
& n’ eft relferré que vers le fond , au niveau de la i
cacaraSie ou chute brufquée.
Au-delà des chutes , les vallons s’évafent &
s’approfondifient en même tems , comme ils font
reflerrés le plus fouvent avant la chute. Quant à la
première circonftance , il me paroît que deux rai-
ions influent fur ces formes de terrain ; la première
eft la moindre confiftance du fol j la fécondé
eft l’aétion de l’eau qui éprouve la chute.
Je reviens à l’affertion de Buffon, qui ne peut,
comme je l’ ai déjà d it, avoir d'application que
dans les pays de volcans, & où les circonftances
qui occafionnent les chutes font très-récentes,
parce que les courans qui rempli lient les vallons
appartiennent à la première époque, 8c font postérieurs
à la formation du fol intaét. Il eft vrai que
Buffon ne connoifloit pas ces circonftances des
pays voleanifes lorfqu’il nous annonçoit ces afier-
tions très-vagues, parce qu'il n'a pas cru pouvoir
alors indiquer les contrées qui étoient dans le cas
de-les autoriler.
CAUCASE. Le mont Caucafe, fuivant l’idée
qu’en donne en général M. Guldenftaed, eft une
chaîne d’Alpes véritables , qui court d’orient en
occident, entre la Mer-Noire 8c la mer Cafpienrae ,
dans un efpaee de prefque foixante-dix milles,- fur
un mille de largeur.
M. Guldenftaed n’eut pas alors le loifir d’apprendre
à connoître la partie méridionale de cette
montagne ; mais voici le détail qu’il donne de la
pairie feptentrionale. Cette montagne, où elle a
le plus d’élévation, eft couverte de glaces éternelles
5 elle s’étend à dix milles vers le fept-en-
trion, où elle fe perd dans une grande plaine qui
a deux cents milles en carré , & qui eft terminée
à l’orient par les montagnes de la Sibérie, & à
l'occident par celles de la Valachie. Les trois premiers
milles de cette montagne, au-delà des glacières,
font occupés par des Alpes moyennes, &
la partie qui touche immédiatement les glacières
eft compofée de granit. Le milieu-eft formé d’une
ardoife noire & grolïîère, & vers la fin on y
trouve des pierres calcaires.
La montagne de pierres calcaires continue dans
un terrain argileux de quatre milles en largeur :
ce terrain eft plat ; il diminue infenfiblement s 8c.
finit enfin par un promontoire qui eft-large d'un
mille & demi, & qui contient du grès.
Ce promontoire fe perd dans une plaine ar-
gileufe d’un mille & demi, de laquelle s’élève un
nouveau promontpire qui à peine a un rnilié en
largeur. Au dernier promontoire fi ni fient toutes
les montagnes feptentripnalesi & commence cette
plaine immenfe dont nous avons parlé.
Elle préfente fréquemment une argile alcaline,
un fel commun & le nâtrum des Anciens, dont
le natrum de la Paleftine de Haflelquift eft fiire-
ment une efpèce.
Dans les couches du promontoire qui eft compofé
de g rè s , il y a des mines de fe r , de pyrites,
de foufre , du vitriol & des bains. Dans le grès,
on trouve des pétrifications nommées charnues r
mais en petit nombre.
Guldenftaed n’ a point trouvé de pétrifications
au pied des Alpes : il y a au contraire beaucoup
de pierres à fufil, & , de loin en loin , des espèces
de nids de fpath rhomboïdal : on y trouve
auflî, mais plus rarement, des-filons de quartz,
qui contiennent des mines de cuivre 8c de plomb,
8c qui font en plus grande quantité fur les plus
hautes montagnes de granit.
Guldenftaed obferve donc que le Caucafe, quant
à fes couches & aux productions qu’ il renferme „
confirme la théorie de M. Linné 8c de M. le con-
feiller fupérieur des mines, Gerhard , mais que ,
dans plufieurs autres points, ces mêmes montagnes
font auflî contre cette théorie, en ce qu’elles
ne finiflent pas, du côté du nord, par des mon-
, tagnes à couches, 8c que l'on n’y trouve point les
I couches d’ardoife qui devroient être entre celles
! de grès & celles de marbre.
. Quant à l ’ordre des faifons fur ces montagnes ,
le mois de juin, dans les hauteurs, fait le prin-
tems, celui de juillet l’été , celui d'août l’automne,
8c pendant le refte de l’année tout eft
couvert de glaces 8c de neiges, à quoi on ne s’at-
tendroit furem.ent pas dans un climat o ù , à N o ë l,
les pieds de ces mêmes montagnes font encore
couverts d’herbe, & où les violettes font déjà en
fleur? à la fin de janvier. Ainfi l’hiver ne dure
dans la plaine qu’ un mois, durant lequel on voit à
peine quelques floccons de neige. Guldenftaed
termine fes obfervations fur ces montagnes, en
difant que le féjpur ne peut .être que très-agréable
dans une contrée ou l’ on peut éviter auflî facilement
le froid dp l’hiv-er, que les chaleurs de
l’étév
C AUDEBEC, ville du département de la Seine-
Inférieure , arrpndilfement d’Yvetot. Cette vilje
eft fituéè fur la rive droite de la Seine, au pied
d’une montagne couverte de bois. A une lieue 8c
demie , fur l’autre rive de la Seine, eft la forêt de
Brqthonne, qui contient douze mille arpens. L’ avantage
que fui donne fon port lui affine un commercé
conltant. Celui qu’elle fait en graips, vins,
eau-de-vie , ardoifes, planches, fe r , charbon de
terre , eft affez considérable.
C A U N E S .(les) ,, ville du département de
l’Aude., arrondjflement de Car.calforme. J1 y a de?
carrières de marbre , entr autres UP£ que l’ on
confervoit pour le roi. Dans les montagnes voisines
, on trouve neuf.camètes .de marbre blanc ,
noir, jafpé, dit porlpt, bleu-turqnin.aufii jafpé,
appelé cervelas > un albâtre-tigré , & un blanc-incarnat
5 tous marbres intéreffans .& .d’un grand
ufage pour la décoration de nos appartenons.
C AUPENNE, village du département des Lan- j
des, arrondilîement de Saint-Sever. Près de ce ;
village on trouve une mine d’afphalte ou forte
de bitume au lieu nommé Bafiennes : c’ eft là ou
l ’on peut le recueillir en certaine quantité.
CAUS (Pays de). Ce font des pays élevés, 8c
dont la fuperficie eft couverte de plufieurs bancs
de pierres calcaires d’un grain ferré ,■ avec très-
peu de terre végétale. A une certaine diftance des
limites de l’ancienne & de la nouvelle terre, on
trouve de ces pays de Caus qui font établis fur
un fyftème de pierre de fable, dont la furface va en
s’abaiffant à mefure qu’on s’éloigne de ces limites.
Les bords des pays de Caus ( cautes') font fort
efcarpés : on y voit la fuite des bancs de pierres
dures 8c de terres qui en forment le maftif. Ces
fyftèmes de bancs 8c de couches font fouvent parallèles
à l’horizon, 8c quelquefois incliné^. C'eft
par leur matière calcaire qu'on les diftingue des
pays de fchiftes.& des pays de granits, qui offrent
des productions différentes & beaucoup plus de
fraîcheur que les pays de Caus 3 par la manière
dont l’eau des pluies y circule. On trouve aulfi dans
ces contrées beaucoup de coquillages dépofés par
la mer j mais en même tems ils font empâtés dans
des bancs de pierres calcaires fort durs, 8c qui ont
reçu une infiltration long-tems continuée.
C ’eft fur les Caus des diocèfes de Mendes , de
Vabres & d’Alais qu'on entretient ces troupeaux
nombreux de brebis, dont le lait fert à faire les
fromages de Roquefort.
Les Caus du Q uercy, du Bas - Limoufin font
de même nature que les précëdens, 8c fe trouvent
placés de la même manière par rapport à l’ancienne
terre du Limoufin, 8c relativement à la
pierre de fable qui forme une ceinture tout autour
de ce maflif. ( Voye^ Pie r r e de s a b l e . )
Ce qu'il y a de remarquable auflî dans les pays
de Caus3 c’eft qu’on y trouve peu d'eau circulant
à leur furface, 8c un affez grand nombre de vallons
fermés 8c fans débouchés fuperficiels, comme
lant enluite intérieurement fur la pierre de fable
qui lui fert de bafe. ( Voye.1 V allons fermés ,
où tous ces phénomènes lont expofés en détail}
voye\ aujfi l'explication d’une Carte où l’on a figuré
un de ces pays de Caus. )
C AU S SA D E , ville du département du L o t ,
arrondilfement de Montauban, fur le Comte,
ruiffeau. Le commerce de Caujfade confifte en
grains, beftiaux, volaille, fafran , fil de chanvre
de bonne qualité ; toutes produ&ions des envi*
rons. Il y a des fabriques de toiles communes, où
l'on emploie cette production territoriale.
CAU X . C ’étoit un pays & une contrée de la
Haute-Normandie, borné au nord 8c au couchant
par l’Océan ; au midi par le Vexin normand 8c le
pays de Bray } a 11 levant par la Brefle, qui la répare
de la Picardie. Il peut avoir vingt-lix lieues
dans fa plus grande longueur , du levant au couchant',
8c huit- lieues dans fa largeur, qui eft à
peu près égale dans toute la longueur de ce pays.
Il y a peu de rivières , & .l’on n’ a de bonne eau
qu’avec beaucoup de peine. Dieppe en etoit la capitale.
L’ air y eft fort épais le long des côtes. Cette
contrée eft connue par fa fertilité, 8c furtout par
la culture de fes terres. Les pâturages, outre cela,
y font très-bons, 8c le fol y produit en abondance
toutes fortes de grains : on y recueille auflî quantité
de fruits. Ordinairement les fermes 8c les villages
font entourés de pommiers 8c de poiriers.
Une grande partie même des campagnes eft plantée
d’ arbres alignés, qui n’empêchent point qu’on
y fème & qu’on y recueille , comme ailleurs,
toutes fortes de grains, tant la terre y eft féconde.
Le cidre & le poiré que l’on fait dans ce pays de
la grande quantité de fruits qu'on y récolte , font
très-eftimés , & les-habitans en font leur boiflon
ordinaire} ils en font auflî un crès-grand débit
pour Paris Se ailleurs.
La volaille du pays de Caux eft en grande réputation
: on donne aux poules le nom de gelinotes
de Caux. Le gibier & le poiffon y font bons 8c
abondans 5 les légumes y font excellons : ôn y recueille
beaucoup de lin & de chanvre de très-
bonne qualité.
Tout le monde connoît la beauté du teint des
Cauchoifes, leurs grâces, la richelfe 8c l’ élégance
de leur parure. Il n’ eft point d’habillement plus
• agréable, fi on le compare à ceux des Àlfacien-
nes 8c des Hollandaifes, qui font fort élégans.
Pour ce qui concerne l ’hiftoire naturelle , les
différentes contrées fourni Ifent un grand nombre
de fotfiLs , des fluors, des ftalagmites 8c des
géodes fort nombreux. Ce pays fait aujourd'hui
partie du département de la Seine-Inférieure.
CAV AIL LON , ville du département de Vau-
clufe} elle eft fur une hauteur & dans une île
formée par la Durance. Le territoire de cette
ville femble ne faire qu'un feul jardin : on y recueille
abondamment toutes forces de fruits 8c de
denrées, tels qù’artichauts, pois verts, pêches,
qui fo n t , avec les mûriers, le plus important objet
de commerce de cette ville. Elle doit la fertilité
de fes terres aux eaux de la Durance.
C AV ALAIRE (Calanque & Cap d u ) , département
du Var , arrondilfement de Draguignan,
entre le cap de Bonporteau 8c la grande plage de
Cavalaire,
C a v a l a i r e (Grande plage 8c Ecueil de) ,
du département du V a r , arrondilfement de Draguignan
, canton de Grimaud, entre le cap de Ca-
S s 1