
elles font même quelquefois entièrement interceptées
par les deux couches de roches qui leur
fervent de toit & de mur, & qui fe joignent.
Enfin, ces veines ne font fufceptibles d'une exploitation
utile que quand elles reprennent leur
inclinaifon du côté du fud-eft. Leur direction eft
nord-oueft.
La veine intermédiaire, qui donne le meilleur
charbon pour le chauffage des appartenons, a
depuis trois jufqu’à quatre pieds d'épaiffeur. Sa
partie fupéiieure eft compofée de charbon dur &.
compacte* failant un feu clair & agréable.. La.
partie du milieu de la couche eft moins compacte:
le charbon en eft feuilleté, & fe délite comme l'ar-
doife. Ce qu'il y a de fingulier , c'eft qu'entre
ces feuillets il y a une pouflière noire qui teint
lés doigts & qui reffemble parfaitement au pouffier
de charbon de bois. Ce charbon fe colle très-peu
ehfembie en brûlant 5 il ne fert qu'aux forges à fer.
La troifième partie de la veine , qui eft contrôle .
niur, eft un charbon très-compaéte & fouvent pierreux.
Les rochers du toit & du mur font fembla-
bles à ceux de Ne vca ftle, dont on a parlé.
Les mines de charbon de Kinneil font fituées à
fept milles de celles de Carton dont on vient de
parler» & près la ville de Bourron-Stonefè, où eft
uft beau port de mer. La direction & l'inclinaifon
des couches de charbon qu'on exploite dans ces
mines, font comme celles de Carron. La qualité
du charbon eft aufli la même. Les puits ne
font pas éloignés de plus de dix toifes des eaux
dés hautes marées. Il y a des fouterrains qui s’étendent
au deffous de la mer. Une partie du
charbon fert à la confommation du pays, une autre
va en Hollande j la troifième, qui eft de moindre
qualité, fe confume pour retirer le fei de
l'eau dé la mer par évaporation.
Au fud & à trois milles de la ville d’Édim-
bourg, capitale de l'F.coffe , eft une mine de
charbon : fon puits principal n'eft qu'à environ
quarante toifes du bord de la mer, ik fon orifice
n'eft que de trois toifes au deffus du niveau des
hautes marées. Ce puits a cinquante toifes de
profondeur.
On exploite dans cette mine deux veines de
charbon parallèles , dont la direction eft de J'eft à
l'oueft, & l'inclinaifon depuis 4.0 jufqu'à jo degrés
du côté du midi. «Cette inclinaifon, dit
M. Jars , tome 1er. , page 281 des Voyages métal-
lurgiques s eft tout-à-fait contraire à celles des
couches du rocher qu'on voit au jour, & qui ont
leur pente vers le nord-oueft, mais beaucoup plus
approchant de la ligne horizontale. »
' C è féroit un phénomène fans exemple fi les veinés
de charbon de ce diftriét traversaient les bancs
de roche comme les, filons métalliques , qui,alors
prennent la dénomination à.Q fi Ions-fentes. Les veinés
de charbon. au contraire fe trouvent toujours
entre les bancs de la-roçhe qui les contient 5. c'eft
ee qui leur fait donner le nom de filons-couches. Il J
n’eft cependant pas rare de trouver les bancs de
roches de la fuperficie des terrains qui contiennent
des mines de charbon, inclinés en fens oppofé
aux veines de ce combuftibie, qui-exiftent dans
des plans inférieurs j mais ces mêmes veines fe
trouvent renfermées entre d’autres lits de rochers
plus anciens 3 ayant une pente oppofée à
ceux qui fe préfentent à la fuperficie du terrain.
Voilà ce qui a pu induire M. Jars en erreur. D'ailleurs,
les veines de charbon font fi fujètes à faire
des coudes ou plis, qu'il n'eft pas rare de trouver
les mémos veines inclinées, tantôt d’un cô té ,
tantôt de l'autre j mais ce qui ne peut avoir lieu
fans que les bancs de roches qui leur fervent de
retraite, faffent les mêmes plis.
La qualité du charbon des mines d'Edimbourg
eft d'être trop fec pour la forge : il n’y croûte pas
alfez, mais il eft excellent pour brûler dans les
appartenons ; il donne beaucoup de flamme & peu
I de fumée, & une braife qui fe réduit entièrement
: ,en cendres lorfqu’ii ne contient point de nerf.
Des mines de charbon de terre d'Efpagne.
Ces mines font peu nombreufes & peu riches»
On a reconnu des couches de houille dans plu-
fieurs provinces , entr'autres celle indiquée par
M. Larugga , dans les montagnes; de la Raideras
& d'Alcaras , qui font un rameau de celles d’O-
rofpeda.
Derrière Azuago, entre Valmes.& Efpiel, dans »
la Sierra-Motena, il y a des couches de cette
fubftance de fix pieds d'épaiffeur, qu’on extrait
pour la machine à vapeur d'Almadcn.
On en exploite auflî en Catalogne.
- Ici finit l’énumération des principales mines de
charbon3 connues jufqu’ à ce jour. .Nous devons
faire remarquer que s'il eft des pays qui en font
très-riches, tels que la France & l’Angleterre,
il en eft aulii qui femblent en être privés prefque
totalement : tels font l'Italie, l'Efpagne & furtouc
la Suède, d'ailleurs fi riche en mines métalliques.
( Voyez Notice de Rouelle. )
CHARBONNIER, village du département du 1
Puy-de-Dôme, arrondiflement d'Iffoire , & à
trois lieues un quart de cette-ville. Ii,y a plufieurs
mines de charbon de te,rre:près: de ce village
toutes dans la vallée de la Haute-Limagne , & à
côté defquelles fe trouvent des dépôts de débris
de roches.
CHARBONNIÈRE, village du département
du Rhône j arrondiflement de L y on , & à une
lieue un quart de cette ville. Dans le territoire de
ce viffage.on trou ve de .la terre propre à la fabrication
de la faïence. Il y a d’ailleurs des eaux minérales
qui -onE été anal y fées, ; elles font femigi-
neufes & falutaites dans les afft&ions cutanées St
dans les éngorgemens des vifcèxes.
CHAREONNîÜRI
C h arbonnière ( Calanque 8c Pointe i e la ) ,
dérartement du V a r , arrondiflement de Toulon,
à la côte nord de T île du Levant ou Titan, entre
la pointe de là Vaire & 1a calanque de la Pigeon-
nière.
CHARDIN (Forêt d e ) , département de la
Charente , arrondiflement & canton d'Angou-
lême, & à trois lieues un quart fud-oueft de cette
ville. Elle a deux mille toifes de longueur, fur
quatre cents toifes de largeur.
CHAREMBERT (F o r ê td e ) , du département
de la Drôme , arrondiflement de Montelimart, &
à trois lieues & demie de cette ville. C ’eft une
forêt intéreffante dans ces contrées.
CH A R E N C Y , village du département du Jura,
canton de Longuyon, à une lieue trois quarts
nord-oueft dé cette ville. Il y a dans ce village
uq haut fourneau pour la- fonte du fer.
CHARENTE (Département de la). C e département
a pris fou nom d'une rivière allez con-
lïdérale. Elle le traverfe du nord au fud jufqu'à
Angoulême, puis de ce point elle prend fon cour s
de l'eft à l'oueft. Il comprend l’ancienne province
de l ’Angoumois. Les bornes de ce département
font, au notd , ceux de la Vienne & des Deux-Sèvres
; à Teft, celui de la Haute-Vienne ; au fud-
eft , celui de la Dordogne; à l'oueft, celui de la
Charente-Inférieure.
La principale rivière eft, comme nous l’avons
d it , la Charente : on y voit les environs de fa
fource entre la Pérufe & l’Alloue ; enfuite, après
une longue interruption , elle y pénètre de nou-
veau, 3c paffe à Ruffec , à V er teuil, à Manfles à
Vares, à Angoulême, à Châreauneuf 3c à Cognac.
Cette-rivière reçoit, à droite , l’Ampsqui
paffe à Aigre, l'Ange qui y tombe à Marfillac , la
Vouare, la Sounoire, Si l’Anteine aux environs de
Cognac.
A gauche, la rivière qui paffe à Champagne-
Mouton j le Son & la Sonnette, qui arrofent Saint-
Claude Si Ventoufe'; puis le Bandiat, qui palléà
Marton ; la Tardoire, qui arrofe Montbron Si la
Rochefoucauld ; 8c la Drôme, qui paffe à Montan-
boeuf & Chafleneuil : ces trois rivières ne s'y rendent
qu'après leur réunion } enfin la 1 oubre# Au
deffous d Angoulême, les trois rivières des papeteries
; le N é , qui fe réunit à l'Atce & à deux
autres embranchemens.
Plus bas , vers Barbéfieux, Braffac, Chalais,
Mont-Moreau & Aubeterre, dans la partie du
fud , font la riviète de Barbéfieux, enfuite celle
de Broffac, la Tud e , qui paffe à Mont-Moreau &
à Chalais, & enfin la Dronne dans la partie qui
baigne Aubeterre.
,, Il ne nous relte plus que la partie dans laquelle
fe trouve la Vienne, qui pane à Saint-Germain,
G êographi e-lJhyfique. Tome JII.
à Confolens & à Chabanois, & qui reçoit dans
ce rrajet l’ Iffoire & la rivière de Brtgneuil l’aîné.
Les principales villes de Ce département font
Angoulême, Cognac , la Rochefoucauld & Coti-
folens.
Angoulême, belle ville fituée fur une montagne -
& à côté d’ un faubourg qu'arrofe la Charente,
& qui fait un grand commerce de papier &
d'eau-de-vie. |
Barbéfieux. Commerce & fabrique de toiles.
Cognac. Vins blancs & rouges, & eaux-de-
vie très-renommées.
La Rochefoucauld , petite ville fur la Tar-
douère. Son commerce confifte en tanneries & en
fil retord biancht.-
Ce pays eft fertile en vins & abondant en gibier
: on y fabrique beaucoup d'eau - de - vie &
de très-beau papier. On y cultive & on y file du
lin. Il y a des blanchiffèries de cire.
Je puis renvoyer à l'article A ngo um qis pour
ce qui refte à faire connoître de ce departement,
tant relativement au fol 8r à fon hiftoire naturelle,
qu’ aux productions.
C harente , rivière î elle a fon origine dans
l’ancienne terre du Limoufin. J ai tracé les détails
de cette origine dans une planche de mon Allas,
& l’on y voit clairement que cette rivière raüem-
ble les eaux d'un baftîn bien terminé par des are tes
plates : on y remarque deux fyftèmes de petits
ruifléaux groupés , & q u i, après leur réunion ,
coulent dans un vallon fort refferré. C ’eft air.fi
que font diftribuées en Limoufin les eaux de ce
qu'on nomme les fources des rivières : on voit que
c'eft un affemblage de plufieurs filets d eau fuper-
ficièls, q u i, parcourant une affez grande étendue
de terrain, deviennent des ruiffeaux dont le volume
d'eau augmente par leur réunion.
On y diftingue, d’après cela, deux fources principales
, dont la première eft la Pêcherie, qui fe
trouve proche l'églife de Charonnat. ( Vôye\ tous
ces détails dans la planche de mon Atlas, où ils
font figurés avec foin, & d’après des confiera-
tions que l'examen des lieux a permis de recueillir
& de rendre avec exa&itude. ) f
La Charente, après avoir quitté le Limoufin,
continue à fe porter droit au nord en fe prolongeant
dans la planche de Char roux , qu elle ral-
femble plufieurs ruiffeaux latéraux qui o n t, jufqu'à
un certain point, la forme propre à l'ancienne
terre aux environs d'Alloue, de Beneft & d Epé-
nède. C'eft là qu’on peut voir un affemblage de
nombreux vallons, tous abreuvés par des filets
d’eau. Enfuite elle fléchît Ion cours à l'oueft, vêts
Charroux & Civray j alors, rencontr ant une contrer
pente décidée, elle defeend au midi, en ferpen-
tant vers Viouleme, Lifte , Condat, Ruffec bc Verteuil.
Ces ofciilations moyennes continuent jufqu’à
Manfte, ainfi que celles d’ une rivière latérale
qui fe jette daûS la Charente y mais elles s agran