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lac de la Bourbouloufe, entre les courahs de deux
culots , puis le lac de Lativadou, qui a reçu le
courant d’un des culots ou centre d’éruption qui
accompagnent le Puy-de-Percufa i enfin, le dernier
eft le lac Paven, dont le baflin offre un entonnoir
fort profond, & pour émiffaire une largè
brèche qui entame fes bords, & qui verfe le trop
plein du lac dans la C o u z e , laquelle pafle à côté,
& va enfui te fe rendre à Bejfe, & fuit le vallon du
courant moderne.
Tous ces différens détails, tous ces phénomènes
dont la ville de Bëjfe eft le centre principal, on les^
pourra fuivre & teconnoître fur la partie de la
Garte volcanique, où nous nous fomvnes attachés-
4 les faire fîgurér.
J’ai obfervé, à plufieurs reprifes, Mont-Redon,
voifin de Bejfe. J’ai trouvé d’abord que cette maffe
étoit totalement féparée des courans anciens qui
Ont éprouvé, fur leurs limites & le long de la
route voifine de Bejjet des deftru&ions confidé-
rables, lefquelles ont mj> à découvert le granit
intaélqui leur fervoit de bafe, furtout entre Serre-
Haut & Puy-Redon. On voit dans cet intervalle
k s mêmes fubftancts pierreufes dont eft formé le
Puy de Mont-Redon,
On remarque dans ce P u y , d’une hauteur médiocre,
plufieurs terraffemens qui s'annoncent p.ir
lin égal nombre de pians inclinés, au moyen def-
quels on s’élève jufqu’ à la plate-forme qui termine
la hauteur de ce Puy. J’ai vu avec étonnement fur
ce fomrnet des prifmes fort beaux & très-réguliers,
dont la plupart offrent des aflemblages de
calottes adaptées les unes dans les autres, avec la-
l'uture apparente fur les faces des prifmes, & encore
mieux furies angles folides. Ces aflemblages
de calottes font par fyftèmes très-remarquables,
& en général ils prëfcnt^nt les concavités conf-
tamment ouvertes vers le haut, des prifmes , & par
conféquent la partie convexe fe montrant toujours
vers leur bafé.
J 'ai mefuré certaines concavités qui vont à plus
de neuf pouces ; mais en général ceci varie depuis
fix pouces jufqu’ à deux , qu’on peut vérifier fort
aifémer.t, parce que plufieurs de ces prifmes articulés
fe trouvent décomposés dans plufieurs des
terraffemens. Dix à douze calottes compofent
l ’épaifleur ordinaire de ces prifmes décompofés ou
non. il y a de grandes parties de prifmes où Ton
ne voit point de et s calottes ni dè ces reprifts
d’aflèmbiages.
C'éft furtout près de la bafe du Puy de Mont-
Redon à l’afotèt du cou< haut comme au fnd eft
qu’on peut obferver ces prifmes décompofés , &•
o ù .l’ on peut étudier ces finguliers affemblages,.
J;’ tnai vu plufieurs qui avoient la forme d’un choux
pommé cru d'une rofe à moitié épanouie’.
Ce n’ eft que d’intervalles à a- très oue les fepa-
rations des a-ticulations ont lira. Le plus fouvenc
les. c lott s r , ftent collées .»nfemble.
Que l.qaes priiînes yce tïx fuitou.t qui fe montrent: |
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fur la face du couchant, font d’un graîn de bafalt^-
fort fin. Ceux qui fe prefentent fur l’afptél du
levant, annoncent plus de mélanges de granits &
de gabbro dans les matières fondues. Je ne puis,
trop exhorter ceux qui s’occupent des différentes
formes élémentaires qui compofent les prifmes articulés,
de faire une étude aufli luivie de Mont-
Redon , & ils y trouveront,, comtpb moi., des
objets intéreflans d’inftruéjtjon fur la compofition.
des bafaltes.
BESSENAY, bourg du,departement.du.Rhône,
canton de l'Arbrcfle,, à uue lieue S^denue eft,de
Montrotier ; on y fait grand commerce de bonSf
vins, -
BESSÏN. Ç ’étoit un pays qui faifoit partie de la
ci-devant Normandie , borné ap couchant par la
Vire ou le Cotentin, au feptentrion par la Manch
e , au levant par Le pays d Au.ge,,& celui des
Marches, & au midi par le pays d’Houime. I l
avoit environ dix-huit lieues de long, fur autant
de large f ce qui faifoit prefque, toute l’étendue
du diocèfe de Bayeux, dont il avôit pris fa déno-,
imination. Il étoit arrofé par la V i r e , la Drôme,.
l’A ure, l'Orne , la Dive & la Loire. On le divifoit
en trois petites contrées} favoir i A proprement
dit y le Bocage & lu Campagne de Caen*
Le Bejftn proprement dit renfermoit le territoire
de B jy eu x , qui en étoit le principal lieu. Il eft
borné au feptentrion par la Manche , au levant par.
la Campagne de Caen ou par la Seule, depuis fa.
fource jufqu’ à fon embouchure ; au midi par le
Bocage, & au couchant par le Cotentin ou par la
V ir e , depuis les environs de Thorigny , bourg fur
un ruiffeau, à une lieue de la rive droite de la
Vite, Ses. autres riv ères, font la. Drôme , l’Aure A
l’Elle & l’Efque. La Drôme & l’Aure fe perdent
au fofle du Spucy, à une lieue de la mer. Cette
peti te contrée peut avoir neuf lieues de long, fur
fept lieues de large. Son territoire abonde en pâturages
excellons , & on. y recueille beaucoup de
blé.,.On y fait aufli de très bo-n cidre. Le poiffon,
la volaille & le gibier y font fort communs. La,
plus grande forêt de. ce pays eft celle de Cerify,.
Les communes' du Bcjfm font partie du departement
de Calvados.:
B E TAN CO UR T (Forêt d e ) , du département
de la Haute-Marne, canton de Donjeux, ,\\rès;
Betancourt.. Elle a cteize cents toi fes dé long,, fur
cinq cents toi fes de large. Elle eft peuplée de plu-
fit ü?s efpèces .dé bois, où le chêne domine,
BETHUNE , ville d.u département du Pas-de-
Calais , chef-lieu d’arrondiBernent & de canton *
à trois lieues oueft de la. Baflee , près .la .péritet
rivière de Brette. Bétkurn a que! que-s m »filins i
farine ,. & beaucoup de moulins à h*wle de Goifat,
Ii y a. une bonne; poterie de. cène. Cette ville eft.
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*uflrrenommée pour fes excellens fromages qü’on
diftribue dans les départemens voifins.
Béthune > rivière du département de la Seine-
Inférieure y arronciifTjiment de Neufchâtel, canton i
^;de Roj-g.es..Elle prend fa. fqurçe préside Gaillefon-!
tajne, & recueille les eaux de la plus grande partiel
du plateau de Forges ; &r après avoir traverfé les j
’arrondiflèmeos de Nèufehâtel & de Dieppe, elle i
fe jette dansl’A rgu e s , au village d’Argues.
B É T IÇN ICO U R T , village, du département dej
l’Aube , canton de Brienne -le-Château, fur la;
rivière de Voire. La-poficion.de ce v illa g e firu é j
au pied d’un, coteau, élevé foi-n;é par, la-bordure
du maflitfiç la traie ftip£rfici=lle.-&, apparente, m’a
-toujours paru très-remarquable, aioff.que celle de;
plufieurs aut-es villages1 de c^tte;contrée, rangés
fur cette limite. Outié cela, c ’efl versucette bordure
que la pente du maflïf crayeux détermine la
dircélibn de plufieurs ruifleaux qui (é portent dans
la vallée- de la Voire &: de l’Ajjbe. On verra ces
.beaux détailsRur la planche de T ro ie s , N®. 8 i ,
BÉTOIRES pu BOITOIRES. iCe font des ou-
•verturesqui font à la fur face- de la terre, & qui
fervent à i.’intrpduélion de l’eau dans les premières
couches.. Je diftinguerai icideux fortes de hétaïres*
les uns qui font ouverts' an milieu, de.cei tainês con-!
-tréps fort plates , & où. les eaux .pluviales n’ayant
pas d’écoulement, on ne peut s’en débarrafieijque
par des iffues qui les abforbent dans les madifs qui
compofent ces contrées..Ces.ouverturèsfont dans
- ce cas l’ouyiiage.de,s habitans.
Les féconds hétaïres fe trouvent natarellement
dans les vallées dès rivières qui fe perdent, &
particuliérement le long de leur lit. Ces derniers
font très-multipliës dans cfes circonilances. Lorf-
que les, rivières coulent à plein canal ,.çes ouvert
tures abforbent'l’eau. Elle,y entre en occafionnant
un bruit & un mouvement circulaire -y femblables
à ceux qui ont lieu dans, les en.tqn.nojrs.;On appçr-
çoit qu’à.cés ouvertures l’eau s’engoufre avec une
grande v itefle, furtout fi ces ouvertures offrent
des plans inclinés qui favorifent l’ affluenpe de l’eau
de tous côtés.
,, Les hétaïres éloignés du lit.de la riyièrè reçoi-
V; nt affez fouvent l’eau qui s’y rend abondamment
avec une grande, vitefle & fans interruption, &
de telle forte que cette eau, qui.ia pénétré arnfi
dans le fein de la terre par le moyen de ces hé-
toires pendant l ’été & ries autres faifons fèches, en
fort en h iv e r , &r va gagner, par un courant marqué
, le lit des rivières.
Ce dégorgement;des eaux intérieures n’eft produit
ainfi que par le refoulement de celles qui
remplirent les réfervoirs. des collines ou des bords
des vallées où coulent les rivières qui fe perdent.
Il eft à pré fumer, que pour lors':, l’eau de ces réfervoirs,
s’élève .julqu’à l’ouverture: des: hétaïres -,
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s*écouleau dehors, 8ç forme çpmmê une fontaine
qui fe décharge duijs la rivière.; On voit que l ’eau
des,réfervoirs fgqterrains, n’a pas d’ autres iffues
quelles.hétoir.es, Ôi^qu’ à mefure qu’elle cr- ît dans
les réfervoirs 3 elle -dégorge par les hétaïres. Ce
commerce de. l’eau;intérieure avec celle de. la ri-
jvièie 'fait que celle-de là rivière éprouve une
âugmenttanon conffdérable.
premiers hétoires dont nous avons parlé ne
.fejtrp'iyent que dans les,parties haut .s des!plaines >
c’tft aux environs de Formerie qu’il s’en trouve
un plus grand nombre, qui font formés comme
mousde.dirons par la fuite,. Il paroît que ceux qui
font fitués prés les communes, de Ville-Dieu-îa-
Montagne, le Autieux, Bofçrdes-Ptiits & Cpntre-
villé; y rpus lieux aux..enyirons ,d£..Formérie , font
ceux qui fourniffent.auyx.fources des^rivièresd'Epte,
du, Terr.ein ,& de Bréfle.,,Cette dernière fe jette
dans la .vallé.e,dJ,A um a le& généralement toute
cette partie haute de plaines, depuis Gajjlefan-
taine jufqu’ à Grandvillieis,, paffant par Formerie,
eft la partie.la plus élevée ou il fe trouve le plus
de hétoires ; ce font même eux qui [fourniffent aux
fources ci r convoi fines de ces contrées. Il ne faut,
pour s’en convaincre, que jeter les yeux fur les
feuilles 11 & jo de la Carte de France.
Quant à l’étendue du terrain compris depuis
Gournay jufqu’ à-F,orges;,.elle eft trop baffe pour
que l’on y rencontre des hétoires. Ge ne font, la
plus grande partie, que des, bruyères qui offrent
de; grandes inégalités,, & dont les parties .baffes
font des molières remplies d’eau , qui ont leur
écoulement par des rigoles ou foffés qui paffent
par-deffous plufieurs p'onts ou arches qui font
partie du grand chemin de Gpurnay à F orges ,lequel
n’eft achevé que jufqu’à la forêt de BiayvCes
rigoles ou foliés, lui vent les; endroits les plus has
de.ces bruyères, Sc vont fe jeter dans l’ Epte, l’un
à Beuvereui.l, & l’autre au Mont-G.ripet.
" . Entre Ga.i] 1 e,fontaine & Forges , l’efpace des
bruyères qui comprend cette .étendue & les vallons
,, eft défriché & converti en herbages & clo-
ffries, avec différens petits ruifleaux qui fe réu-
niffent, & .yor\r fe jeter dans l'Epte au moulin ide
la commune dé Hauffez} mais tqute cette partie
eft trop baffe pour qu'il y ait fieSi hétoires. .
A la gauche de Forges., fur, le chemin qui conduit,,
à enyiron de.ux lieues de.diftance, près Bois-
: Bordel & Bourg-de-Bouchy , à côté d’une habitation
nommée Id FoJfe-a L eau , on trouve un .de
ces hétoires qui pâroit affez confidérable pour alimenter
les fources des rivières d’Andclle & d’Argues
i ainfi qu'un autre embranchement de l’An-
delle aux villages de Mauquenchy & de Ronche-
rolies.
À quatre ou cinq lieues de Forges ou de GaiJle-
Rontaine, fur les confins de la Nonffandiè & de la
Picardie , .dans:les plaines hautes qui n’ont pas de
p e n t e s .q u i n’offrent pas par conféquent d'écoulement
aux eaux pluviales, ces eaux fotnaenc
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