immenfe, d’où elles fe font précipitées fucceffive-
menten formant ces dépôts qui font nos couches.
Comme l'hiiloire ne nous a pas confervé le fou-
venir d’ une inondation plus étendue que celle du
déluge, quelques naturaliftes n’ont pas fait difficulté
de le regarder comme ayant contribué à la
formation des couches de la Terre. Parmi ceux qui
ont adopté cette opinion, Woodward peut être
mis au premier rang. Cette hypothèfe a eu-un grand
nombre de fettateursj mais depuis. Woodward, de
bons obfervateurs ont reconnu que le déluge n’é-
toit pas propre à rendre raifon de la formation des
couches qui nous occupent ici. Effectivement, comment
admettre qu’ une inondation paffagère qui,
fuivant le récit de MoiTe, n’a pas même duré une
année, ait pu produire toutes les couches compo-
fées de fubftances fi différentes les unes des autres,
dont on trouve de fi grands rraCtus dans toutes les
parties du globe de la l ’erre? N ’eft-il pas plus rai-
fonnable d’attribuer ces couches au féjour des mers
qui ont fucceffivement, & pendant plufieurs fiè-
c le s , occupé les parties de nos continens où fe
trouvent ces couches ? C ’eft dans le baffin de ces
mers que fe font dépofées peu à peu les differentes 1
fubftances dont leurs eaux ont été chargées. Nous
avons dit ailleurs que les fleuves qui fe déchargent
dans ces mers, charioient fans celfe un limon qui
n’ a pu manquer de former à la longue des dépôts
immenfès. D’ailleurs, à ces matières adventices fe
font réunies toutes les dépouilles des animaux marins
q u i, réfidant fur les différentes parties du
fond, ont élevé ce fond, l’ont comblé par des
matériaux dont on reconnoît encore la plus grande
partie, & que les flots ont étalé par lits & par couches.
Leur étendue & leur épaiffeur fe trouvent
proportionnées aux familles nombreufes de coquillages
& d’autres animaux marins quidiabicoienc &
fe multiplioient dans ces parages.
Or, il eft aifé de voir que tout ce travail de la nature
fuppofe une mer tranquille & nullement livrée
à des agitations violentes , à des bou!e.verfemens
femblables à ceux qui ont dû accompagner les déluges
, & furtout le déluge univerfel, s’il a eu lieu
comme inondation. Mais ce q u i, de nos. jours, a
le plus contribué à Amplifier les quefttons qui concernent
les couches de là Terre y c’eft la diftinétion
des différentes parties de fa furface, qui offrent
des couches de telle ou telle natuie & de telle ou
telle forme. Ainfî les couches inclinées ou d e là
moyenne terre, les plus anciennes, ont été diftin-
guées des couches horizontales delà nouvelle terre
plus récente. Les couches des hautes montagnes ont
été diftinguées^ des couches des montagnes moins
élevées, adoffées à ces premières, ou même des
cpuches des collines. On a fait une claffe à part dés
couches produites par les.débordemens des rivières, •
qui portent fur les terrains, qu’elles couvrent une fi
quantité prodigieufe de limon ou de gravi ers:, & i!
q u i, au bout de plufieurs fiècles, forment des lits £
que 1 ce il diftingue facilement des bancs plus an- |
ciens qu’offrent les bords de leur vallée. C ’eft II
qu’on peut compter le nombre des débordemens
de ces rivières par celui de ces dépôts qui ont
dérangé le lit de la rivière à mefure qu’ils fe font
formés. ^
«aimiiguc u cp u is p eu ae tems aes couches ca|Sln^ecso ^m pdoel éleasv edse dm’uant iègrreasi nc uoiutevse,r td eo up iceorrmes
ppoacintet .é Otén p rao fdeunittie sf apcairle lmese enat uqxu,e & c eqsu c’eolulcehse és toni’eonnct 1c aonusv qraugie, ddaens se dmifbfréarfeenmteesn ésr fuoputtieornrasi,n os n&t v doems iv coels
lmesa tuiènrse sd eàs daeust rineste,,r v&a• llleess qounet lqduéepfoofiése tsr èfus-iévlaonigt nléess étoptoaqleumese ndte dleifufresr eenmtebsr.a f(e Vm^eonyesr dVans des pofitions olcans Epoques.
)
On trouve une grande quantité de ces couches
jtiperficielles en Sicile, près du mont Etna* en Ita-
lie, près de Naples , aux environs de Rome & de
Viterbe » en Auvergne, en Velay & en Vivarais ,
fur une très-grande étendue de terrain. Si Lazzaro
Moro eut mieux connu ces produits du feu , on
pourroit croire que c’eft d’après leur étude & leur
! examen qu il auroit cru ou imaginé que toutes les
| montagnes avoient été produites par les volcans ,
u ou 1 on voit qu’il auroit étendu à tout notre
Globe des phénomènes qui n’ exiftoient que dans
la contrée qu il nabitoit, & encore feulen.ent à la
fuperficie de la Terre.
t Lorfque nous diftinguons les couches compofées
de matières vomies par les volcans des couches de
te mer, nous ne prétendons parler que de ces dépôts
fuperficiels qu’on trouve autour des cratères
ou des centres d éruption j car il faut bien remarquer
que, dans plufieurs pays voîcanifés, il fe trouve
a une certaine profondeur & deffous des couches
; compofees^ de matières intades, de pierres calcai-
I res, & même de lits de coquilles, des bancs de'
laves » des lits de matières cuites pulvérulentes qui
, ont ete «ratifiées par les eaux de la mer avec les.au-
tres fubftances. Laconnoiflance qu’on a acquife dans
ces derniers tems, de tous les produits du fe u ,
nous a appris, en même tems que nous diftinguions
les matières premières , à reconnoître dans leur
arrangement le travail des eaux de la mer, qui les
avoir diftribuées par bancs & par couches , comme
. les autres matières intactes qui fe trouvoient mêlées
avec elles.
Enfin, ce qui a jeté le plus grand jour fur ce
qui concerne les couches de la Terre , c’eft la détermination
ou la délimitation des pays où il ne fe
trouve plus de couches, ou toutesdes fubftances pier-
reufes font feulement par maffes, & où ce qu’on
a pris pour des féparations de couches ne font que
des fentes produites par la defficcation qu’ont
éprouvée ces maffifs. On verra dans l ’article D i s t
in c t io n des co u c h e s , un des cara&ères les
plus decififs pour ne pas confondre, comme plu-
iieurs naturaliftes habiles d’ailleurs T’ont fait jufqu’
à préfenf, la ligne de réparation des couches avec ’
les fentes de defficcation des maffifs. ( Voyez G r a n
it s A b a n d e s , A n c ie n n e t e r r e et N o u v
e l l e TERRE. ) draA fua mcioleymene ndte toutes ces diftin&ions on parvienqui
ont été faiteàs cpoanrc illeise rd itfoféurteenss l ensa toubrfaelrifvtaetsi,o n&s
làe sm hoynptorethr èefne sm eêntnfaen-tteémess dc'oamprbèise nun f eoxnat minefnu fifniacnotmes
plet de ce grand phénomène des couches de la Terre. En comparant les deferiptions détaillées des couches tpeorurerf lt’reexst rfaaéittieosn d d’aeps rcèhsa lrebso enxs cdaev taetirorens, penoturre pcreilfleess ddeess pbiaenrcres sv àa briâétsir, q&u adnets mines diverfes, on y verra à leur matière & a leurà fletruart icfoicmatpioonfi,t i&on ,d ’qauparènst cveesr fecsa rcal&afèferes sq uoen jep ovuiernras dle’isn driaqnugeerr , dqaunes j el epso duirrai
faire connoître dans le plus grand détail.
C o u ch e s h o r i z o n t a l e s . Il eft queftion, dans
cet article, de déterminer les cas où l’on peut conclure
quelque chofe relativement aux couches, de la
correfponaance de leurs niveaux, & les cas où l’on
ne peut en rien conclure.
Les couches horizontales de la même nature &: de
la même efpèce de matériaux font elles toutes de
niveau dans toute leur étendue ? Si le niveau d’une
couche quejconque qui régneroit tout autour de
l’ancienne terre, étoit bien déterminé, il feroit
très-important pour juger de toutes les autres !
maffes qui fe trouvent le long des limites de l’ancienne
& de la nouvelle terre ; mais il fe rencon-
treroit beaucoup de difficultés qui s’oppoferoient
à cette détermination du niveau d’un certain af-
fembîige de couchés ^ i° . parce que toutes les
couches ne fe trouvent pas les mêmes fur une certaine
étendue : celles qui font à la fuper ficie de la
T e r re , ic i, font détruites plus loin, ou bien recouvertes
par d’autres. Il faüdroit donc tenir compte
de tous ces changemens pour obtenir des réful-
tats fur lefquels on pût décider quelque chofe.
bo2rd°.s Iel feefatr pdéifsf ifcoiliee ndté atrffoeuzv reérg uunli èvraelmloenn dt oanptp rleos
fmoenndti s> &p oleusr rya papffourjteetrt itro luejso ouprsé ràa tuionn ms êdmu en ilvite alliefé
à reconnoître. 2°. Parce que fouvent, lorfqu’on étend fes obfervations
fur une certaine longueur, comme on
doit le faire pour en tirer des conféquences plus
fûtes, on paffe d’une matière à l'autre, & l’on n’a
plus aucun repaire pour y attacher les points de
nivellement correfpondans.
S i, par exemple, on prétendoit déterminer Je
point le plus élevé où font parvenus les dépôts
littoraux qui enveloppent l’ancienne terre , & par
conféquent à peu près le niveau des eaux de l’ancienne
mer, on ne pourroit guère s’en rapporter à
la maffe des couches qui compofent ces dépôts littoraux^
c a r , comme il eft furvenu des changémens
dans l’ état primitif, tant par les dégradations
& les enlévemens que les eaux torrentielles ont
faits, que par les tranfuorts des'matériaux qu’elles
ont dépofes à la place de ces couches , comment
déterminer au jufte la hauteur où le« dépôts fouf-
marins fe font arrêtés, & le niveau de ces dépôts
dans plufieurs points de ces limites.
D’ailleurs, fi l'on confidère que les dépôts littoraux
faits le long des côtes de l’ancienne mer
ont dû être plus ou moins abondans dans différens
points de cette côte, par des circonftances particulières
, alors il n’y auroit plus de niveau dans
les couches femblables, quoiqu’il ne fût furvenu
aucun dérangement notable. On conviendra donc
qu’on ne peut tirer aucune conclufion décifive des
différences de niveau qui fe trouveraient dan*
des dépôts femblables.
Effectivement, H y a certains cantons placés dans »
le voifinage de ces limites, qui offrent des couches
de pierres de fables à un niveau fort é le v é , pendant
q ue, dans d'autres lits, de femblables matériaux,
remplis de cailloux roulés, font à un niveau
plus bas. Plus loin cette bafe eft recouverte par
des couches calcaires fort épaiffes. Enfin, à mefure
qu’on s’éloigne davantage, les couches calcaires de
la fuperficie ont difparu, & la pierre de fable fe
trouve diftribuée par lits peu épais, alternativer
ment avec la pierre calcaire. Toutes ces différences
fenfibles, que j’ai eu lieu d’obferver plufieurs fois
dans une très-grande étendue de limites, femblent
prouver qu’on ne doit pas efpérer une grande uniformité
dans les niveaux des couches de même
nature.
Je confidère* outre c e la , que certaines parties
des bords de l’ancienne mer, qui étoient plar
cées à l’embouchure de quelque rivière de l’ancienne
terre, ont été comblées par des vafes , des
fables, des cailloux roulés que ces rivières voi-
turoient en très grande quantité dans leurs crues
ou dans leur état torrentiel ; que ces accès s’étant
affoiblis, les coquillages s’y font établis* & c’eft
ainfi qu’alternativement les dépouilles des animaux
& les dépôts des fleuves ont concouru à 1a
formation des maffifs dépofés fur les limites de
l'ancienne & de 1a nouvelle terre.
On voit aifément par combien de caufes tous
ces dépôts ont pu varier. Dans certaines parties,
où les coquillages ont trouvé des parages favorables
à leur multiplication, il n’eft pas étonnant
que les couches calcaires foient plus épaiffes qu’ailleurs
où cette multiplication a été troublée par
l’accumulation des vafes où autres matériaux tranf-
porces par les'ftetives. L’on voit que, d’un côté,
les dépouilles des animaux marins ont fuppléé aux
Vâfes & aux dépôts des fleuves, & que de l’autre
les vafes & les dépôts des fleuves ont écarté les animaux
marins', & que dans ces deux cas les couches
littorales ont varié, & quant à 1a nature des, matériaux
, & quant à leur abondance. Il y a même
descas où, l’ua.e & l ’autre reffourceayant manqué,