
décidons hafardees fur des obfervations mal faites
& nullement comparées à d'autres femblables ,.
prouvent qu’ un leul fait ifolé, eft très-capable d’in-
Uuire en erreur les naturalises qui s’y bornent.
Je veux bien que les vailes plaines qui avoifinent
le Mi (Mi p i , que celles qu’on rencontre entre les
Apalaches & 1 Océan atlantique, aient été autrefois
couvertes par l’Océan ; mais à cette époque
I Europe meme n’é to it-e lle pas femblablement
couverte, & ne recevoit-elle pas les mêmes dépôts
des dépouilles de coquillages de la même
efpece? Ainfi on ne peut conclure de ces faits,
que 1 Amérique ait é,té formée poflérieurement à 1 Europe, puifque l’Europe nous offre les mêmes
veltiges du féjour de la mer.
Je terminerai cet article en obfervant que la
population de l’Amérique , fi l’on entend bien les
circonftances qui peuvent y avoir concouru, n’a
rien de commun, quant aux époques , avec la formation
& la conflitution de fon loi dans fes différentes
parties. Pour déterminer l’époque de la formation
des differentes parties de nos continens,
il faut avoir des caractères bien plus précis que
ces apperçus vagues, & faire enfuite de ces caractères
une application fuivie aux terrains dont on
prétend décider l ’état & l’âge.
BASSIES (Etangs des), département d’A rriège,
arrondiffement de F o ix , à deux lieues oueft-fud-
ourft de Vic-de-Sos. Ils font au nombre de cinq,
fur un petit ruiffeau qui fe rend dans le Vic-de-
Sos à une lieue & demie de fa fource. Le plus
grand de ces étangs a trois cents toifesde longueur
de l’elt à l’oueft, 8c deux cents toifes de largeur.
A côté eft une montagne qui a trois quarts de
lieue de longueur.
BASSICNY ( le ) , pays qui faifoit partie de la
Champagne, & maintenant du département de la
Haute-Marne. Borné au nord par le Vallage, au
levant par le duché de Bar 8c la Franche-Comté,
au midi par la même province 8c la Bourgogne,
au couchant par cette dernière province, il pou-
voit avoir vingt lieues dans fa plus grande Ion«
gueur du feptentrion au midi, & feize dans fa
plus grande largeur du levant au couchant.
La rivière d’Aube l’arrofoit du midi au /èpten-
trion. La Marne outre cela étoit fa principale
rivière > elle y prenoit fa fource aux environs de
Langres, qui en étoit la capitale. La Meufe, l’Aube
& l ’Amance y avoient aufli leurs fources. Les villes
les plus confidérables après Langres, étoient Chaumont,
Montigny-le-Roi, Nogent-le-Roi, le Val-
des-Écoliers & Bourbonne-les-Bains. L’air y eft
fain 8c tempéré } la terre y eft fertile en grains, en
vins & en fruits. 11 y a des eaux minérales, quantité
de bois & de bons pâturages. Le gib ie r , le
poiffon & la volaille y font abondans. Tous ces
objets reparoîtront, en plus grand détail, dans les
différons articles de ce Diétiornaire, où l’ on trai-
’ tera des environs des villes & du cours des rivières
principales de cette contrée.
B ASSINS des rivières de France. Nous avons figuré,
dans une Carte phyfique & hydrographique, la
cours des principaux fleuves & rivières de France ,
&: le contour des arêtes qui environnent les bajfins
de ces fleuves, & qui en indiquent les limites.
Les traces des arêtes qui féparent ces bajfins les
- uns des autres, font entre deux rangs de petites
hachures qui expriment les.pentes, les talus des
crêtes par Jefquels les eaux pluviales font déterminées
à s’écouler dans le fleuve principal qui
occupe le fond du bajfin. Ces crêtes font par confè
r e n t mitoyennes entre les .bajfins j elles ont
meme quelquefois des points de réunion communs
a trois ou quatre bajjins différens, & ces
points font inconteftablement les plus élevés de la
contrée où ils font figurés.
Les crêtes, dans tout leur cours, n’ont pas à
beaucoup près partout la même élévation ; elles
éprouvent Souvent des abaiffemens, des échancrures
qui dépendent de plufieurs circonftances
que nous ne pouvons paffer fous filence. Ces crêtes,
élevées d’abord, appartiennent à l'ancienne
terre, aux maflîfs graniteux ; enfuite leur fuccè-
dent des amas de couches horizontales, de pierres
de fables ou de pierres calcaires, qui font adoffés
à ces premiers maflîfs. Mais ce ne font pas les feuls
amas qui entourent les maflîfs de l’ancienne terre:
il y a des fyftèmes de couches horizontales pîhs
récentes, qui font autant au deffous du niveau
des couches de la moyenne terre inclinées, que
celles-ci font fubordonnées à celui de l’ancienne
terre.
Dans la délimitation de ces bajjins, on indique
plufieurs confidérations : la première eft celle qui
a pour objet le canal particulier de chacune des
rivières fecondaires qui fe réunifient à la rivière
principale, laquelle eft le rendez-vous de toutes
ces eaux courantes j la fécondé eft celle des arêtes
fecondaires qui féparent chacune de ces vallées
latérales, organifées de même que la vallée de la
rivière principale, & qui méritent le même examen
& la même difcuflîon. Nous allons fuivre,
d’après ces principes, les différens bajfins qui font
tracés dans notre Carte.
Bajfin de la Seine.
La crête^ feptentrionale du bajfin de la Seine
commence à Fécamp, dans le pays de Caux, & fe
prolonge par la Picardie, en paflant entre Neuchâtel
& Forges î de là au deffus de Mont-Didier j
de Mont-Didier cette limite paffe entre Saint-
Quentin & la F è re , & puis entre Cateau Cam-
brefis & G uife j enfuite elle fe détourne vers le
midi pour fe rendre au deffus de Rocroi, de Mét
r é s , & de là au fommet de Langres, en paflant
entre Clermont en Argonne & Verdun. Le fommet
de Langres eft un point commun aux trois bajjtns
de la Marne , de la Meufe & de la Saône. Entre
Saint-Quentin , Cambrefis & Guife , eft un autre
fommet commun à quatre bajjins différens, à celui
de l’ Efcaut au nord; au couchant à celui de la
Somme qui paffe à Abbeville, au midi à celui de
la Seine, & à celui de la Meufe au levant. Je puis
ajouter le plateau de Forges, qui verfe fes eaux
dans la Seine fur deux faces, puis dans le bajfin de
la Somme, enfin , au nord , dans^ le bajfin inondé
de la Manche. Je trouve encore à Montreuil 8c à
Boulogne, & entre Boulogne & Dunkerque , de
petits bajjins qui fe terminent à la Manche : ce tont
l’Antie & la Canche, 8cc.
La limite méridionale du bajfin de la Seine commence
au bord de la mer à Honfleur * 8c fe prolonge
vers la Trappe, où fe trouve un point de
partage commun à trois bajjins, à celui de la Seine
qui nous occupe, à celui de la Loire par la Sarthe,
& à celui de l ’Orne qui fe jette dans la Manche
au deffous de Caen. Du Pont-de-Trappe cette crête
méridionale fe prolonge dans les plaines de la
Beauçe, en paflant, entre Châteauneuf & Nogent-
le-Rotrou, vers la forêt d’Orléans, & enfuite par
les points de partage des deux canaux d’Orléans
8c de Briare, pour fe prolonger, par le Nivernois,
& le Morvan, entre Saulieu 8c Arnay-fur*Arroux.
Ç ’eft près d’Arnay que l’on trouve'un point de
partage des eaux, commun aux trois bajjins de la
Seine, de la Loire & de la Saône ; au bajfin de la
Seine par l’Armençon, à celui de la Loire par l’Ar-
roux, & à celui de la Saône par l’Ouche.
De ce plateau la crête fe prolonge en fe portant
vers Langres, 8c, en paflant entre Langres 8c les
piincipales fources de la Seine , achève ainfi de
circonfcrire l’enceinte générale de fon bajfin. Nous
reviendrons aux différentes rivière s qu’il renferme,
après avoir pourfuivi la circonfcription générale
des autres bajfins de la France.
Bajfin de la Meùfe.
Le bajfin de la Meufe commence aux environs
de Langres, & fe trouve renfermé, du côté du
couchant, par la limite orientale du bajfin de la
Seine, qui, pour ce nouveau bajfin , devient limite
occidentale ; puis la crête, en tmbraffant la Sam-
bre, fuit la limite du bajfin de l’Efcaut du couchant^
au nord-eft, & enfin tourne au nord. Du côté de
l’O rienti la crête du baßin de la Meufe, commençant
de même au plateau de Langres, fe prolonge
droit au nord, en paflant au deffus de Tou l 8c de
Luxembourg , & traverfant les hauteurs entre
Luxembourg 8c la principauté de Bouillon , puis
fait un coude pour fe rapprocher du Rhin à la
hauteur de Cologne. Ce bajfin en général eft fort
étroit dans fa partie fupérieure, attendu qu’ il n’ y
renferme prefque que le feul canal de la Meufe,
jufqu au Chiers & au Semoy d’un c ô té , & à la
Sambre de 1 autre j mais enfuite il fe rétrécit au
couchant, & n’a guère que trois ou quatre rivières
du côté du bajfin de la Mofelle ou plutôt du Rhin:
outre cela ce bajfin eft contigu à celui du Rhône
ou plutôt de la Saône, dans la partie la plus élevée
de ion enceinte vers Bourbonne-les-Bains.
Bajfiii de la Mofelle.
Ce bajfin, contigu à celui que nous venons de
décrire , en eft féparé, à l'oueft, par la fécondé
des deux limites qu’ on vient d’indiquer ; du < ôé
du midi, il eft féparé de celui de la Saône par la
crête qui paffe entre Remiremont 8c Plombières,
& qui part du ballon d’Alface ; du cô.é de l'orient
, il eft féparé du bajfin du Rhin par la crête
qui traverfe le duché des Deux-Ponts, & q u i, en
î ofciilant encre Trêves & Mayëncë , va fe terminer
à Coblentz, où la Mofelle fe réunit au Rhin. Cette
rivière n’a guère que les rivières des Vofges, avec
la Seille 8c là Sarre d’un c ô té , 8c de l'autre l’Our
& l’Elfe.
Bajfin de la Loire.
Le bajfin de la Lo ire, le plus grand de ceux que
renferme la France , confronte à la fois à cinq
bajjins , à celui qui comprend les rivières côtières
de la Bretagne & de la Baffe-Normandie , à celui
de la Seine, à celui du Rhône, 8c à ceux de la
Dordogne & de la Charente.
La crête feptentrionale de ce bajfin commence
au Croific, d’o ù , après plufieurs détours, elle fe
porte fur Vire en Normandie. Tournant enfuite
au levant, & paflant entre Sées &c Alençon, el e
vient fe confondre avec la limite méridionale du
bajfin de la Seine , jufqu’ aux environs de Dijon,
où fe trouve un plateau commun à trois bajjins. De
ce point la crête tourne au midi, & féparé le bajfin
de la Loire de celui du Rhône , dont elle devient
ainfi la limite orientale, puis elle fe prolonge en
embraffant les deux fources de la Loire 8c de l’Ailier.
C ’eft là où fe trouve un plateau fort élevé ,
& qui eft commun aux trois bajfins du Rhône, de
la Loire 8c de la Garonne.
La limite méridionale commence à Paimboeuf,
près de l’embouchure de cette rivière , 8 c, par
plufieurs détours, elle fe prolonge vers Mauléon,
Partenay , & va paffer entre Saint - Maixent &
Lufîgnan ; 8c après avoir franchi l’extrémité du
détour de la Charente vers Civrai , en côtoyant
la vallée de la Charente, elle fe prolonge vers
Chalus , où eft un point de partage commun aux
trois bajfins de la Loire , de la Charente & de U
Garonne i de là cette crête tourne à l’eft, & après
avoir franchi les fources de la Dordogne, elle fe
porte au midi, 8c va rejoindre les fources de l’A llier
& de la Loire, où elle termine l’enceinte de
ce grand bajfin.
Bajfin de la Charente.
Le bajfin de la Charente, placé entre celui de U