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qu'il n'a pas eu l’avantage de la voir couler lui-
même, quoiqu’il foie allé deux fois fur les lieux ;
mais il y arriva trop tard la première fois en 1702,
& la fontaine étoit déjà tarie, & l'autre fois , en 1706, il y alla trop tô t , & elle ne couloit pas
encore.
Si l’autoriré de celui à qui nous devons les Délices
de la Suljfe étoit capable de contre-balancer
celle de Scheuchzer fur une quellion de phyfique,
nous pourrions douter que cette fontaine fût périodique
; car cet auteur nie expreffément qu'il y
ait aucune variation dans fon cours. Mais il eft
plus fur de s'en tenir au témoignage de Scheuchzt r
qui a été fur les lieux , q u i, s'il n'a pas vu , a du
moins confulté les habitans du voilïnage, dont le
rapport enfin fe trouve confirmé par tous ceux qui
ont parlé de l'hiftoire naturelle de Saille, dont il
cite lui-même les ouvrages, comme Stumpfius,
Zuinger, Suicer, Rabmann , Wagner, &c.
Il faut pourtant convenir que Scheuchzer lui-
même n eft pas confiant dans le rapport qu'il fait;
mais cela vient de ce qu'il ne parie que fur des
oui-dire. Dans un endroit il allure que cette fontaine
coule ordinairement deux fois le jou r, le
matin fur les huit heures, & le foir fur les quatre
heures.
Dans un autre endroit il dit que cette fontaine
coule ordinairement le foir & le matin ; qu'elle
coule pendant deux ou trois heures, & quelquefois
pendant toute la nuit fans difeontinuation.
L'irrégularité du cours de cette fontaine feroit
encore plus grande à en juger fur le rapport que
le miniftre d'un village voifin de cette fource en
avoit fait à Wagner, & que Scheuchzer a tranf-
crit dans fon ouvrage. On y prétend que cette
fontaine commence quelquefois à couler le foir ,
8c ne celle que le matin 5 qu’elle coule d'autres
fois le matin, & que fon cours fe renouvelle pendant
le jour même ; qu’elle coule fouvent, fans
interruption , trois ou quatre jours confécutifs ,
8c que fouvent aufiî elle demeure a fec plufîeurs
jours de fuite.
Ces variations, quelqu’ irrégulières qu'elles pa-
roiffent, pourroient peut-être s’expliquer par le
mécanifme que nous avons établi pour ces fortes
de fontaines, en fuppofant des variations proportionnées
dans la quantité d’eau qui aborde à cette
fource, dépendamment de la fonte des neiges plus
ou moins grande. On peut voir ci-deffus ce que
nous avons dit à ce fujet ; mais il fautjavouér
qu'il eft difficile de rien établir de bien folide fur
des obfervations fi peu exactes & fi mal confta-
tées. Peut-être même que, fans aucun mécanifme
particulier, les variations de cette fontaine ne
viennent que des feules neiges, fuivant lefquellès
cette fontaine , qui n'eft point entretenue d'ailleurs
, doit couler ou tarir fans garder aucun ordre
périodique.
- BU RL A T S b o u r g du département du Tarn,
B Y R
arrondiffement de C a d re s , fur l’A goût. Sur la montagne
du Paradis , dans le voilïnage de ce bourg ,
il y a une mine de plomb tenant argent i dont la
gangue t ft verte. Il y a auffi un marbre n o ir , donc
le grain eft g re f fie r , farci de villes & de pierres
judaïques.
B U S S A N G , village du département des V o fg e s ,
canton de Ramonchamp. A lle z près de Bujfang on*
vo it les ruines d’ un ancien château qu'on appeloit
de Taille. On le nommoit auffi Mofello , parce
qu'il eft placé près de la fontaine M o fe llo t te , qui
eft la première fource de la Mofelle. Quant au
v illa g e , il eft fitué fur la rive droite de la M o fe lle ,
& à peu de diftance de fa première fource. 11 renferme
des eaux minérales qui ont une certaine
réputation ; mais on les prend peu fur les lieux.
On les tranfporte le plus ordinairement à Plomb
iè re s , qui en eft à fépt lieues de diftance, où on
les b o it à la fin de chaque fai fon des e a u x , parce
qu'elles font purgatives & laxatives. Malgré un
incendie qui a dé voré les meubles du propriétaire
de ces eaux , elles ont été préfervées de manière
à fervir aux tranfports qu'on en fait dans différeras
lieux des environs , & fe b o iv en t avec p la if ir ,
ayant la faveur du vin de Champagne mouffeux. II
y a d 'a illeu r s , dans le territoire de Bujfang, une
mine de cuivre tenant argent.
BU S S Y , village du département du C h e r , ar-
rondiffement de Saint-Amand. Le territoire de ce
village renferme des carrières d'une pierre dure &
d'un grain fort fin , & qui réfifte à l'air : auffi a-t>-
on bien foin d'affujettir les adjudicataires dès ou vrages
publics à n’employer que ce tte pierre.
Je d ois remarquer que vingt villages de différens
départemens portent le nom de Bujfy.
B u s s y , île d 'A f r iq u e , dans la N ig ritiè. Elle a
deux ports très furs. Les habitans font farouches.»
ce qui empêche de commercer librement avec eux.
On en tire cepéndant des beftiaux & des noix de
palmier.
B U Z O T ( F o rê t nationale d e ) ,d u département
de la Haute-Ga ron ne, canton de Montaftruc. Elle
a , dn nord au fu d , deux mille huit cents toifes de
long , & environ mille toifes de large.
B U Z Y ( C ô te de ) , montagne du département
des Ba ffes-Pyrénées, canton d ’Arudv. Elle a de
î'e ft à l ’oueft deux tiers de lieue de lon gueu r, &
offre de beaux détails dans fa compofition.
B Y R S E , rivière du département du Haut-Rhin,
canton de Délémont. Elle prend fa fource dans les
montagnes de la S u if fe , à cinq lieues deux tiers
fud-eft de D é lém o n t , p.affe à Munfte r, à I'eft de
Délémont yj. Lauffen, & , remontant vers le n ord,
va fe rendre dans le Rhin à B â le , à t re iz e lieues
nord-eft de fa four-ce.
C a B A L IR O S ( l a ) , montagne du département
des Hautes - Pyrénées , arrondiffement tk canton
d 'A rg e lè s . Elle a du nord au fud une demi-lieue
d e lon gueu r, & , par le fu d -o u e ft , tient à une
bande dé ro ch e r qui jo in t le mont Né. C e tte bande
a une lieu e de longueur.
C A B A N E S ( l e s ) , bourg du département de
l'A r r iè g e , arrendiffement de F o ix , & à quatre
lieues un quart de ce tte ville . 11 y a dans ce bourg
trois mines d'a rg en t, trois mines de f e r , & une
mine de criftal de roche. C 'e ft à trois lieues nord-
oueft d 'A x que fe tiouvent toutes ces richeflès du
fol des environs de ce tte petite ville .
C A B E S T E R R E . On appelle ain fi, dans les Ant
ille s , la partie de l'île qui regarde le levant. Elle
eft toujours rafraîchie par les vents alifés qui cou rent
depuis le nord jufqu’àTe ft-fud -eft.
La baffe terre eft la partie oppofée. Les vents
s 'y font moins fen tir , & par conféquent fa tem-
' pérature eft plus chaude. D 'a illeu r s, la mer y étant
plus tranquille, elle eft plus propre pour le mouillage
& pour le chargement des vaiffeaux. En fin ,
les côtes y font plus baffes que dans les cabefterres
où elles font ordinairement hautes & .efearpées ,
parce que la, mer agitée les bat continuellement.
( Voye^ S a i n t - D o m in g u e ; voye^ aujfi ïarticle
M a r t in iq u e .)
On peut voir ce qui concerne les deux parties
de ces îles dans c e que j ’ai dit fur les A ntilles : auffi
je crois de voir y ren v o y e r, ainfi qu'aux deux articles
precédens.
C A B IR O L L E ( l a ) , village du département de
l 'A r r iè g e , arrondiffement & canton de F oix. Il y
a une forg e fituée fur la rivière de L a r g e t , dans la
v allé e de BerquiHiers. On y fait ufage de la mine
de Vic-de-Sos.
C A B R E R E T S , b ourg du département du L o t ,
canton de Lauzès , fur la Salle , à une lieue nord
de Saint-' Cirq . Il y a dans ce bourg une grotte
pleine de belles ftala&ites ; elle eft au milieu d'une
montagne, très-efearpée.: on ne peut y entrer que
co u ch é fur le v entre. Elle a près de cinquante
toifes de lo n gu eu r , fur quinze à feiz e pieds de
largeur , d'uiv p]ain-pi.ed fort inégal dans tou te
fon -étendue. Le rocher qui forme fa voûte a environ
quatre toifes de hauteur.
•CA CH EMIR E ( Royaume de ). L e royaume de
Cachemire eft enclavé dans le fond des montagnes
du Caueafe , & entre celles du Grand & du Petit-
T h ib e t.
Les premières montagnes qui bornent le royaume
de Cachemire, & qui touchent à la p lain e, font
comme les premiers degrés d’ un magnifique amphithéâtre.
C e s montagnes font revêtues d'arbre s,
& abondantes en gibier. A u -de là des premières il
s’en é lè v e fucceffivement d'autres beaucoup plus
h au tes, dont le fommet eft toujours cou ve rt de
neiges. Une infinité de fources de ruiffeaux en
fortent de toutes parts. Ce s belles eaux , après
avoir formé une multitude d'autres ruifleaux &
d ’agréables cafcades , fe raffemblent, & forment
une grande rivière qui traverfe la ca p ita le , & de
là va fe rendre dans le fleuve Indus.
L e royaume de Cachemire offre plufieurs phénomènes
naturels, entr'autres des grottes & des crif-
taux de diverfes cou leurs; une fontaine nommée
Sendbrar, qui coule pendant le mois de m a i, &
s'arrête régulièrement trois fois par jour. Son flux
eft ordinairement de trois quarts d'h eu re. Outre
ce tte fontaine in termitten te, la maifon de campagne
des anciens rois eft entourée d'une eau v iv e
qui ja illit , du fond d'un pu its , av ec une v io len ce
& une abondance extraordinaires. C e t t e eau eft
d'ailleurs fi f ro id e , qu’à peine peut-on y tenir la
main. Si l'on ne nous dit pas ce qui donne lieu à
c e jeu des eaux qui s'élancent ainfi du fond d ’une
plaine auffi refferrée , le s puits de Modène &
d’Ar tois peuvent nous repréfenter tous ces effets.
( Voye£ les articles des puits d.’ A lR E , de MODENE
& de Bo y a v a l . )
Bernier nous apprend q u e , dans le beau pays dé
Cachemire, on trouve un grand nombre de ca fcades
diftribuées le long des croupes efearpées
des montagnes é le v é e s , qui forment comme l’en ceinte
de ce grand baffin. On apperçoit de lo in ,
fut la pente d ’une haute m on tagn e, un torrent
qui defeend-par un long can al, & qui fe préc ipite,
avec grand b r u i t , d’ un rocher qui eft d'une hauteur
prodigieufe.
G es fortes de ca fcad e s , fi communes dans lè
Cachemire, font la fuite de la difpofïnon des v a l lées
& v a llo n s , q u i , débouchant des haupes montagnes
, s'ouvrent au deffus des plaines , & s’y
terminent. C 'e ft à l ’endroit même ou ces vallées
font tranchées n e t , & comme fufpendues au d e f-
fuS du fond de cu ve de la vallée commune, que les
eaux courantes à la fuperficie des fommets lès plus
élevés fe précipitent en abondance, & furtout à la
fu ite de la fonte dès neiges ou des grandis orages.
Fontaine périodique du royaume de Cachemire.
Be rn ie r , qui a vu ce tte fontaine en phy fic ien ,
«ffure qu’ au mois de mai, tems auquel les neiges