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D » H N j bourg du département du Bas-Rhin,
près d’une des fources du Luter, à quatre lieues
un quart nord-oueft de Weiflembourg. Il y a une
fabrique de bas au métier, une poterie en bonne
terre pour vaiffelle & autres uftenfiles de ménage
, & trois ateliers de tuilerie & briqueterie j
ce qui indique les befoins de fuppléer , pour les
conftru&ions, aux pierres à bâtir.
DAIGNY , village du départemënt des Ardennes
, à trois quarts de lieues de Sedan , & à
quatre lieues de Charleville. 11 y a des forges-, une •
affinerie, une platinerie & une refenderie ; ce qui
met le fer fous des formes qui le rendent propre à
plufieurs arts.
D AILLE ( l a ) , rivière du département du Va r,
canton de BeiTe. Sa fource a deux tiers de lieue
nord-eft de Pignans , verfe fes eaux au nord elt,
lefquelles fe rendent dans i’Argens à trois lieues
fud de Draguignan.
DAILS (Trous d e). Parmi les preuves des bords
de l’ ancienne mer, je regarde les trous de dails y
dans certains rochers calcaires , comme une des plus
curieufes & des plus frappantes. On fait que ces
animaux cherchent les rochers folides des bords
de la mer pour y percer des trous où ils fe logent
d’ abord, qu’ils agrandilfcnt à proportion de l'ac-
croiffemenr qu’ils prennent. Il eft donc iuconttf-
table que partout où fe voient ces trous, la mer y
avoit fes bords , que fes eaux flottoient au .pied de
ces rochers, de manière que les dails y jouifioient
du double avantage, & d’y trouver une demeure
folide , & d’être i afi aîc his par l’eau de la mer, qui
baitmoit ces rochers. M. Targioni, qui a f'uivi plus
qu’aucun autre naturalise les bords de 1 ancienne
mer, & qui en â*trouvé plus que tout autre les
traces en Tofcane , nous indique ces phénomènes
curieux dans plufieurs endroits où les rochers de
pierres dures calcaires annoncent la bordure que
ia moyenne terre foimoit tour autour du baflïn de
l’ancienne Méditerranée. Pendant le peu de féjour
que j’ ai fait en Tofcane , j’ai retrouvé ces mêmes
trous de dails dans plufiurs endroits, tels que je les
ai cara&érilës ci-de(fus. J’ y ai vu d’ ailleurs aux environs
plufieurs pierres roulées qui fans doute avoient
été détachées des bords de la mer, ’& qui étoier.t
percées de trous femblables. Ces pierres roulées
étoient vifib’emenr des galets arrondis par les flots
de la mer aux environs de fes bords. Je pour rois citer
quelques endroits en France & en Italie, où ces
phénomènes fe font remarquer5 mais ceux que j ’ai
indiqués fuffifent. J’ajouterai que M. Boules a trouvé
de femblables trous de dails dans plufieurs provinces
.d’Efpagne $ ainfi ce phénomène eft plus fréquent
qu’on ne penfe.
DAINVILLE-AUX-FORGES, village du département
de la Meufe, à une lieue trois quarts
de Gondrecourt. Il y a plufieurs forges fourneaux
aux environs de ce village.
DA LAIS , village du département des Alpes-
Maritimes , près du Var , à trois lieu “S de Puget-
Théniers. On trouve aux environs une.carrière de
marbre veiné de cuivre 5 ce qui eft un indice d’ une
mine dans le voifinage.
DAf.ÉCAR LIE. Dans la Dalécarlie, province
de Suède, près de Fahlun, il y a deux petits lacs
fameux par la forme firguüère des perches qui y
abondent. Ces poillons y viennent à la grandeur
commune, font de bo.” goût ; mais ils ont tous une
bofte fur le dos. Cette particularité eft prife dans
Linné, Faun -1 fiecica, p. 118.
M. Daines Barrington parle d’un petit étang du
Merionetshire, qui contient aufiî des perches qui
ont une bofleprès de la queue. Cet étang, nomme
Llyn Raithlyn , eft dans la paroi (Te de T rawlvynnyd.
La rivière F.ynion, dans le Cardiganshire, contient
également des truitt s qui font auiïi boffues.
M. Barrington cite à ce fujet Giraldus Cambrenfis
archidiacre de Brecknock , qui fuivit Beaudouin ,
archevêque de Cantoi béry, dans le fud & dans le
nord de la province de Galles en 1 188. «« Sur les
*>'fommets deces montagnes (de Galles) on trouve
» les lacs de Snov/den, qui font fort extraordi-
„ naires, car l’un contient une île flottante qui va
» d’un bord à Pautre 5 l’autre lac préfente un phén
om è n e non moins admirable; il abonde en
». truites, en anguilles & en perches qui font routes
»3 borenes de l'oeil gauche. Si le le&eur me cie-
33 mande lacaufed’un fait fi extraordinaire, ^en’en-
33 treprendrai point de la lui donner. *> Giraldus
Cambrenfis y lib. xj , cap. 10.
M. Barrington appuie ce récit par celui-ci, qu’il
prend dans les Mémoires de l’Academie des fciencts
de Paris , année 1748 , p. 27 & 28.
M. le marquis de Montalembert a fait à l’Académie
l’c.bfervation Lovante : dans la fontaine du
Gabard en Angoumois, on pêche fouvent des brochets
aveugles j & jamais aucun qui ne foit borgne 5
ceux qui ne font que borgnes le font toujours de
l’oeil droit, & dans ceux qui font aveugles on
voit aifément que l ’oeil droit a été attaqué le premier,
& eft beaucoup plus endommagé que l’autre.
Cette fontaine eft une efpèce de goufre dont oh
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ne peut trouver le fond. Plufieuns petites îles de
rofeaux qui flottent à fa fuiface empechent qu on
ne puifle fe fervir de filets pour y pecher. M. de
Montalembert fut affez heureux pour attraper un
brochet qui eff-ftivement fe trouvaborgne du cote
droit. Ce qu'il y a de fingulier, c’ eft que cette
fontaine fe décharge par un affez gros ruilleau dans
la Lilfonne , & que , malgré cette communication
qui eft très-facile, les gens du pays affûtent qu on
ne prend jamais dans cette riviere de brochets
borgnes ou aveugles, 8c qu’on n en prend aucun
dans la fontaine, qui ne le foit. .
M. Barrington ne dit point que ces phenomenes
aient pour caufe la nature de l’eau des lacs ou des
rivières, mais au moins cela eft tres-probable, &
comme tels ils appartiennent à 1 hiftotre de ces lacs
& à la géographie-phylique.
D A M A S (Vent de). Ce vent heureufement !
fouffîe rarement dans toute l’ Afie, où il y eft redouté
par les ravages qu’ il y caufe. H fouille du
fud-lud-eft modérément, mais en chargeant 1 air
d'une brume qui l'obfcurcit, 8c qui contribue, par
fnn excetiive chaleur , a étouffer les: voyageurs 8c
les gens de la campagne. On ne peut fe preferver
des influences de ce terrible méteore qu en r e t i rant
de tenu en tems la bouche contre terre. Dans
les maifons même on en eft fort incommode. Les
Turcs le nomment Cham-Yely.
DAMBACH , ville du département du Bas-
Rhin , à trois lieues de Benfelden. Près de cette
ville 1 à mi-côte d une des montagnes des Volges
il v a une mine de ter riche 8c abondante;- e e
rend cinquante par cent pefant.Ses filons font larges
de quatre à cinq pieds, 8c ont outre cela plus de
trente toifes de hauteur. Ils occupent 1 intervalle
de deux rochers fort écartés; Cette mine peut aifément
fe convertir en acier.
D AM E R Y , bourg du département de laMarne,
arrondilïement 8c canton ifÉperiiay fur la M an^U
à une.lieue Sc demie oueft d Épernay. Ce lieu elt
renommé pour 1-s excellens vins qu - produit Ion
terroir. Son expofition au midi 8c la plantation des
vignes fut un fonds crayeux procurèrent beaucoup
de6 maturité aux raifins dans l’annee 1709 , qui tut
en général peu favorable aux vignes. Outre cela
on trouve lurlacôte qui produitd aufli bon vin, ur.
anus Je coquillages femblables a ceux.de Grignon
près Verfailles. Ce qu il y a de remarquable dans
cette carrière’, c’ eft qu’ on y trouve une couche
fupéricure à c.lle des coquillages, 8c qu eile renferme
des coquilles d’eau douce, des planorbes, Sec.
C e r e carrière elUonelpondame a celle de Gour-
tagnon, qui fe trouve dans la même contrée.
DAMME , ville du département de la Lis, ar-
rondilfement 8c canton de Bruges , fur un canal, à deux lieues un quart de 1a mer, 8c une lieue ttors
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quarts de Bruges. Le nom de Domme, qui en flamand
fignifie une digue, a été donné a cette ville
parce qu’on y a fait de fortes digues pour s op-
pofer à l’ impétuofité de la mer.
DAMME (Canal de). Il tire fes eaux de la Live<
rivière qui paffe à Domme , qu’elle traverfe, 8c
forme le canal qui va au fud-oueft fe rendre dans
les fortifications de Bruges, à côté du canal de
Bruges à l’Éclufe. Il a une lieue trois quarts de
longueur du nord-eft au fud-oueft.
DAMPARIS, village du département du Jura,
atrondiffement de Dole , 8c à une lieue un quart
de cette ville. Il y a près du village une carrière
de marbre qui a uue couleur pourprée un peu fale
8c d’ un grain fin 5 il fe lève de tel volume qu’on le
juge convenable.
D A M P I E R R E , vil'age du département du
Cher, à deux lieues de Vierzon. Il y a une foutee
d’eau minérale fous le nom de Sainte-Bodcre.
DANCEMONT (Forêt d e ) , du département de
la Haute-Marne , atrondiffement de Chaumont ;
elle a douze cents toifes de large, fur deux mill*
cinq cents unies de long.
D AN T Z IC ( Lac auprès de la ville de ) . I! y *
près d’un village appelé Tukum , un mille 8c demi
d’Allemagne, à l’oueft de cette ville, un lac produit
par le concours de trois ruifleaux 8c de quelques
fontaines qui fortent des collines voifines, 8c
par l'eau de la pluie, les neiges fondues , 8cc. Ce
lac a environ undemi-miile d’Allsmague de long,
fut un huitième de mille de large. Il s’étend du
nord-nord-oueft au fud-fud-oueft. Il fe décharge a
l'eft 8c au fud par deux p‘ tits ruifleaux. Le terrain à
l’entour paro'it être du fable mêlé à de l’argile : fes
bords & fon fond font en général fablonneux. Il a
quatre brades dans l'endroit le plus profond, mais
prefque partout ail leurs il n’en a qu’une ou une 8c
demie. Il eft rempli de très bons poiffons, comme
de petches.de rougets, d'anguilles, 8cc., 8cfur-
tout d’une efpèce de petite perche fort eflimée
dans ce pays , qui ne diffère de la perche commune
que par fes couleurs 8c parce qu’elle a la tête plus
groue à proportion du corps : on 1 appelle perche
noire. L’eau de ce lac eft douce 8c fu n e , excepté
dans les mois de juin, juillet 8c août, qu’ elle a
coutume, dans Ls tems fecs, de fe couvrit dans le
milieu d’ une efflortfcence verte q u i, étant pouf-
fée par le vent fur les bords,caufe une mort certaine
aux troupeaux , aux chiens 8c à la volaille qui
boivent de cette eau. Les chevaux qu'on promène
dans cette eau n’ en font point incommodés. Dans
la même faifon l’eau des ruifleaux qui découlent
de ce lac conferve fa fa'.ubrité.
On a pêché dans ce lac un gros morceau d’ambre
blanc. Son élévation 8c l’éloignement de la mer ,