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Verte que par un ifthme fort é tro it, lequei/fait la
communication de, l'Acadie avec la terre-ferme.
On appelle Baye des mines le fond de la Baye
française , qui eft terminé par un ifthme,.
Baye d’Hudson, golfe très-confîdérable de
l’Amérique feptentrionale, dans les terres arctiques.
Elle reçut fon nom de Henri Hudfon , Anglais
, qui la découvrit en 16 1 1. Elle elj: au nord
tiu Canada, à cent lieues de Quebec. Elle s’étend
du nord au fud depuis le 51e. degré de latitude,
jufqu’au 64e. Elle a près de deux cents lieues de’
largeur dans fa partie feptentrionale : dans fon
milieu une prefqu’île s’avance au fud pendant quarante
lieues.
Les environs de la baye d*Hudfon n'offrent aux
obfervateurs qu’une terre inculte, fauvage, hérif-
fée de rochers très efearpés & à côté de ravines
d’une profondeur effrayante, & de vallées où ne
pénètrènt point les rayons du foleil. Les neiges
enraffées depuis des liècles, & les glaces qui s’accumulent
d’ années en années, rendent ces contrées
inabordables. Les hivers y font fi rigoureux, que
les liqueurs & l’efprit-de-vin y gelent. Les hommes
y habitent en petit nombre, & ont une taille qui
n’ excède pas quatre pieds. La mer elle-même,
couverte d’ immenfes glaçons , défend les, approches
des vaifleaux pendant neuf mois de l’année..
C e qui; attire les Européens dans un pays fi fauv
ag e , c ’eft qu'il eft très-riche en pelleteries de
toute efpèce, outre quelles-font les plus eftimées
de tout le Canada.
L’entrée de la baye d’Hudfon, qui eft à l’extrémité
du détroit d’Hudfon, laquelle eft commune
avec l'ouverture de la baye de. Baffin, n’ eft praticable
que depuis le commencement de juillet, juf-
qu’à la fin de feptembre. On voit par-là que, dans
ccs deux bayes , l’été y eft fort court ; aufli font-
elles à peu près à la latitude de l ’Iflande. On doit
penlêr combien peu les eaux & les mers ont eu de
liberté pour crëufer les badins de ces .deux bayes.
Nous devons faire ces réflexions, puifque nous
nous occupons de ces efpèces de mers méditerra-
nées,auxquelles nous reviendrons à leurs articles*
( Voye% les articles Ba FFIN & FJUDSON. )
Baye des Morues, fur la côte méridionale de
r île de Terre -Neuve, au couchant de la côte du
Chapeau-Rouge.
Baye de Plais Ance, baye d’Amérique, dans la
partie méridionale de Terre-Neuve. Elle a un fort
qui eft habité par les Français.
Baye des Pu ans , golfe du lac Michigan, dans
la partie feptentrionale.. II forme comme une féconde
baye, nommée baye des Nôgues, du nom j
d’une nation de fauvages qui habitent, lés environs.
Cette 'baye des Bilans n’ a guère que fept à
hjàit lieues de moyenne largeur. Dans le fond de
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cette baye, le pays eft agréable. C'eft là que demeurent
les Sakis & les Orchagras, qu’on a nommés
Puans. On les connoifloit auparavant fous ht
dénomination de Natian de P’étun.
* Baye de tous les Saints , grande baye d’A mérique,
fur la côte orientale du Bréfil, au midi
de la ville de Saint-Salvador. C ’ eft le rendez-vous
des vaifleaux qui vont dans les Indes orientales.
Baye des Trépassés , fituée dans la partie
méridionale de la grande île de Terre-Neuve. Elle
eft fréquentée par des pêcheurs français.
Baye de la Trinité : elle fait partie de la
côte orientale de l’île de Terre-Neuve,"& au nord
de la baye de la Conception. Nous avons, cité fept
bayes qui font partie des côtes de Terre Neuve :
cela donne une idée des1 enfoncemens fréquens
qu’on y trouve, & des formes qui favorifenc la
navigation fur les côtes de cette île , rendez-vous
de nos pêcheurs de morues.
BA YO N N E , ville du département des Baffes-
Pyrénées,.chef-lieu d'arrondifiement &: de canton*
à une lieue de la mer, au confluent de la Nive &
de l’ Adour. Ces deux rivières, après avoir partagé
cette ville en trois parties à peu près égales,
fe réunifient à une demi-lieue de là , & vont fe
perdre dans l’Océan , en y formant un port de
barre* 1
Le marbre des environs de Bayonne.zfo entièrement
blanc : il fe tire des Pyrénées.:
Bayonne a l’avantage d’a voir, pour fon commerce,
deux rivières qui ont flux & reflux. Elle
reçoit de petits mâts par la rivière de Nive ; mais
il en vient de très-beaux par le gave d’Oléron
que l ’on tire des vallées d’Arfte &r de Baratbn ,
dans les Pyrénées. Ces mâts arrivés à- Bayonne
font mis dans une foffe faite exprès pour lés ra-
maffer : de là on les fait palier à Brefl & 'dans les
autres ports de France. L’entrée du port de
Bayonne eft difficile ; maisdes vaifleaux abordés y
font en fureté.
Nous devons parler du principal commerce de
cette ville. Il entre à Bayonne environ quinze mille
balles de laine de toute qualité : on les diftingue •
en fégovies fuperfines, fégovies léonèfes, fégovies
ordinaires; fories fégoviennes, burgalèfes j.
foriesede Caballeros , fories molines , grands &:
petits albarafins ; cuencas étremenas, campes d’Ar*
j ragon, fleuretons de Navarre, & toutes fortes
d’agnelins.finsen furge & lavés. Quantité de né- 1 gocians de Bayonne achètent une partie de ces
laines en furge, & les font laver fur les lieux pour
leur compte. Les autres s’adreffenc dire&emenc
aux Efpagno’s qui ont des troupeaux , ou à des
marchands de cette nation, qui les envoient toutes,
lavées pour leÉ y vendre à leur nom $. de manière
que les négocians de cette, ville, peuvent, fe pto-
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curer ces laines de Ia.première m ain, & font en état
de les mettre dans le commerce à bon compte.
BAYONS. Les terres que le Mifliffipi inonde au
piintems, reçoivent tous les ans un petit dépôt.
A droite & à gauche du lit de ce fleuve l’eau luit
les pentes des terrains bas, & finit par fe rendre
dans un grand nombre d'égouts & de canaux naturels
qui la portent jufqu'à la mer. Ces canaux
ont été nommés bayons. Les égouts des cvprières
qui font aux environs de la Nouvelle-Orléans,
donnent nai flan ce à une forte de rivière qui aboutit
au lac de Pontchartrain. Cette rivière, formant
une forte de petite baye , a été nommée Bayan,
diminutif de baye. C ’ eft ce Bayon qui a fait donner
le même nom à tous les canaux ou égouts du Mifi-
fiffipi. Il y en a de confidérables -. tels font la
Fourche des Chiùmaches, à foixante lieues du fort
de la Balife, qui eft à l’embouchure du fleuve s le
Bayon de Plaquerràne, à foixante & dix ; celui de
Manchac, à foixante & douze s celui de Lata-
nache, à quatre-vingt-quinze; celui de Tckafa-
laya, à plus de cent lieues de la mer, & plufieurs
autres dont l'énumération eft inutile à notre objet.
Tous ces canaux ou égouts font à l’oueft du fleuve,
excepté celui de Manchac, qui fépare ce que j’ on
appelle \'i'e de la Nouvelle - Orléans du pays des
Chaiïas & desNatche\. Je remarquerai ici que cette
prétendue île eft partagée en plufieurs autres par
des canaux à peu près femblables, & que ce Bayon
de Manchac relie a fec les trois quarts de l’année.
Il n’en-eft pas dé même de Tchafalaya, qui ne
manque jamais d’eau , & qui eft plutôt un bras du
fleuve contenant le quart à peu près du courant
principal, qu’ un fimple bayon. Il fe termine à la
mer près de la baye Saint-Bernard. Il étoit autrefois
fort peu confidérabie : ce n’eft que depuis une
cinquantaine d’années qu’ il s'eft élargi au point de
former lui feul une grande rivière. On eft porté à
croire que le fleuve entier prendra fon cours de ce
côté; car une bitture de gravier jette tout le courant
où ce canal fe trouve.
. Comme le pays eft peu habité, on néglige les
bayons, & ils font la plupart encombrés d’arbres
que l’eau du fleuve y porte & y laifie : il y en a
aufli qui tombent du rivage même. Si les bords de
ces- bayons étoient défrichés & habités,. on n’y
laifleroit pas pourrir ces arbres , & les bateaux
pourraient naviguer librement par ces bayons dans
toutes L s parties de la Bafîe-Louifiane. ( Voye\ ut
article de la B AS s E-Lou I si A NE & celui du MiS-
sissipi.)
BAZADOIS (le ) , ci-devant pays de Guyenne
& de Gafcogne : il fait maintenant partie des dé-
partemens de la Gironde & de Haute-Garonne*
Ce pays étoit arrofé par la Garenne, le D ro t, la
Dordogne, l’Urance, & e . Son-climat eft tempéré
& fain. La terre produit des blés & des vins d’ex-
celknt£s> qualités* à la- réfeEve de la. partie méri-
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dionale qui eft trop fabloneufe, & où commencent
les grandes landes. Les habit-ans de ces contrées
cultivent quantité de chanvre, qu’ ils envoient à
Bordeaux par la Garonne. On y exploite aufli des
bois de toute efpèce & de conftruélion pour U
marine. Il y a aux environs de Bazas deux fabriques
de faïence , & plufieurs blanchifleries de
c ir e , où l’on fait beaucoup de bougies. La Garonne
fert beaucoup au commerce de cette contrée
; car la marée monte dans ce fleuve jufqu’à
Langon, petite ville du Ba^adois, à dix lieues à
l’eft de Bordeaux.
BAZOCHES DE-GALLERANDES, village du
département du L o iret, arrondiflfement de.Pithi-
viers. Les productions de la contrée confident en
b lé , v in , lentilles & fafran. Cette dernière denré
e , par fa qualité fupéireure , forme une branche
principale de commerce pour Orléans & Paris : le
refte palfe à l’étranger.
B AZOIS, contrée qui occupoit la partie orientale
du pays appelé Nivemois. Il étoit compofé de
plufieurs vallées bordées par les montagnes du ci-
devant Morvan. Cette contrée avoit dix lieues de
longueur, fur autant de largeur. Elle eft arrofée
de plufieurs petites rivières, dont la principale eft
celle ci'Airon. La terre,p?u fertile en b lé , abonde
en pâturages excellens, en bois & en mines de
charbon de terre. La ville de Moulins-tn-Giiberc
eft comme le chef-lieu du pays, qui fait partie du
département de la Nièvre.
BAZOUGES , département de. la- Sarthe, arron*-
pjMmânf de la Flêche-près-le-Loir. Les environs
produifent un vin rouge très-eftimé, qui conferve
cependant un petit goût de terroir.
B A ZUS , arrondiffement de Bagnères, canton
de la Barthe-<le;Nefies fur la Nefles, à une lieue
un quart de la Barthe. 11 y a dans les environs des
montagnes où l’on exploite des marbres g- ts*
BE ( Grande & Petite Iles de ) , département
d’ Ilîe & Vi.aine, au bord de la mer, attenantes
Saint-Malo ; elles ont chacune un fort.
B ÉAL-DU-PONT ( l e ) , rivière du départe**
ment des Hautes-Alpes, arrondiffement de G ap ,
canton de Serres. La fource eft à une lieue &: demie
à l’eft de Serres. Elle coule à l’oudt par le nord,
& fe rend dans la Malaife à une lieue dt T. fource.
B EAUCA IR E , ville du département du Gard,
fur le Rhône. Il y a un canal de Beaucaire à Nîmes ;
il commence à l’étang d'Efcamandre, & v a , après
quelques finuofités , fe terminer à Beaucaire, où il
fe décharge dans le Rhône. 11 a quinze mille toifes
| de longueur. En 1734, on découvrit un grand
| chemin des Romains ,.qui va de Beaucaire à Nîmes.
C ’ eft une partie de l’ancienne^ route aurélienne.