des mêmes matériaux difpofés de la même manière.
Les voyageurs nous parlent de la grotte de
Sdinte-Marguèrite, garnie de très-belles fialac-
tiies. Comme on fait qu’ il y en a partout où font
les maffifs compofés de bancs calcaires & horizontaux
, ceci nous donne une idée de la nature
du fol de cette île , 8e nous nous bornons à cette
indication.
Candie (Labyrinthe de). C ’eft un conduit
fouterrain , fous forme de rue , qui , par mdle
tours & détours pris en tous ns & fans aucune
régularité, parcourt tout l’intérieur d’une colline
h tuée au pied du mont Ida , à trois milles de
l’ancienne ville de Gortine. On entre dans ce
labyrinthe par une ouverture de fepr ou huit
pas-de large, où à peine un homme- de médiocre
taille pourroit palfer fans fe Courber. Le bas
de l’entrée eft fort inégal, mais le haut eft allez
plat &r-terminé naturellement par plufieurs lits ou
couches de pierres placées horizontalement les
unes fur les autres. On trouve d’abord une efpèce
de caverne dont la pente eft douce 8c l’afpect ruf-
tique j mais à mefure qu’ on avance, ce lieu paroît
tout-à-fait furprenant. Parmi toutes ces rues il y
a une allée qui eft bien moins embarraffante que
les autres, laquelle, par un chemin d’environ
douze cents pas qui fe fourche à fon exttémité,
conduit à une grande & belle falle qui eft au fond
du labyrinthe. Pour trouver cette allée, il faut fe
détourner à gauche à trente pas dè l’entrée. Si
l’on enfile quelqu’autre rue , on s’engage , après
bien du chemin , dans une infinité de recoins 8c
de culs de-fac d’ou l’on fe tire difficilement.
La principale allée eft haute defeptà huit pieds,
Jambriffée d’ une couche de pierre horizontale,
toute plate , comme le font la plupart des lits de
pierre de cette contrée. Il y a cependant quelques
endroits où il faut un peu bailler la tête, 8c ii y
£n a un entre les autres où i’on eft obligé de marcher
à quatre pattes, comme on dit. Cette allée
eft ordinairement allez large pour laifier palier
deux eu trois perfonnes de front. Le pavé en ëff
uni : il ne faut ni monter ni defeendre confidéra-
blement. Les murailles font taillées à pic ou garnies
de pierres qui embarraffoient les chemins &
que l’on a pris h peine de ranger fort proprement,
comme l’ on fait celles des murailles où l’on n’emploie
pas de mortier.
Il fe.préfente tant de chemins de tous cô té s ,
que l ’on s’y perdroit indubitablement fans les
précautions néceflâires.
Après avoir bien examiné ces fouterrains, on
eft obligé de convenir qu’il n’y a aucune apparence
que ce fût une ancienne carrière dont on
çut tiré les pierres pour bâtir les villes de Gortine
& de CnoiTe, ainfi que quelques auteurs modernes
l’ont penfé. Cette multiplicité de rues
étroites, fans débouchés faciles, n’annonce pas
une carrière comme on les a pratiquées ’é tout
rems , & comme on le voit dans les faireufes carrières
de Paros & de Scio. Comment faire palfer
ces pierres dans l’ endroit de la grande 8c principale
allée où il faut marcher à quatre pattes, laquelle a
plus de cent pas de long, & offre partout une dif-
poficion naturelle dans les lits.
Il y a donc plus d’apparence que le labyrinthe
ne foit qu’un conduit naturel, une fuite de fentes
perpendiculaires, un peu élargies par les eaux
fout n aines que des curieux ont pris plaifir à rendre
praticable en failant agrandir la plupart des
endroits qui étoient trop refferréss ils ne firent
donc que détacher quelques lits de pierres pour
exhaulier le f o l , 8c taillèrent les bords des rues à
plomb. 11 y a donc apparence que les Grecs per-
feélionnercnt ce que la nature n’avoit fait qu’ébaucher.
Quelques curieux ayant découvert ces
conduits lou terrain s , ces fentes perpendiculaires,
donnèrent lieu à des perfonnes riches & entreprenantes
d’en faire ce merveilleux labyrinthe ,
où l’on ne voit ni fourçes ni eaux goutières, comme
dans la plupart des grottes. On peut ajouter à
cette conjecture, qu’ il y a dans les collines voi-
fiins du labyrinthe deux ou trois autres fyftèmes
de conduits naturels dont on pourroit faire dé
femblables merveilles avec très-peu de dépenfe*.
D ’ailleurs, les cavernes font fort fréquentes par
toute l’île de Candie. La plupart des rochers , &
furcout ceux du mont Ida, font percés à jour par
des ouvertures allez larges : on y voit plufieurs
abîmes profonds & excavés perpendiculairement
à l’horizon , pourquoi n’ y auroit-il pas des conduits
fouterrains 8c horizontaux dans les lieux où
les bancs de pierres font affis horizontalement les
uns fur les autres, 8c donc les intervalles terreux
aujroient pu être enlevés par les eaux?Il y a grande
apparence que ceux qui creufèrent l’amphithéâtre
de Doué, proche les ponts de Cé , y furent
déterminés par quelque caverne fouterraine. La
beauté du lieu les engagea à l’agrandir & à lui
donner la forme d’un amphithéâtre. Cet ouvrage
u’eft pas moins étonnant que le labyrinthe de Candie.
Je pourrois ajouter auffi les greniers fouterrains,
creufés à Amboife, dans le bord de la
Loire. ( Voye% D oué 6* Am bo ise. )
Les murailles ou les bords des rues du labyrinthe
de Candie offrent des noms écrits. Ce qu’ il y a
d’étonnant, c’eft que les lettres qui les compofent,
au lieu d’être creufes , comme elles devroient
l’être , n’ayant pu être, formées qu’avec la pointe
d’ un couteau ou quelqu’autre inftrument fembla-
b le , font en faillie comme des bas-réliefs, & excèdent
la fuperficie du rocher, qûi eft fort unie,
quelquefois de deux lignes & quelquefois de trois.
Comment expliquer ce fa it, à moins qu’on ne
fuppofe que le creux des lettres s’eft rempli peu
à peu d’une matière qui fortoit de la roche & oui
en elt même foriie en plus grande abondance qu’ il
ne falloir pour remplir ce creux. Cette matière
fera donc venue du dedans de la pierre , & aura
fermé le vide que le couteau y avoit fait ., à peu ,
près comme le calus fe forme à un os rompu.
11 eft vifible que la pierre a reçu, par infiltra- I
tion , un fuc qui s’eft porté du dedans au dehors, 1
mais qui ne fuppofe pas la végétation des pierres I
comme celle des plantes j feulement l’eau qui les j
pénètre, pour peu qu’elle fe charge de fucs pier- j
reux, peut opérer cet effet fans qu’il y ait une,]
certaine organifation dans les pierres comme dans
les plantes..
CANDÔR., village du département de l’Oife ,
arrondifferr.ent de Compiègne, près la forêt de
Bouvreffe. 11 y a une mine de charbon de terre
dans le territoire de ce village.
C A N E T , village du département des Pyrénées
orientales. Près de ce village il y a des marais
falans, d’où l’on tire du fel de l’eau de la mer par
évaporation.
CANNES« ville du département du V a r , arron-
dilïem>ent 8c canton de Graffe, fur la côte de la
Méditerranée , au fond d’un golfe auquel* elle
donne fon nom, à trpis lieues fud de Graffe. Cette
v ille , (de.la ci-devant Baffe-Provence, a un territoire
jjio.nt l’étendue eft de fept lieires, 8c qui eft
très-abondant en vins, en huiles ,.oranges, citrons
8c figues ;,,8c; qui font tous délicieux j mais fon
prinçipal commerce confifte en anchois 8c en far-
dines falés. Il n’y. a.que des barques 8c de-petits
bâdrnens qui puiffént mouiller dans le port de
Cannes.
. C À N N Ë T , pointe.H calaqque de village du
departement du Var ^arrondifïement de Toulon ,
â'„trois ilenes. d< ux tiers outft de T ou lon , entre
Ule Rouffe 8c là calanque deRecrenas ou du château.
Cette cô" e (à- beaucoup plus de pointes que
de caps, oarceque les avances des terres dans la
mer font, très-balles. ;
'.G annet„( le )., village du département du Var,
arrondiffement de Draguignan, à trois quarts d^,
lieue nord-eft de Luc. Il y ;a des mines de Je t dans :
le territoire de c é (village., „
’C.ÂjÿSTADT eft cqnnu , parmi les naturaliftes,
par les offemens foffilês qui le trouvent dans fon
territoire. Ôn les tire d’une grêvière fituée dans
une vallée qui règne au bas des montagnes dont
on fuit la chaîne en allant de Canfiadt à Stutgard .,
& à peu près à moitié, chemin de l’une à l ’autre
ville...- , • .,5 -i.'is.r ••nao jt?.
.Cette carrière n’eft qu’ un amas de, fable ou dq
gravier jaunâtre qu.blanchâtre? elle eft compofée
de plufieurs lits de fables 8ç d’ uq lit d’iperuftation
de .rofeaux 8c de mouffes. Le fable, de quelque
couleur qu’ il fo it, eft graveleux , & reffemble au
fable de rivière. Les os fe rencontrent dans les
uns ou les autres lits de cette grêvière, 8c furtout
dans des blocs de ces fables qui font agglutinés
enfemble.
Il eft probable que cette grêvière a été formée
par les alluvions 8c les aterriffemens de la rivière j
que les os qui s’y renco urent, y ont été dépofés
. par ces alluvions. Comme ce dépôt eft d’une date
affez récente, il n’ eft pas étonnant de trouver des
os de cerfs, d’autres animaux 8c même d'homme.
Il peut fe faire que cet endroit ait été une prairie
ou un lieu marécageux : les coquilles fluviatiles,
les rofeaux 8c les mouffes incruftés femblenc le
démontrer.
11 en feroit par conféquent de cette grêvière
comme des tourbières, où l’on trouve fouvent des
offemens de différens animaux. Cette idée a d’autant
plus de probabilité, que la grêvière dont il
s’agit eft peu éloignée des prairies qui font fur les
bords du Necker. Les débordemens de cette ri-
• vière peuvent l’avoir aifément formée, 8c y avoir
dépofé les offemens que les eaux tiroient d’ailleurs.
Au refte , cette grêvière n’ eft pas la feule
qui fe trouve aux environs de Canfiadt, 8c on
peut préfumer qu’on trouveroit ainfi beaucoup de
pareils offemens dans plufieurs parties du cours du
, Necker.
C A N T A L ( Département du). Ce département
.a pris fon nom d’un groupe de montagnes confî-
rdérable, qui en occupe à peu près le centre. Il
.comprend la partie méridionale de l’Auvergne
haute 8c baffe.
Ses bornes fon t, au nord , le département du
Puy-de-Dôme ; à i’ c f t , celui de la Haute-Loire ;
iau fud-eft, celui de.la Lozère5 au fud, celui de
l’Aveyron j à l’om ft, celui du Lot? au nord-oueft,
celui de la Créufe.
Ce pays eft ijçrt montueux, ainfi que celui du
Puy-de-Dôme , & la plupart des montagnes ont
été des volcans, dont les veftiges font plus ou
moins défigurés. >
Les principales rivières' font : .
La Dordogne qui le borne au nord-oueft, 8c qui
reçoit |a Rue , laquelle fort du. Cantal &c paffe à
Conffat-en-Féniery Ôc:.après avoir reçu à droite
le, ruiffeau de Marcenat, 8ç à gauche deux autres
rivières qui ont la mêmp origine, 8c dont l’une
arrofe Ripmdes-Montagnes^Plusbas , la Dordogne
fe trouve groflie de trois autres embranchemens
d’eaux courantes, produits du Cantal; enfin, le
Salers fournit l’Anfe à la Dordogne.
En tournant autour du Cantal, toujours à l’oueft,
jé trouve l’Eftarr(eaux joint au Marohe, qui a la
même originei ,puis le Ç e r , dont la fource eft au
pied du Çantal, §ç qui paffe, à Vic-en-Carladès : il
eft grofti confidérablejnent parla Jordane, laquelle
paffe à fAuriftac , .8c la Doubre, lefquelles raffem-
blent egafomentdes eaux du Cantal.
- V e r s le fud-oueft je vois réunies la Y e y re * U