
de Noyers ; l ’Ouche , qui a fa fource dans le bailliage
de Beaune, paffe à Dijon, où elle grofllt,
par intervalles, du torrent de:Su.fon, & finit par
le jeter daris la Saône près de Saint- Jean-de-Laune 5
la Déhune, qui fort ,de l’étang de Longpendu,
traverfe une partie du bailliage de Mont-Cenis ,
Quelle fépare de celui de Châlons, & ce dernier
de ceux de Beaune & de Nuits, & fe rend dans la
Saône près de Verdun, après avoir reçu la Bour-
geoife qui traverfe fa ville de Beaune 5 l’Arroux ,
qui a fa fource au petit étang de Mouillan, à un
quart de lieue-de Pôuiili en Auxois, & fe jette,
dans la Loire ; la Bourbince, qui fort de l’étang
de Longpendu , ainlï que la Dehune, parcourt'
prefque tout le Charolois, paffe à Paray & fe
mêle à l’Arroux > le Rhône, qui pafle entre la
BreflTe & la Savoie j la Loire, qui fert de limites
entre la Bourgogne & le Bourbonnois ; le Doubs,
qui entre dans la Saône à Verdun5 la B e lle , la
B è z e , la Vingeanne, la Gronne, la Seille, qui fe-
perdent dans la Saône l ’Arconçe, la Reffource,
la Vefle , la plupart de ces rivières avec un volume
d’eau ufftz confidérable pour être navigables &
toutes trës-poiflonneufes. On y pêche de l’ alofe,
du faumon, de la truite, du brochet, de l ’eftur-
geon, de l’anguille, de la lamproie, de la carpe,
du barbeau, de la lette, de la tanche, & c .
Il y a des eaux minérales à Poigni près de Sei-
gnelai, à Premeaux près de N u its,'à Vezelay , à
Sainte-Reine,, à Bourbon-Lancy : celles-ci fur-
tout font très-célèbres.
. Dans les montagnes, on trouve des lits entiers
de coquilles au milieu de bancs de pierres. L’on
y trouve même des poififons pétrifiés, dont les
empreintes font connoître les efpèces qui ont
fourni les premiers modèles. On a ramafle dans
les mêmes montagnes des cornes d’ammon , des
hautilites , des ourfins, des peignes, des pétonc
le s , des moules, des huîtres, des buccins, des
impreffions d’étoiles marines.
Dans l’Autunois &r dans le Morvan , on voit
des amas de fehiftes & des maffifs de granits, qui
occupent de grands traétus dont on a fuivi les limites
très-intéreflfantes , qui ont tous les caractères
des bords de l ’ancienne mer. Dans les environs
, on y voit des bancs pleins de branches &
de racines d ’arbres, d’empreintes d'herbes & de
fougères, & de diverfes efpèces de plantes exotiques.
Il fe trouve dans cette même province des grottes
très-curieufes, & particuliérement celles d’Ar-
cy. ( Voye% cet article. )
Il y a cinq à lïx fontaines falées dans cette province.
Dans le pré qui eft au bas de Vézelay, en
creufant à la profondeur de deux pieds, on puife
des eaux falées qui, par l’évaporation, donnent
une grande quantité de fel. Il exifte encore quelques
fontaines falées à Maifîères , à Soutenai , à
D ’ancey & à Poullenay, dont on ne tire aucun
avantage.
: Il fe .fabrique en Bourgogne une grande quantité ■
de fer excellent ; mais le commerce en eft borné
aux villes de Lyon, de Saint-Étienne , & à quelques
par des du Languedoc. La mégifferie, les faïenceries,
les verreries , les papeteries font d’autres
branches d’induftrie à la vérité peu aétive.
La bourgogne eft divifée, dans fa longueur, par
une chaîne de montagnes qui règne de Dijon juf-
qu’ à Lyon , & q ui, près de Dijon , eft connue
fous, le nom -,de Mont - Afrique. La partie
orientale de cette province, eft une. plaine im-
menfe & riche, qui ne fe termine qu’aux monta-"
gnes de Franche-Comté & de la Savoie , & qui eft.
arrofée par la Saône & par les ri-vières plus ou
moins confidérables qui s’y rendent. On a une fu-
perbe vue de cette plaine des hauteurs de la, Ro-
chepot , dé Beaune & des montagnes.du Jura,
de celles qui font entre Bourg-en-fireffe fk Genève.
L’autre partie de la province eft montueufe &
aride en beaucoup d’endroits. La terre n'y eft pas
cependant rebelle à la culture,j mais le peu d’ai-,
fance des cultivateurs ne l'encourage pas comme
il fàudroit.
La Bourgogne eft le point de partage d’où les eaux
fe verfent dans les deux mers. Cette pofition a fait
depuis long-tems penfer à un canal qui.., réunifiant
les rivières qui fuivent les pentes de part & d’au-,
tre, f ît communiquer l’Océan a la Méditerranée,*
par une des grandes dimenfions de la France. Il y
a eu deux projets pour l’exécution de ce canal.
L’ un a propofé l’étang de Longpendu, dans le
bailliage de Mont-Cenis, comme le point défigné
par la nature même ,pour l'établiffement de ce grand
ouvragé.’'D e fes deux extrémités oppofées , cet.
étang verfe les deux rivières de Déhune & dé
Bourbince, dont l’une, par la Saône , fe dirige à
la Méditerranée j & l’autre, par la Lo ire , fe porte
a l’Océan. L ’autre projet a repréfenté dans un
grand rapprochement les fources de l’Ouche qui
fe jette dans la Saône, & celle de laBrennequi,par
l’Armançon & l’ Yonne, fe décharge dans la Seine.
De ces deux projets on a d’abord adopté le fécond,
fuivant lequel la communication des deux
mers fe fait par la capitale de la province & par
celle de toute la France. L’ouvrage même eft déjà
fort avancé.
J’ofe croire qu’on profitera des facilités qu’offre
la nature pour ouvrir en Bourgogne la double communication
de la Saône à la Seine, & de la Saône
à la Loire. Les nombreux avantages qui peuvent
réfulter de l’une & de l’autre communication font
allez conlïdérables pour qu’on fe détermine à les
exécuter fuccelfivement.
La partie occidentale de la Bourgogne & le Baflï-
gn y , qui en eft le prolongement, forment une
bande de terre très-élevée , de laquelle defeen-
dent un grand nombre d é rivières, dont les unes
fe rendent dans la Méditerranée, les autres dans
l’Océan j quelques-unes dans la Manche, d’autres
enfin dans la mer du Nord.
Les comtés qui dépendent do duché de Bout-•
igogne font le Charolois, le Mâconois, l’Auxer-
rois & le comté de Bar-fur-Seine.
On divife la Bourgogne en huit petits pays , dont
quatre au nord & quatre au midi. Ceux du nord font
le pays de la Montagne , l’Auxerrois , l’Auxois &
leDijonnoisjceuxdu midi fontl’Autunois,leChâ-
lonnois, le Charolois & le Mâconois. Le Dijon-
nois renferme les bailliages de Dijon, de Nuits ,
de Beaune, de Saint-Jean-de-Laune & d’Auxonne.
Le pays de la Montagne ne renferme que le bailliage
de Cbâtillon. L ’Autunois comprend les bailliages
d’Autun, de Mont-Cenis, de Semur-en-
Brionnois & de Bourbon-Lancy. L ’Auxois con-^
tient ceux de Semur, d’Avalon, d’Àrnay-le-Duc
& de Saulieu.
BOURTH , bourg du département de l’E ure ,
canton de Verrieuil près de l’ Iton , à deux lieues
nord-oueft de cette viif& Il y a fo rg e , fourneau &
fonderie, où il fe fabriqué ae toutes fortes de fer
& poterie en fonte. Il y a auffi une fabrique d’épingles.
. B o u r t h ( Forêt de ) , département de l’Eure,
canton de Verneuil, à un quart de lieue eft de
Bourth. Elle a douze cents toifes de long, fur mille
toifes de largé.
BOURZOLLES ( Forêt de ) , département de
la Dordogne, arrondiffement de Sarlat, & à quatre
lieues à l’eft de cette ville. Elle a mille toifes
de long, fur fept cents toifes de large.
BOUSOU, village du département des Alpes-
Maritimes, arrondiffement au Pujet-Theniers , à
quatre iieues & demie de cette ville. Il y a deux
ufines à farine & à huile.
BOUSSAGNES , village du département de
l’Hérault, canton de Bédarieux, & à une lieue
un quart de cette ville. Il y a des mines de plomb
& de cuivre qui font riches en argent. Le mont
Condour, près de Boujfagnes, renferme une mine
de charbon de terre.
BOUSSEN AC, village du département de
l’Arriège, canton de Maffat. Près de cette commune,
entre les mines de Maffat & de Saurat,
à huit cents toifes au midi du chemin de ces deux
communes, eft fituée la forge dite de Canadele.
Les eaux y-font abondantes, & leur chute eft très-
confidérable. La fabrication du fer y dure huit à
neuf mois. La'mine de fer eft à la montagne du
côté du four, & une mine en filon de pyrite martiale
blanche dans la pente de ,1a montagne d’Ef-
carol. Cette pyrite eft attirable à l’aimant, & le
filon a deux pieds d’ épaiffeur:
BOUSSÈRE, montagne du département de la
Drôme, à deux lieues un tiers nord-eft de Creft.
Elle a une lieue un quart du fud au nord.
BOUSSOLENE (la), montagne du département
des Hautes-Alpes, arrondiffement & canton d’Em-
brun, à deux lieues fud-eft de Baratier. O11 trouve
dans cette maffe toutes les formes intéreffantes
des fommets qui entourent la ville d’Embrun, &
que je ferai connoître à fon article.
B O U T A N , état d’ A fie , faifant partie de la
Grande-Tartarie ; & fitué entre le 26e. & le 29e.
degré de latitude nord, & entre le 87°. & le 92*.
degré de longitude eft, borné, au nord , par le
Thibet j au fud, par le Bengale > à l’oueft, par
le Napaul, & à l’ eft par le royaume d’Affam.
Nous ne faurions donner, fur le Boutan, de
notions plus exaétes que celles recueillies par
MM. Samuel Turner & Saunders, envoyés par
la compagnie anglaife des Indes au T h ib e t, dans
l’année 1794, & qui traverfèrent le Boutan dans
le fens de fa largeur. Ainfi nous ne parlerons que
d’après eux , & nous décrirons principalement la
route qu’ ils ont fuivie.
Le Boutan fépare le Bengale du Thibet 5 il eft
placé entre deux, & , quoique fitué à la même latitude
, il préfente une différence de climat très-
confiderable ; ce qui eft dû à fes hautes montagnes.
Les montagnes du Boutan forment une partie
de la grande chaîne que les géographes appellent
I en général Vlmaüs-3 & dont les hiftoriens mythologiques
des Brames font fouvent mention fous le
nom d’Himalaya ; à leur pied s’étend une vafte
plaine , remplie de marais & couverte de bois ,
qui fépare le Boutan du Bengale , & q u i, n’offrant
que très-peu de fubfiftance, eft prefqu’emiére-
ment dépourvue d’habitans.
Depuis l’année 1772, le diftriét de Couch-Ba-
har, fitué du côté du Bengale, c ’eft-à-dire, de la
plaine, & q u i, par fa poficion géographique , ap-
partenoit à ce dernier pays , a été ajouté au Boutan
par une invafion que firent les Boutaniens d’après
l ’ordre de leur Raja.
Outre les limites naturelles que la différence de
climat établit entre le Boutan , le Thibet & le
Bengale , il en exifte encore dans les moeurs des
habitans de ce pays, & leurs religions. Les Bengalis
& les Thibetains n’ont èntr’eux prefqu’au-
cune communication, parce que le Boutan les fé-
pare que les peuples de cette contrée ne donnent
que difficilement accès aux étrangers , & ce
n’eft que depuis 1774 qu’ il y a une communication
directe établie entre le Thibet & le Bengale.
D’ un autre côté , il n’exifte que peu de rapports
entre le Bengale & le Boutan , qui font pourtant
des contrées limitrophes, & l’on peut en attribuer
la çaufe à l’efprit da conquête, qui forme le caractère
de tous les États mahométans, & à l’ani-
mofité que leur preferit leur religion contre tous
ceux qui ne font pas de leur feéte.