
fa dénomination des différentes embouchures du
Rhône , qui en font une partie confidérable. C e
département a pour lim ite s , au n o rd , la D u ran ce ,
qui le fépare de celui de V a u c lu fe ; à l’ e f t , le département
du Var> au fud , la Méditerranée» à
l’ o u e ft ; le R h ô n e , qui le iépare du département
du Gard. Il ren fe rm e , comme on v o i t , une grande
partie des diocèfes d'Arles , d 'A ix & de M arfeille\
U n e partie de ce département eft ar ro fé e , de
T e ft à l ’o u e f t , par la D u ran ce , d'où l’on a tiré un
canal qui commence à quelque diilar.ee du Per-
tu'S /tandis que la Durance remon te, par le nord-
©uefl , pour fe rendre dans le Rhône à quelque
diftanee au fud d’ A v ig n o n , & très-près de Bar-
ban ta ne vers le nord. C e canal va très-direétenienr
à l’ oueft fe rendre dans le fleuve à Arles
C ’eft à ce même point où fe trouve A r le s , que
le Rhône fe divife en deux branches alfez conft-
dé rab les; l’ une defeend au fu d , tirant un peu vers
l’eft j l’autre pafie à l’ oueft .p u is tourne au fud
pour fe rendre à la mer aux Saintes-Mariés. C ’ eft
entre ces deux blanches que fe v o it te'-vafte étang
de Vauréas.
T o u t c e que nous ont d it tes .Anciens des embouchures
du R h ô n e , nous prouve qu’elles ont
v a r ié , tant en configuration qu’en nombre. D ’ailleu
r s , leurs directions font auffi fort différentes.
T e s uns* donnent à ce f le u v e , deux , d’ autres trois
& même j ut qu’ à fept embouchurés. Les géographes
fu r to u t , d’après ce qui eft arrivé à Aigues-
M o r tes I ont prétendu que les eaux de la Méditerranée
fe font retirées » mais de bons obferva-
teurs en hiftoire naturelle font aujourd’hui convaincus
que ce font les terrains , enrichis de tous
•les dépôts du f le u v e , qui fe font é le v é s , & c’ eft
c e qui eft particuliérement arrivé aux bouches du
Rhône. Ou tre les embouchures naturelles de ce
i l e u v e , M a r in s , faifant la guerre dans ce p a y s ,
avo ir employé fon armée à creufer un canal pour
.établir une communication plus facile entre Arles
& la mer. On l’appeloit Fojfa mariana. A peine en
refte-t-il. quelques traces auprès de Fos-lès~Mar-
tignes. A Aigu es -M ortes on reconnaît encore les
veftiges d’ un ancien lit appelé le Rhône-Mort y &
depuis le Grau jufqu’aux bords oppofés dans le
département du Gar<f, on. trou ve dans la Camarg
u e ( île fituée entre les deux bras du Rhône indiqués
c i-d e ffu s | les traces d ’ un.ancien lit qui a
ép rou v é perpétuellement de grands déplacerneas
d e gauche à dro ite dans c e t efpace ; en forte qu’ il
n'offre que de grands amas de matériaux dépofés
,par le fleuve , & c ’eft probablement parce que le
-Rhône varie Les embouchures à l’ oueft , que les
Anciens n’ y avoient pas conftruit d e p o r t , au lieu
que les. Moderne s, l’ ayant renté par ignorance, en
o n t v u combler cinq depuis le cinquième fièclê.
O n doit rema rquer, au contraire., que vers l’ eft le
Rhône n’ a rien changé aux environs des villes de
T o u lo n & de Marfeille. Nous en avons déjà fait
fuentiou-ci-devau; comme T effe t du coïuant conftant
èjui règne fur ce tte cô te de l’eft à l’ouoftj
auffi le voyage par mer de Marfeille à C e t te elt-jl
plus cou rt que de C e tte à Marfeille. Il exifte en core
plufieurs tours folitaires à quelque diftanee
d e la m e r , lef-iuellfs fervoient alors à défendre
l’ v-ntrée des différentes embouchures , & à y recevo
ir les péages. C e tte augmentation de la cô te ,
dans l ’un & l’autre département, produite par des
amas de fables & de pierres roulées entraînés desparties
fupérieures du fleuve , a é té eftimée de
trente-huit mille n eu f cents mètres ( ou de ving t
mille toiles car é e s .)
Il a é té parlé précédemment des deux branche.»
du Rhône , qui forment un angle dont le fommet
eft à la ville d’ Arles. La branche orientale ffe
nomme le Grand-Rhône, & la branche occidentale
le Petit-Rhôr.e y mais nous obferverons ic i que la
branche orient-ale fe partage en fix divifions avant
de fe je te r à la mer. C e s fix branches fe nomment
les Gras-de-Fo^ , de Fer, de la Brigue , de Bériche*
du-Midi & du Sau^et.
La branche de l’ o u e ft, appelée auffi quelquefois
Rhodanet, eft à peu près auffi large que la Seine à
Paris. Elle fe je tte à la mer par le Grau ou le Gras-
d ’O r g o n .C e t te fécondé branche du Rhône s’ ouvre
vers O l iv ie r , & donne fes eaux au canal de Silvé-
r é a l, qui fe divife en deux canaux, le Peccais &
le Bourgidon.
L e canal de Peccais fe fubdivife en trois autres
canaux appelés le Rhône-Vif, le Rhône- Morc-de-ta-
! Ville & le Rhône-Mort de-Saint-Romain. C e s der-
| niers fe perdent dans l’é.ang de Repaufet. Q u ant
| au R h ô n e -V if , il ne donne qu’après les.inond a-
{ t io n s , & on l*a laiffé perdre dans des aterriflemens
I confidérables depuis que fon embouchure a é t é
comblée 8i que le Grau n eu f n’exifte plus.
A u r e f te , il faut rappeler ici que le Rhône
fournit continuellement à deux torrens qui v e r -
fent à la n ie r , l’ un de l ’e a u , l’autre des fables, &
que ce dernier eft fi confid érable, qu’ en un jour il
pourroit combler une paffe qui la veille eût é té
praticable pour dés navires : auffi l'E ta t entretient-
il d e s balifiers, dont les fonctions fon t de fonder
ces emb ou chu res, & de montrer quels font les
paffages praifi ables aux vaifleaux. Ce s balifiers fe
placent à différentes ftations , & in d iqu en t, par
des fignaux convenus, l’état du lit fluvial.
L a Camargue eft le Delta des bouches du Rhône»
Sa furface offre des affemblages de petites î l e s ,
des amas de fable coupés par des marais, & .d o n t
le fond eft un ancien lit de mer fabloneux qui a
co n fe rv é une grande quantité de fel. On y é lèv e
i des ch evau x très-légers à la cou rfe , & des boe u fs
] prefqu’ indomptables.
L a Crau eft une vafte plaine cou ve r te de cailloux
ro u lé s , où l’on entretient des moutons q ui
s*y n ou rr iren t d’ herbes fines ,& favoureufes.
Le climat de ce département' eft fo r t varié. En.
g éné ral, il eft fec vers la mer. On y récolte beau-
! conp plus de fruits que de grains. L 'o n y e f t
d'ailleurs quelquefois for t incommodé d’ un vent
froid & a fiez v io le n t , appelé le mi frai.
Il y a quatre canaux d’arrofernens, ceux de
Éoifgelin , de Crapon n e, du Réal & du V e g u e y -
id\ ; vingt-trois é tan g s , dont trois furtout font
remarquables : ce font ceux de B e r r e , de Marignane
& de Valcares.
S eize î l e s , à la tê te defquelles je citerai celle
de Bericle.
. E n f in , il y a un grand nombre de p la g e s , de
p o r t s , de caps & de pointes.
On d iftingue auffi quinze collines & montagnes.
Les productions de ce département font très-
nombreufes, & toutes fo r t recherchées, pour la,
confommation, de plufieurs États de l’Europe.
Elles confîfient en vins de liq u e u r , eau -d e-vie,
h u ile , fa v on , o liv e s , b lé , r iz , anis, figue s, av elin
es , amandes , raifins f e c s , confitures de toute
e fp è c e , grenades , o ran g e s , c i t ro n s , m ie l, c ir e ,
câ p re s , c o r a il, a lu n , téréb en th in e, f e l s , n it r e ,
fels alkalins, b o is , liè g e , la in e s, fo ie s , mûriers,
oiflons frais & fa lé s , thons & an ch o is , fardines,
. étail danis lequel on diftingu ele mou ton, la brebis
& la chèvre ; enfin , les produits de plufieurs fa-
lin e s ..
C e département eft rempli de carrières de marbre
de toutes co u leu r s, fort curieux & d’ un grand
prix. Il contient beaucoup d’albâtre & des grottes
intéreffantes par leurs fîngulières congélations. 11
y a auffi plufieurs mines de fer & de plomb.
B O U C H E V IL L E (F o r e r d e ) , du département
de l’A u de , arrondiifement de Limoux. Elle a. une
lieue & demie du nord au fu d , & une lieue de
l ’eft à l ’oueft.
B O U C H IE R ( l e ) , rocher & montagne du département
des. H au te s-A lp e s, arrondiffement de
Briançon. C ’eft la partie nord de Roch ebrune.
B O U C H IE R E ( Calanque de la ) , du départe-
■ ment du V a r , entre 4a pointe Saint-Pierre & la
Calanque de la Moutte .
B O U C L A N S ( Forêt de ) , département du
D oub s , arrondifleiTienc de Baume , fur le D o u b s ,
à deux lieues & demie à l'c ft de Befançon. Elle a
quinze cents toifes de lo n g , fur autant de large.
. B O U C O N N E (F o r ê t nationale d e ) , département
de la H a u te -G a ron n e , arrondiffement de
T o u lo u f e , à trois lieues un tiers de ce tte ville.
Elle a , du fud-oueft au nord-eft, cinq mille toifes
de lo n g , fur dix-huit cents toifes de large.
B O U C O N V IL L E , village du département de
la M eu le , arrondiffement & canton de Saint-Mi-
h ie l, & à trois lieues & demie de ce tte v ille . On
y v o it uu étang qui a plus d’ une lieue de con-
fo u r .
B O U C Q , village du département de la Meur-
th e , arrondiffement & canton nord de T o u l , & à
deux lieues trois quarts de ce tte ville. Ii y a une
tu ile r ie , où il fe fabrique des tuiles creufes.
BO U IL L E ( l a ) , bourg du département de la
S ein e- In férieu re, arrondiffement de R o u en , & à
trois lieues de ce tte v i l ie , près de la Seine & d e
la fo rê t de la Londe. T o u t près de la Bouil'e, à
C a um o n t , on v o it une ;carrière nommée Jacqueline
% qui mérite l’ examen des curieux. C e tte carrière
p ré fen te , à fon en t r é e , un grand veftibule
très-intérefîant.
’ Bouille-Lorretz , village du département, des,
, Deux-Sèvres , arrondiflernent de T h o u a r s , & à
trois lieues de ce tte ville . Les environs de c e
; village poffèdent beaucoup de'vignes e x ce llen tes,
j [ qui fou rniffent, à la confommation & au commerce
, de bons vins rouges & une grande abon-,
- j dance de vins blancs. I
BO U IL LO N . C e ci-devant duché é to it un pays
fouverain j il é to it fitué entre les terres du duché
de Lu xem b ou rg , celles de la principauté de C a -
rjgn an , de l'abbaye de Saint-Hubert & de la principauté
de S e ian . Il a plus de cinq lieues de longueur
, fur environ la moitié de largeur. Il occupe
d,e grandes parties de la forêt des A rd en n e s , &
par conféqm.nt c'eft un pays rempli de bois. I l y a
: d’afièz bons pâturages, beaucoup de gib ie r & des*
étangs fort po iflbn n eux , mais peu de te r tp ï en
culture. Il eft réuni maintenant à la France, & faic
partie du département des Ardennes. Quant à la;
nature de fon f o l , nous devons dire qu'il eft compris
dans l’ ancienne terre graniteufe.
B O U D O U T ( l a ) , montagne du département
des Baffes-Pyrénées, arrondiffement d’ O lé ro n , &
à une lieue un quart d’Accous. Elle a du nord au
fud une demi-iieue-de longueu r, dont elle eft détachée
de la chaîne centrale.
BO U E ( P o r t & T.our d e ) , dans les bouches
du R h ôn e , à l’entrée de l ’étang de Ca ron te. La
to u r , fituée à l’entrée du p o r t , eft dans une petite
île à une lieue un tiers nord-eft de Martigues.
B O U F F IO U X , village du département d e Jem-
mappes, arrondiffement & canton de C h a r le ro i,
& à une lieue & demie eft-fud-eft de çe tte ville .
11 y a une platmeiie. Outre c e la , les fabriques de
pots de grès qui s’y trouvent en grand n om b re ,
fon t l’ objet principal du commerce des habitans.
B O U G E S (Montagne du ) , département de la
L o z è r e , arrondiffement de Floraç j elle a deux
lieues de lo n gu eu r , & fe p ro lon g e, de l’oueft à
{ T eft, à deux lieues eft de Florac.
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