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compare avec celle .des hommes qui occupent la
partie correfpondante vers.le nord, il eft aifé de
voir qu'elle diffère non-feulement dans ces h a bilans,
mais encore dans ceux qui font aux deux côtés
de l'équateur. Quoiqu’il y ait un fond de couleur à
peu près le même, ce fond fe modifie.par l’aétion
du foleil, du froid, de l’air, & prend une teinte
plus ou moins obfcure, fuivant fes iafluences.
Quant à h taille, il paroîc qu’elle varie auffi d’une
manière remarquable. Les habitansdes hautes contrées
du Pérou font de moyenne taille, & dans la
partie bafle elle eft plus alongée.
Ceux qui habitent les parties méridionales en
allant vers le fud depuis le 36e. degré, ceux qu’on
a rencontrés aux Cayes de la .Floride & dans les
parties du nord depuis le 30e. degré de latitude ;
■ enfin ceux qui font difperfés le long du Mifliflipi,
dans le Canada & vers la partie de la Nouvelle-
Efpagne, ont une taille haute & un beau corfage.
On a obfervé que les Indiens de l ’Amérique
■ font également fans barbe ni poil en aucun endroit
du corps, dans toutes les contrées de l ’Amérique
qui s’étendent du nord au midi j ce qui diftingue
naturellement cette race de toutes les autres nations
de la Terre.
COUMELLE ( la ) , montagne du département
des Hautes Pyrénées, arrondiflement d’Argelès.,
canton de Luz. Elle a , du fud-oueft au nord-oueft ,
deux tiers de lieue de longueur. On trouve, à l’oueft
de la montagne, une mine de plomb tenant argent.
CO U LE V R E , bourg du départem ent de l’Ailier
, arrondiflement de Moulins, canton de Lurcy,
à deux lieues de Cérilly & à fept lieues de Moulins.
Il y a des verreries & une manufadure de
bouteilles.
COU LOMMIERS, ville du département de
Seine & . Marne. Elle eft fituée fur la rive droite
du Grand-Morin. Son territoire eft fécond en blé
& en vins. On pêche d’excellens poiiTons dans les :
étangs voifins. Les melons y font de la meilleure j
qualité, & d’un volume fi extraordinaire, qu’ il en
eft qui pèfent jufqu’ à vingt & vingt-cinq livres. Il
y a plufieurs tanneries dont les cuirs font fort
eftimés.
COUPES DES ARBRES. Les forêts font une
des productions les plus précieufes de la nature,
■ pour l'homme en fociété comme pour le fauvage :
làns leur coûter aucun travail, ils en tirent les
•moyens de fe garantir des intempéries, d’apprêter
leurs alimens, de fe conftruire des habitations &
•enfin de naviguer fur les fleuves & les mers.
Les Français, dans le dernier fiècle, n’ëtoient
pas tributaires des autres nations pour les bois de
marine $ mais différens abus ont tellement épuifé les
fo rê ts ,q u ’ il ne refte peut-être pas dms toute la
c o u
| France une feule pièce propre à la grande mâture,
& que la quantité confîdérable de celles
qui fe trouvent dans les forêts de Corfe, ne pourront
nous être, pour, ce t ufage, d’aucun fecouts
dans nos befoins preflans fi nous fuivons la rom-
tine ancienne confacrée par l’Ordonnance de
1669.
Sans aucune difti^Clion des différentes efpèces
de bois, elle a déterminé que la coupe s’en feroit
depuis le i er. feptembre jufqu’au iy a v r il, & a
laifle la liberté de couper les pins 3c les fapins dans
toutes les faifons.
Cependant il paroît qu’ il convient de varier les
époques des coupes, en raifon de l’élévation des
fite* & de leur latitude} circonftances qui influent
fur l’état de leur fève.
En fécond lieu , les pins, les cèdres & les fapins
ne doivent pas feulement être coupés dans le
tems du repos de leur fè v e , mais dans l’hiver qui
fuit tous les deux ans l ’abondance de leurs fruits.
Nous allons démontrer ces vérités-pratiques par
ce qu’on a eu lieu d’obferver en Corfe.
* Le maffif des montagnes de cette î l e , dont les
plus confidérables-font élevées de quatorze cent
cinquante toifes au deffus du niveau de la mer ,
offre, dans tout fon coutour , des fîtes corref-
pondans à tous les climats des départemens de la
France. Outre cela, l’ on trouve dans le fond des
vallées que ce maffif domine, des forêts très-peuplées
, & dont le Gouvernement peut tirer beaucoup
d’avantages.
Ces forêts font peuplées de diverfes efpèces de
pins, de cèdres, de fapins, de chênes, de hêtres
& d’ormes. Les arbres qui font difperfés dans les
cultures particulières» font communément des oliviers
& des châtaigniers,
A partir du niveau de la mer, les oliviers ne
croiflent plus dans les terrains élevés de quatre
cents toifesj les chênes & les châtaigniers difpa-
roiflent dans ceux qui furpaffent fept cents toifes;
les pins, les cèdres & les fapins continuent jufqu’à
onze cents toifes ou environ : aii-delà de ce
point, on ne trouve plus que des arbres ou arbuf-
tes dégénérés. Enfin , depuis douze cents toifes
jufqu’ à quatorze cent cinquante, il n’y a plus que
des moufles & des plantes herbacées. La terre végétale
y eft trop rare, les vents trop violens , 8c
la température trop froide en général fur les fom-
mets des montagnes.
Effectivement, vers le milieu de fèptembre, de
fréquens orages tourmentent les cimes les plus élevées
: le thermomètre y varie jufqu’à la fin de ce
mois, 8c dans les premiers jours d’oêtobre, du
3e. degré au deffus de la g'ace, jufqu’ au 2®. au
' defious du point de la congélation ; bientôt après
elles font totalement couvertes de neiges , & le
froid qui fuccède, communiquant de là dans les
vallons voifins , y fufpend infenfiblement la végétation.
Mais loin d’être affoiblie dans les parties
baffes où le thermomètre fe foutient encore du
10e. degré au iy e. , c ’eft alors que la maturité y
perfectionne les fruits de toute efpèce.
Cette élaboration ne s’opéreroit pas fi la fève
ne fe confervoit pas dans un état d’a&ivité très-
grande. Ce n’ eft qu’après un mois & demi que, le
foleil ayant perdu fa force dans ces lieux, & la
fuperficie du fol fe trouvant pénétrée du froid ,
les arbres fe dépouillent de leurs feuilles, que les
fruits tombent d’eux-mêmes, 8c que le travail de
la végétation eft totalement fufpendu. Il femble
que c’eft, en C orfe; le tems que la nature a marqué
pour la coupe des arbres ,• 8c comme ce tems
varie fuivant les degrés de latitude & les points
d’élévation, il convient de varier, fuivant ces circonftances,
les-époques auxquelles on peut commencer
la coupe des bois. Mais s’ il eft dangereux
que la coupe des bois fe faffe avant le repos de la
fè v e , il l’eft encore bien plus que ce travail foit
continué jufqu’au-delà du tems ou fon aCtion fe
renouvelle, Il faut donc déterminer au jufte ce
tems, fuivant les différentes difpofitions des lieux.
Les boutons qui s’apperçoivent à Baftia vers la
mi-février, contiennent les uns des fleurs, les autres
des feuilles 8c même des branches , avec les
formes plus ou moins développées, 8c fouvent
avec les couleurs propres. Le froid des dernières
femaines de l’hiver n’empêche donc pas, autant
qu’on le croiroit, les opérations de la végétation :
eiles s’exécutent intérieurement fous les écorces
des arbres 8c les enveloppes particulières des boutons.
Ainfi le travail de la coupe des bois fe feroit
inconfidërément vers la fin de février.
Les pins, les cèdres & les fapins ne doivent
être coupés que dans la faifon de l’ hiver, par la
raifon que c ’eft le tems du repos de leur fève : il
refte feulement à examiner fi tous les hivers font
également convenables à la coupe de ces arbres. On
préfume que, comme ces arbres gardent leurs
fruits deux années, l’ une d’elles étant plus fertile
que l’autre , l’élaboration des fucs ne pouvant s’achever
que dans la période de ces deux années, il
convient de mettre le même intervalle dans leurs
coupes; ainfi, d’après les faits qui viennent d’être
expofés, on eft autorifé à tirer ces conféquences :
i° . Que les exploitations des forêts les plus fep-
tentrionales & les plus élevées du territoire de la
France, & de l’île de Corfe en particulier, ne doivent
point commencer avant le 7 octobre, ni être
prolongées au-delà du 24 janvier. Dans les forêts
les plus méridionales & fituées-en meme^tems au
milieu des terrains les plus bas, les mêmes travaux
ne doivent point, par les raifons contraires,
commencer avant le 24 novembre, & devront
ceffer le 8 janvier.
20. Il fera déterminé des époques intermédiaires
pour la coupe des arbres des forêts dont l’élévation
eft moyenne, entre celle des forêts~défi-
gnées ci-devant, ainfi que la latitude.
3°. Les arbres dont les fruits alternent, ne fe
couperont que dans l’hiver qui fuivra la récolte
marquée par la chute des fruits.
C o u p e s d e s c o u c h e s d e l a n o u v e l l e
t e r r e . Dans les coupes dont j’ ai fait mention en
flufieurs endroits de cet ouvrage, on donneroit
a difpofîtion relative de plufieurs matières qui
font diftribuées dans Us. couches, lefquelles fe
montrent à découvert fur les différentes épaiffeurs
des bords de nos vallées.
On pourroic exécuter deux coupes correfpon-
dantes l’ une à l’autre : dans la première on figu-
reroit l’état aéhiel, & dans la féconde on trace-
roit en même tems les matériaux enlevés 8c ceux
qui fubfiftent. Les vides de l’état aéluel feroient
remplis par l’ indication des mafles que les eaux
ont détruites. Ces coupes correfpondantes font les
feuls moyen? que nous ayions pour donner une
idée des dégradations des eaux , apprécier leur
étendue & leur marche. On doit fentir qu’un certain
nombre de ces coupes, avec une defeription
raifonnée des objets qui y feroient figurés, jette-»
roit un grand jour fur la conllitution phyfiqus
; d’ un pays.
La fécondé coupe qui repréfentèroit l’ état prim
itif, feroit exécutée de manière que les limites
des rempliflages y feroient confervées. Quand ,
par exemple , un vallon auroit été creufé dans un
fyftème de couches calcaires , on indiqueroit les
couches des croupes du vallon par des lignes foi-
bles , 8c dans le vide les mêmes couches correfpondantes
aux deux côtés : on jouiroit, par ce
moyen, de la comparai fon des deux états dans une
feule coupe. En rétabliffant les matériaux enlevés,
on fe réglera toujours fur les parties qui fubfiftent
encore , 8c qui font les témoins des enlévemens.
Cependant lorfque certaines difpofitions des parties
fubfiftantes annonceroient des altérations un
peu confidérables, 8c de telle forte que les rac-*
cordemens feroient fort difficiles, on aura foin de
rétablir dans la coupe tout ce qu’on pourroit retrouver
de l ’ancien état, 8c l’on infifteroiten même
tems fur les motifs qui auroient déterminé à figurer
le remplifîage qu’onauroit imaginé. On fent combien
il importe d’être fort réfervé fur les conjectures
, furtout dans certaines vallées fort élargies
par les dégradations fucceflives, où les raccorde-
mens font plus difficiles. Mais en fuivant la marche
des eaux courantes on pourra toujours re-»
trouver l’ancienne organifation, la rétablir , 8c raccorder
, par des rempliflages bien réguliers, les
deux bords d’une vallée , quelle que foit fa largeur
8c fon étendue. On fent bien que ces coupes
ne peuvent avoir d’application que fur la moyenne
terre calcaire 8c fur la nouvelle. Dans les maffifs
des granits, il n’y a nulle organifation qui auto-
rife les raccordemens ; mais les premières observations
conduifent aux autres.
C O U PR A Y , village du département de la