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in cliné esj T r a n c h é e s , P o r t e s .) Ainlî elles
font dues à l’aétion des eaux intérieures & extérieures
, aux affaiiTemens produits par les unes 3
aux coupures occalionnées par les autres.
On pourroit prendre les deux baflins des lacs
de Nantua & de Silant pour des. veftiges d'anciens
détroits que la mer auroit ouverts en coupant
l’ ifthme qui remplifloit ce vide 5 mais il reliera
toujours a donner l'explication de la foi me qu'a
prife le fond des deux lacs, 8c furtout à faire con-
noïtre les caufes qui ont concouru à l'accumulation
des matériaux compofant les deux digues. O r ,
l’examen attentif que j'ai fait des environs de ces
lacs, m’a convaincu que leurs baflins & leurs digues
avoient les mêmes caractères que les baflins
8c les digues des lacs qui fe trouvent dans les val*
Ions des fleuves qui retiennent leurs eaux. Ils appartiennent
donc à cette époque du travail des
eaux courantes à la furface du globe.
Il n'y a rien là qui fente la machine & l’agent
extraordinaire. Ce font les agens les plus répandus
qui y figurent, & dont la marche eft la plus active.
Ces caufes n’ont pu être failles que par des
obfervateurs qui ont joint des vues particulières à
l ’examen des lieux.
DEULE (Rivière 8c canal d e ) , département
du Nord. Il prend fa nailfance dans la Scarpe, au
pied du fort de ce nom, près de Douai ; coule au
nord-oueft, puis au nord-eft, paffe à travers la
ville de Lille, & , fe dirigeant enfuiteau nord-?
oueft , va fe rendre dans la L is , près de Warne-
ton. La partie de ce canal, depuis la Scarpe jufqu'à
Lil.e, fe nomme la Hauu-Deule ; elle, a été
achevée en 1690. Elle fort de ce département &
entre dans celui du Pas-de-Calais, reçoit au couchant
le canal de Lens 8c celui de la Baffée, rendu
e enfuite dans le département du Nord , & va
traverfer la ville de Lille*. La partie depuis cette
ville jufqu'à la Lis porte le nom de Bajfe-Deule,
& reçoit au levant la rivière de la Marque & autres
plus petites. Ce canal a treize lieues de cours !
depuis la Scarpe jufqu'à la Lis.
DEUX - PONTS , ville du département au
Mont-Tonnerre, à une lieue trois quarts de Neu-
horbach. Cette ville dépendoit ci-devant de l'Allemagne.
Elle étoit capitale du duché & état du
même rom , dans le ci-devant cercle du Haut-
Rhin, montagnes des Vofges, fur la petire rivière
d'Erlach , entre Sarrebruck & Kayferflau-
tern. On trouve , dans les environs de cette ville ,
plufieurs fabriques de mouffelîrtes, de 1 aine rie j
des ufines d’acier, de fer5 une de poudre & d’ amidon.
11 exifte dans le ci-devant duché, de Deux-
Fonts une miné d’agate , tant jafpée qu’arbo-
rifée. Ces agates font auffi belles que celles qui
viennent des Indes, 8c à meilleurmatché. On fait
d 1 A
travailler ces pierres en tabatières, en bagues, en
boutons de manches, cachets, 8cc.
Le fo l, quoique montagneux , produit beaucoup
en pâturages. Le gibier y ett commun j le
bois y eft partout abondant. On y trouve des
mines de charbon de*terre, de fer 8c de cuivre.
Ce duché fait partie des départemens du Bas-
Rhin , du Mont-Tonnerre 8c de la Sarre.
DIAMANT. C ’eft une fubftance criftalîifée,
très-dure & combuftible, dont la forme primitive
eft un oéfaèdre plus ou moins bien figuré. SeS faces
forment une pyramyde, ou alongée ou aplatie j
mais jamais fes angles folides ne font auffi nettement
auflî régulièrement terminés qu’ils le paroif-
fentdans les autres pierres criftallifées, 8c furtout
dans le criftal de roche } mais la criftallifation n’en
eft pas moins régulière dans l'intérieur.
Cette pierre eft cotnpofée de petites lames extrêmement
minces, lï étroitement jointes enfem-
ble , qu’elles préfentent une face unie & brillante
dans l'endroit de la cafliire. Malgré cette union
fi intime des élémens de la criftallifation du diamant
x on ne peut le polir qu'en faififfant la difpo-
fition des lames dans le fens du recouvrement
formé par l’extrémité de l'une fur l’autre. Sans
cette précaution les lapidaires ne réuflîroient pas ,
& le diamant ne prendroit aucun p o li, comme il
arrive, toujours à ceux qu'on appelle diamant de
nature 3 où les recouvremens ne font pas uniformes
8c dans le même fens.
Le diamant eft au deffus de toutes les autres
pierres par fon éclat, fon feu & fa dureté. Il joint
à ces avantages celui de recevoir une plus grande
quantité de lumière lorfqu'on le chauffe doucement
au fe u , ou qu'on l'expofe quelque tems aux
rayons du foleil, & de la conferver auffi plus^ong-
tems que les autres corps lorfqu’il eft enfuite
porté dans les ténèbres.
La dureté du diamant faifoit croire qu’ il étoit
indeftruétible même au feu le plus violent, 8c rien
ne fembloit mieux fondé que cette opinion. C e pendant
jamais l'analogie tirée des autres pierres ,
& furtout des pierres quartzeufes qui ne. fouf-
frent point d’altération dans le feu , n'a plus été
en défaut que dans cette occafion, & l’on s'eft
convaincu que cette fubftance n’ étoit qu’ une com-
binaifon de carbone & d’hydrogène.
On trouve des diamans de toutes les couleuts
8c de toutes les nuances de couleurs : les uns ont
une teinte de pourpre ou de rubis5 d'autres d'orangé,
comme l’hyacinthej enfin d’autres.une teinte
bleue de fa phi r , ou verte comme celle de l'émeraude.
Cette dernière couleur , lorfqu'elle eft
d’unebelle teinte, eft la plus rare 8c la plus chère-.
Viennent enfuite les diamans rotes, bleus 8c jaunes.
Les roux 8c les noirâtres for t les moins efti-
més. La tranfpàfence & la netteté font les qualités
naturelles 8c effentiélles du diamant : l ’art y
ajoute l ’éclat 5c la vivacité des reflets.
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Il y a très-peu de mir.es de diamant : jufque vers
le milieu du fièçle dernier on n'en connoilloit que
dans les Indes orientales, 8c ce n’ eft que de cette
époque qu’ il nous en vient du Bréfil.' Les mines en
fontfituées dans ces deux pairies du Monde, pref-
qu’à la même diftance de la lignes favoir : au nord
de l’équateur dans l'Inde, 8c dans le Bréfil à peu
près^ux mêmes degrés, du côté du midi. On ne
doit pas regarder comme de vrais diamans toutes
les pierres qui, chez les Anciens 8c même chez
les Modernes^ ont porté ou portent encore.ce
nom : tels font ceux qu’on appelle diamans d A -
r.abie \ de Chypre, de Hongrie , de Bohême, &c. qui
ne font que des pierres quartzeufes criftallifées ,
hexagones, de la nature du criftal de roche, 8c
çn cela totalement étrangers au diamant.
La plus ancienne mine de diamant eft dans la
Gouëi, qui fort des montagnes, 8c va perdre fon
nom dans le Gange : on l’appelle mine de Soulem-
pour, du nom d'une bourgade fituée près de 1 endroit
de la rivière où font les diamans. On en a
toujours tiré très-peu, ainfi que du Succadan, qui
coule dans l'île de Bornéo. La chaîne des montagnes
qui s’étend depuis le cap Comorin julqu au
Bengale , en a fourni infiniment davantage.
Il y a une grande variété dans le fofyîù fe trou
vent les mines de diamant, 8c à l’exception de
ceux qu’on tire des fables des rivières, 8c qui vrai-
femblablement n’y. font venus que par transport ,
partout ailleurs la différence très-grande qu'il y a
dans les diamans annonce que la mine ou le terrain
où on les fouille , eft le même où ils ont été
formés. Plufieurs de ces mines fe trouvent à fix ,
huit 8c douze pieds de profondeur, dans un terrain
fabloneux 8c pierreux. Il y en a d’autres qu on
fouille dans une efpèce de minerai ferrugineux, jufqu'à
cinquantebraffes de profondeur. Mais .partout
cette pierre lînguiière vient ifolée, 8c n'adhère jamais
au rocher. Elle eft enveloppée de toutes parts
d'une efpèce de pellicule mince 8c un peu terne ,
de même nature que fa fubftance , 8c qu on peut
regarder comme fa vraie matrice. Celle-ci eft communément
recouverte d'une première croûte pen
folide, formée par la terre ou par le fable même qui
l'environne.
Les diamans offrent, ainfi que nous 1 avons d it ,
des variétés de formes. Ordinairement cependant
leurs criftallifations reffemblent à celles de 1 alun,
c'eft-à-dire, oétaèdres} mais on prétend qu il s en
trouve quelquefois en cube , à angles tronques ou
non tronqués., ou bien en ptifmes à fix faces , terminés
par des fommets trièdres très-peu faillans.
L e diamant du Bréfil 8c de Malaca eft même arrondi
8c a plufieurs faces. ,
Les mines de diamant du royaume de Golconde
étoient au nombre de vingt vers la fin du dix-
. feptième fiècle, & de quinze dans celui de Vila-
pour; mais la plupart de ces dernières ont ete
abandonnées depuis. A préfent les diamans de
Paûeal font les .plus recherchés. Cette mine elt
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fitu»e -au pied des montagnes de G îte , à environ,
vingt milles de Golconde, & à dix milles a 1 ouelt
de Mafulipatan , à l'endroit où le Kifler tombe
dans le Krrchha. On allure qu'on en trouve , amli
que nous l'avons déjà d it , dans les eaux du fleuve
Quel au Bengale, & dans celles du Syceadang dans
l'île de Bornéo.
/La plupart des mines de diamant qui exntent en
Amérique, font limées dans le Bréfil, près de la
petite rivière de Milhovevde, aller- près de Vina-
Nova do Principe, dans la province de Serro do
Frio.
DIAUNE , rivière du département de la Lo ire,
canton de Bourg-Argental. Elle prend fa fource
à trois quarts de lieue de Saint-Sauveur-en-Rue,
verfe fes eaux au nord-eft, arrofe Argentai, 8c ,
fe dirigeant au fud-eff, paffe à l’eft de Bonlieu ,
8c fe rend dans la Cance, à un quart de lieue fud-
eft d’Annonay quelle arrofe.
DIE , ville du département de la Drôme , fur
cette livière. Cette ville étoit la capitale du ci-
devant pays de Diois dans le Bas-Dauphiné. La
ville de D ie 3 fituée dans une_ vallée étroite, eft
| fort ancienne. 11 y a une fabrique de papier commun
: on y fait des couvertures de foraines. On
trouve dans fes environs, des criftaux femblables a
ceux d'Alençon.
DIEFFENBACH ( la ) , rivière du département
de la Roër, canton de Monjoie, à deux lieues au
nord duquel endroit effe prend fa fource , verfe
fes eaux à l ’e ft, 8c le rend dans la Roër apres deux
lieues 8c demie de cours.
D I E L E T T E , petit port de mer dans le
département de la Manche , dans 1 arrondiffe-
ment fud-oueft de Cherbourg, à l'embouchure de
la rivière de Dielette. Ce port eft tres-utile pour
le débouché des denrées du pays. Les vaiffeaux
qui paffent par le .canal de la Manche peuvent s y
réfugier quand ils font furprispar le mauvais tems
ou par les vents contraires.
DIÉMEN (T e r re de V a n - ) , l’une des plus
grandes îles du Monde connu, fituée par 159 deg. 45; min. de longitude, 8c 43 deg yo m. de latitude
méridionale, à la pointe de la Nouvel.e-Hollande
, dont elle eft féparée par un vafte canal^ qui
avoir échappé à la vigilance des capitaines Cook
8c Furneaux , lefquels même ne paroiflent avoir
connu que les îles de l'Amirauté, a’ffez voifines
d’ailleurs.de la Terre de Van-Diêmen.
Ce canal, découvert par d'Entrecafteaux , renferme
plufieurs ports & une longue fuite de rades
immenfes, où la mer n'eft jamais agitée, meme par
les vents les plus impétueux. Ce navigateur trouva
des traces d'habitans, mais n'en vit aucun. Des
monceaux de coquilles entaffées fur le rivage,
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