
M. Ifmyloff, Ruffe, qui habitoit alors dans cette
partie de 1JAmérique, & qui avoit parcouru ces
parages. Mais le giffement du groupe , dont Oona-
lashka ett une des principales terres & la feule
qui offre un havre , eft déterminé avec plus de
précifion, ik en particulier le havre de Samga-
'•noodha, qui doit être regardé comme un point
l'ûr.
L’ île de Cuivre ou Maidnoi eft très-montueufe.
Elle git à vingt -fept milles au n o rd -e lt, & à
67 degrés de la pointe méridionale de l’île Béring-,
s’étendant à vingt-cinq milles fud-eft 61 degrés.
Il y a beaucoup de rochers entre ces deux lies,
& en dehors de l’extrémité méridionale de l’une '
& de l’autre. Une grande quantité de cuivre fe
trouve au pied d’une chaîne de montagnes , &
dans la partie orientale on peut recueillir, fur les
rivages, de grandes maffes de ce métal. Parmi les
bois flottés que les courans amènent & dépofent ?
fur les côtes de cette île , s’eft trouvé le camphrier
& une autre forte de bois odorant qui croiffent
au Japon, & que la mer a voiturés depuis cette île. -
Béring (Baflîn de). Dans cette partie du grand
Océan boréal, les côtes du nord-oueft du nouveau
Continent forment, avec celles du nord-eft de;
l’ancien , un grand baflin circulaire , borné au fud
par li chaîne des îles Aleutiennes qui laîffent en-
tr’elles des paffages ouverts, des communications;
avec la grande mer. Ce baflîn pourroit être appelé
géographiquement bajfin du Nord, mais plufieurs'
motifs nous engagent à le nommer bajfin de Béring;
car ce navigateur eft le premier qui ait pénétré>
dans ces baies, & qui s’y eft élevé jufqu’au cercle
polaire, fous lequel eft fitné le détroit qui porte fon
nom. D’ailleurs, c’eft fur une île de ce baflîn que :
fes cendres repofent.
Le baflîn de Béring renferme, dans fon enceinte
an nord-ouëft, le golfe d’ Ànadir, ainlî nommé
parce que le fleuve de ce nom y verfe fes eaux par
une large embouchure. Dans la partie du nord Ze
trouvent des groupes d’îles que le capitaine Cook
a nommées il es de Gore, îles de Clerke, comme fai-
fant partie de la baie on baflîn'à qui il donna le
nom de Béring, comme M. de Fleurieu.
Au fud de la baie ou baflîn de Béring, l’Océan
a pénétré dans les terres, du côté de l’Afie, par :
un grand nombre d’ouvertures , & en a détaché
des portions pour former en quelque forte une
digue ou chauffée compofée d’une fuite d’rlës qui
féparent la grande maffe des eaux de la mer intérieure,
que l’on voit s’étendre, dans une direâion
nord-eft & fud-oueft, entre le '65e. & le 33 e. parallèle
nord , fur une longueur de fix cemsTicues
marines, & fur Une largeur variable de deux cents
à cent lieues,
BERLAND ( l a) , rivière du département des
Deux-Sèvres, arrondi#emeht& cantoiPdé Melle.
fource, à une lieue un -quart à l ’èft de Melle *
verfe fes eaiix au fud-oiieft, puis à l’e ft, lefquëîles
fe rendent dans la Béronne, à une lieue un tiers
fud-oueft de Melle.
BERLOU ( le ) , rivière du département du
T a rn , arrondiffement de Caftres, canton de là
Caune. Sa fource, à une lieue fud de Vanne,
verfe fes eaux à l’oueft, lefquelles fe rendent dans
le Gijou à trois lieues de la fource.
BERMUDES ( Ile des ). Les marées ne montent
jamàis au-delà de cinq pieds autour de cette île ,
& cela feulement entre la Saint-Michel & les fêtes
de Noël ; mais pendant le refte de l’année , elles ne
montent qu’à trois pieds, il y a pleine-mer une
heure après le lever de la lune & après fon coucher.
La direétion des marées eft du nord-oueft au
fud-oueft, & elles fe font fentir plus tôt aux endroits
qui font plus au nord-oueft, que dans lés
autres. Cependant elles né fuivent pas toujours ce
cours autour de la côte. On fuppofe que quelques
pointes de terre ou bas-fonds changent leur direction
du nord-oueft au fud-oueft.
On trouve aux Bermudes plufieurs fortes de poif-
fons, entr’autres une grar.de quantité de baleines1,
qui s’approchent des côtes pendant les mois' de
mars, avril & mai. Les femelles Ont beaucoup d é ’
lait, dont elles, nourriffent leurs petits. Leurs ma*-
melles font placées auprès de leur nombriPr elles
n’ont point de dents 5 elles rongent la moufle qiff
cro ît, pendant ces trois mois feulement\ fur léS
rochers qui font au fond de la mer. Les Ualèin'es
fe retirent lorfqu’elle eft confommée. On les tué
pour leur huile. La mer jette auflVfur le rivage dés
baleines qui produifent le fperma-ceti; lequel eft
répandu fur tout leur corps. Celles-ci ont plu-î-
fieürs dents, qui peuvent être de la groffeur drt
poing. Aux îles de Bahama, on trouve de ces bà*
leines mortes fur le rivage, toutes couvertes dé
fperma-ceti. C ’eft en vain qu’on cherche à les tuer':
on ne peut y réuflîr, tant cette efpèce eft féroce
& vite à la courfe. Une de ces baleines doit valoir
pluiieurs centaines de livres. Elles font très-fortes,
& couvertes de nerfs par tout leur corps : on en
peut tirer de la longueur de trente braffes.
Les habitans des Bermudesvivent long-tems :• il
y en a qui vivent cent ans & au-delà. ]I y en à
beaucoup qui parviennent jufqu’à près de cent
ans , & qui meiirent de vieiiteffè plutôt que de
maladie. La maladie la plus ordinaire eft un froid
qui (àifit dans les plus grandes chaleurs. X ’ai'r eft
très-doux & très-agréable. Le peuple eft pauvre,
& l’on obferve que c’eft cette claffe qui fe porte
lé mieux.
II y a une plante qui eft femblable au lierre
drEurope, & qu’on appelle dans ces'paragesherbe:
venimevfe. Il y a des perfonnes chez qui elle procure
des effets finguliers b leur vifage pèle pour la
regarder feulement ik fans y toucher. Il en ett d’autres
fur qui elle ne ptoduit rien de feiublab-le..
: On trouve encore ;aux Bermudes ufie efpèce
d’araignée qui file fa toile entre des arbres éloignés
de. fept ou huit braffes. Pour cet effet elle
jette fon fil en l’a ir , & le vent le porte d’uh arbre
à l’autre. Cette toile , lorfqu’elle eft finie, peut
arrêter un oifeau gros comme une grive.
- Be rm u d e s (Marées aux). La pleine mer aux
Bermudes arrive fur les fept heures aux nouvelles
lunes, & une ou deux heures plus tard dans quelques
petites baies. -L’ eau ne monte guère qu’à
quatre pieds, & à cinq feulement dans les plus
fortes marées du printems. L eurs dire étions font
très - différentes. Quelquefois elles; font pouffées
-vers l’e ft, quelquefois vers l^oueft ? mais dans le
beau tems elles vont du fud-oueft vers le n.ord-
ouéft.
Qn trouve des puits d’eau douce à vingt braffes
d éjà mer, & plus près, dont l’eau hauffe & baiffe \
avec la marée * ce qui arrive à la plus grande partie !
des puits;de cè pays. Lorfqu’on veut faire un puits,
on creufe jufqu au niveau de la mer, où l’on trouve
de l’eau douce & falée. Si.elle eft douce, on découvre
fûrement l’eau falée en creufant deux ou
trois pieds au deffot-is. L’eau eft douce dans les
terrains fabloneux ou de gravier que l’eau peuit
■ pénétrer ; mais < fi ce font des rochers de pierre à 1
chaux au travers delquels l’eau-ne pénétré pas j elle ;
;eft filée ou fauiratre. Néanmoins, pour le dire en J
paffant, on ne, voit jamais'dar-s ce pays de. fable !
brillant, femblable au verre pilé >ou a: la pîerrè à
aiguifer v tel qu’on le trouve en Angleterre , mais
une fubftance femblable au-, fi.ble , quoique plus
-molle. Il n’y a pas non plus de cailloux ni de pierre
•à fufîl, •
BF.RNAND-( ia ) , rivière du département de
Loire , arrondiffement de Roane, canton de Hé-
;rondeiJSa fource, a. fix.lieues fud-eft dé Roane,
-verfe1 fes; eaux à l’eft, puis au fud, lefquelles fe i
rendent dans.la Loire.
, BERNARD ( Chefte du Haut- ) , montagne du
département de l’Ifère , canton d’ Allevard, à une ;
lieue un quart fud-eft d’Allevard. Elle eft inclinée -
du nord-noFd-eft au fud-fud-eft. Elle tient à la
chefte du mont Moyen , qui commence à une lieue I
d’AiEvard. Ces maffts ont enfemble près de deux
■ lieues, au milieu des belles mines de fer d’Allevard.
B e r n a r d ( Grand-.Saint-) , une despîus hautes
montagnes de la Suiffe, entre le Bas-Valais & le
va! d’Aofte , à la fource de la Drance. Ori l’appe-
loit autrefois MonsPenriinus&: Jupiter y avoit fous
\ce; nom .tin temple fameux.Tl. y a au fommet de
cette montagne \ fur le territoire du Valais , un
rnonaftère cornu fous le nom de Mojiejouxfondé;, <
. au dixième liée le , par fai nt Berna rd de M; uthori. ;
-C e II une efp-èce d'hôpital cü fo n t xe tce.de grar:di.s
charités envers les voyageurs, fans diftinétion de
religion. Cet hôpital reçoit des aumônes confidé-
rabjes dans toute la Suiffe & ailleurs , & il les
mérite bien par l’ufage pieux qu’ il fait de fes revenus.
Les limites entre la Savoie & le Valais font
fur le fommet de cette montagne.
B e r n a r d (Mont S a in t-) . Le Grand-Saint-
Bernard ou Mont Saint-Bernard, à jamais célèbre
par le paffage de l’armée frar.çaife commandée par
N. Bonaparte , eft fitué fur les confins du Valais
& du Piémont, dans cette partie des Alpes qu’on
nomme Pennines.
Pour donner une idée du mont Saint-Bernard,
,je crois qu’il convient de décrire les environs, &
particuliérement les routes qui y conduifent.
à Er) venant du Valais, on paffe d’abord par
Martigny. Le château voifin de cette ville eft fîrué
fur des,rochers calcaires qui bordent la Drance
dans cette partie. La Drance prend fa fource au
niiont, Sa//zr-Bernard. On compte huit lieues de
Martigny à I’hofpice fitué fur ce mont. A une
demi-lieue: de la ville de Martigny on commence
à;.mdftter infenfiblement. On.voit dans ce trajet,
que,.lai,vafte .baie ^es 1 montagnes accumulées les
unes,fur les autres n’eft qu’ un compofé de débris
des, montagnes fupérîeures. On rencontre ici des
-granits roulés,,qui font un affernblage de quartz,
defeldfpath .& de mica j des graviers & des fab'es
provenans de la déconîpofition des granits, des
-pierres calcaires grifes , puis de gioffes maffes de
granits arrondiesdont il feroit difficile d’affigner
d’abord l’origine puifque toutes les montagnes à
.portée de la vue., & qui forment cette gorge, font
abfqlument compofées de pierres micacées, pla-
-çé.es, par lits & par couches , ou.fchifteufes n ê'ées
de gros & de pet.fi_srognons, de filons & de veines
-dc-quariz : elles font en général toutes feu avec lé
>b.iqurje. Le chemin & la Drance qu’on paffe
qu-on r.epaffe plufieurs fois , occupent tout le fond
de la vallée,qui devient fort étroite. On rencontre
auffi des pierres fehifteufes, quartzeufes & fablo-
n.ufes fu ie s , & fans mélange, d’autres efpèces. I
De Martigny à Saint-Branchier on marche, pendant
une demi-heure, dans la vallée d’Entremont.
Des; deux chaînes de montagnes qui la formenr,
celle qui eft à la rive.gauche de la Drance tourne
derrière l’autre qui borde cette vallée & celle de
5 ion. iTontes deux enfemble forment la vallée
de Bagnes.. Çerte dernière eft encore plus étroite
6 plusfauvagë que la première. Ce font, de côté
& d’autre , des focs s’élevant à pic & couverts
d’une verdure fombre & de triftfs & vaftes forêts
pour la plupart de mélèfes ou de brouffailles. Quel-
ques;pqints de cette vallée offrent, à leur fur fa c e ,
des décombres & des débris de rochers. Cette
vallée eft aulfipeu cultivée qu’ellé eft peu habitée.
On n’ y voit guère que quelques chèvres guindées
fur les fomniets les. plus élevés , & quelques paf-
.teurs aufli feuvagts que-leurs troupeaux.