
élevées, où l’ on récolte des vins délicieux , 8c
même en très-grande quantité ; mais ils font lï
violens, qu’on ne peut les boire fans y mettre
beaucoup d’eau. Draguignan a vingt-deux moulins
à huile j fept à farine de blé^iix tanneries 8c une
fabrique de favon.
JDRAMBON * village du département de la
C ôte -D o r , fur la Bèzè. Il y a une fonderie d’un
fer excellent dans cette commune.
DR ANCE-LA-GR ANDE, rivière du département
du Léman , canton d'Évian. Elle prend fa
fource à une lieue & demie de Notre-Dame-d’A-
bondance. Elie coule au nord oued, reçoit l’Ur-
fine , va à l’oueft, reçoit une autre rivière du
même nom, puis la Beveron., & , fe dirigeant au
nord t fe rend dans le lac de Genève après neuf
lieues de cours.. ;
DRANCE-LA-PETITE , rivière du même département.
Elle prend fa fource à une lieue trois
quarts nord-oueft du B io t, coule au nord-oueft,
puis au nord, 8c fe réunit à la grande Drance après
trois lieues de cours.
DR AN CE ( l a ) , rivière du département du
Mont- Blanc , arrondiffement de Thonon. Elle
prend fa fource a deux lieues fnd-fud-eft de No-
tre-Dame-d’ Abondance, coule au nord-nord-eft,
'paffe à Peft de Notre-Dame , reçoit le Riveron ,
& fe rend dans le lac de Genève , à une lieue j
nord-eft de Thonon, à fix lieues trois quarts de j
fa fo-urce. Dans ces trois rivières l’eau a la même
marche & fe rend à la même embouchure.
D R A P , village du département des Alpes-Maritimes,
arrondiffement de Nice, & à deux lieues
de cette ville. On y fait commerce d’huile , de
fo ie , de b lé , de vins & de légumes de bonne
qualité , vu la nature & l’expofition du terroir.
D R E U X (Forêt d e ) , dans le département
d'Eure & Loir, canton de Dreux , & à une lieue ]
pord-elt de cette ville. Elle n cinq mille toifes de
lo n g , fur trois mille fix cents toiles de large. Elle
çft percée d'un grand nombre d’ allées.
DRIGNON (Etang d e ) , département des Bouches
du-Rhône, canton de Berre, à l’oueft & proche
Berre. Il y communique , & a du fud-oueft au
nord-oueft une demi-lieue de lo n g , fur un quart j
de lieue de large.
DROM , village du département de l’Ain , j
fitué à deux lieues à l’eft de Bourg-en-Ereffe, I
dans la chaîne de montagnes dont le revers occi- |
dental fe nomme Reverfmont. Il eft placé au milieu
d’une vallée ou baffin d’ un quart de lieue de largeur
, ouvert au nord 8c au fud.
Le fol de ce baflin eft rempli de crevaff.s 8c de
fentes, entre des maffes de rochers calcaires, af-
faiffés dans certaines parties , & foulevés dans
d autres. Les couches qu’on peut voir à découvert
ne font point horizontales comme celles des
hauteurs qui fe correfpondent aux deux autres côtés
de la vallée. Les trous qu’offrent de toutes
parts les rochers du fond de cette vallée , ont
pour la plupart des formes coniques., dont la fur-
face eft polie & ufée, les angles primitifs ayant
été abattus 8c arrondis par l’eau qui pénétroit au-
trefois^par ces iffues affez abondamment.
A côté du village eft une fontaine ou plutôt un
puits, dont l’ouverture eft difpofée en entonnoir,
& où l'eau s’élève en tems de pluie, baiffe enfuite
& tarit fort fouvent. On ne doit donc pas la conf
é r e r comme une fource] ordinaire , qui Iaiffe
échapper un courant d’eau, lequel coule fur un
plan horizontal. C ’eft un orifice qui communique
à un réfervoir d’eau, & par lequel cette eau fe
montre au dehors quand la maffe s’élève à un certain
niveau.
Ceci a lieu, comme je l’ai déjà d it, après des
pluies abondantes. La vallée fe trouve ,en peu de
tems couverte d’eau chargée de fable 8c de terre.
Ces inondations font fréquentes, mais elles durent
p eu, cependant toujours trop pour les malheureux
habitans de Drom qui voient fouvent
leurs récoltes fort endommagées par ees eaux.
Quand l’inondation commence , on voit les eaux
qui jailliffent avec violence, & forment des jets
plu§ ou moins élevés , mais très-multipliés , dont
piufieurs montent quelquefois à cinq ou fix pieds,
& ont piufieurs pouces de diamètre. On eft donc
fondé à croire que le fond de la vallée eft percé
comme un crible, 8c que les eaux fouterraines , à
mefure qu’elles augmentent dans leur réfervoir,
s'élancent au dehors, à travers la furface qui le
couvre.
Tous ces phénomènes prouvent que le fond du
badin de Drom n’eft autre chofe que la voûte d'une
ou de piufieurs cavités fouterrainesdans lefquelles
fe raffemble une certaine quantité d’eaux qui fe
font jour à travers la voûte quand ces réfervoirs
font trop pleins.
Les eaux qui coulent fur les croupes extérieures
des montagnes voifines de Drom , ou qui pénètrent
par les fentes des rochers pendant les grandes
pluies, ont bientôt rempli les réfervoirs fouter-
rains qui communiquent à la vallee j & comme
elles ne trouvent pas de débouchés fuffifans dans
le fond 8c fur les côtés des cavités, il eft naturel
qu’elles gagnent la partie fupérieure , remplie de
fentes & d'iflfues , & qu’elles y forment les jets
dont j ai parlé. On a obfervé que ces jets ceffent
quand l’inondation eft arrivée à un certain point ,
& que pour lors les eaux ne tardent pas à baiffer.
vités peuvent contenir j car l’inondation ne di?
minue pas par l’écoulement extérieur des eaux
hors de la vallée, & par la formation d’un torrent
momentané j elles rentrent tontes dans le
fein de la terre, & difparoiffent en un jour ou
deux. La partie de la vallée qu’elles ont couverte,
paroît, après leur retraite, toute criblée d’ un grand
nombre de trous qui ont la forme d’entonnoirs,
par où l'eau s’eft perdue.
Il paroît que les réfervoirs d’eau dont nous
avons parlé, ont des déchargeoirs par où une
certaine quantité d’eau s’évacue continuellement. !
Piufieurs de ces déchargeoirs font connus dans le ;
voifinage de Drom ; ils fourniffent à des fources
qui fortent du pied des montagnes , dans le maffif
dçfquelles font les réfervoirs du puits de Drom.
On v o it , par exemple , à Jafferon une de ces
fources qui eff l’origine du ruiffeau de Jugnon 5
line autre au hameau de France, une autre enfin
dans le vignoble de Meillonnas. En général, les
fontaines qui fortent de terre depuis Treffort juf-
cju’à Journau & même au-delà , & les ruiffeaux
qu’elles alimentent, me paroiffent produits par la
même caufe.
Il eft aifé de montrer la fuite 8c Tem haînement
de toutes ces circonftances. A l’eft de la vallée de
Drom 3 le fond des baffinsoù coulent des ruiffeaux
& des rivières, notamment celle de Suran , eft
beaucoup plus élevé que les réfervoirs du puits de
Drom. Il eft très-vraifemblable que ces rivières,
par des infiltrations fouterraines, contribuent à
l ’entretien des eaux qui-s’y trouvent raffemblées.
On remarque en piufieurs endroits du lit de la rivière
de Suran, 8c notamment près de Noblens,
des entonnoirs qui femblent indiquer une communication
intérieure entre les eaux de la rivière de
Siiran 8c les réfervoirs fouterrains de la vallée de
Drom. Le lit de cette rivière eft fur des rochers
où l’on voit fréquemment des fentes par où une
grande partie de fes eaux doit fe perdre } -auffi
remarque-t-on que la maffe d’eau qu’elle renferme
dansTon li t , n’augmente pas comme la longueur
de fon cours. On croit auffi que c’tft cette même
rivière qui fournit aux réfervoirs de Drom divers
poiffons qu’on voit quelquefois dans la fontaine.
L e fol paroît favorable à ces communications fou-
terraines que nous fuppofons entre la rivière de
Suran & les réfervoirs d'eau de Drom j car dans
les environs on trouve beaucoup' de ruiffeaux qui
fe perdent & difparoiffent entièrement par des
entonnoirs dont il eftparfemé. ( Voye^ Varticle des
Rivières qui se perdent.) -
C e phénomène de Drom rentre dans celui de
tous les amas d’eau fouterrains qui occupent un
niveau inférieur à celui des vallons avec lefqueîs
•ils n’ont-de débouchés que lorfque ces amas éprouv
ent des crues un peu confidérables. Si vous fup-
pofez le fond des vallées abaifle de quelques pieds,
.alors ces amas d’eau fourniffent a l’ écoulement
d’une fource 8c à l’aliment d’un ruiffeau. ( Voye^
Source. )
On voit par ces détails, qu’ à quelques circonftances
près, les phénomènes les plus ëtonnans ,
lorfqu’ ils font furchargés de circonftances merveil-
leufes, rentrent cependant dans la claffe des phénomènes
ordinaires fi l’on fait écarter ces circonftances.
DROME ( la ) , rivière du département de la
Drôme, arrondiffement de D ie , canton de la
Motte-Chaiençon. Elle prend fa fource dans les
Alpes, à une lieue un quart eft de Valdrome. Elle
coule au nord-oueft , traverfe les lacs de Luc & dé
Beaumont, paffe au fud de Die , va à l’oueft, ar-
rofe Pontaix, Saillans, Aoufte, Creft ; paffe au
fud de Loriol, 8c fe rend dans le Rhône, à deux
tiers de lieue fud de la V o u lte , à quatre lieue?
deux tiers fud-fud-oueft de Valence.
DROME (la). C e département comprend une
partie confidérable du ci-devant Bas-Dauphiné, &
a pris fa dénomination de la principale rivière qui
y a fa fource 8c fon embouchure.
Les rivières principales de ce département font,
i°. la Drôme, qui a fon origine au fud-eft, où elle
fort des Alpes, près de Valdrome : elle remonta
au nord , paffe à Die, arrofe enfuite Pontaix , Saiî-
lans, Aoufte, C re ft, A lle x , L o r io l, 8c fe rend
dans le Rhône j 2®. l’Ifère, que nous faifons con-
noître par un article principal, auquel nous renvoyons.
Les principales villes du département font les
quatre chef-lieux d’arrondiffement , Valence^
D ie , Nyons 8c Montelimar 5 Romans peut encore
être compris parmi les villes remarquables du département.
Sa fuperficie eft d’environ 1,324,327 arpefts
carrés , 8c fa population eft d e '231,188 arnes :
il eft d’ailleurs compofé de trois cent foixante-
Iquaire communes , 8c divifé en quatre arrondiffe- mens communaux ou fous-préfectures, en vingt-
huit cantons 8c juftices de paix.
La préfeéfure eft à Valence. D ie , Nyons 8c
Montelimar font les fiéges des fous-préfeétures^
Il eft dans la dix-feptième confervation foreftière.
t II y a foixante-quinze ruiffeaux ou rivières ; ce qui
| prouve la multiplicité des pentes du terrain , qui
favorifent la marche des eaux courantes 8c en
même tems la fréquence des pluies-, furtout dans
les contrées des montagnes & des collines. Effectivement,
dans le dénombrement de ces montagnes
8c lieux élevés, on en compte jufqu'à trente-fept.
Il y a deux grandes forêts, Charambert & Tau-
lignan. Quant aux productions* on doit dire que
les terres font fertiles. Elles produifent en très-
grande quantité du froment, du vin, des olives 8c
du chanvre. On y récolte de la foie. On y entretient
beaucoup de bétail 8c de volaille. Les rivières
font poiffonneufes, 8c les forêts donnent beaucoup
de gibier. Le vin y eft généralement d’excellente
qualité, témoins ceux de l’Hermitage, de Côte