
forme un peu différente > mais cette différence eft 1
autant ddte au caprice qu'à la coutume. La pioche
qu'ils emploient pour travailler la terre a un bec
recourbé & pointu, avec lequel ils bêchent les
terrains d’une manière très-favorâblé, 8c absolument
inconnue dans les autres îles de la mer du
Sud.
Les pirogues font allez Semblables à celles des
îles des Amis j mais elles font d'une conftruétion
plus lourde & plus groflière. Les doubles ou accouplées
Sont compofées de deux grands arbres
creufés en gouttière, avec un plat-bord élevé
d’ènviron deux pouces, & fermé, à chaque bout,
par une efpèce de cloifon de la même hauteur j de
forte que chaque pirogue préfente la forme d’une
auge en carré-long ^ d’environ trois pieds plus -
courte que toute la longueur du bâtiment. Ces
embarcations ont une ou deux voiles latines, &
chaque voilé eft tendue fur deux perches.
■ S’il falloir juger de l’origine.de cette nation, on
la prendroit pour une race mitoyenne entre les
peuples de Tanna & des îles des Amis, ou entre
ceux de Tanna & de la Nouvelle-Zélande , ou
même entre les trois, par la raifon que leur langue
e ft, à quelques égards, un mélange de celles de
ces différentes terres. Les Calédoniens fon.t à peu
près du caractère de ceux qui habitent les îles des
Amis j ils font phlegmatiqucs comme eux, mais
ils ont beaucoup plus de douceur & d’affabilité.
( Voyez Ba l a b é a , l'He des Pjns & 111e de Bot
an iq ue . )
C ALËNZANA , ville du département du Golo,
arrondi fie ment de Ç a lv i, & à deux lieues de cette
ville. Près de cet endroit 8c de la mer îl y à une
belle mine de fer.
CALIFORNIE. Cette péninfule s’étend depuis
le cap Blanc, latitude 3 2 , jufqu’au cap Saint-
Lucar, latitude 23. Elle eft bornée, à l'e ft, par
un grand golfe appelé la mer Vermeille, qui reçoit
dans fon baflin la grande 8c impétueufe rivière de
Colérùdo. La côte occidentale eft montueufe, fa-
bloneufe 8c flérile. Plufieurs volcans , tant en terre
ferme que dans les îles , y éprouvent de fréquentes
éruption!.. La côte orientale offre des plaines étendues
, & coupées par des vallées que de? ruif-
feaux multipliés arrofent. 11 réfulte de la , que tout
le pays eft couvert de forêts & d’arbres fruitiers
très-nombreux. Le fol 8: le climat, furtout àTVIon-
te re y , latitude 36 degrés , font propres à la production
de cous les végétaux, & furtout à la culture
dé la vigne, qui produit de fort bon vin.
Les naturels forment une belle race d'hommes,
grands 8c bien faits.
Cette contrée fut découverte, en 1539, avec
les régions adjacentes, par François U.lioa, & le
point le plus reculé des te très qu'on reconnut, fut
le cap de Mendoça.
François Drake s’établit, à lalatitude de 38 deg.,
à la fuite de la même côte, en 1 5 7 0 ,8c il nomma
cette contrée la Nouvelle-Albion t à câufe de fes
rochers blancs. Il y trouva la même race d’hommes
qu’èn Californie.
Deux liècles après , la côte a été vifitée par le
capitaine Cook. A partir de la Californie, la mer
a foixante & treize à quatre-vingt-dix S rafles de
profondeur. La terre eft en conféquence d’uné
hauteur modérée , offrant une alterniuve de côL
lines 8c de vallées, & partout couverte de bois
jufqu’au bord de la mer. Toute-la c ô te , dans une
très-grande étendue, eft à peu près uniforme,
préfque droite 8c fans havres , avec une grêvé
blanche qui borde le rivage. Ceci règne jufqu’à la
rivière d’Oregon ou la grande rivière de l’ôueft.
Nous n’avons qukin détail très-imparfait des
animaux de cette province. Il eft certain cependant
qu’elle pôflede deux quadrupèdes à toi fon de
laine. Quant aux oifeaux, les Jéfuites nous aflu-
rent, & ils méritent d'être crus fur cet article,
qu’on y trouve tous ceux qu'on voit dans le Nouveau
Mexique 8c la Nouvelle-Efpagne. Les caps
de la Floride & de San-Luccr font fous les mêmes
latitudes, 8c forment à peu près les extrémités de
l'Amérique fêptentrionale j mais notre ignorancè
fur lés productions des vaftes provinces du Nouveau
Mexique laifle aux naturaliftes futurs qui
pénétreront librement dans ce" beau pays, uné
ample matière à recherches.' Humboldt les a
faites. _
Il eft impoflîble que, dans ün auffi long efpace,
la nature du fol & la température de l’air foient
partout les mêmes. On peut dire cependant qu’en
général le climat eft fec & chaud ; que le terrain
y eft nu, pierreux, fabloneux & ftérile par confé-
quent. Parmi le petit nombre d’arbres qu’on ÿ
trouve, le plus utile eft une efpèce de cierge ,
dont les fruits font la principale nourriture des
habitans.
La mer, plus riche que la terre, offre des poif-
fons de toutes fortes, 8c en grande abondance}
mais ce qui rend le golfe de Californie plus digne
d ’attention, ce font les perles, qui, dans la faifon
favorable, y attirent, clés diverfes provinces du
Mexique, des hommes auxquels on a impofé la
loi de donner au Gouvernement le quint de leur
pêche.
Les Californiens font robuftes, mais parefleifo
& infenfibles ; ils font plus ba fanés que les Me>;i-
caisis. Cette différence de couleur prouve que la
vie policée de la fociété change & modifie l’ordre
& les lois de la nature , puifqu’on trouve fous la
zone temperée un peuple fauvage plus noir tjue ne
le font les nations civiliféés de la zone torride.
CALLE ( Pont de la Grande- ) ' département du
V a r , canton d’Hièrés, fur la côte füd-eft de 1 île
de Porqucroiles , entre le cap-Roux & le cap du
ëévaignet. Tous cës détails fot.t iméreffans fur la
côte des environs de Toulon.
C ALLES 9 ville du département du V a r , a.tron-
cUftement de Draguignan, & à deux lieues nord-
eft de cette ville. Il y a dans Calles quatorze mou«-
Uns à huile j ce qui fournit l’objet d’un grand commerce.
CAL LIAN , bourg du département du V a r ,
arrrndilfement de Draguignan. On voit à Callian
un château orné de marbres blancs que fournif-
fent les carrières des enviions. C e bourg a‘ une
verrerie où il fe fabrique toutes fortes de verroteries,
comme bouteilles, gobelets, 8cc. Outré
cela , on trouve dans le territoire une carrière
remplie de belles ftalaélites. On y trouve auffi du
charbon de terre, 8c , en s'enfonçant dans la montagne
de l’Efterel, on y rencontre du jafpe fan-
gui.n, avec beaucoup de quartz çriftall.iin > quantité
de porphyre, dé ferpenrine, d'ophi.ee, des agates
& autres pierres très eurieufes. '
CALME. Ce font des -phénomènes affez difficiles
à expliquer, que les calmes çonftans c.u’ on
éprouve dans la Guinée , à deux degrés de l’équateur
, fous l’ équateur nlême, furtout en avril, mai
8c juin, tems où il n’y a point de mouflons, tandis
que la même chpfe ne fe rencontre point dans les
autres endroits fitués fous l'équateur. On y voit
fouvenr.un ecnéphias affez fréquent, qui.réjouit
les marins parce qu'il leur fert à franchir l ’ëqua-
teur > car fans ce fecours, en allant de l'Europe
dans l’ Inde, les marins font arrêtés un mois entier
fous l’équateur 5 maïs ils ont foin d’éviter la côte
de Guinée, 8c , fans perdre de tems , ils dirigent
leur ceurfe vers la cô te du Bréfil, afin -de nôtre
pas furpris par le calme, qui a quelquefois retenu
des vaifleaux pendant trois mois.
: G A i me ( Pointe). Cette pointe eft fituée dans
la côte oueft de l'Amérique feptentrionaie. Le célèbre
Çook lui a donné ce nom % caufe du calme
qu il éprouva tandis qu’il fut par fon .travers.
A huit lieues de la Pointe Calme, & dans la
direction de l’aueft, on trouve une autre pointe.
La cote forme, ,entre ces deux pointes , une baie .
q u i, en,quelques parties , cache les terrains fitués ;
par .derrière , lors même qu’on regarde du haut
des mâts.. Il y a aulfi iràe baie au côté nord-oueft j
de cette dernière pointe, dans ■ l’intervalle qui la j
fépar.e d’un promontoire .éleve, appelé cap Newenr ■
hum. On trouve ici que le flot porte avec force/
au nord- .ueft le long de la côte. La mer eft .haute
a midi, 8c l’on mouille dans cet endroit par vingt-
quatre .brades, à quatre lieues du Continent.
Je dois à cette oecafion annoncer de grands
calmes qu’ on rencontre à la mer près les cotes du
cap V e r t , & qui fe montrent à la fuite de la dif-
parution des vents alifés./
CALPÉ , haute montagne d’Éfpagne, au détroit
de Gibraltar, qu’on regarde comme une
colonne d’Herc.ule, & à laquelle on oppof® Abyla
qui eft em Afrique , vis-à-vis de celje--ci. ( Voyer
A b y l a . ) Il auroit mieux valu nous apprendre la
correfpondance des matières qui co.mpofe;it cq^
deux montagnes, & montrer par-là leur ancienne
union , que de répéter les fables des Grecs & des
Egyptiens, pour qui une belle fuppofition étok
une raifon plus frappante que celle qu’on ppuvoic
tirer de Leur cor.ftitution phyfique, dont ils ne
favoient tirer aucun avantage , parce qu’ ils ne re-
cherchoient que des cataftrophes extraordinaires.
C ’eil ainfi que plufieurs fa vans, en s’attachant à
l ’explication des fables, fe font écartés du feul
moyen que nous avions d’être véritablement infertiles
, l’obfervation de la nature. Ils n’ont pas
fenti qu’en s’attachant aux formes des terrains qui
reftent, on étôit furement fur la voie de conftater
les événemens & les circonltances qui les ont 'accompagnées
lors des premières opérations des eau?
qui débouchoient par-deffus l’ifthme du détroit.
Enfuite il convient d’y joindre l’aétion de l’Océan
lorfqu'il a pu concourir avec les forces méditer-
ranées qui ont accouru de toutes parts des differentes
parties élevées du Continent, & au deflus
du niveau delà mer, furtout dans les premiers tems
de la formation du baflin de la Méditerranée.
C A L V ADOS ( Département du ) . C e département
tire fon nom d’une bandé de rochers placé®
fur la côte , à l’oueft de l’embouchure de l ’Orne.
Cette bande de r.oehers a été appelée C a h a d p s ,
du nom d’ un bâtiment efpagnol qui s’y perdit autrefois..
.
Il comprend une partie de la Bafle-Ncrraandie ,
en y ajoutant les diocèfes deLifieux & d’Evreux,
qui appartiennent à la Haute.
’ Les terres, fiirtout dans la partie orientale , y
produifent ü’excelle,ns pâturages, & une très-
grande quantité de pommiers dans la partie appelée
la vallée d’Auge.
Les principales rivières font la T o u q u e , 1^
Dive , l’Orne 8c la Vire.
La Touque commence fon cours dans le département,
au fud, remonte au nord, pafife à Lifieux,
à Pont-l’Evêqu.e, & fe jette dans la mer un peu
aiirdelà du lieu .dontelle -porte le nom.
La Div.e a fa fomcé dans le voifinage de celle
de la Touque 3 elle fuit la même direction dans
! fon cours, & Je fond dans la mer à Dives.
L’Qrhe, qui commence fon cours dans le déparr
tement dé fon nom , le .fuit à l’e ft de Sée.z en fe
portant au nord, àrtofe Argentan, C a en , puis
fe rend dans la mer par une vallée fort ouverte.
La V ifé prend fa fource au fud de la ville qui
lui donne fon nom., 8c dans fon département j fe
dirige au nord, arrofe V ire , Saint-Lo, puis fe
jette dans la mer. On pêche du faumon, qui remonte
dans cette rivière. Son embouchure eft fort
large , & forme une inondation connue fous fe
nom de Vey Vadùm.