
droite, &r leVéronez à gauche, & après un grand
nombre de petits ruiffeaux ; il fe joint au Thapior, I
rivière confidérable & dont le cours efl parallèle
au lien , enfuite au Medwieditza & à THaflav
dans fon détour jufqu'au point de rebrouffemenc
ou ile ii le plus près du Volga, & depuis ce point
jufqu'à la mer d 'A zo f il reçoit de droite & de
gauche plufieurs rivières , dont les principales font
le Donetz & le Menitfech. Il faut remarquer que
la mer d 'A zo f, qui eft , comme je l'ai d it, une
forte d'embouchure de ce fleuve , eft bordée-de
petits ruiffeaux, dont le cours annonce une plaine
Vafeufe nouvellement découverte.
Entre les fources du Don & du Dnieper font
celles des rivières d'Oka, de Tula & du Gra, qui
forment uneefpèce de baifm arrondi, dont toutes
les eaux vont dans le V o lga , & fe verfenc, non
au fud , mais au nord-eft, où elles rencontrent le
Vo lg a , qui court de l'oueft à l'eft.
Il paroit que tous ces fleuves ont d'abord une
tendance qui les porte vers l'eft, & qu'à une cetv
taine latitude ils changent de cours & fe dirigent
vers l'oueft : tels font le Dniefter, le Bog , le
Dniéper, le Donetz Sc le Don ; puis le retour a
lieu dans le Dnieper & le Don.
Des inondations du Don font plus ou moins fen-
nbles, & caufent plus ou moins de défalltes, iui-
vant la quantité de neige tombée en hiver dans le
centre de la Ruflje, dans les gouveinemens de
Mofcou, de Toula,. d’O r lo u , de -Tambou, de
Véronez & de Charkaw, d'où une fottle de rivières
principales ou /econdaires recueillent les
eaux , fe déchargent dans le Don, & coulent en
maffe dans la mer d Azof. On ne doit pas conli-
dérer le leul canal du Don, mais la grande quantité
de confluens qu il reçoit, dont les principaux
font le Thapior, la Medvieditza, le BoufouloLk
la Vorona, le Donetz, le Sali & le Menitfech'
avec un grand nombre de rivières affluences, de
torrens 8c de ruiffeaux.
, L’inondation commence à fe faire fentir depuis
lp monaftère de Saint-Tichan jufqu'aux embouchures
du Don dans la mer d 'A zo f, en couvrant
les plaines qui s étendent for la gauche de la rivière,
depuis fêpt jufqu'à trente-trois «■ erftes de
largeur, c'eft-à-dire, d'un talus à l'autre des montagnes
fecondaires qui bordent le baflin de la rivière.
Dans un développement de quatre cent dix
milles , on a reconnu que l'épanchement des eaüx
du Don fe fait plus abondamment vers la rive gauche
, que vers-la droite, parce que la berge droite
eft roide & montueufe, tandis que la gauche n'offre
que des plaines 8c des pentes douces.
il eft à remarquerque la viHede Tfehèrkàsk eft
expofee à deux fortes d'inondations auxqüetlçs-lé
Don eft ftijet, dont la première eft celle des-eaux
froides, 8c l’autre celle des eaux chaudes.-La pre-,
miere eft régulière 8c fyftématique : elle arrive
ordinairement a la fin du, mois de février ou les
premiers jours du mois de mars} elle eft la fuite de
la débâcle de la partie inférieure du Don , cauféè
par un dégel fuivi ou par quelque vent chaud qui
fouffle du côté de la mer d'Azof.
L autre inondation commence vers la fin d’avril,
& fe foutient jufqu'à la fin de juillet, y compris,
dans cet intervalle , tous les degrés d’élévation de
leau , & de fes décroiiTemens. Ce.rré crue extraordinaire
& périodique eft le réfui tac du dégel fuivi
dans le centre de la Ruflie, de la débâcle de la
partie fupérieure du Don, de la plus grande parti5.
de fes confluens , & de la fonte- des'neiges ,
qui s opère dans les contrées montagneufes, d'ou
les rivières & les torrens, dont nous«avons parlé ,
tirent leur origine.
- Tous les defaftrès auxquels les habitans de la
capitale des Colaques & des plaines voifines font
expolés , dépendent de Ja quantité de neige tombée
en hiver dans lesgouvernemensde Tou la , de
Véronez^ de l’Ukraine & d e Slobodskayà.
Parmi les crues extraordinaires que la ville de
Tlchcrkask a fubies , on en compte trois confidé-
rables , dont les habitans confervent la mémoire.
La principale arriva l'année 1706, & les autres en
1740 & }7&o. Dans l'une de ces années, en comparant
1 élévation de l’eau en téms de crue avec le
niveau dans le tems de féchereffe qui régna dans
* Pr®c^^a y on trouve dix-fept pieds dé
différence.
Il y a trois points effentitls à examiner, qui fervent
de bafe aux crues extraordinaires. En général
5 la crue fe-forme plus aifément, & fait d’au-
tant plus de progrès, que les parties Supérieures
d’ou elles partent, font plus élevees, & font comp
té e s de matières d'une deftruétion facile. Les1
débordemens, comme nous l’avons dit ailieuis,
font devenus plus fenfibles depuis que l’on a exploité
les forêts d’ou les eaux du Don & les rivières
afftuentes découlent. Autrefois les arbres &
les arbuftes interceptoient par leurs branches &
par leurs feuilles, les gouttes d’eau, & leur donnaient
le tems de filtrer dans la terre, où élles;
formoient des réfervoirs fufpepdus. A préfent que
les moncagries font dépouillées & réduites à une
parfaite nudité, & que les moyennes & inférieures
du cours du Don ne font pas boifées-, lès crues'
; font devenues fubites, plus fortes & plus courtes,
puifque les eaux, éprouvant moins d’obftades,
.s'écoulent en moins de teins.
■ Quoique les habitans de. la capitale des Cofa-
c|ües foient expofés quelquefois, jufqu’à la fin de:
juillet, aux défaftres caufés par les débordemens j
toutefois il n’y a que douze jou rs :pendant lef-'
quels les eaux relient au même point ; état d’équi*-'
libre qui exifte entre l'a&ion des rivières , & celle
dè la mer d’Azof, C ’eft enfuite qu'il y a un écoulement
graduel.
Il eft bien vrai que le défrichement des montagnes',
ainfi-que la deftruélioïi des forêts,1 a été
dans tous les pays la caufe réelle du gonflement
fubit des eaux , des crues fubites des fleuves des 1
rivières, & des défaftres que cesaccidens produi-
fent dans les domaines riverains, & enfin dans
les notables préjudices qu'ils occaficnnent à la navigation.
Mais ce qui doit pourtant fixer toute
■ l'attention1, c’eft l’obftruélion qui en refulte à
.l’embouchure des fleuves dans la mer , ou fe forment
les dépôts des dépouilles des montagnes &
des terrains défrichés, le Don en détachant du
fein des montagnes fillonées de torrens, des maf-
fes compofees de terres , & le Donetz emportant
des graviers, du fable & des pierres mêmes : c eft ;
dans l’ intervalle dedouze jours, pendantlefquels il
exifte à Tfcfrerkask un mouvement d’ondulation ,
& que l’équilibre dure entre K s eaux du fleuve &
celles de la mer, que les depots fe forment aux
embouchures. '
Le Don offre des îlots , des dunes , des bancs
de fable , tandis que le Donetz claarie pêle-mêle,
& préfente un mélange de blocs de galets , de
graviers & de fables} & l’on remarque des effets
analogues, non-feulement a fes débouchés naturels
, mais auprès des diflriéls d’G k la y , de Gui-
louskoy , tout le long du Donetz, jufqu à la
Pierre-Blanche.
L’eau même de ces deux branches du fleuve
cara&érife la nature du fond de leurs li t s , des
pays qu’elles arrofent, qu’t lies coupent dans leurs
cours. L’eau du Donetz conferve à peu , près fa
limpidité, & furpafle de beaucoup en qualité celle
du Don. . ' ' - j* •
La nature eft confiante dans fes lois : une diminution
graduelle & fucceffive dans la groffeur des
cailloux , & la configuration des graviers jufqu a
leur dernier degré de petiteffe. Le fable même décroît
dans tous les ï'ots qu’on y obferve, devenant
toujours plus petit jufqu’aux dunes de la mer
d’Azof.
Quoiqu’ il fe forme des aterri flemer.s aux embouchures
des fleuves & des rivières par le concours
des dépôts de la mer, toutefois l’on peut dire que
les îlots qu’on remarque aux embouchures du Do-
netz , ne font pas des acerriffemens de la mer, mais
une fuite des tranfporis de ce fleuve.
C ’eft où il faut s’ arrêter, en diftinguant les
dunes, qui font l’oüvrage de la mer, d'avec les
îlots , ouvrage des fleuves. Le Don & le Donetz
charient à la mer d’ Azof toutes les matières qu ils
ont entraînées du fein des montagnes. Ces mêmes
matièresj voiturées parles courans relatifs de ces
deux rivières & de leurs confluens , & repouflees
par les flots de la mer, fe font ariêtées, établies
& fixéesoù il y avoitde l’équilibre entre ccs deux
forces actives, & forment des dépôts qui conf-
tituent les îles qu’on apperçoit fur le bord de la
mer, parmi les embouchures. Il eft bien connu
que c’ eft dans les mers qui n’ont pas de hautes marées
, que fe forment des île s, ainfi que la mer
d’A zo f} mais où les fortes marées ont lieu , il
fe forme généralement des.barres 2c des dunes.
Le Menitfech a fon cours de l’orient à l’occident
, & fon confluent avec le Don eft à l’oueft-
nord-oueft. Il prend fon origine aflfez près du vallon
d’Yafchkoul & de la fource de la Sarpa. C ’eft
une rivière où il y a peu d’eau, qui a peu de pente,
& vers laquelle le Don, auprintems , grofli par la
fonte des neiges & par les rivières affluentes, va
refouler une partie de la furabondance de fes eaux
jufqu’ à foixante milles de diftance de fon confluent.
Il tombe, dans le Menitfech, le Kalouche & trois
- Yeierliks, qui lui fourniffent beaucoup d’eau fa-
,lée au printems;, à leur jonétion avec le Menitfech.
C ’eft dans le printems que le Menitfech eft rivière.
En é té , il eft tantôt-rivière , tantôt l’on y
envifage une fuite de croûtes falines ; enfuite des
lacs ou bien des mares falines s’y manifeftent,
tant il y a de fel qui s’y criftallife & s’y dépofe.
Ces états alternatifs du Menitfech, qui fe montre
fous forme d’eau courante, de croûtes falines, de
mares ou étangs fal-ins, & à plufieurs reptifes, mé-
; ritent bien l’attention d’un géologifte.
; Une autre confidération qui doit l’occuper ,
i c’ eft qu’en creufant depui*. le diftriél de Stanitza
de Menitfech jufqu’ à Aftracan , dans tout l’efpace
renfermé par les deux chaînes de collines de Mali-
bachevoy & Doufman , on ne trouve que de l’eau
falée ou bien faumâtre, & généralement amère'.
On n’ a befoin que de creufer quatre pieds de profondeur
pour en voir rejaillir l’ eau.
En s'approchant des coteaux, & s’éloignant des
veines d'eaii du.Menitfech , l’eau eft plus fade &
plus amère , comme fi le fond originaire , le-fol
de Stèpe, eût été mêlé avec le limon de la mer }
ce que l’on remarque aufll dans la prefqu’île de lâ
Grimée.
On n’a qü’à fe rendre fur les collines dont il a
été queftion, ou bien les franchir, pour voir la
fcène changer, & la' nature offrir un nouveau fpec-
tacle, c’ eft-à-dire , des campagnes riantes, une
. eau meilleure que celle du baflin du Don & un air
plus falubre.
M. Pallas nous rapporte que prefque tous les
difiriéls falins qui s’étendent entre le T o ls , l’ Irf-
eihitr l’ Irtich font chargés de fel amer ou de Tel
marin plus ou moins riche en natron} qu’au printems
ces fels fottent de terre fous la forme.d’une
1 bouillie on écume blanche très-mouillée, qui fe
defîeche, & devient une farine blanche comme la
| neige lorfque le tems eft fec.
Ailleurs il ajoute qu’ il y a deux lacs falins à droite
du Menitfech, que les Cofaques du Don nomment
: fvatié 0fera.
; On Tait que les Cofaques tirent annuellement,
! des lacs & des rivières, cent foixante millions de
; livres de fel, fans que la couronne en perçoive le
; plus petit profit. Ils l’emploient à la falure de leurs
; poiflons. On en fale une lï grande quantité, qu’ un
i feul pêcheur avouoit qu’ il en employoit un million
deux cent mille livres- pgv an. Au printems ^
O o o o i