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pafle en chaleur h plupart des autres lieux de l ’Inde,
Comme le fol n’eft prtffque que du fable,il s'échauffe
fort ai fé mène par les rayons du foie il aux mois de
juin & de juillet, où ils agiflent plus vivement.
Le pays feroit ftérile fi les pluies qui viennent
réglément tous les ans, & qui durent quatre mois,
ne le rendoient fécond & ne remplilfoienr d s ré*
(ervoirs quedeshabitans ont creufés de toutes parts
avec de grands travaux, pour avoir, pendant la
féchereffe, de quoi abreuver leurs beftiaux & ar-
rofer leurs terres : il y en a qui ont jufqu’ à trois
milles de tour, dont une grande partie eft revêtue
de pierres , & q u i, pendant fix à fept mois qu'il
ne tombe point de pluie, fourniffent, par des ruif-
feaux abondans^& qui coulent fix heures par jour,
de* quoi arrofer une très-grande étendue de ce
pays.
Dans les lieux qui font au nord de la ligne, le
vent du nord commence pour l ’ordinaire au mois
d’oétobre, & dure jufqu’à la fin de mars ; au mois
d’avril il tourne au fud 8c règne jufqu en feptembre j
c ’eft ce qui fait les moulions, qui font fi fort réglées.
. Les pluies ne font pas,moins réglées, mais elles
ne commencent pas au même tems dans tous les
lieux j elles durent à Siam depuis le mois de juin
jufqu’au mois d'octobre $ à- Malaie , depuis juillet
jufqu’en décembre 5 à Pondichéry, depuis octobre
jufqu'en janvier -, à Batavia, depui^ le mois de novembre
jufqu'en mars i il pafle peu de jours fans
pluie pendant ce tems.
C o r o m a n d e l (Minesde diamans delà côte de).
Les mines de diamans de ce pays font en général adjacentes
à des montagnes qui commencent près du
cap Comorin, & ont cinquante milles d'Angleterre
de large, fe joignant en quelques endroits, & en :
d’autres s’écartant les unes des autres : de là elles \
s'étendent jufqu'à Bengale. C ’eft près de ces montagnes
qu’ on fait que font ces mines. Mais fi ce pays
abonde en richeffes, il eft d’ailleurs ftérile & n'a
de bonnes eaux qu’en très-peu d'endroits. Les chemins
font rudes & pénibles j l'on ne fouille que
peu de mines, & cela même en fecret, de forte
que la plupart font abandonnées ou cachées.
COR.OMANDIERE ( Pointe des Efpagnols ) ^
département du Finifterre, arrondiîTement de Château
Lin,- canton de Crozon, dans la rade de
Bref!. Elle a la pointe de Roberk à l’oueft, & l ’anfe
de Ponfcorf au fud.
CORRÈZE ( Département de la ). C e département
tire fon nom d'une rivière fort foible, mais
qui a été diftinguée par les villes qu’elle arrofe,
Tulle & Brives 5 il comprend le Bas-Limoufin ancien.
-
Les bornes de ce département font, au nord,
celui de laCreufe; à l ’eft, celui du Puy-de-Dôme j
au fud, celui du L o t5 à i’oûeft, celui de la Dor-
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1 dogne, 8c au nord - oueft celui de la Haute-
Vienne.
Ses principales rivières font la Corrèze, qui a
fa fource au nord-eft de Tulle, pafle à Corrèze, à
T u lle , à Brives & à Terrafîon.
La Vezère. Il y a deux rivières de ce nom, celle
que l’on nomme le Haut-Vezère, qui a fon origine
au nord-oueft d’ une petite chaîne de montagnes 8c
de Luberfac, coule au fud-oueft dans le département
ayant de fe réunir au Bas-Vezère, qui commence
à couler un peu au deflus de Bugeat , pafle
àTe ign ac , à Uzerche, à la papeterie de Vigeois,
à AbalTac, & fe réunit à la Corrèze au deffous
xie Brives. Le Bas-Vezère réunit enfuite le Bra-
dafeou, Leyre &deux autres èmbranchemens j 8c
dans l’intervalle de la Corrèze & du Bas-Vezère
coule la rivière .de Donzeriac.
Si je pafle maintenant au fud-eft, je trouve la
Dordogne, qui d’abord fert de limites au département,
& y pénètre entre Servières, Argentât 8c
Beaulieu , qu’elle arrofe en conféquence de cette
difpofition. La Dordogne reçoit d’abord le Çhava-
noux, enfuite la Piège , groffie de la Sarfonne qui
pafle à. U flc l, puis la Triocfanne qui arrofe.Neu-
vic & Lufège, qui pafle à la Pleau , 8c qui y réunit
trois embranchemens. Enfin, le Douftre, qui
arrofe la Roch-e-Canillac : il ne refte plus que les
parties fupéiieures de trois rivières , qui pajflent,
l’une près de Turenne, l’autre à Meiffac, & la
troifième à Curemont.
Les principales villes font T u lle , U z e r ch e ,
Brives & Uffel.
Brives, jolie ville fur la Corrèze , commerce de
vins, de châtaignes, d’huile de n oix, mouchoirs
de foie imprimés, filatures de coton, mouchoirs,
fils 8c coton fond rouge.
Tulle, grande ville au confluent de la Corrèze
& du Soulan, commerce en manufa&ures d’armes
à feu & papeteries.
Ujfel. Son commerce confifte en cuirs & pelleterie
,chanvre , toiles & cire.
Vigeois. Papeterie fur la Vezère.
Ce département a peu de terres fertiles en froment,
mais plus en feigle. Il y a beaucoup de châtaigniers
, de noyers 8c d’excellens vignobles.
La fuperficie de ce département eft de 1,16f, 1 3 y
arpens carrés, 8c fa population a été eftimée de
24 3,£ ƒ 4 âmes.
CO R SE , département de la France & île dans
! la Méditerranée, entre le 41e. 8c 1643e. degré de
latitude nord, & entre le 8e. & le 10e. degré de
longitude eft. Elle a la ville & le golfe de Gênes
au nord j à l’e ft, la mer de Tofcane 5 au fud, un
détroit de dix milles qui la fépare de la Sardaigne,
& la Méditerranée à l’oueft. Sa plus grande longueur,
à prendre de la partie du nord au cap Corfe,
jufqu’à la partie méridionale au port de Bonifacio,
eft ae trente-neuf lieues. Sa largeur, qui eft inégale
, eft dans quelques endroits de dix-huit lieues,
&
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8c dans d’autres de quinze, plus ou moins. Cette
île eft féparée de la Sardaigne par le détroit de Bonifacio.
L’air y eft mauvais 8c mal-fain. D’ailleurs, 1 intérieur
de l’île eft montagneux , pierreux & plein
de forêts cependant il y a quelques vallées agréables
& fertiles. L’ île de Corfe a cinq cent vingt-
neuf lieues carrées de fur face, ou deux millions
fix cent trente-fix mille arpens, mefure de Paris.
Elle eft partagée en deux départerriens, celui du
Golo au nord, 8c celui de Liamone au fud. Certe
île produit du froment, du feigle , de l’orge, du
millet. 11 n’y a point d’avoine, 8c les habitans font
forcés de nourrir leurs chevaux 8c leurs mulets
avec de l’orge.
Il y croie beaucoup de lin, dont on fait des toiles
groflïères. Plu fleur s cantons de .cette île produi-
fent des vins excellens. Les vins blancs de Capo-
Corfo ont beaucoup de rapport au Malaga. Celui
de Faviani peut fe boire pour du Syracufe. L’olivier
eft fort commun en Corfe. On trouve de
beau corail fur la côte qui fait face à la Sardaigne.
Il y en a de trois fortes, du blanc, du noir 8c du
rouge. L’ île nourrir toutes fortes d’animaux fau-
vages & domeftiques; Les chevaux font de petite
race, ainfl que les mulets & les ânes, mais, comme
les chevaux, agiles 8c vigoureux. Il y a beaucoup
de gibier, poinc de loups & peu d’animaux venimeux.
Les montagnes donnent du plomb, du cuivre,
du fe r , de l’argent, de l’alun, du granit, du porphyre
& du jafpe : on y trouve auflî du talc & de
l’amiante ou asbefte. On prétend même qu’il y a des
.émeraudes & quelques autres pierres précieufes.
Près de San-Fiorenzo, il y a une mine d argent fort
riche , puifqu’elle rend cinq livres fterling par
quintal. Le fer de Corfe eft d’ une qualité fupé-
rieure, étant d’une dureté égaie à celle du fer
préparé d’Efpagne, qui eft le meilleur que 1 on
connoiffe.
Conftdérations particulières fur la Corfe.
Cette île eft alongée du nord au fud, & la chaîne
de montagnes qui la partage dans toute fa longueur,
fuivant fa direction, eft conftamment compofée de
.fubftances graniteufes ou d’ un noyau de l’ancienne
Terre. —
C ’eft autour de ce noyau, dont quelques fommets
ont jufqu’ à quinze cents teifes d’élevatiôn au def-
fus du niveau de la mer, que tous les maflifs fecon-
daires font diftribués 8c adoffés en s abaiflant par
des pences plus ou moins rapides. Cette grande
chaîne, qui partage la C o r fe , commence à la
pièvre d'Oftriconi 8c s’étend jufqu’ auprès des bouches
de Bonifacio. Sur les côtes, elle a pour limites
les bords de la mer à droite & à gauche, 8c les
montagnes du fécond ordre ; celles-ci commencent
au Cap-Gorfe, fuivent les pièvres dejNebio 9 de
Vietralba, Bigorno , Rejlino, Valla-Rufiia, Ra^io ,-
Venaco y Serra , 8c urte partie de celle de.CaJiello,
Géograpkie-Phyjîquc. Tome l l l .
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Les montagnes du premier ordre font formées
généralement, comme je l’ ai d it , de granits, &
dans les granits l’on trouve plusieurs filons de
pierres noires de gabbro, de ferpentines plus ou
moins dures, des jafpes, des porphyres 8c des
variolites : fur quelques parties de cette chaîne
appartenant à l’ancienne te r re , font deux maf-
fifs ifoiés de pierres calcaires, en couches inclinées.
Un de ces maflifs eft à une lieue d’A fco , l’autre à
la montagne d’Afinao, au deflus de Queuza. Ces
deux maflifs calcaires font établis vifiblement fur
une bafe graniceufe, 8c plus élevée qu’aucune autre
partie de ceux qui font de même nature 8c du
même ordre.
On trouve, dans les montagnes du fécond ordre,
des matériaux de ces derniers maflifs, des pierres
calcaires en couches inclinées, des fehiftes, des
pierres.de fable, compofées en grande partie des
.débris de granits, de ferpentines, de variolites,
de pierres ollaires : il s’ y trouve aufli de la mine de
1er oétaèdre 8c quelques autres mines, enfin plusieurs
fortes de criftallifations.
Les montagnes du premier ordre , Iss plus éle-
, vées, font le Monte-Rotondo, le Monte-Doro 8c
le Monte-Cinto. Suivant les opérations dés ingénieurs
chargés du terrier de la C o r fe , la première
de ces montagnes a quinze cent douze toifes au
deflus du niveau de la mer. On trouve à fon Commet
un lac qui peut avoir cent foixante toifes dans
fon grand diamètre, 8c cent dans ftfh petit 5 il verfe
fes eaux dans le Venaco.
A la partie feptentrionale du Monte-Rorondo,
il y a plufieurs petits lacs continuellement glacés,
8c entpurés d’une neige donc la fonte fournit l’eau
de ces lacs.
.. Outre ces lacs', il s’en trouve encore trois autres
dans la maffe graniteufej l’un, qui eft proprement
la fource de la rivière.de Reftonica; enluite
celui de Creno, dont les eaux s’écoulent dans lé
fleuve Liamone ; enfin le lac Nino, le plus grand
de tous quant à fa furface, mais qui n’a que très-
peu de profondeur. C ’eft un lac qui eft devenu marais
j c’eft proprement une vafte prairie fubmergée:
pendant l ’été fes eaux diminuent, & laiffent à découvert
des pâturages excellens. Le fleuve de Ta-
vignano prend fa fource au midi, 8c le Golo au
nord de ce lac.
Enfin on trouve, dans ces mêmes cantons, les
veftiges des baflins de plufieurs autres lacs qui ont
été comblés, 8c dont les formes font encore bien
vifibles. Celui de Nino, dont j’ ai parlé, eft celui
qui approche le plus de l’état de ces derniers.
( Voye% Varticle L a c . )
Les granits de ces montagnes élevées fo n t,
comme nous l’avons dit à l’article G r a n it s ,
conftamment par maffes, fans aucune efpèce de
ftratification; mais comme il s’y trouve ce que nous
avons indiqué comme des fentes de defjiccation, on
y remarque en conféquence, dans certaines parties
,, des fommets arrondis, des divifions en ca-
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