
Angleterre reçoivent une grande partie des eaux
de cette région. Les rivières Amonoofuck & IfraëJ,
deux principales branches du Conne&icut , coulent
fur les pentes occidentales de ces montagnes.
La rivière Péabody & une autre branche de TA-
marifcogin fortent du nord-eft, & prefquë toute
la rivière de Saco fort du fud. La déclivité étant
très-rapide, carte dernière rivière groffit très-fou-
dainemenr dans les tems de pluie, & diminue en-
fuite aufli promptement.
Sur le côté de l’oueft de ces montagnes on
trouve un pas q u i, dans l’endroit le plus étroit,
n’a que vingt-deux pieds entre deux rochers perpendiculaires.
On y a conftruit, à grands frais,
une route, qui eft le chemin le plus court du
Haut-Cohofs à la rivière de Connefticut, & à
cette partie du Canada qui borde la rivière Saint-
François. La rivière de Saco prend naiffance à la
hauteur de cet étroit partage. Un ruilfeau defcend
de la montagne, & ferpente à travers une prairie
qui étoit anciennement, comme nous l’avons d it,
un étang de c a fto r sb o rd é e , d’ un c ô té , par un
rocher efcarpé. Ce ruiffeau .defcend le long du
côté occidental du défilé } l’autre eft la route. Ce
partage s’élargit à mefure qu’on defcend j mais pendant
huit ou dix milles il eft fi étroit, qu’ il n’y a
de place que pour la rivière.
On vo it, à d’immenfes hauteurs & dans des
lieux inaccelfibles, des rochers blanchâtres, d’autres
rougeâtres, dont la furface eft polie par le
frottement-continuel des eaux.
On n’ a trouvé, dans ces montagnes, que du
quartz & point de pierre calcaire. Toutes les recherches
qu’on a faites dans ces montagnes pour
y trouver des mines, ont été jufqu’ ici inutiles.
Les richeffes les plus certaines qu’elles fournif-
le n t , font les eaux qui entraînent, dans les vallées
, un riche limon propre à fertilifer le fol &
lui faire produire les plus beaux blés.
Blanche ( la ) , montagne du département des
Baffes- A lp e s , canton de Barcelonnette. Elle a,
du nord-oueft au fu d -e ft , trois lieues de Ion»
gueur.
BLANCHEROCHE , village du département
du Doubs, à trois quarts de lieue de Morteau. 11
y a une verrerie.
BLANCKENBERGHE, ville & place riveraine
de la mer , canton & feétion eft de Bruges. La f)êche en eft très-renommée. On s’y baigne dans
a mer commodément, autant pour le plaifir que
pour la fanté. Elle fait partie du premier arrondif-
fement maritime.
BLANCSABLON ( Anfe du ) , arrondiffement
de Breft, â un quart de lieue nord du Conquet.
Elle a Tarife du porc Babu à l ’oueft, & au nord
l'anfe, la pointe & le corps-de-garde d'Illiem
BLANDEN ■, village du département de la D yie,
canton de Louvain, près la forêt d'Hervèle, à une
lieue & demie fud de Louvain. 11 y a beaucoup de
bois dans fes environs.
B LATTENB ERG , montagne fituée à côté du
village de M at, dans le canton de Claris, où le
trouve une carrière d’ ardoife de table dont on lait
un grand commerce, furtout en Allemagne. Elle
eft dure, noire, d'un grain fin : on la polit afin de
la dreffer tout-à-faic. Une chofe remarquable dans
cette carrière, c’éft que fes couches font alternativement
d’un grain fin & d’un grain plus groflîer.
Elles font minces , & fe détachent aifément Tune
de l’autre. C ’eft la plus fine, qui eft la plus dure
& la plus compacte, qu’on emploie pour faire des
tables. Il n’eft pas rare d’y trouver des empreintes
de poiffons ou d’arêtes dé poiffons entre les deux
couches. Les beaux & grands morceaux dans ce
genre, que renferment certains cabinets, viennent
de cette carrière. La différence des carrières
qui compofent ces couches 8c les poiffons qui fe
trouvent entre deux, prouvent que le tout a été
précipité 8c dépofé par les eaux. Ces couches font
inclinées, de cinq à fix degrés, vers le midi.
La carrière de Blattenberg paroît inépuifabie. On
croit que celle qui exifte près du torrent de Dief-
th a l, fous les monts dits Eckbergen, dans la
grande vallée du canton de Glaris, a une communication
avec la carrière de Blattenberg y & celle-ci
avec les couches d’ardoife qu’on trouve jufqu’au-
près de Pfeffers. On a aufti découvert une carrière
d’ardoife au pied du village de Sool j mais elle
n’eft pas exploitée , parce que les ardoifes font peu
propres à être détachées aufti légèrement & aufli
uniment que celles de Blattenberg. Autrefois le
tranfport des grandes tables d’ardoife étoit plus
confidérable : ce commerce eft un peu tombé depuis
qu’on préfère aux tables Ü’ardôife les tables
inet uftées avec des pierres de rapport. Cependant
on prétend qu’on tranfporte annuellement hors du
pays, par eau, en Hollande, & de là , fur mer,-en
Angleterre, cent foixante à deux cents caiffes de
petites tables d’ardoife à écrire. Les Hollandais
& les Anglais les tranfpoitent enfuite dans les
deux Indes./
B LA Y E , ville du département de la Gironde,
fur la Gironde. La ville de Blaye eft conftruite fur
un rocher. Rien de plus majefîueux que la Gironde
devant Blaye & du port où l’on s’embarque ! Le
coup-d’oeil eft enchanteur. Là le fleuve a deux
lieues de largeur, mais au milieu, en face même
de la v ille , il y a un fort que Ton appelle Pâté-
de-Blaye, qui bat de tous co té s , de manière que
la flotte la plus formidable, avant d’arriver jufqu’à
lu i, feroit détruite fi elle tentoic le partage de cette
rivière pour atteindre le port de Bordeaux. Les
batteties du fort fe croifant, d’un c ô t é , avec
: celles de la citadelle de Blaye, & de l’autre
avec celles du fort Médoc, fitué fur la rive oppo-
fée, rendent ce partage, non-feulement difficile,
mais impoffible aux ennemis.
On ne parle pas des inconvéniens qu’ il faut fur-
monter pour entrer en rivière, des^bancs de^fable
qui fe préfentent, tantôt d’un c ô té , tantôt de
l’autre, & qui dérangent la marche naturelle d’un
vaiffeau.
Aufli ce fleuve, à l’embouchure de la mer, eft-
il furveillé par une infinité de pilotes côtiers, les
uns habitans de Blaye, les autres de'Roÿans & des
lieux circonvoifins, qui attendent l’ inftant du malheur
ou de la fortune pour prendre le commandement
du navire qui fort ou qui entre en rivière.
Ces hommes ont une étude-pratique tellement
approfondie de tous les écueils mobiles, & favent
fi bien, par la nature des vents, ce qui doit re-
fulter de leur impétuofité ou de leur tranquillité,
qu’ils ont acquis le droit de commander en maîtres
jufqu’à ce qu’ ils aient mis le batiment qu ils
gouvernent hors de danger. C ’ eft même une loi
de fureté commerciale, qu’aucun vaiffeau n entre
ou ne forte de la rivière, jufqu’à une certaine dif-
tance en mer, fans avoir un pilote pour le conduire.
La violation de cette loi eft terrible pouf le
capitaine qui oferoit l’enfreindre.
Le port de Blaye eft fréquenté, en tems de
paix '3 par un nombre confidérable de vaiffeaux
étrangers,.qui rendent cette ville floriffante. Elle
fournit de vivres tous les bâtimens qui fortent de
la rivière de Bordeaux. Il s’y fait un grand commerce
de blé qu’on recueille dans les marais qu on
a defféchési & qu’on tire , en grande quantité,
des départemens voifins. Il s’y fait aufli un commerce
à trois lieues un quart de Grandvilliers, On y fa-
I brique de petites étoffes de laine, auxquelles ce
village a donné ton nom.
BL1GH ( Cap ) eft un rocher élevé 8c de forme
ronde. C ’eft la terre que M. de Kerguelen a appelée
de vins rouges & blancs, & qui font 4©
nature à fouffrir de longs trajets fur mer ; ce qui
procure Taifance dont jouiffent tous les habitans,
qui font en général très-induftrieux.
BLÉRANCOURT , bourg du département
d’ Aifne , canton de Coucy^le-Château. On y fait
le commerce de chevaux, de chanvres & de grains.
On y emploie des terres végétales pyriteufes.
BLESS1ÈRE (C o l d e ) , dans le département
du Pô. C ’eft une communication entre les vallées
d’Houx 8c Prageleto-du-Puy-à-Sapel, trajets de
deux heures remarquables.
BLÉSY, village du département de la Haute-
Marne. C ’eft un des premiers baffins de la Biaife,
car il eft voifin de fa four ce. ( Voye% Bla i se ;, rivière
, pour connoître Vimportance de ce bajjtn. )
BLÉV1L L E , bourg du département d’Eure &
Lo ire , arrondiffement du Havre, à une lLue trois
quarts de Montivilliers. Il y a des eaux minérales.
B L ICO U R T , village du département de TOife ,
canton de Marfeille, fur le ruilfeau de l’Herperie, 1
lie du Rendez-vous ; mais il femble qu'elle ne
peut fervir de rendez-vous qu'aux oifeaux, 8c il
ne doit pas y avoir d’autre animal. Cette île eft la
plus feptentrionale de plufieurs autres qui la v o i-
lïnent. Sa longirude eft à 68 deg. 40 min. eft j fa
latitude à 48 deg. 19 min. fud.
B L IN O (V a l ) , du département de Piémont,
petite vallée qui débouche dans celle de Vraita à
Caftel-Delfino. Elle a quatre lieues de longueur
depuis Caftel-Delfino jufqu'au col de l’Autaret.
B tlSE ( l a ) , rivière du département de la Sarre,
arrondiffement de Sarrebruck. Cette rivière prend
fa fource au pied du mont Schaumberg, coule, au
nord-eft, tourne au.fud-eft, arrofe Saint-Vendel,
va au fud, paffe à Ottweiler, avoifme Neukirchen,
après quoi elle fait cinq ou fix ofcillations, 8c, fe
dirigeant au fud-oueft, elle fe.rend dans la Sarre
à Sarguemines après d ix -neu f lieues d’un cours
très-tortueux, 8c au milieu d’ une vallée fort large
qui offre plufieurs caps avancés à l’eau courante. -
BLOCS ERRANS, PIERRES PERDUES. Tous
des voyageurs ont trouvé, non-feulement dans les
1 hautes régions, comme certains plateaux des Alpe s, 1
mais auffi dans les plaines les plus baffes, des mufles
errantes 8c ifolées, qui leur paroiffoient. comme
tombées des nues, 8c n’ayant aucun rapport, par
leur grain & leur nature, à la qualité dominante
de la contrée où ils les v.oyoient. On en a trouvé
dans les A lp e s , dans certaines provinces de la
Chine 8c de nos départemens. Une pofuion aufli
étrange né leur eft certainement pas naturelle. Un
rocher, Peuvent gros comme une maifon, fans
bafe, n’a jamais été formé ,au milieu de nos plaines
fluviales, comme une ruine antique. D’où vient-il
donc ?finon des débris de ces bancs fupérieurs qui
;ne font plus, 8c qui occupoient les vides des plaines
au fond defquelles ils fe trouvent; enfin, dont ils
étoient fans doute les parties les plus dures 8c les
plus folides. On doit confidérer, comme une chofe
très-probable, qu’il y a eu eh France, en Aile*
magne, en Italie, en Grèce, en Syrie, dans l'A r ménie
8c dans le refte de l’A fie , des terrains contigus
8c continus avec les Pyrénées, les Cévennes,
les Alpes, l’ Apennin, les montsTaurus, Caucafe
8c antres , 8c qu'ils couvraient prefqu’entiérement,
| quoiqu’à un niveau plus b as, les contrées inférieures
; que généralement la coupe de tous ces
terrains , dans' les lieux découverts 8c efearpés,
! nous préfente les arrachemens de leurs lits 8c les
j extrémités de leurs bancs.
Si les pierres d’anehte de nos bâtimens font