
Baffes-Pyrénées, arrondiflement d'Oléron, & à ;
cinq lieues deux tiers fud-oueft de cette v ille , fur
une des branches dû Vert. Elle a deux lieues deux
tiers de longueur, & fe termine près d'Aramits.
Elle mérite d'être fuivie avec foin , relativement
à la forme de fes croupes, où l'on démêle encore
les progrès de fon approfondiffement par le travail
des eaux courantes , furtout dans leurs accès torrentiels;
BARTH (C rête d e ) , montagne du département
des Hautes-Alpes, arrondiffementd'Embrun,
& fituée à trois lieues nord-eft de cette ville. Elle
a du fud-fud-oueft au nord-nord-eft deux lieues
de longueur. Je puis la citer comme l'une des
arêtes dont j ’ai fait mention à cet article-,• furtout
de celles qui m'ont paru figurer dans les chaînes
de montagnes fort élevées, comme les Alpes.
BARTHE ( la ) , bourg du département des
Hautes-Pyrénées, arrondiflement ae Bagnères &
chef-lieu de canton , à fept lieues fud-eft de
Tarbes. Au nord de la Barthe eft une grande
pla ine, qui manque moins de fécondité que de
cultivateurs. Les pierrt s roulées qu'on y rencontre,
font les témoins qui annoncent les agens de fa
formation. Située au pied des Py¥énées> fon fol
s'eft élevé par les matières que les torrens y ont
entraînées & dépofées.
BAS ( I le d e ) , département du Finifterre, ar-
rondiffementde Morlai>&?dansl'Océan, à l’entrée
de la baie de Saint-Pol-de-Léon. Cette île faifoit
partie autrefois de la Baffe-Bretagne. Elle a de l'eft
a l'oueft une lieue & demie, & du nord au fud
deux tiers de lieue. On trouve la petite île Verte
entre Rofcoff & Vile de Bas , qui eft entourée de
rochers ; & depuis cette île jufqu’ à l'embouchure
de la,rivière de Morlaix, là mer eft en grande
partie couverte d'écueils. La pêche fait la principale
occupation des habitans. La population de
cette île eft d’environ huit cents habitans, dont eft
compofé lé village de Bas.
Bas (F o r ê t d e ) , département de la L o ire ,
arrondi ffement de Roanne. Elle a dix-huit cents
toifes de longueur ; fur douze cents toifeis dè
large.
Bas en Basset , bourg du département de la
H au te -L o ire , arrondiflement d'Yffengeaux-fur-
l'Ance , à une lieue oueft de Moniftrol. Ce bourg
eft fujet à des inondations qui viennent de la montagne.
Ses productions font en vin & en blé. On
y fabrique de la potérie.
provinces d'Allemagne. Les naturalises anglais
q u i, depuis Agricola, ont fait connoître un des
plus beaux monumens de bafalte, connu fous le
nom de Chauffée des Gêqns , qu’on voit dans le
comté d’Antrim en Irlande, ont aufli adopté cettè
même dénomination. Ces pierres prifmatiques fon*
de deux fortes, ou d'une feule pièce dans toute leur
longueur , ou formées par la réunion de pluiieurs
articulations qui s ’emboîtent les unes dans: les autres.
BASALTE. Agricola eft le premier qui ait donné
la dénomination de bafalte à ces affemblages de
pierres noires en forme de colonnes polygones,
qu'il avoit trouvées à Stolpèn & dans d’autres
Les prifmes de Stolpen font de la première
efpèce, & ceux du comté d’Antrim de la fécondé.
Chacune de ces articulations a des concavités & des
convexités qui s'adaptent très-exaCiement dans les
! convexités & dans les concavités des articulations
! fupërieures & inférieures. Outre cela, ces colonnes
polygones font placées les unes à côté des autres
ordinairement dans une fituation verticale, & fe
touchent de telle fo r te , que chaque prifme eft
environné d’autant de prifmes qu'il a de cô té s , 8r
réciproquement pour tous les prifmes contigus.
Ces priimes ont depuis trois jufqu'à neuf faces ;
mais ceux de cinq, de fix & de fept faces font- les
plus communs. Dans un même prifme les côtes
font fort inégaux > mais les côtés de deux prifmes
qui fe touchent, font néceflairement égaux.
La pierre dont font compofées les colonnes polygones
de bafdlte, eft d'un grain affez fin, comme
celui d'une lave compaCte. Sa couleur eft tantôt
noirâtre, & tantôt d’un gris-cendré. Elle eft ordinairement
affez dure pour faire feu avec l'acier
trempé i elle prend un poli dont la beauté dépend
de la fineffe & de la dureté de fon grain.
Tels font les principaux caractères du bafalte :
telle eft la régularité de fes formes. Ces phé-
j nomènes connus fi propres à piquer/la curiofité
m'avoient depuis long - tems infpiré le defir de
compléter les obfervations des naturalifies anglais
qtii en avoient été témoins, & d’ infifter particuliérement
fur les circonftances capables de décider
, s’ il étoit poflible, l’origine & la nature de
cette pierre, fur lefquelles nous n'avions rien de
précis. Je jetois de loin les yeux fur la Chauffée des
Géans; j'envifageois ces maffes de prifmes comme
le monument le plus curieux que l’hiftoire natu^
relie nous offrît dans ce genre, & comme l'endroit
où la nature avoit marqué plus en grand les
veftiges de fes opérations, & répandu, avec plus
de profufion & de magnificence, les variétés inf-
truéti.ves qui décident fouvent mieux que la régu*
larité, les agens & les caufes.
Je n'efpérois pas que le centre de la France
m'offriroit tous ces phénomènes avec des circonf-
tances encore plus favorables, pour déterminer
bien précifément la nature & l’origine du bafalte-
lave ; en un mot, du bafalteprifmatique, En 176$
je vifitài une partie de la province d’Auvergne,
où l'on trouve des produits fort étendus des éruptions
de volcans, depuis Volvic jufqu'aù Puy-de-
Dôme, & depuis? Clermont jùfqu'aux Monts-Dor.
Sur le chemin de Clermont au Puy-de-Dôme, vers
le haut de la rampe qui conduit à la plate-forme
de Prudelle , j’apperçus d'abord quelques prifmes
de pierre noire & compacte, femblable à celle qui
recouvroit une grande partie.de la fuperficie de la
plate-forme. Ces prifmes, qui fe montroient autour
des bords efcarpés de Prudelle, étoient placés
fur un lit de fcories & de terres cuites, & définitivement
fur un maflif de granit à découvert
dans les fommets inférieurs à la pointe de Pru
de lie, & à la plate-forme contiguë.
Un peu plus loin je trouvai d’autres prifmes encore
plus réguliers , & dont quelques débris fer
voient à ferrer la grande route. Ils avoient fait
partie de cette couche de pierre noire que j’ai
indiquée ci-deffus, laquelle recouvre jufqu’à la
Baraque la plaine haute qui conduit au Puy-de-
Dôme. Comme au retour de cette montagne la-
meufe j’avois fuivi, avec attention, cette couche
pierreufe dont les prifmes faifoient partie , j'y
avois reconnu le caractère des laves compactes &
à grain ferré. Confidérant enfuite le peu d’épaif-
feur de cette couche qui étoit établie fur un lit
de fcories & avoit recouvert un maflif de granit,
cette cou che, prenant fon origine au pied des
collines dont la forme & les matéri >.ux annon-
çoient des cheminées de volcan, fe.préfenta tout
auflîtôt à mon efprit comme le produit d'un courant
de laves forti du volcan le plus voifin. J'en
déterminai, d’après cette première id é e , les limites
latérales & les extrémités les plus éloignées.
Outre c e la , je retrouvai les prifmes qui m'ôf-
froient, dans leur épaiffeur, leurs tac.es .& leurs
arêtes, & montroient, à leur furface* leurs bafes
bien diftinétes les unes des autres. D'après cet
examen détaillé & ces obfervations correfpon-
dantes , je commençai à me convaincre que le
bafalte prifmatique appartenoit aux productions des
feux fou terrains, & que cette forme confiante &
régulière étoit la fuite de l’ancien état de fulion
où la matière première, c'eft-à-dire, la lave du
courant, s'étoit trouvée.
Enfin, les courfes que je fis aux environs de
Clermont me procurèrent une obfer.vation cor-
refpondante à la première , dont les circonftances
furent pour moi très-décifives quant à la nature
&r à l'origine du bafalte. En face des fontaines de
Royat eft une large brèche que le ruiffeau de la
Font-de-1’Arbre a faire dans un courant de laves
échappé du flanc feptentrional du volcan de Gra-
veneire. Sur les bords de çette. coupure on voit
des prifmes dont les formes font allez décidées , 1
& même on diftingue dans quelques-uns des ébauches
d'articulations. Si l'on remonte enfuite des
fontaines de Royat le long des croupes qui con-
duifent au foyer de Graveneire , on parvient jufqu'à
la bouche de ce,volcan, & l’on retrouve les
courans de laves & les fcories qui les accompagnent.
Après ces obfervations fui vies, avec foin,
je ne doutai plus que:ces prifmes de Royat, qui
font partie du courant ,n e fufîent un pioduit du
volcan de Graveneire. Je me.confirmai dans ce
fentimenc en examinant, aux environs des prifmes
, le; fol .incaCt fur lequel les matières fondues
avoient couru , s’étoient refroidies , & avoient
pris leurs formes. Enfin, j’achevai d’être convaincu
en comparant toutes les circonftances de l'obfer-
vation de Prudelle, avec celles qui concernoienc
les bafaltes de Roy at, comme le grain des laves ,
leur couleur, les fcories & les terres cuites qui
leur fervoient de. lit. Je parcours ici les djfférens-
progrès de mes obfervations & de la découverte
qui en a été la fuite, laquelle ne s’établit que par
lés faits difcutés & comparés avec Je plus grand
fojn.
Je ne penfai plus qu’à multiplier les obfervations
, & à fuivre mon objet dans l'intention de
conftater d’abord les vraies circonftances du phénomène,
en Auvergne, & , enfuite fa conformité
avec ce que nous offroit le cpmté d'Antrim, conformité
qui exigeoit encore quelques points de
reflëmblance. La route de Clermont au Mont-Dor
me préfenta de;s bafqltes prifmatiques toujours à
peu près dans l,es mêmes polirions, c'eft-à-dire ,
au milieu, à .l'extrémité & fur les bprds /des courans
de matières fondues, dont la dire&ion con-
duifoit, par une rampe plus ou moins rapide,
jufqu’au centre des éruptions qui fe trouvoient
conftamment dans les environs des Mpnts-Dor.
Ce fut fur les bords efcarpés de la Dordogne, qui
a fa fource dans ces groupes de montagnes , que
je reconnus le bafalte prifmatique diftribué par
couches plus ou moins épaifles, & féparées par
des amas de fcories, de ponces , de terres cuites
& de tripoli, qui continuoient d'annoncer une
production de volcan. Enfin , les environs de la
petite ville de Rochefovt achevèrent de m’ offrir,
toujours à l’extrémité de plufieurs courans, toutes
les variétés des formes prifmatiques , furtout les
articulations.
Je ne doutai plu s, après ces obfervations fi
multipliées, que les aflemblages des colonnes prifmatiques
d’Auvergne n’appartînfîènt à la même
conformation que ceux du comté d’Antrim, &
que cette forme prifmatique confiante & régulière
ne fut produite, dans le comté d'Antrim,
par une çaufe femblable à celle qui s'annonçoit,
d’une manière fi uniforme, en Auvergne. Ce qui
acheva de me coayajncre de la vérité de cette
comparaifon ,.ce furent, i° . la reflemb,lance de la
pierre des prifmes d’Auvergne avec celle des prifmes
de la Chauffée des Géans, dont j ’avois des
échantillons qui avoient le même grain, la même
couleur & la même dureté que le bafalte d’Auvergne
j 2.0. les vues de la Chauffée des Céans &c
de. ce qui les accompagne dans les deux efiampes
de M. Drury, qui ont pour fond plufieurs croupçs
de montagnes, dont l’afpeét préfente un caractère
. de reffemblance très-marqué avec ies vallées des
Monts-Dor.
Je tirai de cetçe conformité reconnue Sc des
H 1