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découler des fentes des rochers fous là forme de
pétrole \ il a obfervé aufli des pyrites fulfureufes !
attachées aux rochers.
Le fer eft très-répandu dans les environs de
Digne. Ce métal minéralife jufqu’aux ceftacées. A
une demi-lieue des bains > au nord, on trouve
•une montagne calcaire, qui paroït contenir quel- ;
ques filons de fer, fi Ton en peut juger par la quan- \
titë de niarcaflhes & de blocs d'une terre martiale
qu’elle contient, dans lefquels on voit le Fer
criftaiiifé à peu près comme dans les mines d’Elbe.
Le charbon minéral doit être fort abondant dans
les montagnes qui avoifinent les bains j c a r , en
iïiivant la rivière des eaux chaudes, on ne voit que
des fehiftes noirâtres, un peu bitumineux, tout le
long des coteaux, en allant du levant au couchant
jufqu'au vallon d’Entragues. Ces montagnes fe
prolongent au delà de Chaudon. Les Tels dont elles
font imprégnées., paroiflent à leur fuperficieen été.
Tous les villages des environs de Digne font renfermés
dans les montagnes fous-alpines, qui commencent
précisément au fortir de cette v ille , &
font fituées dans des vallées ou fur des coteaux.
Ces montagnes ont une étendue de plus de trente :
-lieues du couchant au levant, & de dix à douze
du midi au nord. Elles fervent de limites à la
partie moyenne de la Provence , fe lient avec les
montagnes du Dauphiné vers Sifteron, & vont ;
fe joindre , à quatre lieues de la mer, à celles du
comté de N ic e , qui font une.dépendance des Alpes
maritimes. Le climat change totalement dans
ce long efpace. La mifère de cetre partie fait un
grand comrafte avec lès contrées riantes de la
Provence méridionale.
Les argiles font affez abondantes dans ces montagnes.
Les marnes ne s'y trouvent guère qu'au
bas des-coteaux fehifteux, au bas des montagnes
calcaires. Tout le refte ne contient qu'un terrain’
maigre, graveleux ;& dénie. On rencontre quelquefois
dans les coteaux inférieurs, des indices de
mine de houille.
La: plupart des montagnes fous-alpines font couvertes;,
à leur cime, d’une large couche de pierre
blanche, dure & entièrement nae au midi : il n'y
a de cultivé que leur penchant & les -vallées qui
font auprès des villages.
Le fel marin foifvle ;eft abondant dans les territoires
des communautés de Lambert & d'Aymar.
On peut enramaffer des morceaux criftallifés dans
>les vallons où les eaux .pluviales les entraînent.
Les fehiftes des coteaux , en's'éboulant, mettent
Souvent ce fel à découvert. Les habitans leffivent
ces terresfalées pour en extraire, par l'évaporatio
n , le fel qu'ils'emploient à leqrs befoins.
On arrive au territoire de .Barles par une gorge
entre deux monta gnes couvertes de fehiftes jufqu'à
leur partie moyenne. Ces fehiftes, entraînés parles
eaux pluviales avec quantité de pierres détachées
des cimes , «'amoncellent au point de rendre les
ch£mLnsàmpraricables. IlsTont de nature calcaire,
d r n
ainfi que les autres pierres, & approchent de L'ar-v
doife par leur co u leu r fa n s être d’un tiflu aulfi
ferré & aufli compacte. Les.pierres font bleuâtses
& parfemées de bandes fpathiques blanchâtres. La
partie feptentrio.nale de ces montagnes eti gazon-
née. Cetre vallée eft fi froide,. qu’il n'eft pas étonnant
d'y voir l'aconit à fleurs bleues, qui ne vient
qu'aux montagnes alpines.
Le village de Barles eft fituéà Teft, dans une
vallée, au bord d'une petite rivière qui vient ciu
côté de Seine, près de Gap en Dauphiné, coule
auprès des montagnes , & va fe jeter dans la
Bleone. Elle eft fort refferrée dans des gorges étroi*
tes. Une de ces montagnes s'éboula en partie dans
le lit de la rivière au commencement du dernier
iiècle. Ses débris fermèrent entièrement le paflage
aux eaux , qui furent obligées de ftagner, d’où il
fe forma un lac fort étendu ,qui devint abondant
en truites. Trois ans après les eaux de cette, riv
ière, qui filtroient à travers les terres, s'ouvrirent
un paflage, & reprirent leur ancien cours ;
mais le fol de la vallée en fut tellement exhaufle,
que la plupart des maifons de. Barles relièrent en-
fevelies à moitié dans la terre, &: le premier étage
devint lé réz-de-chauflee.
DIJONNOTS. Ce pays dépendoit de la ci-devant
province de Bourgogne.. Il étoit borné au
nord par la Franche-Comté, au midi par le Châ-
îonnois, & au couchant par l'Auxois & le pays de
la Montagne. Dijon en étoit la capitale. Les principales
rivières quiarrofent cette contrée font : la
Saône , l 'O u c h e l e Suzon , la T ille , la Venelle,
la Baize, la Boude •&. la Vingeanne. Ce pays eft
bordé de montagnes au couchant,: l'air y eft fain-,
& fon climat tempéré. Il produit en abondance
toutes fortes de grains. Les* vins font excellens.
Les plaines du Dijonnois abondent en pâturages,
.& .fes montagnes font couvertes de bois. 11 y a aufli
des mines<ie fer & plusieurs forges établies. Le
Dijonnois fait aujourd’hui partie du département
de la Côte-Dot. ( Koye^ce mot. j
DILLING , village du département de la Mo-
felle, arrondiflement de Thi on ville , près duquel
il y a des forges & une manufacture de ciincail-
lerie & de faulx.
D 1N A N , ville du département des Côtes-du-
Nord , dont le commerce confifte en lin , beurre,
miel, &c.
A quelque diftance de Dinan W y a des forges
dont le fer eft d’ une qualité fupérieure. Cette
ville eft très-renommée pour fes eaux minérales,
qui font ferrugineufes.
D IN AN T , ville du département de Sambre &
| Meufe, dont les environs abondent en mines de
1 fer & en carrières de marbre blanc , rouge & noir.
11 y a aufli des carrières de pierres à bâtir , <k d'au-
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très pierres dont on fait des uftenfiies & des ouvrages
qu'on vend enfuite en Hollande 3c en Welt-
phalie.
DIO , village de l’arrondiffement de Lodève ,
département de l’Hérault, à douze lieues de
Montpellier. ,
Il y a des mines de cuivre & de plomb qui renferment
une affez grande quantité a argent.
DIZ.Y, village du département de la Marne,
arroudiflement de Reims , remarquable par les
carrières qu’ il préfente fur le bord de la Marne ,
lefquelles renferment des terres noires & vitrio-
liques. 1
DNIÉPER ou BORYSTÈNE, grande rivière
de Pologne, fe jetant dans la Mer-Noire. On re-
connoît le peu de pente fenfible dans les cataractes
du Dnieper 3 après les cafeades qui renferment une
chute de cent feize pieds, dans un développement
de quarante-un milles. La profondeur fe montre à
KitCchias , & n'eft que la fuite de la pente.
C ’eft à caufe de ce peu de pente qui refte dans
le Dnieper y de cent foixante-cinq milles depuis
Kitfchlas jufquà la M er-N oire, que lorfqu’ il
fouffle des vents forts du midi, on en reffent les
effets jufqu'à Volnianskoi, qui eft la dernière des
La qualité de l’eau, fon regorgement & le
poiffon qu'on pêche dans le Dnieper, font trois
circonftances dignes d'attention , eu égard à l'é*
loignement de la mer. x
Une troifième obfervation qu'on eft à portée de
faire aux catara6tes. de Borovitfch , c’eft que la
chute y elt fort fenfible, puifque, dans le développement
declix-fe.pt milles &. demi, favoir , depuis
la gare d'Opetfchenskoi-Redok jiflqu’à celle
de Poterpelskoi, on trouve trente toifes de qhute.
Les ofcillations de la rivière fe multiplient à chaque
inftant, & l’on y apperçoit des tournans d’eau,
des gouffres, des écueils & un courant très-rapide.
C'elt pourquoi on emploie dans une barque
foixante rameurs. Les barques ont différentes longueurs,
mais la plus commune eft celle de dix-
huit toifes, fur une largeur de quatre toifes &
dix pouces, avec le fond plat. ^
Après une chute fi remarquable des cataractes
de la Mata, nommément;de celle de Borovitfch,
qui renferment trente toifes de pente dans un développement
de dix fept milles & demi , il en
réfulte un cours lent ; & depuis la gare de
Poterpelskoi jufqu’ au lac d’Ylmen , dans un développement
de cent cinquante-neuf milles , il
n’y a que trente-neuf toifes & deux pieds de
pente. Là rapidité du courant de ces catataCtes eft
fi étonnante, qu’au milieu dès dangers on parcourt
les dix-fepe milles 8c demi fur une barque
chargée', dans une heure & un quart. Au prin-
tëms, la c baffe de T’eaia- eft plus efficace à câufe
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de la débâcle, de la plus grande hauteur qui en
réfulte, 8c du plus grand volume ; en é té ,■ c eft
dans une heure & demie qu’on effectue le paf-
fage des cataraétes.
DÔ A Z 1T , village du département des Landes,
arrondiflement de Saiot-Sever, 8c à deux lieues
un quart de cette ville. On fait à Doaiii , commerce
de fruits : on y récolte autfi d'exceltens
vins.
DOBERT (L ac d e ) , département des Hautes-
Pyrénées , arrondiflement de Bagnères , canton
de V ie lle , & à trois lieues deux tiers oueft de ce
lie u , fur Ja rivière de Compiin. Son baffm eft
d’une forme irrégulière ; il a , du nord au fud,
quatre cents toiles de longueur, fur une égale
largeur.
DOCELLES , canton de Bruyères, 8c à deux
lieues fud-oueft de cette v ille , près la Vologne ,
où font établies trois papeteries qui fabriquent
toutes fortes de papier. C ’eft au deffous de Do-
ctllcs que la Vologne reçoit le Neunée, 8c qu on
y pêche des moules à perles, lefquelles font de 1%
plus belle eau.
D O IC E AU X , village du département de la
D y le , canton de G r e z , à une demi-lieue fud-
oueft de ce lieu. Ses principales productions confident
en excellens pâturages; aufli y eiève-t-on
des beftiaux. Il y a , outre ce la , des bois.
DOIRE(Département de la). C e département,
dont une grande partie eft dans les Alpes , elt
borné au nord par le Valais, dont les Alpes pen-
nines le féparent, Se à l’oueft par les departemens
du Léman & du Mont-Blanc , dont il eft féparè
par les Alpes pennines & cotiennes ; au fud pat
celui du Pô,.dont il eft féparé par les montagnes
la Malone & le P ô , 8c à i’eft la Dora- Baltea, 8c
des'montagnes le féparent de celui de la Sefia.
: Il a vingt lieues du nord au fud-oueft, dix-huit
lieues de i’eft à l’oueft, 8£ cent quatre-vingt-dix
lieues carrées. Sa population eft de deux cent
vingt-quatre mille huit cent cinquante-trois habitans.
11 eft compofé de deux cent vingt - cinq,
communes, & partagé en trois' arrondi ffemens
communaux oii-fous-préfcâures , & en vingt juf-
tices.de paix. La préfecture de ce département eft
à Ivrée , 8c les fiégés des fous-préfeflures font à
Aofte 8c Chivas. Ce département renferme les
évêchés d’Aofte 8c d’Ivré s , 8c dépend de la vingt-
feptièmé divifion militaire , dont le commandant
réfiffeà Tnrifi.
• Les villes font : Iv r é e , Aofte, Chivas , Locana,
Ag-.ia, Café H a-Monté, Verolengo & Rivazolo.
' S'es principales rivières font : la Dora-Balte3 ,
d’où le département tiré fa dénomination, & qui