
par-deffusfes bords» Le tems où ce puits-déborde'
ainfi ne paroïc pas réglé ni affùjetti à certaines
eirconftances. Le village eft d’ailleurs fans eau
courante & fans fontaine : il eft lîtué fur un coteau.
Quand le puits dégorge -, il fe formé , auprès d’ un
bois veifin, une fontaine -dont- la fource a environ-
un pouce de-diamètre. Ce'b ois eft- plus élevé de j
neuf pieds que les bords-dmpuitSi & ceste fon- <
taine tarit dès que le puits ceffe-de répandre -fes
eaux au dehors, & qu'il fe remet à fort niveau
ordinaire. On a remarqué que quand le puits déborde
àinfr quelque tems j les'campagnes voififles
font frappées de -ftérilîté -, &* que le froment y eft'
maigre & rare. L ’eau, en fe répandant entre deux
terres i pfoduit fans doute ces mauvais effets»
En lévrier 1703 ce puits débordoit de telle
fo r te , qu’à cent pas de là’ fonprodu it, «joint à
celui de petites fources qui s’étôient formées aux
environs, étoit affez abondant pour faire tourner
un moulin» L’eau avoit commencé à fortir le 6
janvier précédent, & avoit formé, tout autour du
puits, une nappe d’eau confidérable. Cette inondation,
en pénétrant dans le fo l, ébranla les voûtes
des caves te même-les fondemens des maifons» Ces
mêmes effets des débordemêns des eaux louter-
raines fe font fentir fur une colline plus haute de
foixante pieds que l’ouverture du puits. On croit
communément dans le pays, que tous ces déborde-
mens , foit par le puits , fok par les fources, font
l’effet de pluies abondantes dont les eaux fe'raf-'
femblent, dans un endroit plus élevé-que le villa
ge , par des canaux fouterrains. C ’eft en confé-
quencede cette marche fouterraine des eaux pluviales
qu’en 1705 , après la gelée & la féçhereffe
qui l'accompagna, le débordement du puits continua*
& fe foütint affez long-tenis quoique les
fources euffent ceffé découler dans le village.
Ceux q u i, en Artois, travaillent aux • carrières
de pierres blanches, ont affez fouvtnt trouvéjdes<
ruiffeaux fouterrains qui les ont" obligés d abandonner
leur travail. Il y a de meme, dans piufieurs-
autres villages des environs d’A ir e , des puits au
fond , & à travers defquels paffent des ruiffeaux
qui coulent avec plus de rapidité que plufieors de
ceux qu’on voit à la furfàce de ia terre. On a
remarqué qu’ils couloient dans la direction de
l’orient d’été au couchant d’hiver, c ’eft-à-dire,
qu’ils fe portoient dû centre du continent vers
les bords dé la m e r , & qu’ils étoient à cenr dix
pieds de profondeur. Leur canal n’avoit guère que
deux ou trois pieds d’ouverture.
On découvre les indices du cours de ces ruiffeaux
fouterrains dans des foffés grandes & larges
qui fillonnent une plaine, & qui font produites
par les affaiffemens qu’occafionnent ces courans.
Ce qui autorife à croire à la dépendance dé ces
phénomènes, c’eft que, lorfqu’on remarque quelques
unes de ces nouvelles tranchées, on obferve-
en même tems que les eaux des puits font troubles
& chargées de boues.
C'eft' d’après les mêmes preuves qu’on foup-
çonne l’exiftfence d’un lac fouterrain fous la vi le-
de Valenciennes. Dans les fouilles qu’on a eu oe-
cafion d’y faire, on a trouvé, après la terre végétale
, une pierre grifâtre de quatre pieds d’épaif-
feur, & au deffous un amas d’eau-dont on ne peut
pas atteindre la profondeur. D’ ai-lleurs, dans les-
galeries de la mino d’Auzain , voifine de cette-
v ille , on a fouvent rencontré de ces ruiffeaux
fouterrains qui nuifent beaucoup aux travailleurs
occupés à l’exploitation & 'à l'extraêtion des charbons
de terre»
La fource de la L y s , qui eft dans le village def
Lysbourg-, diftant de quatre lieues d’A ire , offre
des phénomènes affez analogues à ceux-ci. Lorf-
que le tems eft difpbfé-à4a- pluie 3 l’eauqui fort du
fein de la terre charrie des fables qui difparoiffent
aux approches du beau-tems. ( Voye1 A ire * ) *
BO YE S , village du département de la-Somme,,
canton de-Soins, à une lieuetrois quarts d’Amiènsv.
Les fermes de Formanoir & du-Cambos dépendent
de cette commune.
Boyes , petite ville du département de la^tute,
arrondiffement de-Coni, au pied d’ une colline, à-
la jonétion de la Colle & d’un torrent au fud d©
CuncOé
BO YN E , ville du département du Loiret, ar-
rondiffemènt de Pithiviers-, & à deux lieues
demie de-cette ville. Il fe faità Boyne récolte 8£
commerce de vin & de fafran.
BR A , ville du département du Tanaro, arron-
diffement d’A lb e , à une demi-lieue.de Cherâfco.-
Cette ville eft dans une fïtuatiôn très-agréable, en
plaine, au pied d une colline; On y fabrique1 de
groffes toiles 8c des étoffes de laine communes. ,
BRABANT ( l e) étoit une des dix-fept pro-.
vinces des Pays-Bas , 8c on lui donnoit le premier
rang parmi les autres provinces. 11 eft entouré de
-rivières, ayant la Meufe à l’orient & au nord , la
Sambre au midi, ëc l’Efcaut au couchant. Outre
cela , le Demer coule du levant au couchant * 8c
divife le Brabant en deux parties prefqu’égales,
avec la Dyle lorfqu’elle a reçu fes eaux. Il a une
partie de la Gueldre 8c du pays de Liège au levant,
la Flandre & une partie de la Zélande au couchant,
les provinces de Hainaut & de Namurau midi, &
au nord la Hollande & l’autre partie de la Gueldre.
La province de Brabant a vingt lieues de lar-
j geur, fur vingt-deux lieues de longueur, & environ
quatre-vingts lieues de circuit. L’air y eft
làin 8c le terrain fertile. Louvain ren étoit la ville
centrale : néanmoins Bruxelles^ avoit le titre de-
capitale, parce que les gouverneurs y. réfidoient.
On divifoit le Brabant en trois parties : i 6. en
Brabant proprement dit. Les principales villes
étoîene Bruxelles, Grimberghem * Louvain, Ærf-
chat 8c Tirlemont. z°. Le Brabant twal‘on , que j!
l'on nommoif.ainfi .parce.qu’on y .parie, le langage !
wallon qui eft un français corrompu, & que dans
.le Brabant proprement dit on parle flamand. Il y al
'dans cette contrée plufieurs forêts.propres pour la
chaffe ; d’ailleurs,de foi en. eft plus montagneux
qu’uni. La rivière de Dyle y prend fa fource,>
-outre cela, cejle de Ghète l’arrofe , ainfi que la
Sambre d’un c ô té , & de 1'a.ucre. il confine,à la(
.forêt de Sonjuc 8c au Hainaut. On y compte.cinq
petites villes : Nivelles, Gembloux Judoigne,;
«Vavre & Hannut. 30. LQ,Brabant hollafidçiis 3 cjont;
les principales villes .font Bois-le-Duc,[:Bejg-Qp-
.Z o om , Bre.da;& Maeftricht. Les trois preraièfesj
. villes font fous Ja: domipation du,royaume.de Hol-i
lande y quant à celle de; Maeftricht, elle fait partie,
de la France. On ep a fait deux départemens, celui!
de la Dylejfc celui de.la Meufe-Inferieure : c'eft
là qu’on trouvera une defcription raiionnée du;
Brabant.
BRACONNE (Forêt de) , département de la
Charénte, canton, de ,1a Rochefoucauld, & à une
lieue à-l'oueft de cette ville. Elle a fix mille fixcents
toifes de long, fur dix-huit cents toi fes de large.
On la traverfe dans la grande route de la Rochefoucauld
à Angoulême, Je la rappelle ici parce
qu’on y rencontre un grand vide produit par le
oéplacement d’une maffe confidérable qui s’eff
a.ffaiffée, & a rempli une excavation fouterraine
que les eaux des rivières, qui fe perdent dans
-cette contrée, y avoient formée à une certaine
profondeur. Il eft vifible que le vide produit par
l’affaiffement de la maffe,elt égal à celui de l’excavation
que la circulation des eaux abforbées y
avoit occafîonnée. Ce qu’on obferve dans cette
contrée met à portée de faifir & de rapprocher
toutes les eirconftances de grands accidens que l’on;
confidère ailleurs fous le nom étonnant d‘abîme,
parce qu'on ne peut indiquer aucune des caufes
naturelles qui y ont concouru. Ici tout ce mer-l
veilleux difparoît par cette explication fimple, &
l’indication de la marche des eaux abforbées dans
les entrailles de la terre. C ’ eft ainfi q u e , dans le
Jura, les Combes pourroient trouver une. explication
fui vie & raii’onnée iiT’on avoit rapproché de\
ces accidens les caufes que la circulation des eaux
fouterraines peuvent .nous faire cqnnoître. J’aurai
foin,lorfque je traiterai ces articles, dindiquer
les agens fe.mblables que l’©xamen des contrées
environnantes m’aura autorifé.à faire connoître j
je montrerai que ces accidens fe trouvent dans les
■ mêmes eirconftances y je ferai voir enfin .qu’il n’y
j a. point d’accidens lorfqu’on fait rapprocher .les
. faits.analogues qwi-décident, parfaitement que ce
font des démolitions dans l’ordre des .opérations
ordinaires de la nature.
BRADA ( Plaine de ) , montagne du dépattemem
des Hautes-Pyrénées , cantonde Luz. Elle
a de l’eft à l'oueft une lieue de longueur, 8c présente;
un échantillon intereffant de la chaîne principale
& des plaines qui les accompagnent.
BR AD ETS ( Montagne des) , département du
Var, arrondiffement.de Draguignan. Elle a du nord
au fud un quart .de lieue de longueur.
:BRÆÇICLINQK , tuiffeau du département de
l’Èfç.atjt, arrondiffement de Gand : il fort.de k
rivière de Live à L’oueft, & verfe fes eaux dans le
, eanal de Gand , au .Sas-tle-Gand. Il a trois lieues
deux t iers de cours.
B R A G E LO N E , viUiage du département de
, l’ Aube, arrpndiiïement de Bar-fur-Seine, canton
desrRiçeys, à la, fource d é jà S a r c e à .n e u f lieues
de Tcoyes.
BR AI ( Lac de ). Au. uord7pueft :8c: à deux petites
lieues:de-Veyaydans, le Jorat ,a u fond d'un
joli, vallon affez ,’reflerré, fe trouve Je ^.etitjac, 4®
\Brai it;qui a environ un quart de lieue 4® longueur,
foixante toifes de largeur, & foixante brafles .je
profondeur.
Nul ruiffeau n’entre dans ce la c , & cependant,
vers fon extrémité méridionale , fes eaux, fe font
ouvert;iine iffue par où le trop plein s’écoule, ,da
manière que .la furface -de fes; eaux, fe tient çonf-
tamment au même niveau. On doit conclure d éjà
qu’il eft continuellement abreuvé par des filets
d’eaux fouterraines, qui vont fe, rendre dans, le lac
en traverfant les terrains marécageux qui le bordent
, & dont le fond fpongteux kiffe paffer la
partie,furabondante à fon imbipitipn. Il eft facile
de voir que le lac de Brai a été plus grand, qu’il
n’eft aéluellement, 8c que fon baffm fe rétrécit
chaque jour. Lés.rofeaux qui crojffsnt abondamment
fur fes bords fe décompofent, fe pourriffent , 8c forment un arpas de débris de plantes à,moitié
déforganifées, pénétrées d eau , mobiles.&, élaf-
•tiques au point que, quand on les preffe avec les
pieds, le mouvement de compreflion.fe communique,
de proche, en proche, à de grandes dif-
taoces y partout le fond marécageux eft tremblant,
fans confiftance 8c fans folidité, de manière qu’on
.ne peut y marcher qu’avec prudence.
Ce lac eft furtout renommé,par l’excellence de
fon poiffon & de; fes écreviffes. Sa hauteur, au
deffus du lac de Genève, eft de cent, foixanterfix
toifes. Ce petit lac fe couvre en entier, de glace
chaque hiver.
BRAIN ( l e ) , rivière du .département de Ja
C reufe, arrondiffement & canton de la Souterraine.
Elle prend..fa fource à une demi-lieue fud-
j..oueft de cette ville , verfe fes eaux à l’ oueft , paffe
au fud de Magnol-Laval & à une demi-lieue.au
nord du Dorât va fe rendre, dans Ja Garumpe*
D d z