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P ositions dans la craie. Positions fur la .limite. P ositions hors la craie.
Courtemont.
Montagne de Malmont.
Malmy.
Virginy.
Le Mont-Charmont.
Maflige.
Rouvroy.
Bouconville.
Fontaine en-Dormois.
Ardeuil.
Vieux.
Marvaux 8c Aveyres.
ô
Le Mont-Saint-Martin.
Sugny. '
Contreuve.
Bourq.
■ Marsr fous-Bourq.
Tou reelles.
Loify.
-5 Coulommes.
Vaux-en-Champagne.
Sainte-Vaubourg.
[Saulce- Champenoife.
[Mont-Laurent.
Seuil.
Thugny,
Bierme.
ÎSault.
Pargny.
Doux.
Novy.
La Folie.
Dyonne.
Couvercy.
Mont-ilé-Sery.
Juftine.
Vilaine.
Les Neuf-Fontaines.
E Chapes. V
C R AM A N T , village ^ du département de la
Marne, arrondifiement d’Epernay, canton d ’A vizé, ,
& à une lieue deux tiers d’Epernay : on y récolte
& on y fait commerce de vins blancs excellens.
Les montagnes .qui avoifinent ce village pré-
fentant des détails i mère fia ns pour la géographie-
phyfique , nous allons les décrire.
§. I. Montagne de Cramant.
La montagne de Cramant eft bornée par celle
d’Avizé & de Cuil, 8c forme Une partie de cette
dernière , car elle a la même. élévation : leurs
fommets font au même niveau , 8c leurs couches
font parallèles , & compofées de matériaux de
même nature. . . .
La mafle eft en. partie couverte de b o is , 8c
l’autre partie inculte ne produit que des bruyères
& des plantes : la terre végétale en eft jaunâtre
8c arénacée. Sous cette couche eft.une.terre ar-
gileufe, enfuite une pierre calcaire affez dure,
dont l’intérieur renferme quelques coquilles } elle
a fept à huit pieds d’ épai f l eur , . . . .
On trouve deffous celle-ci un lit de fable
rougeâtre
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rougeâtre de plufieurs pieds de profondeur, dans
lequel on voit des mafies de grès colorées en rouge,
& des filex- ou pierres à fifiil.
Sous ce fable elt dit falun friable 8c coloré,
enfuite de la marne : à toutes ces couches fuccède
le tuf calcaire,- puis le banc de craie qui fe trouve
dans cette montagne, à quarante pieds environ de
profondeur. Sur le penchant de cetcé montagne
qui domine fur le village de Cramant, 8c dans les
environs du b o is , les couches fe trouvent dif-
pofées dans un ordre différent. La terre végétale
eft marneufe, grifâtre & fort peu fablonneufe. La
pierre calcaire fe trouve à la montagne j elle eit
tendre, formée entièrement de coquilles, comme
rouleaux, v is , fabors., buccins. Sous cette pierre
fe trouve du falun très-friable , enfuite de la pierre
pourrie, de la marne, du tu f calcaire, 8c enfin le
banc de craie.
$. II. Montagne d’Avi^é.
Cette montagne , fituée vers le milieu de la
ch3Îne qui eft à l’ oueft de Châlons-fur-Marne ,
eft plus élevée que celles des environs j elle a
quatre cent foixante-Ieize pieds de hauteur verticale,
8c neuf cents toifes de pente. Sa furface
a près d’une lieue carrée; Elle eft bornée par un
vallon du côté deGrauves 8c par les montagnes de
C ra m a n t & d’Auger. La terre végétale qui couvre
fon fommet varie dans quelques endroits} mais fur
la plus grande partie c’eft un limon fablonneux 8c
extrêmement jaune : dans d’autres cette terre eft
d’ un rouge-brun j elle renferme du quartz grenu
ou meulière 8c de l’argile} enfin » dans les vallons
entre cette montagne & celle d’Auger, elle eft
poire , femblable à du terreau i aufli renferme-t-elle
quantité de débris de végétaux, qui font prelque
dans l’ état terreux. Sous cette couche de terre végétale
, qui a fept à huit pouces d’épaiffeur, on en
trouve une fécondé, d’ un limon jaune, de dix-huit
pouces à deux pieds : vient enfuite le banc de pierre
calcaire , qui a depuis trois jufqu’à dix-huit pieds
d’épaifleur. Cette pierre eft aflez dure , quoique
renfermant une grande quantité de coquillages,
parmi lefquels on diftingue des v is , des fabots 8c
des moules. Les maffes de pierres qui font à une
certaine profondeur ne contiennent plus aucune
coquille entière 5 8c comme les corps marins qui
font entrés dans fa compofition ont été extrêmement
comminués, celle-ci eft très-compaéle 8c préfente
un grain fort ferré. Sous le lit de* cette pierre calcaire
eft une couche de terre ou de limon jaunâtre,
dans laquelle on rencontre des caiiloux épars, colorés
en noir, en brun & en rouge. Parmi ces fi-
lex on en trouve quelques-uns d’un gris noirâtre :
il y en a de roulés & d’ agglutinés enfemble,. Plus
bas eft un lit de. fable rougeâtre »dans lequel eft
du grès en grandes maffes 8c coloré. Cette couche
de grès varie dans fon épaiffeur> car elle a depuis
cinq jufqu’à douze pie.as & plus : cependant on
Géographie-P hyjique. Tome I I I •
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j trouve fur la pente fud-oueft de la montagne un
1 autre banc d’un grès rougeâtre, très-dur, de plufieurs
pieds d’épailfeur, qui fe trouve immédiatement
tous la terre végétale Sc fur un lit de fable
coloré où il s’eft formé. Sous la couche de grès 8c
de fable on rencontre de l’argile noirâtre, enfuite
une terre falunière » friable , 8c colorée, fous
laquelle eft un tuf calcaire, dur, contenant un
eu de fubftance ochracée ; enfin , on trouve le
anc ou le maflif de Craie à la profondeur d’environ
cent pieds.
Au fud-oueft de la montagne d’A v iz é , derrière
les bois, eft un vallon entouré de montagnes. La
nature des couches qui entrent dans leur compofition
diffère abfolument de celle des lits qu on
trouve aux environs : la terre végétale en eft noirâtre
j elle contient- beaucoup de végétaux dé-
compofés & réduits en terre, de l’argile & un
peu de fable. Cette contrée étant arrofée par un
ruiffeau ôr par l’eau de plufieurs fources, la terre
en eft humide 8c marécageufe. Sous la terre eft un
lit de tourbe légère, fibreufe 8c friable, formée
d’un amas de racines 8c de tiges de plantes aquatiques.
Cette couche , qui a cinq à fix pouces ,
recouvre un lit de tourne plus compacte que la
précédente, noire, vitriolique, 8c affez bitumi-
neufe j elle contient, comme la première, beau*-
coup de débris de végétaux. Il n’a guère que
dix-huit pouces d’épaiffeur. Sous cette tourbe on
trouve une argile noirâtre, arénacée, dans laquelle
font enfevelis des arbres entiers & à demi dé-
compofés 8c noircis par le concours de l’eau &
de l’acide vitriolique. Ce bois foflile eft noir
comme l’ébène, furtout le chêne. Lorfqu’on le tire
de la terre , il eft mou} mais après qu’il a perdu
fon humidité, il acquiert une certaine dureté à
l’air. En fouillant plus avant, on trouve dans le
fable quelques morceaux de bois, des glands 8e
des noifettes entièrement pétrifiés.
Les obfervations qu’on a faites fur ce vallon ,
& où fe trou voit une grande quantité de bois enfouis
à la profondeur de dix à douze p;eds, nous
prouvent que des arbres qui garniffoient le haut
de la montagne ont été précipités naturellement.
Tous les végétaux, en fe décompofant dans là
terre, ont formé ces tourbières, tandis que la
forêt a fourni des arbres qui, enfouis à une certaine
profondeur, ont donné la matière des bo:s
fofliles. Cette tourbe d’Avizé ne s’emploie pas
comme combuftible j elle répand, lorfqu’on la
brûle, une odeur très-défagréable de bitume : on
brûle' cette tourbe en tas, comme le charbon de
bois, 8c on en obtient une cendre qu’on emploie
très-avantageufement pour l’engrais des tern-s, 8c
furtout de celles qui font en prairies artificielles.
Ce qui prouve que la tourbe d’Avizé contient
beaucoup de bitume, c’ eft que des ruiffeaux 8c
des fources découle une fort grande quantité
d’huile de naphte, qui fuinte à travers lès terres
8c les pierres. Ce pétrol provient aufli des yein^s
Y y y