
s’étendent le plus vers le nord jufqu’à la pointe
de Tfchutki, & même jufqu’aux îles voifînes de
ce cap. Ils ne defcendent guère plus bas que le
pays de l’Anadir, mais on les voit en abondance
aux environs du cap Newnham , fur les côtes
d'Amérique. Les naturels des îles fituées près le
Nofs-Tfchutki s’ attachent aux lèvres & au nez
des débris ofl'eux de la dépouille de walrus en
forme d’ornement. Les naturels d’Unalafcha , du
détroit de Sandwich & de la rivière Retourne,
fuivent la même mode. On ne fait pas fi ces animaux
font de la même efpèce que ceux du golfe
Saint-Laurent. Au relie 3 les défenfes de ceux de
la Mer glaciale font beaucoup plus longues & plus
déliées. J’ajouterai ici qu’on voit ces animaux
réfiJant de préférence fur les glaces, parce qu’ils
ont befoin d’être rafraîchis pour tempérer la chaleur
que leur donne leur excelfive graiffe.
Je reviens à l'île Chérie, qui m’a donné lieu de
parler des walrus, & j'obferve qu’elle produit
d’excellent charbon de terre , & qu’on trouvé
aufli des mines de plomb , tant dans cette î l e , que
dans une petite île adjacente , nommée l’île Gui/
OU des Mouettes.
CH E S S Y , ville du département du Rhône ,
arrondiffement de Ville-Franche, & à trois lieues
de cette ville. Il y a près de Chejfy une mine dë
cuivre, à cent pas dé laquelle fe;trouve une galerie
fouterraine qui a été creufée horizontalement
, à plus de deux cents pieds de profondeur,
pour exploiter les filons du métal. On a renconttjéL,
dans cetapprofondiffement, une fource d’eau chargée
de principes vitrioliques. On dit dans le pays,'
que l’eau de cette fource change le fer en cuivrej
mais pour peu qu’on ait de conêoîffances dé" la
phyfique, on fent la fauffeté de cettéâfferriôn. Le
fait eibéue les fels vitrioliques dont cette eau eft
chargée, précipitent des:particules dë cuivre qui
s’attachent à la fuperficie du fer qu’on y jêrtè, &
lui donnent la couleur & l’apparence du cuivré.
Chejfy a des carrières de très-belles pierres propres
à la conflruétion des différent édifices.
CHE T TER Y , village du département des Ar- j
dennes. On y fait des boulets, du fer en barres, j
en verges & en carrillon, le tout dans les forges
de Beauclaire, qui font bien tenues.
CH E V A G N E , village du département d’Ilîe &
Vilaine, arrondiffement de Rennes, près de l ’ille ,
à deux lieues trois quarts de Rennes. Il y a aux
environs, dans le lieu dit Quefnou, des carrières
de marbre noir veiné de blanc, trop dur pour
être travaillé : auffi on en fait communément de
la chaux de bonne qualité.
CHEVINAY, village du département du Rhône,
arrondiffement de L yon, & à trois lieues trois •
quarts de cette ville. On voit encore dans ce vil- ■
lage des reftes d’aqueducs & des fouterraîns appelés
les Thus, qui ont fervi de retraites aux Sar-
rafins. Il y a,d’ ailleurs une mine de cuivre fi tuée
dans la montagne appelée des Vieilles mines. On
foupçonne , avec quelque raifon , que les travaux
ont été faits par les Romains. Le minerai eft une
pyrite cuivreufe, mêlée à une très-grande quantité
de blende. Les égouts qu’on nomme le toitt ainfi
que le mur du filon, font un fchifte blanc pyri-
teux. Lorfque ce minéral eft extrait de la mine
trié & r ô t i, on le tranfporte, pour le refte des
préparations, dans la fonderie de Saint-Bel.
CHÈVRE (Pointe de l a ) , dans le département
du Finifterre, arrondiffement de Châteaulin.
Elle a , au nord-eft, la pointe de la batterie de
Saint-Nicolas, de Saint-Hernot & de la Chaife,
& fur la côte oueft l’anfe de Kerguillier & celle
; de Quelebar, près de l'anfe de Dinan, à une lieue
deux tiers nord de la Pointe de la Chevre.
CHEVR EUSE, ville du département de Seine
& O ife , chef-lieu de canton, fur T Yvette , dont
la vallée eft très-agréable & bordée de couches
de pierres à chaux. Le grès y eft d’ailleurs fort
abondant.
CHEVR OL LE T ( Forge d e ) , dans le département
de la Haute-Ma;ne , arrondiffement de
Chaumont, dépendante dë la commune de Dance
voir-fuf'l’À ù b è , à trois lieues un quart fud-
oueft de Château-Vilain.
CHÈ ZE , village du département desHaùtes-
Pyrénées, arrondiffement d’Argelès , canton de
L u z , près du ga,ve de Barrëge, à deux lieues trojâ
quarts d’Argeles. Il y a une mine de plomb dani
le territoire de ce village, fur la rive droite dû
gaVe, au bord de la chauffée au delà du pont de
Mayavat. Cette mine renferme de la galène à gros
grains, mêlée de blende & de pyrites blanches,
diiperfécs dans un fchifte noir argileux & calcaire
fort dur.
CH É Z E R Y , ville du département du Léman,
arrondiffement de Genève, & à quatre lieues de
cette ville. C ’ é^oit le chef-lieu d’ un pays 6e d’une
vallée du même nom. Là vallée de Ché^ery, fituée
à la rive gauche du Rhône, s’étend du midi au
nord , jufqu’aux frontières de la ci-devant Franche
Comté , & n’a que quatre lieues de long , Air
environ une lieue de large. Elle eft bornée, au
levant, par le pays de G e x , & au couchant par
une partie du ci devant Bugey. Le terroir èft fertile
en grains & en pâturages.
CHIARA (la ) , rivière du département du P ô ,
laquelle a fa fource au mont Rochemelon, 88
tombe dâns la Sture au deffous de Lanzô, après
dix lieues de cours.
CHICHOUÉ (V a l d e ) , département de l’Ar-
riège, arrondiffement de Saint-Girons, à la def-
cente de la montagne de Crabère & du lac de
Sarran, à quatre lieues fud-oueft de CaUillon. Il a
une demi-lieue de long du nord au fud, & ouvre
un débouché vers le lac & la montagne.
CH 1ER I, village du département du Pô. Ce
village eft Atué dans le Piémont, fur le penchant
d’une colline bordée d’ un coteau couvert de vignes,
dans un terrain fort agréable, & abondant en tout
ce qui eft néceffaire à la vie.
. CHIE VR E S , village du département de J m-
mappes, arrondiffement de Mons. Ce village » fitué
Air la petite rivière d’Hunel , fait une grande récolte
de colfa j auffi a-t-il deux prefloirs à huile.
Outre cela, on y trouve fept brafleries de genièvre
& une faline.
CHIGNON ( le ) , rivière du département du
Ch e r , arrondiffement de Saint-Amand. Elle prend
fa fource à deux lieues & demie de cette dernière
ville , verfe fes eaux à l’oueft, & fe rend dans le
Cher à Saint-Amand.
- CH IG N Y , village du département de la Marne,
arrondiffement de Rheims, & à deux lieues &
demie de cette v ille, fur la montagne qui fert de
bordure à fon baffin , & dont le fol e ft formé par
la couverture de la craie-qui fait le fond de ce
baflin intéreffant.
CHIL LY ».village du département de Seine &
Oife, arrondiffement de Corbeil. C ’eft un village
dont la pofition eft agréable. On y trouve quelques
maifons de plaifance d'affez bon goût. Chapelle
y avoit une de ces maifons où il célébra le
dieu du vin. Molière & Gaffendi étoient de fes
amis.
CH IM À Y , ville du département de Jemmap-
pes, arrondiffement de Charleroi, fur la rivière
Eau-Blanche , à trois lieues & demie de Marien-
bourg. Il y a aux environs de cette ville une carrière
d’araoife très-abondante. On trouve, dans
fon territoire, beaucoup de forges pour la fabrication
du fer. Chaque fourneau confomme quinze
mille cordes de bois, & chaque forge vingt-cinq
mille voies de charbon. Il s'y fabrique des dentelles
très-renommées. Il y a outre cela plufieurs ateliers
de poteries & de faïenceries au milieu des amas
des terres propres à ces fabrications.
à< l'eft du cap San-Lorenzo. On la voit en mer du
golfe de Guayaguil, à plus de foixante lieues de
dïftance. Elle a trois mille deux cent vingt toifes
au deffus du niveau de la mer. La partie fupérieure
eft toujours couverte de neige, & inacceffibli à
huit cents toifes de hauteur perpendiculaire. En
1738 , MM. Bouguer & de la Condamine, de
l’Académie des fciences de Paris, y firent, au pied
de la neige permanente, des expériences pour re-
connoître fi un fil à plomb étoit détourné de la
ligne verticale par I’aétion de la malle de la montagne
CH IM BO -R A CO , f. m. (G é o g r .) , l'une des
plus groffes montagnes du Monde, vraifembla-
blemtnt la plus haute. Elle fait partie de la Cordillère
des Andes. Elle eft fituée, par un degré &
demi de latitude auftrale, près de Riobamba, dans
la province de Quito au Pérou, à cinquante lieues
fur ce même fil. La quantité moyenne, tirée
d'un grand nombre d'obfervations, donna fept à
huit fécondés pour la déviation du fil vers l'axe
de la montagne, quantité qui devroit être beaucoup
plus confidérable dans les principes de Newton
fi la montagne étoit de la même denfité intérieurement
qu'au dehors ; mais il y a beaucoup
d’apparence quelle eft remplie de grandes cavités
fi, comme la tradition du pays le porte, elle a été
autrefois volcan, & qu’on y voit encore aujourd'hui
des bouches & des traces de fon éruption.
Chimbo-Raco, ainfi nommé d'un bourg voifin ap-*
pelé Chimbo , qui veut dire pajfage ( & en effet on
y paffe une rivière ) , & de Raco, qui lignifie neige
dans l'ancienne langue quetchoa ou des Jacas»,
( V o y e i At t r a c t io n des Mon tag n e s .)
CHINE ( l a ) , grand Empire d’A f ie , entre lé
120e. & le 160e. deg. de longitude, & les 20°.
deg. 14 min. 6c 41*. deg. 2y min. de latitude fep-
tentrionale, en y comprenant la Tartarie chinoife,
dont la Chine n’eft féparée que par une grande
muraille de plus de quatre cents lieues., & qui eft
à préfent mal entretenue. Elle éft bornée par la
mer orientale j au nord, par une partie de la Tartarie
ruffe } à l oueft, par de hautes montagnes &
des déferts > au fud, par l’Océan & par le royaume
de Tonquin. Cet Empire a au plus cinq cent cinquante
lieues de l’oueft à l’e ft, 8: cinq cent vingt*
cinq du fud au nord.
Quoique je n’aie qu’ un apperçu très-peu dé*
taillé de la conftitution phyfique de l'intérieur des
terres dans l’Empire de la Chine, je m’attacherai
cependant à faire connoître ce que certains voyageurs
m’ en ont appris, & qui confifte en trois
claffes de terrains, les campagnes plates, les pays
de collines & les montagnes.
D’abord, les campagnes offrent des terrains
plats, fabloneux, jaunâtres & rouges, fur un fond
de glaife. Les pierres font d’une nature argileufe ,
& difpofées par bancs inclinés à l'horizon. Les
Chinois emploient une grande partie de ces terrains
plats à la culture du r iz , des cannes, & à
faire croître beaucoup de bamboux , &c.
Des points de vues très-agréables fe préfentent
fouvent dans les campagnes, & des-collines boir
fées en garniffent les côtes.. En remontant les rivières,
on trouve les collines coupées par gradins.
En général, partout les collines font boifées j les
F f f i