
coupée par plufieurs canaux, principalement le
quartier de Saint-Martin. Elle a un port commode,
& un canal de deux lieues de longueur
qui conduit directement à la mer, & qui peut
porter & recevoir des navires chargés de trois
cents tonneaux, au moyen d'une grande éclufe à
l ’embouchure du port de Dunkerque. Il y a un
vafte emplacement commode & utile pour le commerce
, qui deviendroit fort important fi Bergues
pouvoit obtenir à fon gré l’ouverture de cette
éclufe.
Bergues eft au centre du canton. Ses communications
font faciles par le grand nombre de canaux
& de routes qui y conduisent. Les habitans des
villes voifines qui vont s’y approvifionner, y trouvent
abondamment tous leurs befoins.
B ergue s a D u n k e r q u e ( Canal de). Au,nord
il prend fes eaux à 1Bergues, & , fuivant une ligne
courbe, fe rend à Dunkerque & de là à la mer,
en traverfant la principale rade. Il a deux lieues &
demie de longueur.
Be rgue s a F urne s (Canal de). Il prend fes
eaux à Bergues, va vers l’eft, s’approche des étangs
de la Grande-Moers, & , tournant au nord, fe
rend à Furnes, en recevant de cette Moers§ à une
demi-lieue de Fumes, des eaux par des canaux
qui en fourniffent à Furnes & au canal de Dunkerque,
U a cinq lieues de longueur.
B ergue s a W a t t e n (Canal de). Il reçoit fes
eaux à Bergues, va à i ’oueft, redefeend au fud,
reçoit les eaux de plufieurs ruiffeaux , & ver fe fes
eaux à Watten au canal de Saint-Omer & à Gravelines.
Il a cinq lieue s :& demie de cours.
BERGZABERN , village du département du
Bas-Rhin , cjief-lieu de canton. On y trouve une
mine de fer en grains» une forge , neuf poteries en
terre de vaiffeHe, & c . , fix tuileries ou briqueteries.
La terre argileufe que l’on tire des environs
eft excellente pour la fabrique des pots de terre
& des uftenfiles de' ménage , dont on fait dans ce
village un grand commerce, air.fi que des autres
objets dont nous avons fait mention ci-deffus.
BÉRICLE ( Ile ou Te y de ) , département des
Bouches-du-Rhône, canton id'Arles:. Elle :eft For- !
mee par deux bras du Rhône & par la mer. Ces
trois principes de formation lui ont donné une
forme triangulaire. Effectivement, il eft aifé de
remarquer qu’elle doit fa compofirion aux .deux
dépôts des bras du Rhône refoulés, du fud au
nord, par le courant de la Méditerranée.
BER ICO (Monte de). Cette colline, dans le
voifinage de Vicence , eft formée de cendres -volcaniques
d’ un brun-noirâtre, 4;ins laqijelle,fe trouve
une .grande quantité de cailloux de calcédoine &
d’opale, les uns formant des tnifes dont les parois
ont l’épaiffeur d’ un brin de paille, & les autres
ayant la figure de petits cailloux elliptiques creux
intérieurement, & quelquefois remplis d’eau : la
grandeur de ces derniers varie depuis le diamètre
d’un petit pois, jufqu’à celui d’un denai-pouce. Il
eft à préfumer que ces cailloux ont été formés
dans la cendre, après la colline, & que l’eau qu’ils
renferment, filtre dans l’intérieur lorfqu’elle trouve
du jour. On monte ces cailloux fous le nom d’o-
pales qui renferment de £ eau, & on les paie fort
cher, quoiqu’elles foient affez communes. J’en ai
vu , dans le cabinet d’un médecin de Vicence, qui,
après avoir été portées quelque tems, avoient
perdu l’eau quelles renfermoient : elle s’étoit évaporée
, félon toute apparence, par de petites cre-
vaffes imperceptibles. Il y en a qui confervent
conftamment leur eau. Les enhydris exiftent dans
plufieurs collines également volcaniques du Vicen-
tin, & ils reffemblent aux calcédoines & aux opales
du Monte-Berico. Les boules de calcédoine 8c
de zéolithe de Ferroe en lllande fe trouvent nichées
dans une terre d’ un brun-noirâtre, de la
même matière que les cailloux qui font l’objet de
cet article. Il n’y a pas de doute que la terre brune
d’ Iflande ne foit un produit de volcan.
BERING. Nous mettrons fous le nom de .cet
habile navigateur, trois parties importantes du
nord de l’A fie , qui font limitrophes dés côtes de
l’Amérique : d’abord un détroit, puis une île , enfin
une baie ou un baffin, qu’on peut confidérer comme
celui du nord, fuivant M. de Fleurieu.
Nous parlerons d’abord du détroit où la diftànce
de l’Afie & de l'Amérique n’eft que de treizè'lieuesi
Vers le milieu du canal font deux petites îles*
nommées par les Ru fies îles de Saint-Diomede, qui
n’ont que trois à quatre lieues de tour. Il eft éton.-'
nant que Béring ait navigué dans ce pacage étroit,
& qn il n’ait apperçu aucune terre. On ne peu.t
attribuer ce malheur qu’aux brumes & aux broui -
lards épais qui font fi communs dans ces parages. :
La profondeur de ce canal eft depuis douze jufqu’à
vingt-neuf ou trente brafles. La plus grande fe
trouve au milieu du détroit, dont le fond eft'limo-
; neux. Les parties les moins profondes font près
des rivages qui offrent un fable mêlé d ’os & dé
coquillage«, f e courant ou la marée eft fort peu
confidérable » & ce qu’ il y a de fenfiWe vient de
l’oueft. Du cap Eft la terre s’étend au fud par
l'oueft. A la latitude-de é j deg* 56 min. eft la baie
où le capitaine Cook eut une entrevue avec les
Tfçhutski. Immédiatement au-delà de celle-là eft
la baie de Saint-Laurent, q,ui .peut avoir environ
cinq Jieues de large ;à J Entrée, & quatre lieues-de
profondeur, bornée par une-terre fort élevée dans
fon enfoncement* Il y a encore trois autres baies
jufqu’ à l’extrémité ta :p!us méridionale de larerre
des Tfchutvki. Quelques lieues au fud-eft de cette
pointe eft 1 üe de Clercke * & immédiatement au*
delà une plus grande, à laquelle Béring donna le
nom de Saint-Laurent. Ç ’eft le rendez-vous de la
pêche des Tfchut^ki. Ces deux îles font composées
de hautes falaifes jointes par une baffe-terre.
Depuis le Tfchiitskinofs de Béring, la terre s ’étend
au large vers l'oueft, & borne de ce côté le
vafte golfe d’Anadir, dans le fond duquel fe décharge
la rivière du même nom, laquelle eft la
limite du territoire des:Tfchutski.
Béring ( Ile). Elle eft à environ deux cent cinquante
wertts à l’eft de l'embouchure de la rivière
de Kamtzchatka, & à la latitude de y5 deg. Elle
a environ foixante & dix.à quatre-vingts werfts de
longueur. Elle confifte en; hautes montagnes de
granit hériffées de pics, & q u i, vers les promontoires,
fe changent en pierre à bâtir. Toutes les
vallées de cette île vont du nord au fud 5 & ce
qu’il y a de remarquable, c’ eft que des collines de
fable, des bordures de bois flotté & de fquelettes
d'animaux marins fe trouvent à une certaine dif-
tance du rivage, & à trente brafles de hauteur
perpendiculaire au deffus du niveau de la haute
mer, momwnens vifibles de l’ancien niveau de la
mer, & preuves de. fon abaiffement.
L ’île s’étend au nord-oueft 35 degrés, dans une
étendue de quarante milles. La partie occidentale
jeft, couverte de montagnes chargées de neiges ,
& dont pn ne peut Voir les fommets,, parce que,
vu leur élévation , ils font enveloppés d’épais
brouillards. La pointe feptentrionale eft à 52 deg.
,2.6 min. de latitude nord, & à 166 deg. 15 min. à
l’eft de Greenvick Elle eft très-baffe, & la neige
n’y féjourne pas. Il y a vers cette pointe deux
baies où hivernent les galiotes marchandes ; mais
il y a peu d’eau, & l’entrée en eft daogereufe ;
elles font expofées aux vents du nord. Chacune
-de ces baies reçoit un ruiffeau dans lequel on
trouve des cailloux blancs & tranfparens. Il eft
vifible que les eaux de ces deux ruiffeaux ont
contribué àTapprofondiffementde ces baies.Quelquefois
, après des coups de vents de nord, la mer
jette fur la plage des morceaux de cuivre natif.
Il faut ajouter à cela la deftruCtion qui s’opère,
foit par les eaux, foit par la gelée, îe long des
côtes de cette île ; car chaque année il s’en précipite
quelque grande maffe dans la nier, & ces
accidens produisent, dans la forme de 1 î l e , de
grands changemens qui font la fuite de l’abaiffe-
ment de la mer. Les autres îles voifines éprouvent
les mêmes ravages : d’où l’on peut conclure qu elles
ont diminué par degré, & qu’en conféquence la
communication d’ un continent à l’autre a été plus
fui vie avant que ces caufes aCtives e.uffent infenfi-
blement diminué le nombre & la grandeur de ces
îles, qui forment une chaîne affez fui vie de témoins
ifoiés.
Si l’on confidère de même les côtes de l’Afie,
qui offrent partout des traces vifibles des ravages
qu’elles ont fubis, on ne peut plus douter que
l ’ouverture du détroit ne foit due à de pareille*
deftruCtions des terres.
L’île de Béring étoit autrefois remplie de loutres
de mer, qui difparoiffoient au mois de mars. Le
veau marin ourlïn leur fuccédoit par troupeaux
nombreux, &c quittait la côte à (bn tour vers la
fin de mai. Le veau marin lio n , le grand veau
marin & le manati y abondoierit auffi. Les malheureux
compagnons de Béring y virent des troupes
nombreufes de renards arCtiques : ils complètent
la lifte des quadrupèdes qui peuploient ces îles.
Les mêmes efpèces d'oifeaux que celles de Kamtzchatka
habitent les rochers de l’île , & les mêmes
efpèces de poiffons en remontent les rivières. Les
marées s’y élèvent de fept à huit pieds.
Je finirai cet article en faifant remarquer qu’on
obferve au fond de la mer beaucoup de rochers
correfpondans à ceux qui compofent le maffff de
l’île de Béring ; ce qui prouve de plus en plus
l’étendue de la deftruétion du maifif lui-même qui
a dû réunir l’Afie à l’Amérique, puifque les bafes
en fubfiftent mênve dans les intervalles des îles qui
en font proprement les témoins.
On fe contentera d’offrir, fous le nom de l’île
cfe Béring ; toutes celles que l’on rencontre dans la
côte fud de l’Amérique feptentrionale. Chacune
de ces terres ne préfentant aucun détail particulier,
& n’ayant été qu’ apperçue, il eft inutile d'en
taire des articles à part, & il fuffit d’en indiquer
les pofitions. On commencera, de même que le
capitaine C o o k , par celles qui font les plus voi-
fines du Kamtzchatka, & l’on comptera les méridiens
for celui de Pétropaulowska, dans la baie
d’ Awatska.
La première eft Y île de Béring, qui git par y 5 deg.
de latitude A & 6 de g. de longitude. Qn rencontre
à dix lieues de fon extrémité méridionale, & dans
la direction de l’eft quart Cud-eft ou de. Left-fud-
eft , Maidnoi - Ofiroff ou Y île de Cuivre. L’ïlc qui
vient enfuite eft appelée Atakou. Sa p ficion eft
indiquée à 52 deg. 4Ç min. de latitude, & à ty ou
16 deg. de longitude. Elle a environ dix-huit lieues
d’étendue de l ’eft à l’oueft, & il paroît que c’eft
la terre vue par Béring, & nommée par iui Mont-
Saint-Jean. Il n’y a point d’iles dans fes environs ,
fi l’on n'en excepte deux peu confidérables, qui
giflent à trois ou quatre lieues de fon extrémité
orientale, & à l’eft-nord-eft. On arrive de là à un
groupe compofé de fix îles, ou même d’un plus
grand nombre. Deux de celles - c i , Atghka &
Amlukj font affez étendues, & chacune d’ elles
offre un bon havre. Le milieu de ce groupe eft
fitué par y 2 deg. 30 min. de latitude, & 28 deg.
de longitude : il fe prolonge à l’eft & à Poueft
l’efpace de quatre degrés. On trouve encore une
autre île appelée Amoghta, qui eft a y 1 deg. 4y m-
de latitude, & 4 deg. de longitude.
L’illuftre navigateur anglais n’affure point que
la pofition de ces différentes îles foit d’une extrême
exa&itude. Il a fuivi les corrections de
P i