de l’eft à l’ oueft quinze cents toifes. Elle eft
toute compofée de lapins.
BELGIQUE ou PAYS-BAS. On a donné le nom
de Pays-Bas à toute cette étendue de pays qui eft
entre la France, l’Allemagne & l’Océan. Le-s Pays-
Bas ont la France au midi, l’Allemagne à Lorient,
8c l’Océan au nord & à l’oueft. Le terrain y eft,
.en plufieurs contrées, plus bas que la mer, 8c c’eft
ce quijeur a fait donner le nom de Pays-Bas.
Lorfque les Pays-Bas étoient réunis fous une
-même domination, ils formoient un Etat moins
confidérable par fon étendue que par fes riche lies,
le nombre & l’ induftiie de fes habitans. L ’efpace
qu’ils occupent-n’eft pas plus grand que la cinquième
partie de 1 Italie , & le pays eft plus riche
.& plus peuplé que l’Itaïie-entière..
On ne doit attribuer cette abondance de population
& de richeffes qu’aux travaux infatigables
& à l’induftrie des habitans. O.n ne voit nulle part
de terres mieux cultivées. C ’eft là que l ’on fait
vaincre , à force de travail, la réfiftance de la nature,
8t il n’ y a point de fol fi ingrat & fi ftériie,
dont les Flamands, ne viennent à bout de tirer
parti.
. Sans nous occuper ici de tous les' événemens
politiques qui concernent YàBelgique, nous croyons
devoir nous borner à ce qui a pour objet la conf-
titution phyfiqua du fol des Pays-Bas, & de dé-
.terminer les enangemens fuçceflifs qui ont eu lieu
dans l’ancien état naturel de la Flandre maritime
ou de la Belgique, ainfi que les caufes qui les ont
produits. Nous ajouterons ce que nous devons aux
recherches, de Don Mann fur la nature de Ton
.climat & de fon terrain, fur les marées de fes
cô tes & leur comparai fon avec les hauteurs des
.différentes parties du pays adjacent, recherches
que ce favant a consignées dans les Mémoires de
VAcadémie'de Bruxelles, tome i , page fy.
Il s’occupe d’abord à.démontrer que toute la
partie de la Belgique où. i! ne fe trouve ni monta-,
gnes, ni collines, ni rochers, a été très-certainement
couverte par la mer, & qu’ elle en faifoic le
fond dans des fiècles très-reculés, mais beaucoup
plus récens cependant que ceux qui ont préfidé aux
grandes révolutions du Globe. I! étend cette aflèr-
Géographie-Phyjique. Tome III.
tion, non-feulement pour la Belgique, mais encore
our la partie de la Picardie qui renferme les tourières,
& qui eft la vallée de la Somme, ainfi que
s la Hollande, la Zélande, & certaines parties de
| la Frife occidentale & orientale, de la Weftphaiie,
! des duchés de Brêmen, de Ferden, de Lunen-
bourg, de Lawenbourg, du Holftein, du Mecklen-
bourg de la Poméranie, jufqu’aux terres où
commencent les côtes élevées de îa Baltique, vers
les montagnes de Waldow.
Il fe fonde furtout fur la reflemblance qui exifte
entre ces pays très-plats & fort peu élevés au
deffus du niveau aétuel de la mer, avec les bancs
de fables qui bordent les côtes de la Flandre, &
qui ont reçu le nom de bancs flamands. Il remarque
furtout q u e , dans ce pays, certaines parties de
fable,pur font fans végétation, comme les bancs
de fables de la mer, pendant que d’autres où les
bruyères commencent à pouffer, & que d’autres
s’offrent encore où ces fables- font déjà couverts
d'un fol de marne & de terres labourables de plus
ou moins d’épaiffeur , félon que certaines circonstances
ont concouru à ces fédimens.
Enfin, à toutes ces vlriétés d'effets fuccèdent
‘ des contrées qui renferment des lacs 8c des marais,
faute d’écoulement néceffaire pour les eaux qui
ont été abandonnées autrefois par la mer. Outre
cela , ces lacs font entretenus, foit par l’écoulement
des eaux que verfent des terres plus élevées,
foit par les eaux pluviales. Certaines parties des
Provinces-Unies font dans ce c a s , ainfi que le
Nider-Munfter, le comté d’Embden, les duchés
de Brêmen, de Ferden, le Holftein & le duché de
Mecklenbourg.
Il paroît que les anciennes côtes qui dominoient
ces plaines peuvent facilement être reconnues &
figurées, parce qu’elles préfe.ntent aux eaux des
chutes rapides & bien prononcées : ce font pour
ainfi dire d’anciennes berges éboulées.
Ces détails donnent à peu près l’ indication des
jalons qui peuvent fervir à tracer les limites de
cette ancienne côte. La chaîne commencera donc
entre Boulogne & Calais, vers Witfan & Blancnés5
elle paffera., fur la droite de Guines 8c d’ Ardres,
par le mont de Rumingheim j.ufqu’ à Watte, o ù ,
au tems de Céfar & même jufqu’aux neuvième 8c
dixième fiècles, il y avoit un golfe ou enfoncement
de rner jufqu’ à Saint-Omer, Blandeque 8c
Wifernes.
De Watte cette ancienne côte élevée fe dirige
affez droit vers le mont Caffel par Ravesberg,
Balemberg 8c Done'berg. De Caffel cette côte
paffe par E ck e, Catsberghe, Craneberg, L o c re ,
Swàrtzberg, mont .Kemele qui eft fort é le vé , Wit-
fecatte, Meftine, Rofemberg 8c la Hutte, jufque
vers Werneton : de là , en fuivant la gauche de la
L y s, la chaîne paffe par Houtem, Holbeck , Ghe-
lew e , mont Dadzeele’ , 8c tourne, par Wincle-
Cappele, jufqu’à Courtrayj mais au midi de la
L y s, la chaîne commence, vis-à-vis de Meffine,